M1 Garand

Le M1 Garand est le premier fusil semi-automatique réglementaire de l'US Army. Il remplaça le Springfield M1903 à verrou mais n'est pas le premier fusil semi-automatique utilisé dans une armée contrairement à ce que l'on croit souvent, puisqu'il s'agit du fusil Mondragón mis en service en 1908 dans l'armée mexicaine. Le M1 Garand fut aussi l'arme destinée aux fantassins de l'US Army la plus produite durant la Seconde Guerre mondiale, réputée pour sa précision fort acceptable pour une arme de production de masse à bas coût, la vélocité de sa munition bien supérieure à celle de la carabine US M1, ainsi que son système de rechargement semi-automatique.

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M1 Garand

Un M1 Garand
Présentation
Pays États-Unis
Type Semi-automatique
Munitions 30-06 (7.62 x 63 mm)
Fabricant Springfield et Winchester sont les principaux fabricants
Période d'utilisation Breveté en 1934, mais la production commence en 1936
Poids et dimensions
Masse (non chargé) 4,7 kg
Masse (chargé) 4,9 kg
Longueur(s) 1 092 mm
Longueur du canon 610 mm
Caractéristiques techniques
Mode d'action Emprunt de gaz et
culasse rotative
Portée 1 600 m
Portée pratique 400 m
Cadence de tir 30 coups/min
Vitesse initiale 853 m/s
Capacité 8 cartouches
Variantes M1C et M1D

Caractéristiques

Le clip et les 8 cartouches du Garand

Ce fusil fut créé en 1936 par un ingénieur de l'usine Springfield nommé John C. Garand, un Québécois. Il pèse environ 4,9 kilogrammes et se recharge par un clip de 8 cartouches de calibre .30-06 (7,62 × 63 mm puis disponible en 7,62 × 51 mm). Cette arme robuste reçut un accueil particulièrement favorable par les troupes américaines. L'arme est fortement inspirée des fusils semi-automatiques français R.S.C. Mle 1917 et R.S.C. Mle 1918. Il offre une bonne précision jusqu'à 100 m, qui décline fortement à partir de 300 m[1], en même temps qu'une cadence de tir respectable, par comparaison avec le modèle allemand, alors très répandu (le Mauser Karabiner 98k à répétition manuelle). Il est facile à démonter et à nettoyer.

Il en fut produit près de 5,5 millions d'exemplaires aux États-Unis et en Italie (par Breda et Beretta sous licence dans le cadre de l'OTAN), dont 4 millions de 1936 à 1945. Sa production cesse en 1957 et est remplacée par le M14.

Le fusil Garand M1 a aussi été chambré en calibre .308 Winchester (7,62 × 51 OTAN) sans autre modification que le chambrage lui-même. Les longueurs du canon et la longueur totale ont été diminuées de 1,5 centimètre environ. Le M1 a été adopté dans cette configuration par l'armée danoise à la fin des années 1950 qui est la dernière fabrication de cette arme à des fins militaires, effectuée en Italie par Beretta).

John Garand présentant son arme

La production de ce fusil légendaire persiste encore en 2007, dans une vocation désormais strictement civile, et pour de très petites séries, à vocation sportive.

Contrairement à une idée reçue largement véhiculée par les jeux vidéo et le bouche à oreilles (bien que les derniers jeux où le fusil est présent cassent cette idée reçue), le Garand M1 peut être rechargé avant que le « clip » ne soit intégralement vidé. En effet, beaucoup pensent que l'arme ne peut être rechargée qu'après l'éjection automatique du clip après le tir de la dernière cartouche qu'il contient. Cela pourrait laisser penser que cette arme est « dangereuse pour l'utilisateur » puisqu'elle ne lui permet pas de disposer d'un chargeur plein lors d'une potentielle seconde fusillade faisant suite à une première où le chargeur n'a pas été intégralement vidé. En fait, si le clip ne s'éjecte automatiquement qu'après le tir de la dernière cartouche qu'il contient, il peut aussi être éjecté manuellement s'il est plein ou partiellement rempli, par l'action de la culasse puis d'une pression sur un bouton prévu à cet effet, pour être remplacé par un nouveau clip plein ou contenant un autre type de munitions. En somme, bien que l'architecture générale soit différente des armes à « boîtiers détachables », ou « chargeurs amovibles », l'utilisation de l'arme et ses possibilités sont les mêmes. En effet, le rechargement « tactique », soit le changement de chargeur pour en engager un autre plein ou contenant un autre type de munitions avant épuisement du premier, est possible. Par ailleurs, son fonctionnement semi-automatique le rendait moins précis que les armes à verrou, telles son prédécesseur, le Springfield M1903 (lequel, équipé d'une lunette, se révélait un excellent fusil de tireur d'élite). Cela tient à ce que les armes avec un mécanisme à verrou présentaient l'avantage de limiter leurs pièces mobiles au réarmement de la chambre : le Garand M1 offrait donc une stabilité de tir inférieure, eu égard à la culasse rotative que réclamait son action semi-automatique. Notons que ce léger défaut était cependant largement compensé par sa cadence de tir). Par la suite, le mécanisme à verrou deviendra symbole d'une grande précision et se retrouve aujourd'hui équipé sur de nombreux fusils de précision.

Un dispositif spécial se fixant à l'extrémité du canon permettait de lancer des grenades à fusil transformant le Garand M1 en une arme différente.

Il ne faut pas le confondre avec la carabine M1.

L'inventeur : Jean-Cantius Garand

L'inventeur du fusil M1, Jean-Cantius Garand (1888-1974) est un Québécois, natif de Saint-Rémi, en Montérégie. Sa naturalisation américaine en 1920 le fait mieux connaître sous son nom anglais : John C. Garand.

