Fred Funcken

Fred Funcken est né le 5 octobre 1921 à Verviers[2]. Il fait preuve d’un talent inné pour le dessin dès l’école maternelle[2]. Il caresse le rêve de devenir musicien. Il entre au Conservatoire et en sort avec un second prix de violoncelle[2]. À l'âge de 13 ans, il réalise une série de chromos pour une marque de chocolat belge[3].

Fred Funcken publie son premier dessin commercial dans un journal local[4]. Fred Funcken signe sa première publication dans Spirou en 1940 en illustrant le roman Crime de Bolle Winter de Dupin. La même année, il illustra la rubrique Le Fureteur vous dira écrite par Jean Doisy à six reprises ainsi que l'illustration de deux nouvelles[5]. En 1941, les contingences de la guerre le poussent à dessiner afin de gagner sa vie[2]. Il rejoint le studio de Guy Depierre dans l'année suivante et dessine sa première bande dessinée[4]. Il publie dans Aventures illustrées (futur Bimbo), où il travaille jusqu’en février 1943, époque de son enrôlement forcé au S.T.O.[2]. Il revient en Belgique en 1944 et reprend Tommy Tuller[4]. Il publie également dans Jeep (Gogo Laroulette) et Blondine (Les Aventures héroïques de Geneviève). Sa bande dessinée Le Cimetière des Baleines est publiée par Campéador en 1947[4]. Il est également engagé par la filiale belge de Havas comme mannequin et publiciste et réalise des adaptations humoristiques des histoires de Croc Blanc de Jack London et La Guerre du Feu de J.-H. Rosny aîné pour L'Explorateur[4], édité par le Baron Louis Empain. Il est lésé financièrement par son gérant, mésaventure qui lui permet néanmoins de rencontrer Maurice Tillieux. En 1947, il est convoqué par Georges Troisfontaines suite à l'envoi d'une planche mais essuie de vertes critiques de Jijé, ce qui l'anéantit. De 1947 à 1954, il est régulièrement présent dans Héroïc-Albums[6]. Il collabore également avec Marcel Moniquet et Fernand Cheneval sur Akkor, Roi de la Planète et Robin Moderne[4]. Pour ses premiers travaux, il utilise une grande variété de pseudonymes à consonance américaine Fred Gu, Fred Dye, Dick John's, Ranch, Mac Bones, Léo Lyon et Hector Hugo[4]. Dégoûté de la bande dessinée, il travaille à l’Innovation, célèbre magasin belge, il y rencontre Liliane qui exerce la fonction de directrice des ventes[2]. C’est à elle qu'il doit d’avoir repris la bande dessinée[2]. En 1952, elle le traîne littéralement à la World Press où Jean-Michel Charlier, connaissant parfaitement l’indigne traitement qu'il a subi, lui donne aussitôt une série d’Oncle Paul à réaliser[2]. Ses productions lui permettent d'attirer l’attention d’Hergé, qui le fait mettre sous contrat chez Tintin[2].

En 1952, il fait son entrée dans Tintin[7] avec l'illustration de nouvelles et dans un genre humoristique Luc et Laplume, il faudra attendre 1953 pour qu'il illustre de courts récits historiques dans un style réaliste. Funcken revient à Spirou en 1953 en dessinant Les Belles Histoires de l'Oncle Paul[5] sur des scénarios d'Octave Joly. C’est le début d’un âge d’or pour Liliane et Fred Funcken, où le couple va pouvoir mettre leur passion commune de l’Histoire au service du journal Tintin[2]. Pendant que Liliane scénarise de Belles Histoires de l’Oncle Paul pour la World Press, Fred réalise de courtes Histoires authentiques pour le Journal de Tintin[2]. Jacques Martin dira que le journal Tintin devait être rebaptisé en journal des Funcken. Chaque fois qu’il y a un trou à boucher, qu’un dessinateur tombe malade, on fait appel à eux appelait sous prétexte invoqué par l’éditeur qu'ils sont deux[2]. Ils assument ainsi le service dépannage du journal, ce qui les met, à chaque fois, en retard sur leurs propres réalisations[2]. Parmi les « dépannages » les plus célèbres, on compte la participation de Liliane et Fred Funcken dans la séquence historique du Piège diabolique de Blake et Mortimer d’Edgar P. Jacobs (1960)[2]. En 1953, les aventures médiévales du Chevalier blanc vont bouleverser leur destin[2]. Fred tenu au lit par une grippe, ne peut terminer l’encrage d’une planche et, bien que n’ayant jamais dessiné, Liliane s’y attelle avec un excellent résultat[2]. Ils décident, dès lors, de travailler ensemble et deviennent ainsi le premier vrai couple d’auteurs de la bande dessinée franco-belge[2]. Outre le mythique Chevalier Blanc (1953-1994), ils sont les auteurs d’autres séries à succès publiées dans le journal Tintin , telles les Harald le Viking (1956-1967), Jack Diamond (1959-1960), Lieutenant Burton (1962-1967), Capitan (1963-1971) , Doc Silver (1967-1969), La Croisade des Saint-Preux (1985) et publiées en albums chez Lombard[2]. Dans tous les genres historiques que ce soit du western au Moyen Âge en passant par les Vikings ou encore les récits de cape et d’épées, Les Funcken se jouent avec une déconcertante facilité des changements d'époque, alternant des récits aussi puissants que captivants[2].

