Desman des Pyrénées

Galemys pyrenaicus

Galemys pyrenaicus
Galemys pyrenaicus dans la rivière de Balboa,
province de León, Espagne.
Classification selon MSW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Ordre Soricomorpha
Famille Talpidae
Sous-famille Talpinae
Tribu Desmanini
Genre Galemys

Espèce

Galemys pyrenaicus
(É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1811)

Statut de conservation UICN


EN A2ac+3c+4ac : En danger

Répartition géographique

Aire de distribution des Galemys pyrenaicus
  • Galemys pyrenaicus subsp. pyrenaicus
  • Galemys pyrenaicus subsp. rufulus

Le Desman des Pyrénées ou Rat-trompette (Galemys pyrenaicus) est un petit mammifère de la famille des talpidés, endémique et emblématique de la chaîne des Pyrénées et des zones montagneuses du Nord-Ouest de la péninsule Ibérique. Son aire de répartition couvre quatre pays européens : l'Andorre, l'Espagne, la France et le Portugal.

Le desman des Pyrénées ressemble anatomiquement à d'autres animaux tels que le rat, bon nageur, la taupe, aux pattes équipées pour creuser la terre, et à la musaraigne, au museau allongé pouvant flairer les insectes. C'est la forme caractéristique de son museau qui lui vaut d'être également nommé rat-trompette. Étant quasiment aveugle, c'est grâce à son sens du toucher hyper-développé qu'il scrute son environnement et s'oriente. Sa trompe est équipée à sa base de vibrisses, et à son extrémité d'organes d'Eimer qui sont les plus perfectionnés du monde animal en la matière.

C'est un insectivore semi-aquatique, vivant exclusivement à proximité des torrents et lacs de montagne, et dont l'activité est essentiellement nocturne. C’est un animal discret, difficile à observer, qui craint l’être humain, et de ce fait certains aspects de son mode de vie reste encore mal connus des scientifiques. Il se nourrit exclusivement de larves aquatiques sensibles à la pollution : larves de plécoptères, de trichoptères et d'éphéméroptères. Il vit exclusivement dans les cours d'eau non aménagés et non pollués ; il est ainsi considéré comme un bon marqueur de la qualité de son environnement.

Depuis 2021, il est répertorié par l'Union internationale pour la conservation de la nature comme espèce « en danger » sur l'ensemble de son aire de répartition, sa population ne cessant de diminuer depuis plusieurs dizaines d'années et malgré les mesures de conservation prises depuis le début du XXIe siècle.

Classification et appellation

Dénomination

  • L'espèce « Galemys pyrenaicus » a été décrite par le naturaliste français Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, en 1811, sous le nom initial de Mygale pyreneica, à partir de spécimens que lui avait adressés M. Derouay. Elle a été reclassée dans le genre Galemys par le naturaliste allemand Johann Jakob Kaup en 1829[1]. C'est l'espèce type pour le genre.
  • Localité type : France, « Les montagnes près de Tarbes » (Hautes-Pyrénées)[1].

Synonymie

Noms vernaculaires

  • Desman des Pyrénées[2], rat-trompette[2], taupe des Pyrénées (rare)[3].

Taxinomie

Le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) est un mammifère insectivore de la famille des talpidés (taupes) et de la sous-famille des desmaninés. L'espèce vivante la plus proche au niveau biologique est le Desman de Russie, vivant dans les bassins de la Volga, de l'Oural et du Don, soit un éloignement géographique de plus de 4 000 km.

Deux sous-espèces du desman des Pyrénées ont été distinguées, bien que cette séparation ne soit pas claire :

  • Galemys pyrenaicus pyrenaicus,
  • Galemys pyrenaicus rufulus.

La première sous-espèce vivrait exclusivement dans les Pyrénées, la seconde dans le Nord de la péninsule Ibérique.

Description

Anatomie générale

Aspect brillant et écailleux des poils lorsqu'ils sont mouillés.

Le desman mesure environ 25 cm de long, dont plus de la moitié pour la queue, et pèse de 50 à 60 grammes (Geoffroy Saint-Hilaire, 1811). Les femelles sont légèrement plus grosses que les mâles[4].

Le desman des Pyrénées a des pattes palmées. C'est un type d'adaptation rare chez les insectivores et qui justifie son classement dans un genre monospécifique, c'est-à-dire que son genre biologique Desmana ne contient qu'une seule espèce. Cette particularité est présente seulement chez le Desman, le Limnogale (Limnogale mergulus), le Micropotamogale du Mont Ruwenzori (Micropotamogale ruwenzorii) et le Nectogal élégant (Nectogale elegans)[5].

Pour le reste, chaque partie du corps semble être empruntée à un autre animal :

  • Du Rat brun (Rattus norvegicus), il possède tout l’arrière-train : des pattes robustes, des cuisses trapues, une longue queue épaisse lui servant à se déplacer aisément dans son milieu de prédilection, l’eau ;
  • De la Taupe européenne (Talpa europaea), il possède la partie avant du corps : des pattes griffues servant à creuser la terre pour aménager le terrier, centre d’éducation pour ses petits et abri indispensable contre ses différents prédateurs ;
  • De la Musaraigne commune (Sorex araneus), il possède une trompe hyperdéveloppée lui servant à repérer les larves dont il se nourrit. Cet organe très perfectionné lui est donc indispensable pour sa survie.

