Gabriel Grüber

Gabriel Grüber né le , à Vienne (Autriche) et mort (accidentellement) le à Saint-Pétersbourg en Russie était un prêtre jésuite autrichien, architecte et ingénieur hydraulicien. Réadmis parmi les jésuites de Russie il en devint, en 1802, le second Supérieur Général.

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Gabriel Grüber
Le père Gabriel Grüber, supérieur des Jésuites de Russie
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Gabriel Gruber
Nationalité
autrichienne
Formation
Mathématiques, lettres, philosophie et théologie
Activité
Enseignant, ingénieur, architecte
Autres informations
A travaillé pour
Religion
Ordre religieux
Dir. de thèse

Formation

Grüber entra très jeune dans la Compagnie de Jésus: il avait 15 ans (en 1755). Il suivit ses études en Autriche-Hongrie: latin, grec et philosophie à Graz (1757-60), langues à Vienne (1760-61), mathématiques à Trnava, Slovaquie (1761-62) et théologie à Graz (1763-67) où il fut ordonné prêtre en 1766.

Grüber , ingénieur

Grüber fut un expert en hydrodynamique et en architecture et acquit aussi une bonne connaissance de navigation et de son histoire. En 1769, il commença son activité de professeur de mathématiques, mécanique, hydraulique et ingénierie à l'école d'Ingénierie mécanique de Laibach en Slovénie. L'école enseignait la construction navale, les équipements portuaires.

Le jeune ingénieur, Grüber était également un constructeur passionné de maquettes de bateaux qu'il réalisa entre 1774 et 1783. Beaucoup de ces maquettes sont aujourd'hui au Musée maritime de Ljubljana.

Après la suppression de la Compagnie de Jésus par le Pape Clément XIV en 1773, Grüber resta comme ingénieur à la Cour de l'Empereur Joseph II jusqu'en 1784. Son expérience lui fut utile, et pour les huit années suivantes il fut l'architecte et le constructeur du palais Grüber — un vaste édifice rococo qui était son manoir — pour ses recherches en physique et hydraulique. Il avait aussi un observatoire astronomique. En 1965 ce palais est devenu le dépôt des archives de Slovénie.

Retour chez les Jésuites

La rumeur se répandant partout en Europe que le pape Pie VI avait discrètement approuvé l'existence des Jésuites en Russie, Grüber se rend en 1784 à Polotsk, une ville-frontière entre l'Union de Pologne-Lituanie et l'Empire russe pour y demander sa réadmission dans la Compagnie de Jésus, en Russie. Il devient membre de la communauté du collège de Polotsk.

Grüber étant un actif ingénieur, chimiste, architecte, peintre, mécanicien et physicien. Sous son influence, le collège de Polotsk devint une fameuse académie de science technique. Il était influent à la cour de Catherine II et proche de son successeur, le tsar Paul Ier. À sa demande il réorganisa l'enseignement technique dans tout l'Empire russe. En 1800, Grüber devint le premier recteur du Collège aristocratique à l'Université d'État de Saint-Pétersbourg.

Supérieur général

Élection

Devenu un proche confident de Paul Ier et vivant à Saint-Pétersbourg Grüber discutait souvent avec lui les affaires de la Compagnie, au nom de Franciszek Kareu, Vicaire général en Russie dont, en 1797, il devint officiellement l'Assistant'.

En 1801, le Pape Pie VII avait issu le bref Catholicae fidei approuvant – cette fois publiquement - l'existence des Jésuites en Russie et nommant le Vicaire Temporaire Franciszek Kareu Supérieur des Jésuites résidant en Russie. Après sa mort, Grüber fut élu son successeur (Congrégation régionale de Polotsk, 1802).

L’approbation officielle de l’existence des Jésuites en Russie conduisit un grand nombre de candidats - venant des quatre coins d’Europe - et anciens Jésuites à Polotsk: 104 arrivées entre 1803 et 1805, 28 étant déjà prêtres[1]. En 1820 les Jésuites seront 320 en Russie; le groupe est international.

Nouveaux engagements apostoliques

Avec l’approbation pontificale et l’accroissement du nombre de membres les activités apostoliques des Jésuites augmentent et se diversifient, mais toujours avec une attention première à l’éducation, raison principale de leur existence en Russie. L’important ‘collège des Nobles’ est ouvert à Saint-Petersbourg (1803). Le programme d’études (le Ratio Studiorum) est adapté : davantage de sciences et de langues modernes (français et allemand) au programme. La langue d’instruction est le russe, non plus le latin.

La Compagnie retrouve sa vocation missionnaire et se répand dans tout l’empire de Russie et pas seulement dans ses centres plus importants. Pionnier dans l’âme Grüber ouvre plusieurs missions parmi les Allemands de la Volga à Saratov, en 1803, Riga (Lettonie) en 1804, Astrakhan (Russie), en 1805, où les écoles et les activités agricoles sont développées[2]. Trois jésuites partirent même pour Lisbonne avec pour destination: la Chine. Mais la mission avorta. Ils ne purent embarquer n’obtenant pas la permission de la Propaganda Fide.

Préparant la restauration

La restauration universelle de la Compagnie de Jésus est dans l’air. Le pape Pie VII y est clairement favorable. Pour la préparer, dès 1803, Grüber organise la possibilité d’une affiliation personnelle à l’Ordre religieux pour tout ancien jésuite qui le souhaite, quel que soit son lieu de résidence.

Les premiers à bénéficier de cette mesure sont les jésuites anglais. Grüber nomme un provincial en Angleterre en 1803 et le 27 septembre de la même année un noviciat est ouvert à Stonyhurst avec 13 novices. John Carroll, ancien jésuite et premier évêque de Baltimore organise l’affiliation des jésuites d’Amérique, avec l’approbation de Grüber.

Par ailleurs Grüber envoie son représentant, le père Angiolini à Parme et à Naples - deux royaumes qui ont officiellement demandé l’aide des Jésuites de Russie - pour y négocier leur retour à Parme et Naples.

Cependant les problèmes politiques s'accroissent avec le tsar Alexandre Ier ainsi qu'avec l'évêque de Polotsk. Après la mort de Grüber la situation des Jésuites en Russie devient précaire.

Gabriel Grüber meurt accidentellement dans l'incendie de sa résidence, à Saint-Pétersbourg (7 avril 1805).

Notes et références

  1. Parmi ceux qui arrivent d’Europe occidentale pour entrer au noviciat de Polotsk se trouve le jeune Jean-Philippe Roothaan, un néerlandais de la paroisse jésuite d’Amsterdam qui, comme Supérieur général, jouera un rôle important dans le travail de réorganisation de la Compagnie de Jésus, nouvellement restaurée
  2. Le mouvement continue après la mort de Grüber: Irkoutsk (Sibérie) et Odessa (Ukraine) en 1811, Moscou en 1813 et même Tomsk (Sibérie) en 1815

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Pierling, Gabriel Gruber et les jésuites réfugiés en Russie, Meudon, 1999.
  • Marek Inglot, Gabriel Gruber, S.J. (1740-1805): Nel bicentenario della sua elezione a Generale della Compagnia di Gesù, dans AHSI, vol.71 (2002), p. 353.

Articles connexes

Liens externes

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