Garry Davis
Garry Davis, né le à Bar Harbor dans le Maine aux États-Unis et mort le à South Burlington dans le Vermont[1], était un militant pacifiste qui créa en 1948 le mouvement des Citoyens du Monde et en 1954 l'organisation World Service Authority.
Pour les articles homonymes, voir Davis.
Naissance | |
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Décès |
(à 91 ans) Williston |
Nationalité | |
Formation |
Université Carnegie-Mellon Université East-West (en) |
Activités |
Conflit |
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Biographie
Les parents de Garry Davis sont Meyer Davis et Hilda Davis (née Emery), respectivement juif et irlandaise. Il est diplômé de la Episcopal Academy (en) en 1940 et est allé à l'Institut de technologie Carnegie (désormais appelé université Carnegie-Mellon).
Pilote des forces aériennes de l'armée des États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale, son avion est abattu et il se retrouve en Allemagne sous les ruines. Bouleversé par cette vision d'horreur, il imagine la création d'un mouvement mondialiste. En France, en , il rompt symboliquement avec sa patrie en rendant formellement son passeport à l'Ambassade américaine, profitant ainsi d'une loi initialement prévue seulement pour des immigrants qui auraient acquis la citoyenneté américaine, mais qui décideraient ensuite d'y renoncer pour rentrer dans leur pays d'origine ou aller dans un pays tiers. Néanmoins, le mythe selon lequel Garry Davis aurait brûlé ou déchiré son passeport américain devant l’ambassade se répand. Quelques mois plus tard, il décide d'installer une tente dans les jardins du Trocadéro à Paris en se présentant comme « le premier citoyen du Monde ».
Le , en préparation avec Albert Camus et François-Jean Armorin, Davis interrompt une séance de l’Assemblée générale des Nations unies au Palais de Chaillot afin de demander la création d’un gouvernement mondial[2]. Le , le texte de la déclaration d'Oran[Declaration d'Oran 1] (ainsi appelée car rédigée avec Camus, originaire d'Oran) est remis à l'Assemblée générale des Nations unies :
« Mr. Chairman and Delegates:I interrupt you in the name of the people of the world not represented here. Though my words may be unheeded, our common need for world law and order can no longer be disregarded.
We, the people, want the peace which only a world government can give.
The sovereign states you represent divide us and lead us to the abyss of Total War.
I call upon you no longer to deceive us by this illusion of political authority.
I call upon you to convene forthwith a World Constituent Assembly to raise the standard around which all men can gather, the standard of true peace, of One Government for One World.
And if you fail us in this...stand aside, for a People's World Assembly will arise from our own ranks to create such a government.
We can be served by nothing less. »
— Garry Davis, Déclaration d'Oran[3]
Dans la foulée, il crée le mouvement des Citoyens du Monde.
Dès , de nombreuses personnalités et des anonymes viennent à sa rencontre suivre ces débats. Parmi les plus célèbres, on peut citer Albert Einstein, André Gide, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, André Breton, Antoine Allard, l’Abbé Pierre[4]. Il est également assez proche du président français Vincent Auriol. Le temps passant, son mouvement tombe peu à peu dans l'oubli collectif. Cependant, un de ses fils, Troy Davis, a décidé de reprendre le flambeau et devient le président de la World Citizen Foundation.
Garry Davis milite aussi pour le droit à l'objection de conscience[5]. En septembre 1949, il est arrêté à plusieurs reprises alors qu'il manifeste devant la prison parisienne où est incarcéré l'objecteur Jean-Bernard Moreau[6] qui inspirera le film Tu ne tueras point de Claude Autant-Lara. Des militants prennent le relais de la protestation dans plusieurs villes[7],[8].
Pendant les années 1960, Garry Davis vit à Strasbourg où il gère une société de nettoyage de couches pour enfant appelée Davis Baby Service[4].
Notes et références
Notes
- Monsieur le Président, Messieurs, Au nom des peuples du monde qui ne sont pas représentés ici, je vous interromps, Mes paroles seront sans doute insignifiantes pour vous. Et pourtant notre besoin d'un ordre mondial ne peut être plus longtemps négligé. Nous, le peuple, nous voulons la paix que seul un gouvernement mondial peut donner. Les États souverains que vous représentez ici nous divisent et nous mènent à l'abîme de la guerre. J'en appelle à vous pour que vous cessiez de nous entretenir dans l'illusion de votre autorité politique. J'en appelle à vous pour que vous convoquiez immédiatement une Assemblée Constituante Mondiale qui lèvera le drapeau autour duquel tous les hommes peuvent se rassembler : LE DRAPEAU DE LA SOUVERAINETÉ D'UN SEUL GOUVERNEMENT POUR UN SEUL MONDE. Si vous manquez à cette tâche, écartez-vous, une Assemblée des Peuples surgira des masses mondiales pour bâtir ce gouvernement. Car rien de moindre ne peut nous servir.
Références
- (en) « Vt. man who tried to help Edward Snowden dies »
- « Garry Davis un citoyen du monde vient de disparaître ».
- The Oran Declaration
- Sylvain Zegel, « Garry Davis est toujours citoyen du monde », Le Figaro Littéraire, no 10274, , p.3.
- « Garry Davis au Cherche-Midi », Gazette de Lausanne, , p. 6
- André Fontaine, « Garry et les pacifistes », Le Monde,
- Michel Auvray, Histoire des Citoyens du Monde : Un idéal en action de 1945 à nos jours, Auzas Éditeurs Imago, , 432 p., p. 134-139
- « Cinquante-quatre émules de Garry Davis ont passé la nuit au commissariat », Le Monde,
Bibliographie
- Comprendre, no 28, 1964, p. 279
- Frédéric Aribit, Et vous m'avez parlé de Garry Davis, roman, éditions Anne Carrière, 2020.
- Michel Auvray, Histoire des Citoyens du Monde : Un idéal en action de 1945 à nos jours, Auzas Éditeurs Imago, , 432 p.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) Site officiel de Garry Davis
- (en) Fondation des Citoyens du Monde (World Citizen Foundation)
- (en) Views From My Space. The Personal Blog Of World Citizen Garry Davis
- (en) Just One! The Garry Davis Story, documentaire de 7 min 43 s [vidéo]
- (en) Vt. man trying to help Edward Snowden, sur wcax.com,
- « André Breton, pionnier du surréalisme », vidéo du 27 février 1961, sur YouTube, où André Breton parle de Gary Davis [vidéo]
- Georges Perec, Je me souviens (extrait). Gary Davis est évoqué dans le 11e des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans Je me souviens.
- Interview de Garry Davis à l’ORTF le 23 janvier 1966
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