Adaptations

Détail de la trompe avec organes sensoriels tels que les vibrisses et les papilles abritant les organes d'Eimer.

À terre, son corps s’apparente à une petite boule de poils gris brun, luisants, argentés en dessous, avec une teinte fauve dans la région pectorale, regroupés en petits paquets donnant l’illusion d’écailles. Ces poils garantissent une très grande étanchéité grâce à un toilettage quotidien avec une substance sécrétée par une glande abdominale. La fourrure du desman est parfaitement conçue pour les plongées subaquatiques. Elle est composée de deux couches de poils : une couche interne, un duvet bouffant et soyeux qui ne se mouille jamais, et une couche externe ( la jarre) faite de longs poils d’inégales longueurs, aplatis comme des bandes. Sous l’eau, cette combinaison ne forme plus qu’une épaisseur bien lisse lui permettant d’économiser le maximum de chaleur grâce à un très grand dynamisme. De plus, elle emprisonne une couche d’air isolante qui le protège de l’eau et du froid. Mais cette membrane d’air le fait remonter à la surface par poussée d'Archimède, tel un bouchon de liège. Le desman est donc obligé d’être continuellement en mouvement pour pouvoir chasser ses proies, ce qui entraîne une dépense calorifique supplémentaire.

Ses yeux minuscules sont cachés sous ses poils. Le desman des Pyrénées est quasiment aveugle, comme la plupart des membres de sa famille, les Talpidae. Il est à peine capable de distinguer les ombres de la lumière. Ses oreilles, dépourvues de pavillons, sont cachées sous sa fourrure. Cet organe auditif se présente sous la forme d’une simple perforation de 2 à 4 millimètres.

Longueur du desman comparé à sa queue (Muséum d'histoire naturelle de Toulouse).

De ce corps dépasse, à l’arrière, une queue robuste au départ qui s’affine et se termine par une petite touffe de poils blancs, et, à l’avant, une trompe poilue et mobile, décomposée à son extrémité en deux lobes. À la base de la queue se trouvent deux glandes à musc[3].

Sa trompe est l’organe de perception le plus important pour le desman, et, à l'instar du nez des taupes, le plus perfectionné du monde animal concernant le sens du toucher. C'est à l’aide de celle-ci qu’il repère ses proies sous l'eau et qu'il perçoit son environnement aérien et aquatique. Tout d'abord grâce aux vibrisses, long poils situés le long de celle-ci, permettant de détecter les vibrations et mouvements dans l'environnement immédiat. Ensuite grâce aux organes d’Eimer situés sur les lobes à l'extrémité de la trompe, dont la sensibilité exceptionnelle permet de détecter les proies dans le lit des torrents. Enfin, l'organe de Jacobson, ou organe voméro-nasal, lui sert aussi vraisemblablement à détecter ses proies. Cet organe se trouve au niveau de l’entrée des fosses nasales, qui communiquent avec la bouche au niveau du palais du desman. Son odorat, très développé, lui permet de repérer les larves à une distance de cm sous l’eau. Cet organe très primitif est le seul odorat des poissons et des amphibiens, mais c’est également celui des embryons des mammifères, y compris l’être humain. Les mammifères perdent son utilisation à la naissance car ils ont développé une capacité similaire avec l’utilisation des cornets du fond des fosses nasales.

À la manière de beaucoup d’espèces animales possédant une trompe, il serait possible que l’appendice nasal du desman lui serve à communiquer avec ses congénères, et notamment à intimider l’adversaire lors de la saison des amours. Elle est d'ailleurs comme chez les éléphants le résultat de la coalescence des narines et de la lèvre supérieure.

Dans l’eau, son milieu privilégié, son corps devient fuselé, ses pattes avant repliées contre lui, ses pattes arrière robustes, palmées et écartées à 45 degrés, servant de pagaies, et par ailleurs dotées de vingt griffes très pointues lui permettant de s’agripper aux rochers lisses et humides. Durant ses plongées d’une vingtaine de secondes en moyenne, un clapet ferme ses narines, démontrant ainsi que l’évolution l'a équipé des systèmes les plus performants pour une vie aquatique. Le desman des Pyrénées est donc un excellent nageur qui se déplace rapidement dans l’eau, à la recherche de ses proies.

Éthologie

Activité et locomotion

Un desman naturalisé en position dynamique.

L’activité du desman des Pyrénées est essentiellement nocturne. Cependant, il existe une période de forte activité diurne entre les mois de février et de mai, qui correspond à la saison de reproduction des individus.

L’activité du desman des Pyrénées est essentiellement nocturne. Cependant, il existe une période de forte activité diurne entre les mois de février et de mai, qui correspond à la saison de reproduction des individus.

Selon Stone (1987), la période diurne, située après 12 heures, se situe entre 10 et 30 % de la longueur du jour. La période d’activité nocturne, quant à elle, occupe entre 70 et 89 % de la durée de la nuit. L’analyse du graphique nycthéméral montre que l’activité du desman est à son maximum aux environs de 16 h pour le jour et à son minimum entre 17 h et 19 h.

En revanche, l’activité nocturne, qui est la plus intense, atteint son maximum entre 23 h et 5 h et son minimum à partir de 7 h et ce jusqu’au commencement du second nycthémère.

Il semble évident que le desman privilégie l’activité nocturne, période à laquelle il risque le moins d’être perçu par ses principaux prédateurs (loutre Lutra lutra, buse variable Buteo buteo, cigogne blanche Ciconia ciconia, grand brochet Esox lucius, Vison d'Amérique Mustela vison, hermine Mustela herminea, chouette hulotte Strix aluco et autre rapaces nocturnes[6]).

