Frauke Petry

Frauke Petry [ˈfʁaʊkə ˈpeːtʁiː][1], née Marquardt le à Dresde, est une femme politique allemande.

Pour les articles homonymes, voir Petry.

Frauke Petry

Frauke Petry en 2016.
Fonctions
Députée au Bundestag

(4 ans et 2 jours)
Élection 24 septembre 2017
Circonscription Sächsische Schweiz-Osterzgebirge
Législature 19e
Prédécesseur Klaus Brähmig
Successeur Steffen Janich
Députée au Landtag de Saxe

(5 ans et 2 jours)
Biographie
Nom de naissance Frauke Marquardt
Date de naissance
Lieu de naissance Dresde (RDA)
Nationalité Allemande
Parti politique AfD (2013-2017)
Parti bleu (2017-2019)
Indépendante (depuis 2019)
Conjoint Marcus Pretzell
Profession Chimiste
entrepreneure
Distinctions Médaille de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne (2012)
Religion Église évangélique

Porte-parole de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) à partir de 2015, elle quitte le parti à la suite des élections fédérales de 2017, lors desquelles elle est élue députée. Prônant une ligne plus modérée, elle lance le Parti bleu, qui ne perce pas sur le plan électoral et qu’elle dissout en 2019.

Situation personnelle

Origines

Frauke Petry, fille d’une chimiste et d’un ingénieur, naît et grandit en Allemagne de l'Est. Son père quitte la RDA lors d'une visite privée en Allemagne de l'Ouest. Accompagnée de sa mère, Frauke Petry rejoint son père en 1989 après la chute du mur de Berlin[2].

Formation

Après avoir obtenu l'Abitur à Bergkamen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, elle étudie la chimie au Royaume-Uni[3] et à Göttingen en Basse-Saxe (ouest de l’Allemagne). Elle retourne en Saxe en 2007 et y fonde puis dirige l’entreprise PURinvent System[4].

Vie privée

De 1991 à 2015, elle est mariée avec un pasteur protestant, Sven Petry, avec qui elle a quatre enfants[5],[6].

Son mariage avec le président de l'AfD de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Marcus Pretzell, est rendu public le 22 décembre 2016[7],[8]. Ils ont un fils l'année suivante[9].

Parcours politique

Porte-parole de l’AfD

Le 4 juillet 2015, elle est élue porte-parole du parti eurosceptique AfD[10] par 60 % des voix. Figure de proue de l’aile nationale-conservatrice, elle succède ainsi à son fondateur, Bernd Lucke[11], débordé par la base militante et renversé lors du congrès de 2015[12]. Elle préside la fédération de la Saxe de l'AfD[7].

Dans le cadre de la crise migratoire en Europe, elle oriente la ligne de son parti vers une position anti-immigration et anti-islam[13]. Elle plaide pour un rapprochement de son parti avec le Front national français[14]. Elle fait polémique en affirmant que les policiers devraient être autorisés à faire usage de leurs armes à feu sur les migrants afin de leur interdire le passage de la frontière allemande[15]. Elle affiche une proximité avec le mouvement islamophobe PEGIDA[2].

En vue des élections fédérales de 2017, elle renonce à revendiquer la tête de liste électorale de sa formation en pleine montée en puissance de l'aile identitaire de l'AfD[7]. Dans une motion qui n'est pas soumise au vote des militants, elle défend une ligne modérée, mais elle semble isolée au sein du parti[13],[16],[7].

Rupture avec l’AfD

À l'issue des élections fédérales de 2017, elle est élue au Bundestag, mais, malgré le bon score réalisé par l'AfD, refuse de siéger au sein du groupe de son parti, entendant ainsi protester contre sa « radicalisation »[17].

De plus en plus contestée en interne, accusée d’autoritarisme et de sectarisme[18], elle annonce sa démission de l'AfD et envisage de créer un parti concurrent, plus modéré[19]. Son éviction était notamment réclamée par Alice Weidel, présidente du groupe parlementaire de l'AfD[20],[21].

Le , elle se voit retirer son immunité de député au parlement de Saxe, et devrait faire l'objet de poursuites judiciaires pour parjure. Elle est accusée d'avoir menti à propos du financement de la campagne de son parti, lors des élections régionales du 31 août 2014, alors qu'elle était sous serment.