Variantes réglementaires américaines

Version M1C
Version M1D

Le Garand est décliné en 3 versions pour armer les GI : sa version de base le M1 (décrite plus haut) et deux modèles pour tireur d'élite, le M1C (M1E7) et le M1D (M1E8).

La plupart des autres variantes (exceptées celles pour tireur d'élite) n'ont jamais été utilisées dans le service. Les versions M1C et M1D n'ont pas été produites dans de grandes quantités. Elles diffèrent du M1 du fantassin par la présence d'un appuie-joue et d'une lunette de visée (modèle M84). Un cache-flamme (modèle T-37) y est adaptable. Le M1C fut adopté en en remplacement du M1903A4.

Désignation de l'U.S. Army Désignation de l'U.S. Navy Description
M1E1 N/A Variante du M1 Garand : angle de came modifiée en « Operating Rod »
M1E2 N/A Variante du M1 Garand : lunette prismatique et monture
M1E3 N/A Variante du M1 Garand : roulement ajouté à la came du verrou (adapté plus tard pour l'utilisation avec le M14)
M1E4 N/A Variante du M1 Garand : système de coupure de gaz et système d'expansion avec piston intégré à l'« Operating Rod »
M1E5 N/A Variante du M1 Garand : canon de 18 pouces de long et crosse pliable
M1E6 N/A Variante du M1 Garand : variante fusil de précision
M1E7/M1C N/A Variante du M1E6 Garand ; variante fusil de précision avec une lunette M81 (bien que les lunettes M82 et M84 peuvent être utilisées) sur une monture « Griffin and Howe »
M1E8/M1D N/A Variante du M1E7 Garand : variante fusil de précision avec une lunette M82 (bien que les lunettes M82 et M84 peuvent être utilisées) sur une monture « Springfield Armory »
M1E9 N/A Variante du M1 Garand : similaire au M1E4, avec un piston séparé de l'« Operation Rod »
M1E10 N/A Variante du M1 Garand : variante avec le système à emprunt de gaz « Ljungman »
M1E11 N/A Variante du M1 Garand : système à emprunt de gaz de type « Tappet »
M1E12 N/A Variante du M1 Garand : système à emprunt de gaz de type « Impengement »
M1E13 N/A Variante du M1 Garand : système de coupure de gaz « White » et système d'expansion
M1E14 Mk 2 Mod 0 Variante du M1 Garand : rechambré en .30 T65/7.62 × 51 mm OTAN avec « press-in chamber insert »
T20 N/A Variante du M1 Garand : système de tir sélectif par John Garand, possibilité d'utiliser des chargeurs du Browning BAR M1918
T20E1 N/A Variante du T20 : utilise son propre type de cartouches
T20E2 N/A Variante du T20 ; les chargeurs du E2 fonctionnent dans les Browning BAR M1918, mais pas l'inverse
T20E2HB N/A Variante du T20E2 : variante « HBAR »
T22 N/A Variante du M1 Garand : système de tir sélectif par Remington, « magazine-fed »
T22E1 N/A Variante du T22 : différences inconnues
T22E2 N/A Variante du T22 : différences inconnues
T22E3 N/A Variante du T22 : différences inconnues, mais utilise le système de contrôle de tir T27
T26 N/A Variante du M1 Garand : canon de 18 pouces de long et crosse standard
T27 N/A Conversion vers le système de tir sélectif de Remington pour le M1 Garand : habilité de convertir le M1 Garand au mode de tir sélectif et configuration de contrôle de tir utilisé avec le T22E3
T35 Mk 2 Mod 2 Variante du M1 Garand : calibre .30 T65/7.62 × 51 mm NATO (OTAN)
T36 N/A Variante du T20E2 : calibre pour le T20E2 : .30 T65/7.62 × 51 mm NATO (OTAN) utilisant le canon du T35 et le chargeur du T25
T37 N/A Variante du T36 : même chose que le T36, excepté qu'il comprenait un « gas port location »

Pays utilisateurs (ou ayant été utilisateurs)

Dans le cadre d'alliances militaires créées pendant la Guerre froide, le Garand M1-M1C-M1D a été fourni à de nombreux pays africains, asiatiques et ouest-européens.

Utilisation du M1 Garand dans le monde :
   
Bleu : membres de l'OTAN
   
Vert : membres de l'OEA
Membres de l'OEA
Argentine - Bolivie - Brésil (IMBEL en transforma un certain nombre en 7,62 OTAN et les dota du chargeur du FN FAL) - Colombie - Cuba (remplacé après 1959 par des SKS et des AK-47) - Équateur - Guatemala - Haïti - Honduras - Nicaragua - Panama - Paraguay - Pérou - République dominicaine - Salvador - Uruguay.
Membres de l'OTAN
Allemagne - Danemark - France (lors des conflits en Indochine et en Algérie et par les unités stationnées en Allemagne) - Grèce (encore utilisé par les evzones) - Italie - Pays-Bas - Turquie (1952).
Membre de l'OTASE
Australie - Royaume-Uni (usage restreint durant la Seconde Guerre mondiale).
Dans le cadre du traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon
Japon (JSDF, toujours utilisé lors des cérémonies).

Législation française

Bien que la munition .30-06 soit classifiée en catégorie C, le fusil est maintenu en catégorie B en version originale (8 coups). Néanmoins, il peut passer en catégorie C à condition d'être bridé à 2+1 coups.

Bibliographie

  • Martin J. Dougherty, Armes à feu : encyclopédie visuelle, Elcy éditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 134-135.

Notes et références

  1. (en) « Operational Requirements for an Infantry Hand Weapon », Hitchman, Norman A.; Forbush, Scott E. ; Blakemore George J., Jr. Novembre 1960.

Liens externes

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