Gabrielle Ferrières

Gabrielle Ferrières, née Gabrielle Cavaillès le 12 août 1901[1],[2] et décédée le [3], est une résistante française, membre du réseau Libération-Nord[3]. Elle devient membre à la fin de la guerre de l'Amicale des prisonnières de la Résistance, à l'origine de l'Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance dont elle a été secrétaire générale de 1949 à 1953/1955[3],[4]. Elle est l'une des premières écoutantes de SOS Amitié.

Pour les articles homonymes, voir Ferrières.

Gabrielle Ferrières
Biographie
Naissance
Décès
Noms de naissance
Caroline Emma Gabrielle Cavaillès, Gabrielle Cavaillès
Nationalité
Activité
Fratrie
Conjoint
Autres informations
Organisation
Membre de
Distinction
Prix Amic ()

Biographie

Gabrielle Ferrières, sœur aînée de Jean Cavaillès, grandit comme lui dans la tradition calviniste. Son père est officier. Elle suit une formation de musicienne à la Schola Cantorum, alors dirigée par Vincent d'Indy, et devient pianiste.

Le , elle épouse le polytechnicien Marcel Ferrières.

En 1940 : « Je suis entrée dans la Résistance dès l'arrivée des Allemands à Paris. Je n'avais aucune formation politique particulière. Mon père étant officier nous a appris, dès l'enfance, à aimer notre pays et toute notre éducation a été empreinte de patriotisme » (témoignage, le 29 avril 1999)[5].

En avril 1942, son frère l'entraine dans la création du réseau Cohors au sein du mouvement de résistance Libération-Nord.

Trahie, elle est arrêtée à Paris le en compagnie de son mari et de son frère. Elle est conduite à l'hôtel Cayré, boulevard Raspail[3], où se trouve une salle d'interrogatoire et de torture de la Gestapo parisienne[6]. Ils sont ensuite conduits tous les trois à Fresnes, où Gabrielle restera cinq mois avant d'être libérée, alors que Marcel Ferrières est déporté à Buchenwald[3].

Ce n'est qu'à la fin de juin 1945 que le ministre de la Guerre l'informe que Jean Cavaillès a été condamné à mort par le tribunal militaire d'Arras le et exécuté le jour même[7].

Elle contribue, avec Irène Delmas et Jacqueline Mella à l'aménagement des quatre étages de la rue Guynemer réquisitionnés pour les déportées qui allaient rentrer[3]. Elle participe ainsi à la création de l'Amicale des prisonnières de la Résistance qui devient Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR).

Elle en devient la secrétaire générale de 1949 à 1953/1955. En 1950, paraît son premier livre, qui est une biographie de Jean Cavaillès, résistant « dont elle fait revivre la personnalité exceptionnelle de philosophe et de mathématicien, à la recherche de l'essence des idées »[3].

Elle crée, en 1951, la Société des Amis de l'ADIR, dont le premier président est son ami Alexandre Parodi. Elle participe, avec Irène Delmas, à l'organisation de la construction de trente-cinq logements que la Ville de Paris avait accepté de réserver à des déportées dans les nouveaux HLM de la rue Daviel, dans le XIIIe arrondissement. Elle devient vice-présidente de l'ADIR, fonction qu'elle gardera jusqu'à l'âge de quatre vingt quatorze ans[3].

Vers 1968, Gabrielle Ferrières devient « écoutante » à SOS Amitié.

Œuvres

Notes et références

  1. « Caroline Gabrielle Emma Cavaillès - Arbre généalogique bourelly - Geneanet », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  2. La notice de la BNF indique comme date de naissance que la seule année 1900
  3. Gabrielle Ferrières : son action dans la Résistance
  4. Article de Debra Workman
  5. Christiane Goldenstedt, Les femmes dans la Résistance, Herbolzheim, Annette Kuhn, Frauen in Geschichte und Gesellschaft, Band 43, , 244 p. (ISBN 3-8255-0649-5)
  6. Voir l'article Jean Ayral
  7. par Bernard Pudal et Laurent Thiery pour l’arrestation, le jugement et l’exécution, « ,notice CAVAILLÈS Jean [version Dictionnaire des fusillés] », sur Le maitron, version mise en ligne le 18 décembre 2014, dernière modification le 13 mai 2018.
  8. Présentation du prix Amic

Voir aussi

Bibliographie

  • Marc Fineltin, « Gabrielle Ferrières : son action dans la Résistance », sur Mémoire et espoirs de la Résistance (consulté le )
  • Collectif, Jean Cavaillès : philosophe, résistant (Colloque d'Amiens, septembre 1984), éd. CNDP et CRDP d'Amiens, , 97 p. (lire en ligne)
  • Christiane Goldenstedt, Les femmes dans la Résistance, in: Annette Kuhn, Valentine Rothe (Hrsg.), Frauen in Geschichte und Gesellschaft, Band 43, Herbolzheim 2006
  • (en) Debra Workman, « Engendering the Repatriation: The Return of Female Political Deportees to France Following the Second World War », Proceedings of the Western Society for French History, vol. 35, (lire en ligne)

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’histoire
  • Portail de la Résistance française
  • Portail des femmes et du féminisme
  • Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.