Georg Michaelis

Georg Michaelis, né le à Haynau, en province de Silésie – et décédé le à Bad Saarow, est un juriste et homme politique allemand. Il fut ministre-président de Prusse et, en 1917, chancelier de l'Empire allemand.

Pour l’article homonyme, voir Michaelis.

Georg Michaelis

Portrait de Georg Michaelis, en 1932.
Fonctions
Chancelier impérial d'Allemagne

(3 mois et 17 jours)
Monarque Guillaume II
Prédécesseur Theobald von Bethmann Hollweg
Successeur Georg von Hertling
Ministre-président de Prusse

(3 mois et 18 jours)
Monarque Guillaume II
Prédécesseur Theobald von Bethmann Hollweg
Successeur Georg von Hertling
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Haynau
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Bad Saarow
Nationalité Allemande
Profession Juriste

Chanceliers d'Allemagne

Biographie

Famille et carrière de fonctionnaire

Venant d'une famille de juristes, il est le fils de Paul Michaelis et de Henriette von Tschirschky und Bögendorff[1]. Georg Michaelis commence ses études de droit en 1876 à l'université de Breslau, à l'université de Leipzig (où il devient membre de la Studentenverbindung Plavia (de)) et à l'université de Wurtzbourg où il rejoint le Corps Guestphalia (de)[2]. Après un doctorat en 1884 à Göttingen (sans avoir fait publier de mémoire), il enseigne de 1885 à 1889 à l'université Dokkyo à Tokyo. Après son retour en Allemagne, il commence une carrière de fonctionnaire, tout d'abord au sein du ministère prussien de la Justice puis dans l'administration. En 1891, il épouse Margarete Schmidt, fille d'un fabricant et propriétaire terrien de Gubener. Le couple aura sept enfants : Elisabeth (1892), Charlotte (1893), Emma (1894), Georg Sylvester (1897), Wilhelm (1900), Eva (1904) et Martha (1907). En 1909, Michaelis est nommé sous-secrétaire au ministère des Finances de Prusse. Puis il reprend la direction de l'Office impérial des céréales (Reichsgetreidestelle) en 1914 puis devient commissaire d'État à l'alimentation du peuple le [3].

Son fils Georg Sylvester est tué sur le front en 1915[4]. Michaelis s'engage dans le domaine des associations étudiantes chrétiennes. À Bad Saarow où il réside l'été, il fait construire un centre de formation pour les étudiants. Les débuts se déroulent dans d'anciennes baraques réservées aux prisonniers de guerre et dans une salle de réunion en bois prévue pour 800 auditeurs. En mai 1921, la construction de la pension zur Furche (aujourd’hui située An den Rehwiesen 25) est terminée[5]. Afin d'assurer le ravitaillement, le fortin du domaine Saarow (aujourd’hui Hof Marienhöhe) est acheté. Toutefois l'entreprise n'est économiquement pas réalisable et on la vend à Erhard Bartsch qui reconvertit l'ensemble pour poursuivre son activité de transformation de produits venant de l'agriculture biodynamique sous la marque Demeter[6].

Chancelier

Le chancelier Bethmann Hollweg manœuvre depuis le début de la Première Guerre mondiale entre les fronts : la majorité au Reichstag le trouve trop faible face à l'Oberste Heeresleitung et cette dernière le trouve trop faible face à la Résolution pour la paix votée par le Reichstag le 19 juillet 1917, d'autant plus que la majorité au Reichstag envisage des réformes internes. Les dirigeants militaires imposent son renvoi et avancent le nom de Michaelis comme successeur. C'est ainsi que Michaelis, jusqu'alors inconnu, est nommé chancelier du Reich et ministre-président du royaume de Prusse. Cependant, Michaelis est vite dépassé par ses nouveaux devoirs. Il le reconnaît lui-même : « J'ai marché jusqu'alors comme un contemporain ordinaire à côté de la voiture de la grande politique et j'ai seulement cherché à me tenir au courant comme un lecteur de journal »[7].

Cinq jours après sa prise de fonctions, il se met à dos les partis de la majorité au Reichstag pour avoir dénigré la Résolution pour la paix, tout en refusant toutes les exigences de réformes démocratiques[8]. Le 31 octobre 1917, après seulement trois mois et demi de mandat, Michaelis démissionne et refuse le poste de ministre qu'on lui propose dans le nouveau cabinet Hertling.

Fin de carrière et mort

Du au , Michaelis occupe le poste de haut président de la province de Poméranie. Il intègre par la suite le Deutschnationale Volkspartei et s'engage dans le synode général et le conseil de l'Église évangélique de l'Union prussienne. Il retourne en 1922 en Asie de l'Est pendant un voyage à Pékin pour une conférence de la Fédération mondiale des étudiants chrétiens.

En 1926, Michaelis doit se justifier sur son action de chancelier devant une commission d'enquête du Reichstag. Johann Viktor Bredt lui reproche d'avoir empêché la paix : « ce petit homme aurait peut-être pu épargner un an de guerre au monde, sauver des millions de vies humaines, offrir aux Allemands une paix de conciliation et d'entente. Il s'est écarté dès le début de cette voie qui aurait pu conduire à un résultat heureux »[9].

Il meurt le dans sa maison de Bad Saarow.

Publications

  • Für Staat und Volk. Eine Lebensgeschichte Furche, Berlin, 1922
  • Weltreisegedanken, Furche, Berlin, 1923

Bibliographie

  • (de)Bert Becker, Georg Michaelis: ein preußischer Jurist im Japan der Meiji-Zeit; Briefe, Tagebuchnotizen, Dokumente 1885-1889. Munich, Iudicium 2001.
  • (de)Bert Becker, Georg Michaelis: Preußischer Beamter, Reichskanzler, Christlicher Reformer 1857-1936. Eine Biographie. Paderborn, Ferdinand Schöningh 2007. (ISBN 978-3-506-76381-5).
  • (de)Christoph Regulski, Die Reichskanzlerschaft von Georg Michaelis 1917: Deutschlands Entwicklung zur parlamentarisch-demokratischen Monarchie im Ersten Weltkrieg. Marbourg, Tectum-Verlag 2003. (ISBN 3-8288-8446-6).

Références

  1. (de) « Gerade auf LeMO gesehen : LeMO Biografie », sur dhm.de (consulté le ).
  2. (de) Bert Becker, Georg Michaelis: preussischer Beamter, Reichskanzler, christlicher Reformer 1857-1936: eine Biographie, Schöningh, 2007, p. 46.
  3. (de) Bert Becker, op. cit., p. 332.
  4. (de) Bert Becker, op. cit., p. 274.
  5. (de) Bert Becker, op. cit., p. 625.
  6. (de) Bert Becker, op. cit., p. 654.
  7. (de)« Ich bin bisher als gewöhnlicher Zeitgenosse neben dem Wagen der großen Politik hergelaufen und habe mich nur wie ein Zeitungsleser auf dem laufenden zu halten gesucht. » dans : Bert Becker, op. cit., p. 371.
  8. (de)Voir : Bert Becker, op. cit., p. 369-379.
  9. (de)« dieser kleine Mann hätte vielleicht der Welt ein Jahr Krieg ersparen, Millionen Menschenleben retten, dem deutschen Volk einen Frieden des Ausgleichs und der Verständigung bescheren können. Er hat es nicht getan. Er hat den Weg, der zu diesem Glücksziel hätte führen können, schon in seinem Anfang durchkreuzt ». Cité dans : Vorwärts. Édition du soir du 14 décembre 1926, p. 1-2.
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