Le , elle annonce la création du Parti bleu en prévision des prochaines législatives et des élections de 2019 dans la Saxe[22]. En raison de résultats décevants, le parti est dissous à la fin de l'année 2019[23].

Prises de position

L'Express relève en 2017 que ses positions ont souvent varié au cours de son engagement politique : « favorable aux quotas féminins, elle les condamne aujourd'hui ; opposée à l'intervention de l’État en économie, elle a profité des soutiens publics pour fonder sa PME ; d'abord engagée sur la question de la famille, elle n'aborde plus ce sujet depuis qu'elle a quitté, en 2015, son pasteur de mari pour Marcus Pretzell, rencontré au sein du parti. Critique envers Marine Le Pen, elle a su réunir autour d'elle, au printemps, les dirigeants d'extrême droite européens[2]. »

Notes et références

  1. Prononciation en haut allemand standardisé retranscrite selon la norme API.
  2. « Allemagne: le trio de l'extrême droite », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  3. (en) THE NEW STAR OF GERMANY’S FAR RIGHT, Thomas Meaney, newyorker.com, 30 septembre 2016
  4. (de) Page principale de l'entreprise PURinvent System.
  5. (de) Anne Hähnig, « Herr Petry predigt Liebe », Die Zeit, nos 48/2015, (lire en ligne).
    (de) « Auch die Namen und das Alter der vier gemeinsamen Kinder kann man in Artikeln nachlesen. », qu'on peut traduire par :
    (fr) « On peut aussi lire dans la presse les noms et les âges des quatre enfants qu'ils ont eu ensemble. »
  6. (de), Anne Hähnig, « Herr Petry predigt Liebe », Die Zeit, 26 novembre 2015.
    (de) « Im Oktober 2015 ließ Frauke Petry eine Mail an alle AfD-Mitglieder verschicken: "Nach über 14 Jahren Ehe werden mein Mann und ich zukünftig getrennte Wege gehen." », qu'on peut traduire par :
    (fr) « En octobre 2015, Frauke Petry a envoyé un courriel à tous les membres de l'AfD : “Après 14 années de mariage, mon mari et moi allons suivre des chemins séparés à l'avenir.” »
  7. Thomas Schnee, « En Allemagne, l’AfD est menacée d’implosion », sur Mediapart, (consulté le ).
  8. Hamburg Germany, « Hochzeit kurz vor Weihnachten : Frauke Petry und Marcus Pretzell haben geheiratet - Panorama », sur Spiegel Online (consulté le ).
  9. Catherine Gouëset, « Extrême droite en Allemagne : guerre des chefs entre "durs" et "réalistes" », lexpress.fr, 20 avril 2017.
  10. (de) Page principale du parti AfD. alternativefuer.de. Récupéré le 6 juillet 2015.
  11. « Le parti eurosceptique allemand AfD met la barre à droite », lesechos.fr, récupéré le 6 juillet 2015.
  12. Nicolas Barotte, « Frauke Perty, dure parmi les durs », Le Figaro Magazine, semaine du 21 avril 2017, page 28.
  13. Thomas Wieder, « Allemagne : Frauke Petry, présidente contestée du parti d’extrême droite AfD », Le Monde, (lire en ligne).
  14. Olivier Faye, « Marine Le Pen exulte et réclame un « Frexit » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  15. « L'AfD, le parti d'extrême droite qui bouscule la politique allemande », sur bfmtv.com,
  16. Thomas Wieder, « Allemagne : au congrès du parti d’extrême-droite AfD, une présidente isolée parmi les siens », Le Monde, (lire en ligne).
  17. Voir sur bfmtv.com.
  18. « Allemagne : Frauke Petry, présidente contestée du parti d’extrême droite AfD », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  19. Thomas Schnee, « Merkel se heurte aux contraintes d'une «coalition Jamaïque », sur Mediapart, (consulté le ).
  20. Thomas Wieder, « Allemagne : marginalisée par les plus radicaux, Frauke Petry quitte l’AfD, le parti d’extrême droite », sur lemonde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  21. Jérémy Felkowski, « Frauke Petry, doux visage de l’extrême adroite allemande », sur lezephyrmag.com, (consulté le )
  22. « Allemagne : l'ex-cheffe du parti d'extrême droite Frauke Petry fonde "Le Parti bleu" », sur Europe 1 (consulté le ).
  23. (de) « Frauke Petry kündigt Ende ihrer "Blauen Partei" an », sur Spiegel, (consulté le ).

Liens externes

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