Les principaux déplacements du desman s’effectuent dans le milieu aquatique au cours de la recherche de la nourriture. Sa nage est très rapide[7] et le mouvement alterné de ses pattes postérieures lui donnerait une nage zigzagante, si sa queue, puissante, n’en corrigeait pas les écarts. Ses rares déplacements terrestres sur les berges ou sur un rocher au milieu de la rivière, ne sont que moments de repos consacrés à sa toilette (étanchéité du pelage, débarras des parasites…) ou au séchage de son épaisse fourrure. À terre, le desman se déplace en claudiquant du fait de l’importante taille de ses membres postérieurs.

Cependant certains individus erratiques vagabondent le long d’un cours d’eau. Ces spécimens effectuent donc de longs déplacements quotidiens et ont en conséquence un besoin énergétique beaucoup plus important que les individus possédant un territoire.

Il existe, chez ces mêmes individus erratiques, des migrations annuelles qui correspondent à la recherche de partenaires durant les saisons de reproduction.

Recherche de la nourriture

Coupe de la cavité nasale d’un embryon humain. L’organe de Jacobson est identifié à droite. Cet organe est vestigial chez l'humain mais très développé chez d'autres espèces comme le desman.

Le desman repère ses proies et les détecte à l’aide de ses sens tactiles et olfactifs particulièrement bien développés.

Les sens de perception siègent principalement dans la trompe du desman. Celle-ci possède trois types d’organes : les vibrisses, qui lui permettent de sonder son environnement immédiat et de détecter les vibrations (et qui contrairement aux apparences ne sont pas de simples poils mais sont des organes très évolués sur le plan de la sensibilité), les organes d’Eimer, des papilles extrêmement sensibles au toucher, et l’organe de Jacobson qui permet de détecter des odeurs et phéromones. Ces organes jouent un rôle prépondérant dans la détection des objets que ce soit en milieu aquatique ou aérien. Une bonne précision de la localisation d’une proie dans l’eau semble être atteinte sur une distance de 4 à 5 centimètres. Le contact avec le monde extérieur se trouve donc centralisé à l’extrémité de la trompe du desman.

Le desman est cependant incapable de poursuivre une proie qui nage ou que le courant emporte. Il se nourrit donc de larves fixées à des rochers ou d’insectes s’approchant trop près de la surface de l’eau.

Il a été remarqué que le desman émet de petites bulles d'air de manière continue lors de ses déplacements subaquatiques. L'utilité en reste inconnue, mais certains chercheurs remarquent que cette technique ressemble à l’écholocalisation des proies utilisée par certains mammifères marins, tels que les delphinidés[8],[note 1].

Habitat et répartition

Répartition géographique

Le desman des Pyrénées se rencontre dans les régions montagneuses de la chaîne des Pyrénées, de la cordillère Cantabrique et du Système central ibérique, principalement le long des cours d'eau suivants (du nord au sud, et d'ouest en est)[9] :

Comme la plupart de ces cours d'eau se trouvent de part et d'autre d'une ligne de partage des eaux ou ne sont tout simplement pas sur des bassins versants contigus, la distribution géographique des desmans est par conséquent très segmentée, au point qu'on l'a classée en deux sous-espèces, malgré le territoire restreint de la population globale.

Limite liée à l'altitude

Les lacs d'Ayous, dans les Pyrénées françaises, un territoire où vit le desman.

Le desman possède une capacité d’adaptation élevée à l’altitude. En France, il se rencontre à partir de 15 mètres au-dessus du niveau de la mer, au niveau de Saint-Pée-sur-Nivelle, dans le bassin de la Nivelle (Pyrénées-Atlantiques), et jusqu’à 2 021 mètres au niveau des lacs d'Ayous, situés dans la haute vallée d'Ossau (Pyrénées-Atlantiques). Des études espagnoles rapportent la présence du desman jusqu'à 2 500 m d'altitude[13].

Toutefois, malgré cette grande diversité d’adaptation sur le plan altitudinal, il existe d’autres facteurs prépondérants, notamment climatiques et géologiques.

Limite liée à la pluviométrie

L’aire de répartition du desman correspond aux zones dont le volume de précipitations annuelles est supérieur à 1 000 millimètres. Des travaux effectués par le laboratoire du CNRS à Moulis, en Ariège, ont montré que le desman avait besoin de torrents relativement profonds pour s’épanouir, ce qui induit une pluviométrie conséquente et régulière[14]. Il a été observé sur le bassin du Salat, en amont de Saint-Girons, que le desman n’était présent que sur les affluents de la rive gauche qui parcourent des secteurs dont la pluviométrie dépasse les 1 500 millimètres annuels, alors qu’il est totalement absent des affluents de la rive droite qui traversent des zones où les précipitations annuelles ne dépassent pas les 900 millimètres par an.

Limite liée à la nature géologique du terrain

L’analyse de la nature du sous-sol à partir de cartes géologiques franco-ibériques révèle qu’une large majorité du territoire du desman se limite à un sous-sol composé de roches métamorphiques ou magmatiques (granite, syénite, basalte, marbre, ardoise, gneiss, schistes). Les cours d'eau parcourant des terrains sédimentaires sont délaissés par le desman.

