Gabriel de Ramel

Le comte Henri-Georges-Gabriel de Ramel, né à Alès le et mort dans le 17e arrondissement de Paris le , est un militaire français de la fin du XIXe siècle.

Gabriel de Ramel

Naissance
à Alès
Décès
à Paris
Allégeance France
Arme Armée de terre française
Grade Colonel
Années de service 1861 – 1901
Commandement 24e régiment d'infanterie
Conflits Guerre franco-allemande de 1870
Campagne de Tunisie
Distinctions Officier de la Légion d'honneur
Médaille coloniale de Tunisie
Officier du Nichan Iftikhar
Autres fonctions Président de l'Association antimaçonnique de France
Famille Fernand de Ramel (frère)
François de Ramel (neveu)

Biographie

Gabriel est le fils de l'ancien officier de cavalerie Jean-François-Régis-Henri de Ramel. Issu d'une famille royaliste d'Alès, celui-ci avait été garde du corps du roi, page et officier de la Maison de Louis XVIII[1]. Gabriel est le frère aîné de Fernand de Ramel, avocat et député orléaniste sous la Troisième République.

Gabriel s'engage dans l'armée quelques semaines avant ses vingt ans. Sorti de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr avec le grade de sous-lieutenant, il sert à partir de 1863 au sein du 22e régiment d'infanterie, qu'il ne quittera qu'en 1885. Pendant la Guerre franco-allemande de 1870, le lieutenant de Ramel prend part à la bataille de Sedan, à l'issue de laquelle il est fait prisonnier. Libéré en , il accède au grade de capitaine en 1872. De 1881 à 1882, il participe à la campagne de Tunisie, ce qui lui vaut d'être décoré de la médaille coloniale et nommé officier du Nichan Iftikhar par le Bey de Tunis puis chevalier de la Légion d'honneur, ordre dans lequel il sera promu officier en 1898. En 1896, le colonel de Ramel rejoint le 24e régiment d'infanterie, dont il assurera le commandement jusqu'à sa retraite, en 1901[2].

En , au château de Flins près Meulan[3], il épouse Marie-Sophie-Noémie Hicks La Baume[4], sœur de la baronne Pierre Chappe d'Auteroche[5].

En , le colonel de Ramel fait partie du conseil de guerre qui acquitte le commandant Esterhazy alors que celui-ci est coupable des actes d'espionnage pour lesquels le capitaine Dreyfus a été injustement condamné. Émile Zola publie alors son célèbre J'accuse…!, dans lequel il critique vivement cette cour militaire qui « vient, par ordre, d’oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice ». Cette accusation suscite un procès en diffamation au cours duquel le colonel de Ramel et ses collègues se portent partie civile contre l'écrivain.

Après sa mise à la retraite, le colonel de Ramel rejoint les rangs de l'opposition antidreyfusarde et nationaliste. Vers 1902, il adhère au Comité Antimaçonnique de Paris, devenu en 1904 l'Association antimaçonnique de France, dont Ramel est d'abord l'un des vice-présidents avant d'en assurer la présidence après le départ du général de Kerdrel en 1914[6]. Il se retire à son tour six ans plus tard, cédant la place au sénateur royaliste Dominique Delahaye[7].

Le , Gabriel de Ramel est l'un des passagers de l'impériale de l'omnibus d'où l'anarchiste russe Jacob Law tire sur les cuirassiers qui font reculer les manifestants sur la place de la République. Témoin de la scène, le colonel en retraite parvient à désarmer le tireur[8],[9].

Mort à Paris le , il est inhumé trois jours plus tard au cimetière du Montparnasse (18e division)[10] après une cérémonie religieuse en l'église Saint-François-de-Sales[1].

Références

  1. Le Gaulois, 21 novembre 1924, p. 2.
  2. La Croix, 10 décembre 1901, p. 2.
  3. Le Matin, 4 août 1887, p. 3.
  4. Le Figaro, 11 juillet 1887, p. 4.
  5. Le Matin, 30 juin 1893, p. 2.
  6. La Croix, 3 janvier 1914, p. 2.
  7. Roger Mennevée, « L'organisation anti-maçonnique en France » (4e article), Documents politiques, diplomatiques et financiers, octobre 1927, p. 378.
  8. La Presse, 3 mai 1907, p. 1.
  9. Le Rappel, 10 octobre 1907, p. 1.
  10. Archives de Paris, registres journaliers des inhumations du cimetière du Montparnasse, 1924, no 3354 (vue 19 sur 31).

Liens externes

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