Front des défenseurs de l'islam

Le Front des défenseurs de l'islam (FPI) est une organisation nationaliste et islamiste indonésienne fondée en 1998. Créée lors de la chute de la dictature de Soeharto, elle entretient des liens étroits avec l’armée et la police ainsi qu'avec une partie des responsables politiques indonésiens[2].

Front des défenseurs de l'islam
Présentation
Chef Habib Rizieq Shihab
Fondation 1998
Disparition
Positionnement Extrême droite
Idéologie Nationalisme[1]
Conservatisme
Islamisme
Site web www.fpi-online.com

Histoire

Financement

Le Front des défenseurs de l'islam est connu pour racketter les boîtes de nuits ou les salles de jeux. D'après le spécialiste français Remy Madinier, il s’agit « d’une petite mafia à l’indonésienne qui, à l’occasion, aide les plus démunis au quotidien. » Le FPI s'est ainsi constitué des réseaux de proximité, notamment dans les campagnes et les quartiers populaires, lui assurant une grande influence dans la vie politique du pays[3].

Actions politiques

L’organisation est à l'origine en 2016 de manifestations massives contre le gouverneur de Jakarta, Basuki Tjahaja Purnam, un chrétien d'origine chinoise proche du président Joko Widodo, accusé de blasphème. Il est finalement condamné à deux ans de prison à l'issue d'un procès très contesté au sein d’une Indonésie qui se veut séculaire[3].

Le FPI appelle à voter pour le candidat d’extrême droite Prabowo Subianto lors de l'élection présidentielle indonésienne de 2019. Des messages vidéos de Habib Rizieq Shihab, le chef du FPI vivant en Arabie saoudite, sont diffusés pendant ses meetings. Celui-ci souligne notamment que Prabowo « ne protégeait pas les communistes, les libéraux, les croyances déviantes et les actes indécents et illicites[4]. »

Organisés en milice, ses militants sont accusés d'avoir pris part à des actions violentes contre les Papous lors des émeutes de 2019 en Papouasie[5].

Le FPI s'est érigé en « résistance » à la politique gouvernementale de lutte contre la pandémie de Covid-19 en Indonésie en 2020. L'organisation a organisé en novembre un rassemblement avec plusieurs milliers de personnes ne portant pas de masques et ignorant les gestes barrières. Le chef de l'organisation, Rizieq Shihab, de retour depuis peu en Indonésie, est convoqué en décembre par la police après avoir à nouveau violé les règles de protection contre le Covid-19 en invitant une dizaine de milliers de personnes au mariage de sa fille[6].

Interdiction

En décembre 2020, le groupe fut officiellement dissous après que 29 membres aient été condamnés pour avoir commis des actes de terrorisme et qu'il ait négligé de renouveler sa déclaration. Les dirigeants dirent que leur mouvement continuerait d'agir malgré cela[7],[8].

Notes et références

  1. « Résister à la démocratie : le Front des défenseurs de l’islam face aux élections de l’année 2014 »,
  2. Marie Beyer et Martine Bulard, « Menaces sur l’islam à l’indonésienne », sur Le Monde diplomatique,
  3. Marie Beyer et Martine Bulard, « Secousses islamistes en Indonésie », sur Le Monde diplomatique,
  4. Rémy Madinier, « L’Indonésie choisit la démocratie »,
  5. « Nettoyage ethnique en Papouasie », Philippe Pataud Célérier, (lire en ligne)
  6. « Le retour d’exil d’un chef religieux extrémiste secoue l’Indonésie », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  7. AFP, « L’Indonésie interdit un influent groupe islamiste radical », sur fr.timesofisrael.com, (consulté le )
  8. (en-US) Richard C. Paddock et Dera Menra Sijabat, « Indonesia Disbands Radical Islamic Group Over Charges of Violence », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
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