Georges Cuvier

Jean Léopold Nicolas Frédéric Cuvier[1], dit Georges Cuvier[2], né le à Montbéliard et mort le à Paris, est un anatomiste français (né sujet montbéliardais), promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie au XIXe siècle.

Pour les articles homonymes, voir Cuvier.

Georges Cuvier
Gravure par James Thomson (en).
Naissance
Montbéliard (Principauté de Montbéliard)
Décès
Paris (France)
Nationalité Française
Domaines Anatomie, paléontologie, zoologie
Renommé pour Promoteur de l'anatomie comparée
Distinctions Membre de la Royal Society, Académie des sciences, son nom est inscrit sur la Liste des soixante-douze noms de savants inscrits sur la tour Eiffel

Biographie

Origines et famille

Né d'une modeste famille luthérienne de Montbéliard, il est le fils de Jean-Georges Cuvier (1715-1795), officier du régiment de Waldner, et de Clémentine Chatel (1736-1792) et le frère aîné de Frédéric Cuvier. Il épouse le Anne Marie Sophie Loquet de Trazay (1768-1849), veuve de l'ancien fermier général Louis Philippe Alexandre Duvaucel, marquis de Castelnau, guillotiné en 1794, dont elle eut quatre enfants[note 1]. Du mariage de Georges Cuvier et de Anne Marie Sophie Loquet de Trazay sont nés quatre autres enfants : trois enfants sont morts en bas âge, dont Georges (1807-1813) et Anne (1808-1812), et la quatrième Clémentine (1809-1827), morte à l'âge de 18 ans.

Éducation

À la naissance de Cuvier, le territoire de Montbéliard est rattaché au duché de Wurtemberg où l’école est obligatoire. C'est la lecture de Buffon lors de ses brillantes études qui oriente la vie de Georges Cuvier[3]. Après avoir étudié au collège de Montbéliard, il s'inscrit en 1784 à l'Académie Caroline de Stuttgart en Allemagne qui forme les cadres pour le duché de Wurtemberg, et où il est l'élève du botaniste Johann Simon von Kerner. C'est là qu'il acquiert la connaissance de la langue et de la littérature allemandes, reçoit des cours de sciences qui le passionnent mais aussi d'économie, de droit administratif ou de gestion forestière, qui vont l'aider dans ses fonctions futures d'administrateur.

Les premières activités scientifiques

En 1788, il reprend le poste de précepteur d'un coreligionnaire auprès de la famille du comte d'Héricy, famille noble protestante de Caen en Normandie tenant salon[4]. Sa fonction lui laissant du temps libre, il découvre les sciences naturelles en disséquant le chat ou le perroquet de la comtesse, les poissons et mollusques, en récoltant des fossiles et comparant des espèces vivantes. Il constitue à cette époque un important herbier[note 2]. Il passe les années troubles de la Révolution française dans le pays de Caux en Normandie à Fiquainville où la famille d'Héricy s'est installée.

Le 10 novembre 1793, Cuvier est sollicité par l'administration révolutionnaire pour assurer la fonction de secrétaire greffier de la municipalité de Bec-aux-Cachois (rattachée à la commune de Valmont en 1825). Il est chargé de tenir le registre de la commune et de défendre les intérêts de ses habitants. De mars à novembre 1794, il est temporairement agent salpêtrier, chargé d'encadrer l'exploitation du salpêtre destiné à la fabrication de la poudre à canon. Il reprend sa charge de secrétaire greffier à la fin de l'année. Ces fonctions administratives ne lui laissent que peu de temps pour pratiquer l'histoire naturelle[5].

Il soumet ses notes au curé Tessier qui les communique à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, professeur du nouveau Muséum national d'histoire naturelle à Paris, qui remarque les qualités du jeune homme[6].

Carrière à Paris

Ses talents ayant été appréciés par Henri Alexandre Tessier, agronome, il est appelé à Paris en 1795 et se fait bientôt remarquer, soit par ses cours, soit par ses écrits (notamment ses Mémoires sur les espèces d'éléphants vivants et fossiles). Son savoir d’autodidacte et l’originalité de ses méthodes le font admettre au Jardin des plantes, au sein du tout jeune Muséum national d'histoire naturelle, créé en 1793 à partir de l'institution qui avait été le Jardin royal des plantes médicinales, jusqu'à la décapitation de Louis XVI. Au Muséum, Jean-Claude Mertrud puis Louis Jean-Marie Daubenton recherchent sa collaboration et l’introduisent à l’Académie des sciences.