En fonction de la nature géologique des roches traversées, les cours d’eau brassent en quantité plus ou moins grande des alluvions, lesquels troublent l'eau et favorisent la croissance des algues microscopiques et macroscopiques. Le desman vie, en partie à cause des larves dont il se nourrit et qui sont très sensibles aux perturbations environnementales (notamment à la luminosité), de préférence dans des cours d’eau oligotrophes, c’est-à-dire pauvre en particules et plantes aquatiques. Il favorise donc les sous-sols cristallins, et survit plus difficilement dans des milieux où la quantité de sédiments fins est importante.

Évaluation du nombre d’individus

Selon des données géographiques datant de 1993, le desman serait présent sur 236 zones des Pyrénées françaises (1 zone représentant environ 71,5 km2, soit sur une carte géographique un rectangle de 0,1 × 0,1 grade de côté). Ce qui représente au total une zone d’habitat française de 1 687 400 hectares. Ce chiffre représente mal la réalité. En effet, le desman ne vit que sur les cours d’eau de ces zones, et non sur toute la superficie, ce qui fait que son espace de vie réel est beaucoup plus réduit.

Selon les données de densités communiquées par le Parc national des Pyrénées, le nombre d’individus au kilomètre carré serait de l’ordre d’un seul individu dans une zone établie[15]. En considérant ces données de manière identique pour toutes les Pyrénées, la population de desmans s’élèverait donc à moins de 17 000 individus sur la zone française.

Certaines personnes pourront estimer que cette population est suffisante pour garantir un taux de naissance au-delà du seuil de régénérescence de l’espèce, et donc augmenter le nombre de spécimens, mais le taux de mortalité augmentant, le nombre d’individus se stabilise. Il ne faudrait pas que cette tendance très « aléatoire » s’inverse en défaveur du desman des Pyrénées. La pollution anthropique atteint cependant de plus en plus son habitat, ce qui marque la nécessité d'une action à ce sujet afin d'éviter sa disparition.

Le territoire et le mode de vie

Le domaine vital du desman, son territoire, semble varier en fonction du lieu (abondance de nourriture ou non, densité de population…) et en fonction du sexe de l’individu. Chaque spécimen connaît son territoire sur le bout de sa trompe. Il a gravé dans sa mémoire, le goût de son eau, l’odeur des berges, le circuit familier et immuable de son labyrinthe.

Les desmans vivent soit en couples, soit seuls, errant le long d’un cours d’eau. Le territoire occupe environ pour les femelles 250 mètres, 450 mètres pour les mâles et 800 mètres pour les couples vivant sur un même secteur (Stone, 1987), le long des ruisseaux oligotrophes à courant moyen à fort, aux eaux parfaitement neutres de toute pollution anthropique. Les membres des couples restent très éloignés l’un de l’autre. Selon Richard, la femelle occuperait le milieu du territoire et le mâle la périphérie. Les mâles et les femelles vivent donc dans tous les cas dans des terriers différents.

Le terrier est généralement une cavité déjà creusée sur la berge par d’autres espèces, ou des anfractuosités entre des racines, entre quelques pierres venant d’anciennes constructions telles que des moulins, des habitations… C'est la seule « pollution » tolérée par le desman, ces édifices étant en matériau naturel. De nombreuses expérience réalisées sur des desmans des Pyrénées ont révélé que le terrier était composé d’un long couloir d’une dizaine de centimètres à l’entrée, se terminant par une chambre tapissée de mousse, de branches et d’herbe qui sert de nid aux individus.

Les travaux fréquents concernant l’aménagement de berges en pierre participent à l’éradication progressive du desman qui désertera toute la zone où il ne pourra construire son terrier.

Espérance de vie

Les mâles et les femelles ont une espérance de vie de trois ou quatre ans. En effet, des animaux marqués lors de recherches ont été recapturés au maximum trois ans après leur capture initiale. De plus, l’étude de la denture de 87 animaux prouve que la longévité de l’animal dépasse les trois années (Richard, 1976).

Il n'y a jamais eu d'accouplement lorsque l’animal est en captivité. De plus, si l’aménagement de son enclos ne correspond pas à ses exigences, le desman se laissera dépérir, ce qui prouve qu'il est très sensible aux modifications de son environnement.

Reproduction

La période de reproduction se situe entre les mois de février et mai, en fonction de la température, du climat et de l’altitude, bien qu'il semblerait que les femelles desmans aient leurs chaleurs en permanence. Il n’existe donc pas à proprement parler de période de reproduction, mais un pic de reproduction situé dans l’intervalle de temps donné précédemment. Le desman attend les beaux jours pour garantir un taux de survie optimal à sa progéniture. Les scientifiques pensent que les femelles peuvent avoir trois portées par an (Peyre, 1961).

Étant donné la durée de vie très courte des desmans, les individus vivant en couples sont fidèles durant toute leur vie. Les contacts entre partenaires n’ont lieu qu’au moment d’attirances réciproques du mâle et de la femelle. En dehors de ces périodes, toute approche à moins de cinq centimètres de deux individus (zone de perception moyenne d’un desman) entraîne irrémédiablement des combats souvent très violents. Hormis donc ces combats relativement rares, les mâles ayant une partenaire ne participent pas à des actes agonistiques pour parvenir à s'accoupler. En revanche, les individus erratiques étant certainement polygames, ils pourraient se livrer à des scènes intimidatrices suivis d’une parade pour influencer la femelle dans son choix.

