Galaad (légende arthurienne)

Galaad, Galahad, ou Galaaç est le fils du chevalier Lancelot du Lac et d'Ellan, fille du roi Pellès, le roi Pêcheur, qui détient le Graal. Son nom vient du gallois Gwalchaved : « faucon d'été[1]». Il est le plus jeune chevalier de la Table ronde. Il est le bon chevalier, le seul qui puisse s'asseoir à la droite d'Arthur sur le siège périlleux, comme prédit par Merlin qui l'avait présenté à la cour du roi Arthur. Il accomplit la quête du Saint-Graal accompagné de Perceval et de Bohort qui sera celui qui versera le sang du Christ qui se trouvait sur la lance du soldat romain l'ayant blessé au côté (la Sainte Lance ou la Lance qui saigne). Galaad sera le seul, au terme de la quête, à pouvoir regarder à l'intérieur du Graal. Il mourut d'ailleurs juste après car avec ce qu'il avait vu, il ne pouvait plus vivre. Son père Lancelot était lui aussi à l'origine destiné à la quête du Graal mais il en fut détourné par l'amour qu'il portait à Guenièvre.

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Galaad
Représentation romantique de Galaad, tableau de George Frederic Watts (1888).
Biographie
Activités
Père
Mère
Reine Élaine (en)

Origines

L'histoire de Galahad et de sa quête du Saint Graal est un ajout relativement tardif à la légende arthurienne. Galahad ne figure dans aucun roman de Chrétien de Troyes, ni dans les histoires du Graal de Robert de Boron, ni dans aucune des suites de l'histoire de Chrétien sur le mystérieux château du Roi pêcheur. Il apparaît pour la première fois dans une épopée arthurienne française du XIIIe siècle, un ensemble de romans interdépendants connu sous le nom de Lancelot-Graal ou Cycle de la Vulgate. Il apparaît ensuite dans les œuvres postérieures, comme Le Morte d'Arthur de Thomas Malory.

La conception originale de Galahad, dont les exploits sont relatés pour la première fois dans le quatrième livre du Cycle de la Vulgate, la Queste del Saint Graal, peut provenir de l'ordre cistercien. Selon certains interprètes, l'inspiration philosophique du célibataire, personnage surnaturel du chevalier monastique Galahad, provenait de cet ordre monastique mis en place par Bernard de Clairvaux[2]. Le concept cistercien-bernardin de l'ascèse des guerriers catholiques, qui distingue si bien le personnage de Galahad, informe également la projection par Saint-Bernard de la chevalerie idéale dans son travail sur les Templiers, Liber ad milites templi de laude novae militiae (Éloge de la nouvelle chevalerie)[3]. De manière significative, dans les récits, Galahad est associé à un bouclier blanc avec une croix en vermillon, le même emblème donné aux Templiers par le pape Eugène III.

La légende

Le Châtel aux pucelles

Les exploits de Galaad ne sont pas relatés, on ne connaît presque aucune de ses aventures, si ce n’est celle du « Châtel aux pucelles » où Galaad vainc les sept frères qui gardaient prisonnières toutes les dames qui avaient le malheur de s’approcher du châtel et de s'y déshabiller, ne voulant que frustrer le jeune homme et le détourner de sa noble quête. Il les libère toutes en soufflant dans un cor en ivoire. Les sept chevaliers finiront par mourir après un affrontement fortuit contre Gauvain, Gaheris et Yvain[4]. De curieux enfants lui apprennent plus tard que les sept chevaliers représentaient les sept péchés capitaux, le château l’enfer, et les pucelles les bonnes âmes enfermées à tort dans les enfers avant la venue du sauveur. Cet épisode est revisité par les Monty Python qui, dans Sacré Graal, présentent les pucelles comme des nonnes frustrées qui s'attaquent à la vertu de Galaad.

La Nef merveilleuse

La seconde aventure qui nous est racontée est celle de la « Nef merveilleuse » dans laquelle il voyage dans un premier temps en compagnie de Celle-qui-jamais-ne-mentit, Bohort et Perceval. Il trouve au cours de ce voyage l'épée que Salomon avait fabriquée pour lui-même. La Nef les guide vers un royaume où Celle-qui-jamais-ne-mentit sacrifie sa vie pour une reine lépreuse malgré la résistance farouche des trois chevaliers. Suivant la volonté de Celle-qui-jamais-ne-mentit, bien que mortifiés, Galaad, Perceval et Bohort, déposent le cadavre de la jeune fille dans la Nef, qui s’en va comme un tombeau flottant. Plus tard, Galaad retrouve la Nef et a la surprise de trouver à bord son père, Lancelot du Lac. Père et fils passent six mois entiers à naviguer sur la Nef jusqu'à ce que Galaad débarque pour trouver le Graal et accomplir son destin.

L'écu de Galaad

Galaad arrive quelques jours après son départ dans un monastère où se trouve une relique, l'écu donné par le fils de Joseph d'Arimathie au roi Evalach, alors en guerre, quelques années après la Passion. L'écu est, à l'image du Siège Périlleux, d'un danger mortel pour quiconque le porte sans être l'élu. L'écu se voit prendre par le roi de Gorre Baudemagus, mais, blessé par un étrange chevalier angélique, l'écu se voit retourner à l'abbaye pour être donc confié à Galaad qui l'emportera et l'utilisera, après avoir parlé à l'étrange chevalier, ce dernier lui apprenant par le fait même qu'il est le dernier héritier de Joseph d'Arimathie et le meilleur chevalier au monde[5].

Galaad dans les œuvres culturelles

Hommage

L'astéroïde (2082) Galaad, découvert en 1960, est nommé en son honneur[7].

Notes et références

  1. (en) Thomas William Rolleston, Myths & Legends of the Celtic Race, 1911.
  2. (en) Pauline Matarasso, The Redemption of Chivalry : A Study of the Queste Del Saint Graal, Genève, Librairie Droz, , 260 p. (ISBN 978-2-600-03569-9, lire en ligne)
  3. wikisource:fr:De Laude novae militiae
  4. La Quête du Graal Queste del Saint Graal »] (trad. Albert Béguin et Yves Bonnefoy), Paris, Éditions Points, , 309 p. (ISBN 2-02-006217-8), p. 97
  5. La Quête du Graal Queste del Saint Graal »] (trad. Albert Béguin et Yves Bonnefoy), Paris, Éditions Points, , 309 p. (ISBN 2-02-006217-8), p. 80-82
  6. Saison 1 de Flynn Carson et les Nouveaux Aventuriers
  7. (en) « (2082) Galahad », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_2083, lire en ligne), p. 169–169

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