Fustier
Le fustier est un terme dérivé du vieux français désignant plusieurs métiers de la construction, le plus souvent liés au travail du bois.
Origines
Le terme vient de fust (en latin fustem, « bâton ») signifiant bois ou pièce de bois, poutre qui apparaît pour la première fois dans la langue française en 1080 dans La Chanson de Roland[1]. Le verbe associé est fuster, signifiant « travailler le bois »[1]. Au Moyen Âge, le fustier (ou fûtier) désignait différentes personnes travaillant le bois (charpentier, tonnelier, tourneur, menuisier, etc.). Comme dans d'autres professions, les fustiers créaient parfois des confréries, comme à Valréas[2].
En Suisse, au XVIe siècle, à Genève, le port de la Fusterie fut créé pour le commerce lié principalement au bois. Au début du XIXe siècle, les matériaux de construction, tels que les pierres de Meillerie, le bois, le plâtre et la chaux, étaient transportés par les longues barques du Léman. Certaines marchandises étaient conditionnées dans des fûts bâchés pour les protéger de l’humidité. Ce qui pourrait expliquer l’origine du surnom genevois de fustier désignant le métier de marchand de matériaux de construction.
Dans le midi de la France, le terme « fustier » désignait, au milieu du XIXe siècle, un charpentier[3].
En France, le terme désignait également un ouvrier coffretier-malletier-bahutier qui, au moyen d’une masse à joindre, « assemblait les unes avec les autres plusieurs douves qu’il avait auparavant passées sur la colombe et qu’il avait gougeonnées[4] ».
Acceptions modernes
Dans la région genevoise (Suisse), le fustier est un professionnel du stockage et de la vente de produits pour la construction. Ce dernier approvisionne les entreprises du génie civil, de la maçonnerie, de la charpente, de la couverture pour le gros œuvre et pour le second œuvre, la ferblanterie, la gypserie et la peinture[3].
En France, le « fustier » est un particulier ayant suivi la formation donnée par Thierry Houdart à l'« École de la fuste » en Corrèze pour apprendre à concevoir et à réaliser maisons et mobiliers en rondins de bois. Chaque maison est construite chez le fustier puis démontée, transportée et remontée chez le client[5]. Ils ne sont qu'une cinquantaine en France[6].
Références
- A.J Greimas, Dictionnaire de l'ancien français, Larousse 1997, p. 282.
- Chiffoleau, Jacques « Les confréries, la mort et la religion en Comtat Venaissin à la fin du Moyen Âge », Mélanges de l'École française de Rome. Moyen Âge, Temps modernes, vol. 91, n° 01-2. 1979, pp. 785-825 (p. 803).
- Jean Humbert, Nouveau Glossaire genevois, Jullien Frères, 1852, p. 220. (lire en ligne)
- Vicq-d'Azur, Félix et Le Rond d'Alembert, Jean « Encyclopédie Méthodique, Ou Par Ordre De Matieres: Par Une Société de gens de lettres, de savants et d’artistes... », 1782, p. 741.
- Merlingeas, Alexandre, « La « fuste » ou maison en rondins », La Vie charentaise, 23 mars 2011.
- « Franck Dubois, fustier par passion », larep.fr, 4 octobre 2012.
Bibliographie
- Jean-Aymé Gaudy-Le-Fort, Glossaire genevois, Genève, Barbezat et Delarue, 1827, p. 145.
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