Concernant la durée de gestation, aucune donnée n'est disponible. Celle-ci n'a jamais pu être suivie, tout comme aucun nouveau-né n'a jamais été observé. Cependant, le desman appartenant à la famille des taupes (Talpidae), la durée de gestation est estimée par analogie à 30 jours[16].

La mise à bas a lieu dans des terriers creusés dans les berges. Le nombre de petits par portée est au maximum de cinq. Plus couramment, le nombre est de 3 à 4 petits (Peyre, 1961). La femelle possède 8 mamelles : 2 pectorales, 2 abdominales et 4 inguinales. La maturité sexuelle est atteinte dès la saison de reproduction suivant la naissance.

Écologie

Habitat

Un torrent parsemé de nombreux rochers, tel est l'habitat privilégié du desman des Pyrénées.

L’habitat caractéristique du desman est composé de cours d’eau oligotrophes de basse, moyenne et haute altitude (cours d’eau déficients en sels minéraux essentiels à la croissance des plantes donc constitués de peu d’algues).

Les cours d’eau que côtoie le desman sont neutres de toute pollution anthropique. En effet, les larves dont il se nourrit sont sensibles aux moindres variations d’acidité, de température, d’oxygénation et d’opacité de l’eau. En conséquence, la présence du desman sur une rivière démontre la haute qualité des eaux qu’elle charrie.

Les populations de desmans vivant sur les rives des lacs d’Ayous dans le parc national des Pyrénées occidentales ont un mode de vie et d’habitat particulier. En effet, cet ensemble d’une dizaine de lacs est profondément gelé 6 mois dans l’année. Les populations se réfugieraient donc dans les rivières souterraines. Une partie des desmans serait donc troglodyte (Combes et Salvayre, 1964).

Régime alimentaire

À la suite de plusieurs analyses de contenus stomacaux, d’observations réalisées en captivité et à des analyses de fèces, les scientifiques ont pu déterminer le régime alimentaire du desman[17],(Bertrand, 1987, 1988, 1992)[18].

Le desman a besoin d’ingérer au quotidien plus du tiers de son poids en nourriture (20 grammes) pour être en pleine forme. L’analyse de près de 1 500 fèces réalisée par différents scientifiques (Bertrand et Clergue, 1992), montre que son régime alimentaire se compose exclusivement de larves d’invertébrés benthiques, de trois ordres :

Pendant longtemps, on a cru que le desman des Pyrénées était très sensible à la pollution issue des activités anthropiques, mais en fait, ce sont les larves dont il se nourrit qui meurent à la moindre perturbation du courant, de l’acidité ou de l’oxygénation de l’eau. Il est donc important de déterminer les indices biotiques de l’environnement aquatique, notamment l'analyse de DBO5 (Demande Biologique en Oxygène), qui correspond au taux d’oxygène consommé par les bactéries pour décomposer la matière organique présente dans un échantillon d’eau en 5 jours, permettant ainsi de déterminer une pureté relative de l’eau.

Le desman des Pyrénées semble privilégier les larves de trichoptères, à valeur énergétique élevée, qu’il chasse exclusivement en plongeant de 15 à 20 secondes dans l’eau. De plus, ces larves sont de taille plus importante, donc plus faciles à capturer et par conséquent d'un grand apport d’énergie pour un effort moindre.

Celles-ci seront consommées hors de l'eau, sur la berge, en position assise sur les pattes postérieures. Et c'est à l'aide de sa trompe, une fois encore, qu'il les poussera vers sa gueule.

La consommation de poissons n’a jamais été remarquée au cours des différents travaux d'étude de l'espèce. Cette information revêt une certaine importance quand on sait que l’une des causes d’extermination du desman est cette réputation établie par des magazines de pêche en particulier. Les magazines Univers du vivant de septembre 1985 et Pyrénées Magazine de janvier 1989, épaulés par de nombreux reportages télévisés, ont publié des photographies de desmans ingérant du poisson. Ces photographies ont été réalisées avec des desmans vivant en captivité et prouvent ainsi l’absurdité d’un tel geste. Si on laisse un animal dans une cage avec comme seule nourriture du poisson, il va de soi que cet animal dévorera le poisson plutôt que de mourir de faim. Mais cette alimentation imposée par l’homme n’est pas le reflet de la réalité constatée dans la nature.

Protection

Le Desman des Pyrénées bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux mammifères protégés sur l'ensemble du territoire[19]. Il est inscrit à l'annexe II de la convention de Berne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, le colporter, l'utiliser, le détenir, le vendre ou l'acheter.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) rétrograde l'espèce de « vulnérable » à « en danger » en 2021, en raison de la diminution importante et continue de sa population observée depuis plusieurs années[9],[20]. Il est précisé que la population de desmans a diminué jusqu’à 50 % dans toute son aire de répartition depuis 2011, en grande partie en raison des impacts humains sur son habitat.

Avenir et conservation de l'espèce

En 1811, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire écrivait à propos de sa découverte que cet étrange animal ne se trouvait jamais au-dessus de 1 000 mètres d’altitude. Des études dans les années 2000 ont montré que l'on aperçoit des desmans jusqu'à 2 600 mètres d’altitude[4]. Sa répartition altitudinale est donc beaucoup plus grande que ce qui était connu il n'y a pas si longtemps, ce qui doit être pris en compte dans les politiques de conservation de l'espèce.

