Georges Adéagbo

Georges Adéagbo, né à Cotonou en 1942, est un artiste sculpteur béninois, qui travaille entre Cotonou et à Hambourg.

Georges Adéagbo
Naissance
Nationalité
Activité

Biographie

Georges Adéagbo a fait des études de droit à Abidjan, Côte d’Ivoire. En 1967 il part pour la France où il fait un stage chez Pechiney. À la suite du décès de son père, il retourne au Bénin en 1971 pour assumer les affaires paternelles. C'est alors que débute son activité artistique, il commence à faire des écrits philosophiques et à collecter, dans les rues ou proche de la lagune, de nombreux objets abandonnés ou perdus. Il recueille tout : vêtements, tissus, chaussures, disques, livres, jouets, coupures de journaux, notes écrites, cailloux, paquets de cigarettes, morceaux de plastique. Tous ces objets, chargés d’une mémoire, d’une histoire et tombés dans l’oubli, Georges Adéagbo les organise dans un ordre précis. Georges ne s'approprie pas les objets, ce sont les objets qui le sollicitent. Il dit de lui-même « Je marche, je pense, je vois, je passe, je reviens, je ramasse les objets qui m'attirent, je rentre, je le lis, j'écris des notes. J'apprends[1]. » La démarche artistique de Georges Adéagbo n’est pas comprise par ses proches. Critiqué, incompris, il est pris pour un fou et sera même interné.

Parcours artistique

En 1993 Georges Adéagbo rencontre Jean-Michel Rousset, un commissaire d'exposition, alors collaborateur du marchand d’art français André Magnin également directeur artistique de la Contemporary African Art Collection. Débute ainsi sa carrière artistique, il peut enfin présenter ses « installations » ailleurs que dans sa cour. L’année suivante, il expose à la Saline royale d'Arc-et-Senans. Puis s’ensuivra d’autres expositions en Europe et partout dans le monde. En 1999, c’est la consécration : il expose à la Biennale de Venise et il devient le premier artiste africain à recevoir le prix du jury de la Biennale de Venise[2]. Il rencontre alors Stephan Köhler, qui deviendra le coordinateur de ses futures expositions[3]. Trois ans plus tard, il participe à la documenta de Cassel orchestrée par Okwui Enwezor[4].

Avec le temps, ses œuvres sont plus soignées mais elles restent conformes aux codes de l’art conceptuel. Georges Adéagbo se saisit des éléments clés des sociétés qu’il croise pour construire un libre langage. Observateur implacable de la marche du monde, ses œuvres pointent les constantes de l’Histoire (le racisme, la pauvreté, la crise, les guerres) et creusent un dialogue souterrain entre sa culture africaine et celles des pays où il est invité à exposer[5].

Distinctions

  • 2017 : Finkenwerder Art Prize[6]

Expositions individuelles et collectives

Bibliographie sélective

  • Georges Adéagbo en sa demeure : l’artiste béninois a pris ses quartiers à la Maison Tavel", blog, http://blog.mahgeneve.ch/georges-adeagbo-en-sa-demeure/
  • Georges Adéagbo - "Knowing oneself, does one know who the other is...?", Jerusalem : Israel Museum, 2016
  • African art and the archive, Los Angeles : African Studies Center, 2015
  • Bois Sacré (catalogue d’exposition), Bruxelles : Wallonie-Bruxelles International, 2014
  • Georges Adeagbo : la misión y los misioneros, Milano : Charta, 2012
  • African Art Now : masterpieces from the Jean Pigozzi Collection (catalogue d’exposition), Londres : Merrell Publishers, 2005
  • Documenta 11_Platform 5. (catalogue d’exposition), Berlin : Hatje Cantz Publishers, 2002
  • The Short Century – Independence and Liberation Movements in Africa (catalogue d’exposition), Munich : Prestel, 2001
  • Voilà : le monde dans la tête, Paris : Paris Musées, 2000
  • Georges Adéagbo : conversation with Muriel Bloch, Paris : Éd. au figuré ; [Quimper] : le Quartier, 1998
  • Roteiros. Roteiros. Roteiros. Roteiros... : 24th Sao Paulo Biennal, Brasil, 1998
  • Georges Adeagbo par Régine Cuzin, (catalogue d’exposition), 7ème Triennale de la petite sculpture, Stuttgart, 1998
  • Veilleurs du Monde par Anaïd Demir, CQFD/AFAA/ Ministry of Foreign Affairs, France, 1998
  • Georges Adeagbo : la mort et la Résurrection (catalogue d’exposition), Paris : Galerie Nathalie Obadia, 1997
  • Exposition à FRI-ART, Fribourg: Georges Adéagbo et Honoré D'o, Lausanne : Espace 2 (Radio Suisse Romande), 1997 (enregistrement sonore)
  • Georges Adeagbo, le Petit Poucet fractal par Sam Cambio, Paris : Galerie Nathalie Obadia, 1997
  • Entretiens avec Georges Adeagbo par Caroline Pouzolles, Paris : l'Harmattan, 1997
  • Contemporary Art of Africa : World : Georges Adeagbo par Régine Cuzin et Jean-Michel Rousset, édité par André Magnin et Jacques Soulillou, New York : Harry N. Abraams, 1996
  • Big City. Georges Adeagbo par Régine Cuzin (catalogue d’exposition), Londres : The Serpentine Gallery, 1995

Notes et références

  1. Article tiré de Le Monde.fr, 2015 (https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/06/18/le-beninois-georges-adeagbo-a-l-honneur-a-la-foire-d-art-contemporain-de-bale_4657044_3212.html)
  2. (en) « Art for the World », sur Art for the World (consulté le )
  3. Article paru sur le site jeuneafrique.com en 2010 (http://www.jeuneafrique.com/195028/culture/ce-myst-rieux-georges-ad-agbo/)
  4. Article tiré de LeMonde.fr, 2015 (https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/06/18/le-beninois-georges-adeagbo-a-l-honneur-a-la-foire-d-art-contemporain-de-bale_4657044_3212.html)
  5. Entretiens avec Georges Adéagbo par Caroline Pouzolles, Paris : l'Harmattan, 1997
  6. Article tiré de C& magazine, 2017 (http://www.contemporaryand.com/fr/magazines/georges-adeagbo-receives-the-2017-finkenwerder-art-prize/)
  7. Georges Adéagbo - "Knowing oneself, does one know who the other is...?"', Jerusalem : Israel Museum, 2016
  8. Article paru sur le site le monde.fr en 2015 (lemonde.fr/afrique)

Voir aussi

Liens externes

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