Suite à quoi, le couple s’éloigne pendant douze années du monde de la bande dessinée pour celui de l’illustration en uniformologie, avant d’y revenir avec La Croix et le croissant en 1983[8]. « On devait faire seulement deux albums qui retraçaient l’histoire des uniformes et armes de Égypte ancienne à nos jours. Mais suite au succès, on nous a demandé d’enchaîner. Avec les éditions anglaises et allemandes, nous avons dépassé les deux millions d’exemplaires vendus. Nous avons donc réalisé 17 albums de 74 pages des Uniformes et Armes en 17 ans. Sachant que nous prenions un an pour écrire les textes et les illustrer, il nous est devenu difficile de continuer en parallèle la BD et toutes nos séries… »[2]. Puis, en 1984[9], ils reprennent Le Chevalier blanc en publiant dans Tintin jusqu'en 1987, des récits réunis en deux albums sur des scénarios de Didier Convard (Hélyode, 1994). En 1993 et ​​1994, ils réalisent pour La Dernière Heure deux bandes dessinées historiques sur Napoléon, La Chute de l'Aigle[10], sur la bataille de Waterloo et Le Sultan de feu[4]. Les deux albums seront réunis dans une intégrale augmentée de 15 récits chez Le Lombard en 2015.

Patrick Gaumer et Claude Moliterni décrivent Fred Funcken comme un auteur prolifique au graphisme précis et rigoureux dont les séries figurent parmi les principaux classiques de la bande dessinée franco-belge[11].

• Série Le Chevalier blanc[13]
• Série Harald le Viking
• Série Lieutenant Burton
• Série Jack Diamond
• Série Capitan
• Série Doc Silver
• Série Les Belles Histoires de l'oncle Paul (10 tomes)

• 1 Waterloo[14], Mémoire d'Europe, juillet 1993
  Scénario, dessin et couleurs : Liliane & Fred Funcken - (ISBN 2-84077-004-0)
• 2 Waterloo, Mémoire d'Europe, novembre 1994
  Scénario, dessin et couleurs : Liliane & Fred Funcken - (ISBN 2-84150-003-9)
• Int. Napoléon, Le Lombard, Bruxelles, 28 mai 2015
  Scénario, dessin et couleurs : Liliane & Fred Funcken - (ISBN 978-2-8036-3539-9)

• Le Cimetière des Baleines[15], Éditions Campéador, 1947
  Scénario et dessin : Fred Funcken - Couleurs : quadrichromie
  Réedition chez Hibou en novembre 2006 (ISBN 978-2-87453-087-6)
• Le Croissant et la croix[16] - Les Croisades des Saint-Preux, Le Lombard coll. « Histoires de l'histoire », Bruxelles, septembre 1985
  Scénario : Yves Duval - Dessin et couleurs : Liliane & Fred Funcken - (ISBN 2-8036-0500-7)
• Flamberge au vent[17], Hibou, novembre 2008
  Scénario : Yves Duval - Dessin : Liliane & Fred Funcken - Couleurs : N&B - Format à l'italienne, tirage limité à 1000 ex. (ISBN 2-87453-024-7)
• Luc et Laplume[18] - Le Trône de Gilgit, Hibou, 13 février 2014
  Scénario et dessin : Fred Funcken - Couleurs : n&b - Tirage limité à 400 ex. (ISBN 978-2-87453-069-2)
• Terres interdites[19], Hibou, 10 octobre 2019
  Scénario et dessin : Funcken - Couleurs : n&b - Tirage limité à 300 ex. (ISBN 978-2-87453-114-9)

• INT2 La B.D. chante Brel - Ces gens-là + J'arrive, Brain Factory, septembre 1988
  Scénario : collectif - Dessin : collectif dont Liliane & Fred Funcken - Couleurs : quadrichromie - Contribution : Les Singes (4 planches) (ISBN 1-870858-06-9)

• L'Histoire du monde[20] (dessins de Liliane Funcken et Fred Funcken sur le texte de Jean Schoonjans) publié dans le Journal de Tintin[21] de 1955 à 1962[4].

1. 1958 : Des Égyptiens à Diogène, album de 165 chromos offert par le timbre Tintin
2. 1960 : De la naissance de Rome à Alexandre Sévère, album de 165 chromos offert par le timbre Tintin
3. sd : Le Haut Moyen Âge (476 à 1453), album de 165 chromos offert par le timbre Tintin

• Plus grande histoire du monde (dessins de Fred Funcken) publié dans le Journal de Tintin de 1974 à 1975[4]^,[22].