La principale menace semble être la fragmentation de son habitat par les aménagements anthropiques[21]. L’avenir du desman, tant en France que dans la péninsule ibérique, repose donc à l’évidence essentiellement sur la conservation et la restauration de son habitat.

Les populations de desmans semblaient s’être stabilisées dans les années 80 ; l’espèce semble en danger latent (livre rouge des espèces menacées, Beaufort, 1983).

Une campagne d’information semble s’imposer notamment auprès des pisciculteurs. Des brochures sur le desman pourront être données à chaque exploitation aquacole, de façon que les professionnels de l’élevage aquatique innocentent d’eux-mêmes l’animal. Ces brochures pourront, dans certaines zones où la cohabitation homme-desman semble très tendue, inciter les pisciculteurs à protéger leur bassin avec une clôture en rondin de bois de vingt centimètres de hauteur. Cette clôture empêchera tout desman de s’approcher trop près du bassin, l’élevage sera donc entièrement protégé. L’homme est le pire prédateur du desman. Les pisciculteurs tuent, du fait des croyances populaires, des centaines de desmans chaque année. Il doit donc s’investir dans la sauvegarde d’un animal inoffensif.

Un autre danger, issu également de l’explosion technologique de ces dernières décennies, menace le desman : ce sont les retenues d’eau. Ces retenues, en effet, font varier le débit du cours d’eau, ce qui entraîne une modification brutale du niveau et de la température. Les pollutions, par des décharges sauvages, influencent également l’écosystème aquatique.

Les variations du courant, de la profondeur, de l’acidité et de la teneur en oxygène tuent irrémédiablement les larves de trichoptères et d’éphéméroptères, qui constituent principalement l’alimentation du desman.

Les retenues d’eau

Barrage et refuge du lac d'Oô, dans les Pyrénées.

La loi du 29 juin 1984[Laquelle ?] impose le maintien d’un débit minimum au niveau des retenues d’eau. Mais ce débit minimum est-il suffisant ? Les scientifiques portugais, espagnols et français ne sont actuellement pas en mesure de répondre à cette question.

Cependant, pour vérifier si les barrages et autres installations sur cours d’eau provoquent un danger réel pour le desman des Pyrénées, des analyses biotiques de l’eau ont été effectuées en amont et en aval du barrage de Bious-Artigues dans les Pyrénées occidentales, ainsi qu’en amont et en aval de la papeterie de Saint-Girons à Eycheil en Ariège, source très polluante du Salat.

Après l’analyse au microscope optique, on observe qu’il y a autant de microparticules essentielles à l’alimentation des trichoptères et autres larves appartenant au régime alimentaire du desman en amont qu’en aval du barrage. L’analyse de la DBO5 ne révèle aucun changement entre amont et aval du barrage. Les retenues d’eau ne présentent donc pas de danger pour l’alimentation du desman. En revanche, l'aménagement de sites industriels puisant l’eau d’une rivière, telles que des papeteries, provoque un réel bouleversement dans l’écosystème aquatique, au point même que le traitement effectué des eaux usées ne suffise plus à rétablir l’équilibre originel favorable au desman. Ces installations industrielles doivent remettre en cause l’utilisation qu’elles font de l’eau sous peine de réduire inexorablement l’aire de répartition du desman.

De plus, les changements brutaux (courant, température, acidité, teneur en oxygène) qu’exécutent les retenues peuvent lui être fatal. Une montée des eaux inonde son terrier et le noie, et une baisse flagrante l’éloigne de sa source d’alimentation : le lac. L’aménagement d’un lac artificiel diminue souvent fortement les possibilités de refuge au niveau des berges. Par exemple, en février 2001, La société de gestion du barrage avait vidé une très grande partie de la réserve d’eau du lac de Bious-Artigues, le remplaçant temporairement par un ruisseau. Or le desman des Pyrénées est présent sur les rives de ce lac (relevé de féces, nombreux témoignages...), cette perturbation majeure de son environnement a pu tuer plusieurs individus.

Il ne faut en rien perturber l'écosystème qu'intègre le desman. Cet écosystème se compose d'éléments dits « producteurs » (phytoplancton...), de « consommateurs primaires » (larves, zooplancton), de « consommateurs secondaires » (desman, loutre) et de décomposeurs. On comprend donc qu’une seule perturbation à n’importe quel endroit de ce cycle écologique menace l'espèce. La protection d’un animal tel que le desman doit commencer par un respect de son biotope.

Pour de nombreux sites, l’économie industrielle (notamment hydroélectrique) prime sur la protection de l’environnement et des espèces animales endémiques. Pourtant, quelques mesures simples pourraient protéger le desman et ainsi générer une harmonie entre industries et nature. Ainsi, plutôt que de vidanger les barrages en une seule fois, il serait plus utile de libérer, quand le besoin s’impose, de petites quantités d’eau (par exemple un dixième du contenu du lac), ce qui laisserait au desman, ainsi qu’au larves aquatiques, une période d’adaptation suffisante pour survivre.

L’enrochement des berges

L'artificialisation des berges de cours d'eau détruit l'habitat du desman.

Une étude publiée en 1998 dans la revue du parc national des Pyrénées[22] montre l’évolution des populations de desmans avant et après l’enrochement des berges du gave d'Aspe dans la vallée d'Aspe. La modification des berges de ce cours d’eau avec en l’occurrence la pratique de l’enrochement a réduit les possibilités de zones de refuges pour l’espèce. Ainsi, sur 25 endroits où les berges ont été modifiées et où historiquement le desman était présent, seuls 6 sont encore occupés en 1998.

