Gabrielle Petit (résistante)
Gabrielle Petit, de son nom complet Gabrielle Aline Eugénie Marie Ghislaine Petit, née le à Tournai et morte fusillée le à Schaerbeek, est une infirmière et résistante belge qui a fait de l'espionnage pour le compte des Alliés au cours de la Première Guerre mondiale[1].
Pour les articles homonymes, voir Petit et Gabrielle Petit.
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(à 23 ans) Bruxelles |
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Conflit |
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Biographie
Elle est la fille de Jules Charles Marie Petit, clerc de notaire et d’Aline Irma Victorine Eugénie Ghislaine Ségard. Sa mère meurt dans son enfance et son père l'abandonne avec sa sœur au couvent des Dames du Sacré-Cœur à Mons[2]. Peu après, elles sont récupérées par un oncle qui les confie au couvent des Sœurs de l'Enfant-Jésus (actuellement Institut médico-pédagogique Sainte-Gertrude) de Brugelette[3]. À 17 ans, elle repart chez son père mais finit par emménager à Bruxelles où sa sœur lui trouve une place de gouvernante chez Mme Butin[2].
Elle a 21 ans lors de l'invasion soudaine de la Belgique par les troupes allemandes en 1914. Elle doit surseoir à son mariage[4]. Tandis que Maurice Gobert, son fiancé, rejoint son régiment, Gabrielle s'engage comme infirmière à la Croix-Rouge de Belgique[5]. Blessé lors des premiers combats, le jeune homme est fait prisonnier, mais s'évade presque aussitôt. Il se cache dans un pays désormais occupé. Convalescent, il veut rejoindre l'armée belge retranchée derrière l'Yser. Cependant, il faut passer par les Pays-Bas, restés hors du conflit, l'Angleterre et, enfin, le nord de la France[4]. Gabrielle l'accompagne et le soutient[1].
En terre alliée, après une courte formation en espionnage, on lui propose une mission, qu'elle accepte[3]. De retour à Bruxelles dès la fin , elle recueille et transmet aux états-majors alliés les positions et les mouvements des troupes ennemies dans le secteur de Maubeuge et de Lille[5]. Elle distribue aussi de la presse clandestine dont La Libre Belgique, transmet des lettres aux soldats internés et fait passer la frontière française aux soldats hollandais[2]. Son pseudonyme pour les Alliées est Mlle Legrand[2].
Une première fois, la police secrète allemande la suspecte[3]. Elle est arrêtée, questionnée puis, faute de preuves, libérée et poursuit ses missions jusqu'à ce qu'elle se fasse à nouveau arrêter le [2],[5]. Le , elle est transférée à la prison de Saint-Gilles. Le , elle est condamnée à mort par un tribunal militaire allemand[4] et est fusillée le 1er avril au Tir national[5]. Elle prononce : « Vive le Roi ! Vive la... » mais n'a pas le temps d'achever sa phrase[4].
Un Te Deum est célébré en son honneur en la collégiale Saints-Michel-et-Gudule[6]. L'événement est annoncé par cartes postales et il y a foule[7]. C'est l'abbé Cardijn qui officie ; plus tard il fondera la Jeunesse ouvrière chrétienne et sera créé cardinal.
La guerre finie, les restes de Gabrielle Petit sont exhumés. Des funérailles nationales ont lieu en [5] en présence de la reine Élisabeth de Belgique[2], qui dépose la croix de l'ordre de Léopold sur le cercueil dans un grand moment d'émotion populaire. Elle repose maintenant au cimetière de Schaerbeek.
Mémoire
- Une autre statue lui est consacrée dans sa ville natale de Tournai[5]. Le monument inauguré le est l'œuvre de l'architecte Adrien Blomme et la statue d'Égide Rombaux.
- Une place porte son nom à Tournai[2].
- Le film de Francis Martin, Femme belge Gabrielle Petit (1928), est inspiré par sa vie.
- Camp Gabrielle Petit, à Hitfed (Aachen - Allemagne), ancienne caserne belge.
Notes et références
- (en) Bloomsbury.com, « Gabrielle Petit », sur Bloomsbury Publishing (consulté le )
- « Gabrielle Petit », sur Chemins de mémoires (consulté le )
- Catherine Dufour, Guides métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesses, Paris, Fayard, , 285 p. (ISBN 978-2-213-68131-3), « 1. Agent secret », pp. 9-11
- « Gabrielle Petit, fusillée il y a 100 ans », sur Le Soir (consulté le )
- « 14-18 : Gabrielle Petit, espionne et héroïne belge fusillée en 1916 », sur RTBF Info, (consulté le )
- La collégiale Saints-Michel-et-Gudule ne devient une cathédrale qu'en 1962.
- « Gabrielle Petit », sur www.ww1-propaganda-cards.com (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Sophie de Schaepdrijver, Gabrielle Petit : dood en leven van een Belgische spionne tijdens de eerste Wereldoorlog, Horizon, , 447 p. (ISBN 978-94-92159-92-2 et 9492159929, présentation en ligne).
Articles connexes
Liens externes
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