Geoffrey Forrest Hughes

Geoffrey Forrest Hughes, né le et mort le , est un aviateur australien et un as de la Première Guerre mondiale. Il remporte 11 victoires aériennes et est décoré de la Croix militaire pour sa bravoure. Après avoir été décoré de l'Air Force Cross après la guerre, il retourne en Australie et termine ses études universitaires. Il devient un homme d'affaires et un avocat dans un cabinet familial tout en conservant ses intérêts pour l'aviation. De 1925 à 1934, il est président du Royal Australian Aero Club, et est en grande partie responsable du soutien du gouvernement au club. Malgré ses préoccupations commerciales, il reprend ses activités militaires pendant la Seconde Guerre mondiale. Il commande une école d'aviation et atteint le rang de group captain avant de rendre sa commission en . Après la fin de la guerre, il se tourne vers la vie publique et le monde politique.

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Geoffrey Forrest Hughes
Geoffrey Hughes (à droite) discutant avec le prince Albert lors de la tournée de ce dernier en Australie en 1927.
Biographie
Naissance
Décès
(à 56 ans)
Lewisham (en)
Nationalité
Formation
Activités
Père
Thomas Hughes (en)
Enfant
Parentèle
John Hughes (en) (oncle paternel)
James Hughes (en) (cousin germain)
Bryan Hughes (en) (cousin germain)
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinctions

Jeunesse

Geoffrey Forrest Hughes nait dans la banlieue de Sydney, à Darling Point, le [1],[2]. Il est le deuxième fils de Thomas Hughes (en), avocat et futur lord-maire de Sydney (en), et de Louisa (née Gilhooley)[2]. Il est d'origine irlandaise des deux côtés, avec des racines dans le comté de Roscommon[2]. Il fait ses études secondaires au Saint Ignatius College, avant d'entreprendre un Bachelor of Arts à l'université de Sydney à partir de 1914[2]. En juin de la même année, il est commissionné comme officier dans le 26e régiment d'infanterie, dans l'armée de réserve australienne[2]. Dans sa jeunesse, il acquiert un vif intérêt pour l'aviation, ce qui le conduit à postuler pour l'Australian Flying Corps ; sa candidature n'est pas retenue[2].

Première Guerre mondiale

En , Geoffrey Hughes suspend ses études et se rend au Royaume-Uni, où il s'engage dans le Royal Flying Corps et est nommé second lieutenant le [2]. Il est affecté à l'instruction en vol et, après avoir obtenu son diplôme de pilote, il est nommé flying officer le . Plus tard cette année-là, il est affecté au No. 10 Squadron RFC en France[2]. Pilotant des biplans Armstrong Whitworth F.K.8, l'unité effectue des missions de coopération avec les troupes terrestres alliées sur le front occidental[3]. À peu près au même moment où Hughes s'engage dans le Royal Flying Corps, son frère aîné, Roger Forrest Hughes, reçoit une commission dans le Royal Australian Army Medical Corps (en) de la première force impériale australienne[4],[5]. Affecté au service sur le front occidental, il est mortellement blessé par un obus d'artillerie dans la matinée du  ; Geoffrey est aux côtés de Roger lorsque ce dernier meurt de ses blessures plus tard dans la journée[4],[5].

Après avoir terminé son service au sein du No. 10 Squadron, Geoffrey Hughes retourne au Royaume-Uni en [2]. Pendant les dix mois suivants, il est affecté à des tâches dans des installations et des unités d'entraînement au vol en Angleterre[6]. Il est promu captain temporaire le . Pendant cette période, les lettres qu'il envoie à ses parents critiquent les efforts anti-conscription des catholiques australiens, menés par l'archevêque Daniel Mannix (en)[2].

En 1918, il retourne en France pour piloter un chasseur Bristol F.2 pour le No. 62 Squadron RFC (en)[7]. Le , Hugh Claye (en) et lui sont les premiers à combattre pour le nouvel escadron ; quatre jours plus tard, ils remportent la première victoire de l'unité[7]. L'équipage Hughes/Claye continue d'accumuler les victoires ; ils deviennent des as lors d'une bataille aérienne notable le [7]. Ils sont à la tête d'une formation de 11 Bristol Fighter lorsqu'ils sont entraînés dans un combat inégal pour sauver un camarade d'escadron[7]. Malgré une probabilité de combat d'environ quatre contre un, Geoffrey Hughes et Hugh Claye sont crédités de deux des six victoires du No. 62 Squadron ce jour-là[7]. Geoffrey Hughes est promu captain le . Il est cité deux fois dans les dépêches et reçoit la Croix militaire[2]. La London Gazette, indique, le  :