Le desman des Pyrénées utilise pour son terrier des cavités formées par des murs effondrés, les racines d’un arbre, etc. Mais l’enrochement des berges effectué de façon artificielle réduit considérablement les possibilités de refuge. Actuellement, cette pratique d’embellissement des rivages s'avère s'imposer dans les communes pyrénéennes et étant donné l’impossibilité de stopper ces actes nuisibles au desman, il est alors proposé la répartition, sur les cours d’eau à faible accès des berges, de terriers artificiels en bois, de trente centimètres de long et d’une vingtaine de centimètres de largeur, tapissés à l’intérieur de mousse naturelle et d’une litière de feuilles mortes, le tout fait pour un respect total de l’environnement (emploi d’aucun produit industriel polluant, d’aucune peinture...). Cet abri résistant est placé dans des lieux faciles d’accès, très proche de l’eau. Il a été conçu à partir d’études de véritables terriers de desman. En effet, si l’on sait que le desman utilise des cavités déjà formées pour construire son nid, il effectue tout de même un grand nombre de modifications, telles que la diminution du diamètre de l’entrée avec des branchages, l’aménagement d’une chambre avec des feuilles mortes…

Assurer la protection du desman dans les Pyrénées et dans la péninsule ibérique permet d’assurer la conservation de l’espèce, dont la précarité a été reconnue par les scientifiques[23],[9]. Les réflexions menées par des équipes espagnoles, portugaises et françaises durant ces dernières années abondent dans ce sens.

N’oublions pas que chaque jour, son dernier habitat mondial se réduit. Nous devons nous-mêmes agir en individu responsable pour assurer sa protection car il ne nous a pas révélé tous ses secrets.

Il semble donc qu’un agrandissement du parc national des Pyrénées, tant du côté espagnol que français soit nécessaire pour cela, et la réglementation protégeant les animaux en voie de disparition doit être plus stricte. La création d’une « zone sanctuaire », ultime refuge où aucun être humain ne pourra pénétrer a été proposée.

Protéger son environnement naturel, c’est assurer sa sauvegarde. Mais le desman est aussi le témoin d’une nature saine et non polluée nécessaire à l’homme et à la survie de notre planète. Il nous incite à réfléchir sur une gestion globale des eaux pyrénéennes, européennes, mondiales.

Un nouveau plan national d'actions 2021-2030 en faveur du desman des Pyrénées est en cours de finalisation[24].

Notes et références

  1. Voir aussi l'article écholocalisation des dauphins.
  1. Mammal Species of the World: A Taxonomic and Geographic Reference, Volume 12 Don E. Wilson, DeeAnn M. Reeder - 2005 p.303.
  2. (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. (ISBN 0-444-51877-0), 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé.
  3. « desman des Pyrénées - Dictionnaire des Sciences Animales », sur dico-sciences-animales.cirad.fr (consulté le )
  4. « Fiche descriptive sur le Desman », sur http://inpn.mnhn.fr/isb/index.jsp Inventaire national du patrimoine naturel français. (consulté le ), p. 31.
  5. (en) Référence UICN : espèce Micropotamogale ruwenzorii (de Witte et Frechkop, 1955). Consultation 02/2010.
  6. Erome G & Aulagnier S (1982) Contribution à l'identification des proies des rapaces. CORA, Université Lyon I.
  7. On l'appelle aussi rat trompette, documentaire animalier de Nicolas Cailleret présentant des vues du desman en déplacement.
  8. Bernard Richard, Le desman des Pyrénées : un mammifère inconnu à découvrir, Monaco/Paris, le Rocher, , 117 p. (ISBN 2-268-00466-X).
  9. (en) Référence UICN : espèce Galemys pyrenaicus (É. Geoffroy, 1811).
  10. Plan national d’actions 2021 - 2030 En faveur du Desman des Pyrénées Galemys pyrenaicus sur http://www.natura2000.fr/, site de Natura 2000.
  11. Fiche de Synthèse Natura 2000 FR9101468 - Bassin du Rébenty
  12. (pt) Fiche du Desman des Pyrénées sur l'Institut Conservatoire de la Nature et des forêt du Portugal.
  13. Palomo and Gisbert, 2002.
  14. A. Bertrand, Le Desman des Pyrénées : statut, écologie et conservation, Rapport inédit, Ministère de l’Environnement, Direction de la Protection de la Nature, , 94 p..
  15. Empreinte, Gabas, Maison du Parc national des Pyrénées (no 6)
  16. Frédéric Blanc, Mélanie Némoz et Lucas Santucci, Desman des Pyrénées, Le Desman masqué, (ISBN 978-2-9513828-4-8 et 2-9513828-4-7, OCLC 1089342344, lire en ligne)
  17. J. Santamarina et J. Guitián, « Quelque données sur le régime alimentaire du desman (Galemys pyrenaicus) dans le nord-ouest de l'Espagne », http://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=7055147 Fonds documentaires de l'INIST/CNRS, vol. 52, no 3, , p. 301-307 (ISSN 0025-1461, lire en ligne).
  18. A. Bertrand et M. Clergue, Écologie comparée des populations de Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), du Cincle plongeur (Cinclus cinclus) et de l’Euprocte des Pyrénées (Calotriton asper). : I. Stratégies alimentaires du Desman et du Cincle., Étude interdisciplinaire du fonctionnement des écosystèmes pyrénéens. Exemple du bassin d’Olhadoko, Larrau, Pyrénées-Atlantiques. Rapport SRETIE., , 87 p..
  19. Arrêté du 17 avril 1981 fixant la liste des mammifères protégés sur l'ensemble du territoire.
  20. « 40 000 espèces sont menacées d’extinction dans le monde », sur Reporterre,
  21. « DESMAN DES PYRENNEES 2014> 2020 -- Bilan du programme européen Life+ nature en faveur du Desman des Pyrénées | Réserves Naturelles Catalanes », sur www.reserves-naturelles-catalanes.org (consulté le )
  22. Revue Empreintes, journal du parc national des Pyrénées, no 6, 1998.
  23. « Base de données sur le Desman », sur http://www.unep-wcmc.org United Nations Environment Programme (UNEP) - World Conservation Monitoring Centre (WCMC) (consulté le )(en).
  24. http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/plan-national-d-actions-en-faveur-du-desman-des-a2440.html Consultation publique sur le Plan national d’actions en faveur du Desman des Pyrénées