Série Le costume et les armes

• Le costume et les armes des soldats de tous les temps
  • Tome 1 : des pharaons à Louis XV
  • Tome 2 : de Frédéric II à nos jours

• L'uniforme et les armes des soldats du premier Empire
  • Tome 1 : des régiments de ligne français aux troupes britanniques, prussiennes et espagnoles
  • Tome 2 : de la garde impériale aux troupes alliées, suédoises, autrichiennes et russes

• L'Uniforme et les armes des soldats de la guerre 1914-1918
  • Tome 1 : Infanterie-blindés-aviation
  • Tome 2 : Cavalerie-artillerie-génie-marine

• L'Uniforme et les Armes des soldats de la guerre 1939-1945
  • Tome 1 : France, Allemagne, Autriche, U.R.S.S., Tchécoslovaquie, Pologne, Belgique, 1933-1941 Infanterie-Cavalerie-blindés-Aviation
  • Tome 2 : Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Finlande, Norvège, Croatie, Slovaquie Bohème-Moravie, légions russes, 1939-1943. Infanterie - Cavalerie - Blindés - Aviation - Marine
  • Tome 3 : États-Unis, Japon, Chine - Évolution des grandes armées 1943-1945. France libre, Milice, volontaires en Grande-Bretagne, Pays-Bas, États balkaniques et danubiens. Parachutistes, commandos, artillerie, engins balistiques, sous-marins.

• L'uniforme et les armes des soldats de la guerre en dentelle
  • Tome 1 : France: maison du Roi et infanterie sous Louis XV et Louis XVI, Grande-Bretagne et Prusse: infanterie (1700 à 1800).
  • Tome 2 : 1700-1800 - France, Grande-Bretagne et Prusse: Cavalerie et artillerie. Autres pays : Infanterie, cavalerie, artillerie

• Le Costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie
  • Tome 1 : du huitième au quinzième siècle
  • Tome 2 : Le Siècle de la renaissance

• L'Uniforme et les armes des soldats des États-Unis: Les guerres d'indépendance, de sécession, du Mexique, L'épopée du Far west.
  • Tome 1 : L'Infanterie et la marine
  • Tome 2 : La Cavalerie et l'artillerie

• L'Uniforme et les armes des soldats du XIX^e siècle
  • Tome 1 : 1814-1850 : France, Grande-Bretagne, Allemagne. L'infanterie, la cavalerie, le génie et l'artillerie.
  • Tome 2 : 1850-1900 : France, Grande-Bretagne, Allemagne, Autriche, Russie. L'infanterie, la cavalerie, le génie et l'artillerie

• Les Soldats de la Révolution française (1988)[4].

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• Jean-Louis Lechat, Un demi-siècle d’aventures t. 2 : 1970 - 1996, Bruxelles, Le Lombard, 5 décembre 1996 (ISBN 280361233X), p. 66, 110, 166. .
• Patrick Gaumer et Claude Moliterni, Dictionnaire mondial de la bande dessinée, Paris, Larousse, septembre 1998, 880 p. (ISBN 2-03-523-520-0), p. 320-321. 
• Patrick Gaumer, « Funcken, Fred », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, 2010 (ISBN 9782035843319), p. 347-348.
• Frans Lambeau, Dictionnaire illustré de la bande dessinée belge sous l’Occupation, André Versaille, avril 2013, 336 p. (ISBN 978-2-87495-140-4)
• Philippe Mellot, Michel Denni, Laurent Turpin et Isabelle Morzadec, Trésors de la bande dessinée : BDM 2021-2022 - Catalogue encyclopédique & Argus, Paris, Les Arènes, novembre 2020, 1700 p. (ISBN 9791037502582), p. 179, 188, 202, 253, 348, 438, 512, 522, 529, 532, 573, 671, 721, 722, 781, 971, 1114, 1372. 

• Pour une bibliographie complète, se reporter aux ouvrages "Liliane et Fred Funcken : un essai de bibliographie" tome 1 et 2 parus dans Détective Story 9 (1998) et 18 (2001)
• Louis Cance, « Invités L. & F. Funcken », Hop !, AEMEGBD, n^o 80,‎ 1^er juillet 1998.
• Louis Cance, « Bibliographie Funcken 2^e partie », Hop !, AEMEGBD, n^o 82,‎ 1^er avril 1999.
• « Les Funcken - Série culte », dBD, n^o 45,‎ 1^er juillet 2010, p. 84
• Patrick Weber, « Phylacthèrothèque - Les Funcken », dBD, n^o 68,‎ septembre 2012
• Louis Cance, « Remember Fred Funcken », Hop !, AEMEGBD, n^o 138,‎ 1^er juin 2013, p. 59.
• Henri Filippini, « Adieu Fred Funcken », dBD, n^o 75,‎ juillet-août 2013

• Francis Matthys, « Redécouvrir «Le Chevalier blanc» des Funcken », La Libre Belgique,‎ 22 juin 2006 (lire en ligne, consulté le 4 septembre 2022)
• Charles-Louis Detournay, « Disparition de Fred Funcken, chantre de l’épopée historique », ActuaBD,‎ 17 mai 2013 (lire en ligne, consulté le 4 septembre 2022).
• Jean-Laurent Truc, « Le retour du Chevalier Blanc en intégrale », ligne claire,‎ 18 juin 2014 (lire en ligne, consulté le 4 septembre 2022).

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