En 1796, il est nommé professeur d'histoire naturelle à l'École centrale du Panthéon, actuel lycée Henri-IV[7]. La même année il occupe le poste de suppléant de Mertrud à la chaire d'Anatomie des animaux[8] au Muséum national d'histoire naturelle et, à cette occasion, il publie ses cours donnés à l'école centrale du Panthéon sous la forme du Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux[9] (1797), ouvrage qui revoit l'ensemble de la classification des animaux et qui assure sa notoriété.

Aussi, en 1796, devient-il membre de l'Institut de France à l'Académie des sciences, où il devient secrétaire perpétuel pour les sciences physiques en 1803[10]. La même année, en 1803, il se marie avec la veuve de l’ancien fermier général Duvaucel, guillotiné en l'an I. Aucun de leurs quatre enfants ne survit, et leur mort lui est très douloureuse.

En 1800, il est nommé à vie professeur au Collège de France (1800-1832)[11].

À la mort de Mertrud, en 1802, Cuvier le remplace en tant que professeur titulaire à la chaire d'Anatomie des animaux. Cette dernière prend alors le nom de « chaire d'Anatomie comparée »[8]. Cuvier en sera le professeur titulaire jusqu'à sa mort en 1832. En 1802, dès qu'il est en poste, Cuvier obtient un bâtiment situé dans l'actuelle enceinte du Jardin des plantes et qui donne sur l'actuelle rue Cuvier. Ce bâtiment, qui avait appartenu à la compagnie des fiacres de Paris, était une acquisition du Muséum datant de 1795. Ainsi, en 1802, sûr de son autorité, nouvellement assise sur la chaire qu'il vient d'occuper, Cuvier y installe son cabinet d'Anatomie comparée. En 1806 il décide d'ouvrir aux visites du public ce cabinet, qui devient la première galerie d'Anatomie comparée du Muséum. Constitué de deux ailes principales séparées par une cour intérieure, le bâtiment finit par être connu comme « les galeries de Cuvier », même si de nos jours il est connu comme le « bâtiment de la baleine » et qu'il n'a conservé finalement qu'une seule des deux ailes qui le constituaient auparavant[note 3],[12].

Il devient membre étranger de la Royal Society le [6].

Il devient aussi inspecteur des études, co-conseiller et chancelier de l'Université (1808), et remplit plusieurs fois les fonctions de grand maître. Il profite de cette position pour favoriser l'enseignement de l'histoire et des sciences. Nommé en 1814 conseiller d'État, puis président du comité de l'intérieur, il se signale dans cette nouvelle carrière par une haute capacité, mais il se montre trop complaisant envers le pouvoir et consent à se charger de soutenir à la tribune des mesures impopulaires. Il est critiqué car ambitieux, il se fait de nombreux adversaires parce qu'il n'hésite pas à remettre en cause les thèses de savants renommés (comme Buffon ou Étienne Geoffroy Saint-Hilaire), mais il n'hésite pas non plus à aider financièrement des collègues dans le besoin[13].

Sous la Seconde Restauration, Georges Cuvier reçoit le titre héréditaire de baron par lettres patentes du roi Charles X du [14].

Mort

Il meurt à Paris le , à l’âge de soixante-deux ans. Contrairement à une idée reçue, il ne meurt pas de l'épidémie de choléra qui sévissait au moment de sa mort. L'autopsie, effectuée par des membres importants de la Faculté de médecine (Mathieu Orfila, André-Marie-Constant Duméril) et du Muséum (Achille Valenciennes), ne découvre pas de cause de la mort[5]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 8) aux côtés de son frère ainé Frédéric Cuvier, de son épouse Anne Marie Sophie Loquet de Trazay et de leurs enfants Georges, Anne et Clémentine.

Travaux

L'anatomie comparée et la paléontologie

Cuvier est parmi les fondateurs de l'anatomie comparée moderne. Il énonce le principe de subordination des organes et de corrélation des formes. Ainsi il propose une classification du règne animal en quatre « embranchements » (articulés, vertébrés, mollusques, radiaires) et cela, en structurant l'étude de l'anatomie comparée des animaux et en remettant en cause la chaîne des êtres. Le système nerveux, respiratoire et les organes, de plus en plus subordonnés indiquent successivement l'ordre, la famille, le genre et enfin l'espèce[6].