Annexes

Ouvrages dédiés et encyclopédies

  • Bernard Richard, Le desman des Pyrénées, un mammifère inconnu à découvrir, Editions du Rocher, , 117 p. (ISBN 226800466X).
  • Frédéric Blanc et Mélanie Némoz (ill. Aurélie Calmet, photogr. Lucas Santucci), Desman des Pyrénées, Editions du Desman Masqué, , 130 p. (ISBN 2951382847).
  • Claude Dendaletche, Les Pyrénées. La vie sauvage en montagne et celle des hommes, Delachaux et Niestlé, coll. « Guide du naturaliste », , 336 p. (ISBN 2603010441).
  • P. Barret et D. MacDonald (trad. Michel Cuisin), Guide complet des Mammifères de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé, , 304 p. (ISBN 2-603-00986-9).

Publications scientifiques

  • R. Argaud, « Signification anatomique de la trompe du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) », Mammalia, vol. 8(1), , p. 1-6 (résumé)
  • A. Peyre, « Intersexualité du tractus génital femelle du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus G.) », Bulletin de la Société Zoologique de France, vol. 80, , p. 132-138
  • A. Peyre, « Écologie et biogéographie du desman (Galemys pyrenaicus G.) dans les Pyrénées françaises », Mammalia, vol. 20(4), , p. 405-418
  • A. Peyre, « La formule chromosomique du desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) », Bulletin de la Société Zoologique de France, vol. 82(5-6), , p. 434-437
  • B. Richard et A. Valette-Viallard, « Le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus). Premières notes sur sa biologie. », Terre et Vie, vol. 23, , p. 225-245 (lire en ligne)
  • B. Richard, « Le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus). Mode de Vie. Univers sensoriel. », Mammalia, vol. 37(1), , p. 1-16
  • B. Richard et C. Micheau, « Le carrefour trachéen dans l’adaptation du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) à la vie dulçaquicole », Mammalia, vol. 39(3), , p. 467-478
  • B. Richard, « Extension en France du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) et son environnement », Bulletin Ecologie, vol. 7(3), , p. 327-334
  • B. Richard, « Détermination de l’âge et de la longévité chez le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) », Terre et Vie, vol. 30, , p. 181-192
  • B. Richard, « L'occupation de l'espace à trois dimensions par le desman des Pyrénées, Galemys pyrenaicus, Insectivora, Talpidae », Italian Journal of Zoology, vol. 48(3-4), , p. 329-334
  • (en) J.M. Palmeirim et R.S. Hoffmann, « Galemys pyrenaicus », Mammalian Species, vol. 207, , p. 1-5 (résumé)
  • J. Santamarina et J. Guitian, « Quelques données sur le régime alimentaire du desman (Galemys pyrenaicus) dans le nord-ouest de l'Espagne », Mammalia, vol. 52(3), , p. 301-308 (lire en ligne)
  • Alain Bertrand, « Répartition géographique du Desman des Pyrénées Galemys pyrenaicus dans les Pyrénées françaises », Proceedings of the Meeting on the Pyrenean Desman, vol. Lisbonne, , p. 41-52 (lire en ligne)
  • Mélanie Némoz et Alain Bertrand, Plan national d'actions en faveur du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) : 2009-2014, Société Française pour l'Étude et la Protection des Mammifères / Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire, , 151 p. (lire en ligne)
  • Anaïs Charbonnel, Influence multi-échelle des facteurs environnementaux dans la répartition du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) en France : Thèse en vue de l'obtention du Doctorat de l’Université de Toulouse, Institut National Polytechnique de Toulouse, , 260 p. (lire en ligne)
  • Marjorie Biffi, Influence des facteurs environnementaux et des interactions biotiques sur la sélection de l'habitat et le régime alimentaire du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) : Thèse en vue de l'obtention du Doctorat de l’Université de Toulouse, Université Toulouse 3 Paul Sabatier, , 268 p. (lire en ligne)
  • Kimberley Goudédranche, Mise en place expérimentale de nouvelles méthodes non-invasives de détection du Desman des Pyrénées dans la vallée du Caillan : Mémoire de Master, Fédération des Réserves Naturelles Catalanes - Université de Perpignan Via Domitia, , 37 p. (lire en ligne)

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