« ...Alors qu'il dirige sa formation au-dessus des lignes ennemies, il est attaqué par douze appareils ennemis, dont il en abat deux. Le jour suivant, alors qu'il est à la tête d'une patrouille, il attaque sept triplans ennemis, en abat un, le mettant hors de contrôle et en force trois autres à atterrir. Une autre fois, alors qu'il est à la tête d'une patrouille, il est attaqué par un grand nombre d'éclaireurs ennemis ; grâce à son habileté, son observateur réussit à abattre l'un des appareils ennemis, qui se brise en l'air. Il fait toujours preuve du plus grand sang-froid et du plus grand courage dans l'action, et, en tant que commandant de vol, dirige sa formation avec un courage et une détermination splendides. »[8]

Geoffrey Hughes est de nouveau retiré du combat pour des fonctions de formation en Angleterre[2].

Liste des victoires aériennes

Les victoires non confirmées notées "n/c" [9]:

No. Date/heure Avion Ennemi Résultat Emplacement Remarques
1 Bristol F.2b biplace allemand Détruit Aux alentours d'Armentières, France Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
2 Bristol F.2b Albatros D.V Détruit Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
3 Bristol F.2b Albatros D.V Abattu, hors de contrôle Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
4 Bristol F.2b Fokker Dr.I Renversé hors de contrôle Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
n/c Bristol F.2b Fokker Dr.I Obligé d'atterrir Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
n/c Bristol F.2b Fokker Dr.I Obligé d'atterrir Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
n/c Bristol F.2b Fokker Dr.I Obligé d'atterrir Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
5 à 10 h 30 Bristol F.2b Pfalz D.III Abattu, hors de contrôle ; pilote touché Est de Cambrai, France Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
6 à 10 h 30 Bristol F.2b Fokker Dr.I Détruit Est de Cambrai, France Observateur/mitrailleur : Hugh Claye ; victoire sur Lothar von Richthofen partagée avec Augustus Orlebar dans un Sopwith Camel
7 à 14 h 20 Bristol F.2b Albatros D.V Abattu, hors de contrôle Au sud du Bois du Biez Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
8 à 15 h 0 Bristol F.2b LVG deux places Incendié dans les airs ; détruit Auchy-les-Mines, France Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
9 à 10 h 30 Bristol F.2b Fokker D.VII Abattu, hors de contrôle Forêt de Nieppe Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
10 à 10 h 30 Bristol F.2b Fokker D.VII Abattu, hors de contrôle Forêt de Nieppe Observateur/mitrailleur : Hugh Claye
11 à 18 h 35 Bristol F.2b Biplace Rumpler Abattu, hors de contrôle Entre Combles et Péronne, France Observateur/mitrailleur : Hugh Claye

L'entre-deux-guerres

Geoffrey Hughes reste en Angleterre pendant un certain temps après la fin de la guerre, pour former des recrues[2]. Le , la Gazette fait mention de son Air Force Cross[10].

Après avoir été libéré de ses obligations militaires, il passe un Bachelor of Arts à l'université de Sydney, dont il sort diplômé en 1920[2]. Il épouse Margaret Sealy Vidal, anglicane et fille d'un ecclésiastique anglais, à l'église Saint Canice de Darlinghurst le [11]. Il obtient ensuite un Bachelor of Laws avec mention très bien le [12]. Il devient avocat et rejoint le cabinet juridique familial[2]. Son fils, Robert Hughes (1938-2012), est un critique d'art influent[13].

Geoffrey Hughes continue à s'intéresser à l'aviation, devenant président du Royal Aero Club de Nouvelle-Galles du Sud de 1925 à 1934[2]. Il contribue à obtenir le soutien du gouvernement pour le club, au motif qu'il fournirait des pilotes à des fins militaires et civiles[2]. Il est l'un des trois membres d'une commission d'enquête sur l'atterrissage forcé du Kookaburra lors d'un vol longue distance le pour tenter de secourir l'équipage du Southern Cross[14]. Le rapport de la commission, publié le , ne se contente pas d'explorer les causes de l'accident, mais contient également des recommandations pour améliorer les communications radio et fournir des rations d'urgence suffisantes à bord pour assurer la survie de l'équipage lors de futurs accidents[14]. Le , le Sydney Morning Herald rapporte que Geoffrey Hughes est devenu directeur de la United Insurance Co Limited[15].

