Service de sécurité intérieure israélien

Le Service de sécurité intérieure israélien (Shabak en hébreu, שב"כ , acronyme de Shérūt ha-Bītāhōn ha-Klālī שירות הביטחון הכללי), aussi connu sous le nom de Shin Bet (nom sous lequel il était connu à ses débuts) ou le GSS (General Security Service, Service Général de la Sécurité)[réf. nécessaire], est l’agence de renseignement et de sécurité intérieure d'Israël, l’équivalent de la DGSI française.

« Shabak » redirige ici. Pour le peuple, voir Shabak (peuple).

Shabak
שירות הביטחון הכללי'

« מגן ולא יראה » « Protège et ne te montre pas ».

Création Décembre 1948
Juridiction Commission secrète de la Knesset
Siège Tel Aviv, Israël
Effectifs (Classifié)
Budget annuel (Classifié)
Activité(s) Renseignement, protection, contre-espionnage
Direction Nadav Argaman
Site web www.shabak.gov.il

Il s’occupe également de la protection des membres du gouvernement israélien. Sa devise est « Protège et ne te montre pas » (מגן ולא יראה).

Histoire

Contrairement au Mossad, qui ne relève que du Premier ministre, le Shabak doit présenter un bilan périodique à une sous-commission secrète du Parlement[1]. Par ailleurs, son chef est nommé par le cabinet, sur recommandation du Premier ministre[1].

Isser Harel fut le chef du Shabak (ainsi que du Mossad) dans les années 1950. Amos Manor (en) lui succéda de 1953 à 1963.

En 1986, Avraham Shalom (en), directeur du Shabak depuis 1980, dut démissionner en raison du scandale du bus 300 (en), durant lequel deux membres du FPLP furent exécutés après une prise d’otages ratée deux ans auparavant[2].

Structure

Le Shabak se compose de trois divisions opérationnelles :

  1. La Division des affaires arabes : Cette division s’occupe des opérations anti-terroristes et de la mise à jour d’une banque de données sur des terroristes islamistes. Cette division comporte un détachement militaire nommé Henza qui travaille en collaboration avec les Mistaarvim (corps de troupe du Aman), pour maîtriser les émeutes ;
  2. La Division des affaires non-arabes : Cette division a pour but d’infiltrer les agences étrangères de renseignement et les missions diplomatiques en Israël. Avant la chute du bloc soviétique, cette division était subdivisée en 2 sections : Section communiste et Section non-communiste. On y étudiait les dossiers de certains immigrants venant de l’Europe de l’Est ou des pays d’Union soviétique ;
  3. La Division de la sécurité : Cette division assure la protection des infrastructures gouvernementales, diplomatiques et scientifiques; ou encore celle des industries militaires et des vols de la compagnie aérienne nationale El-Al.

Le Shabak comporte également 5 sections de réserve.

Controverses

La Commission Landau de 1987 (du nom du président de la Cour suprême israélienne, Moshe Landau) montra que le Shin Beth faisait un usage routinier de la torture lors de ses interrogatoires, malgré ses dénégations et parjures devant les tribunaux[3],[4].

Israël a ratifié la Convention contre la torture de l’ONU en 1991.

Un rapport parlementaire de 1997, rédigé sous la direction de Miriam Ben-Porat (en) (juge à la Cour suprême de 1977 à 1987, puis élue à la Knesset comme contrôleur d’État), montra que le Shabak continua à torturer après le rapport de la Commission Landau de 1987, allant bien au-delà des « pressions physiques modérées » acceptées par celui-ci, et ce, en particulier lors de la première Intifada, entre 1988 et 1992[5]. Soumis à un sous-comité d’intelligence du Parlement, le rapport fut gardé secret jusqu’à 2001[5].

Toujours en 1997, le Comité de l'ONU contre la torture conclut que les méthodes d’interrogatoire utilisés par le Shin Bet constituaient des actes de torture contraires à l’article 1 de la Convention contre la torture[6].

Entre la rédaction du rapport Ben-Porat, en 1997, et sa publication en 2001, la Haute Cour de justice statua, à la faveur d'une requête déposée entre autres par le Comité public contre la torture en Israël (PCATI), sur l’état juridique de la question en 1999. La Cour décrète que les interrogatoires du Shin Beth sont soumis aux mêmes restrictions que ceux de la police ordinaire, et que la torture (en particulier la « méthode Schabach ») est par conséquent illégale, le gouvernement n’ayant pas le pouvoir de réglementer celle-ci via des directives administratives. Elle laisse toutefois ouverte la possibilité pour les enquêteurs de s’abriter, en cas de plainte au pénal, derrière l’excuse ex post de « défense nécessaire » (necessity defense), invoquant notamment le scénario de la bombe à retardement[7].

Près de 10 ans après cet arrêt historique de la Cour, selon le PCATI de 2008, des actes de torture continuent à être pratiqués[8].

Directeurs du Shabak

13 directeurs se sont succédé à la tête du Shabak depuis sa création. Six d'entre eux ont accepté de témoigner dans le reportage The Gatekeepers, réalisé par Dror Moreh.

  • Isser Harel (1948-1952)
  • Izi Dorot (1952-1953)
  • Amos Manor (1953-1963)
  • Yosseh Harmelin (1964-1974)
  • Avraham Ahituv (1974-1981)
  • Avraham Shalom (1981-1986)
  • Yosseh Harmelin (1986-1988)
  • Yaakov Peri (1988-1994)
  • Carmi Gillon (1995-1996)
  • Ami Ayalon (1996-2000)
  • Avi Dichter (2000-2005)
  • Yuval Diskin (2005-2011)
  • Yoram Cohen (en) (2011-2016)
  • Nadav Argaman (2016-)

Notes et références

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