Gabriel Boujinski

Gavriil Fiodorovitch Boujinski (en russe : Гавриил Фёдорович Бужинский), dit Gabriel Boujinski, né en 1680 à Izioum et mort le à Moscou, est un évêque orthodoxe russe de Riazan, homme d'Église et traducteur. Il fut l'un des défenseurs des réformes religieuses de Pierre le Grand en Russie.

Gabriel Boujinski
Fonction
Évêque
Riazan
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Monastère Zaikonospasski (en)
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Religion

Biographie

Né sur le territoire polonais de Petite-Russie, il fut éduqué à l'Académie greco-latine de Kiev. En 1706, Étienne Iavorski le choisit pour enseigner à l'Académie slavo-gréco-latine de Moscou. Il est reçu dans les ordres en 1707 et élevé au rang de hiéromoine en 1709. Il se fait remarquer pour ses talents de prédicateur.

Il se fait connaître de Pierre le Grand, qui l'affecte en 1714 au monastère Saint-Alexandre-Nevski, puis dans la marine de guerre avec la dignité d'ober-hiéromoine. Gabriel, qui doit son ascension à Étienne Iavorski, « kiévien » comme lui, locum tenens du Patriarche de Moscou, représentant de la tradition orthodoxe, se rallie[1] au camp des réformes de Pierre le Grand, incarné par Théophane Prokopovitch, comme en témoignent de nombreux textes et prêches (notamment Hommage à Saint-Pétersbourg et à son fondateur, le seigneur impérial Pierre le Grand).

En 1720, il est nommé préfet de l'Académie slavo-gréco-latine de Moscou. C'est cette même année qu'il achève la traduction de la Chronographie luthérienne[2] (interdit et retiré en 1749). En 1721, il devient archimandrite du Monastère Ipatiev.

Nommé conseiller du Saint-Synode et protecteur des écoles et de la typographie du Synode, il y assure des fonctions de censeur (voir par exemple le Système de la religion mahométane de Cantemir). Enfin, le , il devient recteur de la Laure de la Trinité-Saint-Serge, sommet de sa carrière ecclésiastique.

Après la mort de Pierre Ier et le retour d'un clergé plus conservateur avec la figure de Guéorgui Dachkov, archevêque de Rostov et adversaire de Théophane Prokopovitch. Gabriel est alors relégué à l'évêché de Riazan, qu'il rejoint en 1727. Il y poursuit ses projets pédagogiques, en remettant en place l'Académie slavo-gréco-latine, qui avait fermé par manque d'enseignants : deux ans après son arrivée, l'école compte 339 étudiants. En butte à l'hostilité du clergé local, il est un temps inquiété par une commission ecclésiastique, puis blanchi en 1730.

Pressenti pour l'archiépiscopat de Kiev, il meurt le . Il est enterré au monastère Zaïkonospasski (en).

Œuvres publiées

Theatron, ou l'opprobre de l'histoire, traduction de la Chronographie luthérienne par Gabriel Boujinski en 1724

Gabriel a été l'auteur de plusieurs sermons et œuvres d'apologétique:

  • В похвалу Санкт-Петербурга и его основателя, государя императора Петра Великого Hommage à Saint-Pétersbourg et à son fondateur, le seigneur impérial Pierre le Grand »), 1717.
  • Последование исповедания Le service de la foi »), 1724
  • Юности честное зерцало Le miroir honnête de la jeunesse »), sans doute une œuvre de commande de Pierre le Grand[3].

Il a également été le traducteur de plusieurs auteurs européens sur ordre de Pierre le Grand :

Notes et références

  1. (en) James Cracraft, The Church Reform of Peter the Great, Stanford, Stanford University Press, (présentation en ligne, lire en ligne), p. 127 et suiv.
  2. «Лютеранский хронограф». Феатрон или позор исторический, изъявляющий повсюдную историю Священнаго писания и гражданскую.... Перевод Г. Бужинского.
  3. Selon Philarète de Moscou ; voir: Гавриил Бужинский

Liens externes

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