Seconde Guerre mondiale et au-delà

En , Geoffrey Hughes reprend le service militaire, étant nommé flying officer dans la Royal Australian Air Force[2]. Le , il est nommé pour occuper un siège vacant au conseil d'administration de la Commercial Banking Company of Sydney (en)[16]. Classé temporairement wing commander en 1941, il commande l'école de pilotage de Narrandera[2]. Lorsqu'il renonce à sa commission en pour mettre fin à sa carrière militaire, il a atteint le grade de group captain par intérim[2].

Carrière commerciale et publique

Geoffrey Hughes devint un homme d'affaires de premier plan, ayant des liens avec les entreprises dans lesquelles son père avait des intérêts. Le jeune Hughes devient directeur de la United Insurance Company, de la Commercial Banking Company of Sydney (en) et de l'Australia Hotel Company Ltd, ainsi que président de Tooheys Ltd et de Tooheys Standard Securities Ltd[2]. Il est président du conseil d'administration de la brasserie Tooheys (en) et associé principal du cabinet d'avocats Hughes, Hughes et Garvin[17]. Ses intérêts commerciaux le conduisent à la vie politique en tant qu'opposant aux politiques de nationalisation des banques du Premier ministre d'après-guerre, Ben Chifley[2]. Il refuse de siéger au conseil d'administration de Qantas Empire Airways Ltd[2]. En dehors de la politique, il devient membre du conseil du Sancta Sophia College (en)[2]. Il devient également membre de l'Australian Club (en), très en vue sur le plan social, ainsi que du Royal Sydney Golf Club (en)[2].

Décès

Geoffrey Forrest Hughes décède d'un cancer du poumon et d'une pneumonie à l'hôpital de Lewisham (en) le , à l'âge de 56 ans[2]. Sa femme, sa fille et ses trois fils lui survivent[2],[17]. Il est enterré dans la section catholique du cimetière de Waverley[2].

Collections d'archives et en ligne

Notes et références

  1. Garrisson 1999, p. 91.
  2. (en) Peter Spearritt, « Hughes, Geoffrey Forrest (1895–1951) », dans Australian Dictionary of Biography, National Centre of Biography, Australian National University (lire en ligne)
  3. « RAF History - Bomber Command 60th Anniversary », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. (en) The AIF Project, « Roger Forrest HUGHES »
  5. « P08188.001 | Australian War Memorial », sur web.archive.org, (consulté le )
  6. Name Hughes, Geoffrey Forrest, [1918-1919] (lire en ligne)
  7. Guttman 2007, p. 59.
  8. « Page 5700 | Supplement 30681, 10 May 1918 | London Gazette | The Gazette », sur www.thegazette.co.uk (consulté le )
  9. Franks et Guest 1990, p. 204.
  10. « Page 7033 | Supplement 31378, 30 May 1919 | London Gazette | The Gazette », sur www.thegazette.co.uk (consulté le )
  11. « SOCIETY WEDDING. », Sydney Morning Herald, (lire en ligne, consulté le )
  12. « THE UNIVERSITY. », Sydney Morning Herald, (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Peter Craven, « Roads to Rome », The Australian,
  14. « SOUTHERN CROSS INQUIRY Allegations Against Crew Baseless », Mercury, (lire en ligne, consulté le )
  15. « COMPANY NEWS. », Sydney Morning Herald, (lire en ligne, consulté le )
  16. « Advertising », Courier-Mail, (lire en ligne, consulté le )
  17. « Mr. G. F. Hughes Dead », Sydney Morning Herald, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Norman L. R. Franks et Russell Guest, Above the trenches : a complete record of the fighter aces and units of the British Empire Air Forces 1915-1920, Fortress, (ISBN 0-948817-19-4, 978-0-948817-19-9 et 0-919195-11-3, OCLC 22113328, lire en ligne). 
  • (en) Jon Guttman, Bristol F 2 fighter aces of World War 1, Osprey, (ISBN 978-1-84603-201-1 et 1-84603-201-6, OCLC 141383063, lire en ligne). 
  • (en) A. G Garrisson, Australian fighter aces 1914-1953, (OCLC 1054904534, lire en ligne). 

Liens externes

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