À la faveur de cette loi, il a pu créer pour ainsi dire un monde nouveau : ayant établi par de nombreuses observations, comme bien d'autres avant lui, Léonard de Vinci, Georges Buffon, Gottfried Leibniz, François-Xavier de Burtin[15] qu'il a dû exister à la surface du globe des animaux et des végétaux qui ont disparu aujourd'hui, il est parvenu à reconstruire ces êtres dont il reste à peine quelques débris informes et à les classer méthodiquement[note 4].

Enfin, il a donné à la géologie de nouvelles bases, en fournissant les moyens de déterminer l'ancienneté des couches terrestres par la nature des débris qu'elles renferment. C'est lui, notamment, qui baptisa la période jurassique de l'ère secondaire (ou mésozoïque) en référence aux couches sédimentaires dans le massif du Jura, qu'il connaissait bien[16].

Il s'oppose à l’Actualisme ou l’Uniformitarisme (terme employé par William Whewell en 1832 : « Les chocs actuels sont les mêmes que ceux du passé »), et il est en accord avec les idées fixistes (se référant notamment à la Création divine) et catastrophistes. Il n'évoque pas des extinctions de masse mais des extinctions majeures (qu'il appelle « révolutions du globe ») par des catastrophes de type inondations ou séismes, la terre étant ensuite repeuplée par une nouvelle création ou des migrations après ces catastrophes. Par prudence vis-à-vis des autorités religieuses, il exclut l'homme de cette histoire géologique[13].

Dans son ouvrage Recherches sur les ossemens fossiles de quadrupèdes (1812), qui avait vu son discours préliminaire démembré en 1825 et publié sous le titre Discours sur les révolutions de la surface du Globe, Cuvier défend l'idée que la disparition et l'apparition de plusieurs espèces en même temps sont le résultat de crises locales[17].

Cuvier est considéré comme le fondateur du premier paradigme dans la discipline scientifique de la paléontologie[18]. Ses travaux paléontologiques s'appuyèrent largement sur des fossiles du Bassin de Paris, dont ceux de Montmartre et des Buttes Chaumont[19]. Certains voient aussi en lui le fondateur d'un paradigme nouveau en sciences sociales, conduisant en droite ligne au positivisme d'Auguste Comte et à la sociologie classique[20]. Alcide Dessalines d'Orbigny et Pierre-Joseph van Beneden furent de ses élèves.

L'opposition au transformisme

Partisan de la fixité des espèces, il s'opposa violemment au transformisme de Lamarck[21]. Chef de file du courant opposé au transformisme, il utilisa tous les pouvoirs que lui octroyait sa position de professeur au Muséum d'histoire naturelle et de secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences pour entraver la diffusion des idées transformistes. Il bloqua l'accès de leurs partisans vers les carrières académiques, leur interdit l'accès aux collections du Muséum et aux colonnes des revues scientifiques dont il avait le contrôle[22].

Ces mesures ne suffirent pas à décourager les naturalistes opposés à Cuvier. Tout en restant des « amateurs »  c'est-à-dire non reconnus par une institution officielle  ils poursuivirent avec succès leurs travaux, enrichirent leurs collections et publièrent leurs ouvrages. Ils possédaient leurs propres revues qui, hors du cercle parisien, étaient bien connues. L'acharnement de Cuvier contre les théories transformistes est aussi attesté par la tentative d'entraver la publication des Annales des sciences de l'observation. François-Vincent Raspail témoigne des méthodes employées à cette occasion :

« Cuvier et plus d'un de ses illustres collègues prirent part aux secrètes machinations, dans lesquelles l'éditeur fut forcé de tomber, afin de récupérer sa liberté menacée par une condamnation politique[23] ».

La mainmise de Cuvier sur le système universitaire expliquera en partie que l'évolution a eu beaucoup de mal à s'implanter en France[24].

À la mort de Lamarck, Cuvier composa un « éloge funèbre »[25] où il ne se priva pas de tourner en ridicule et de déformer les idées transformistes de Lamarck. Cet éloge, qualifié « d'éreintement académique » ne fut lu à l'Académie des sciences que le . Il fut également traduit en anglais et il constitue fort probablement l'origine de l'idée erronée selon laquelle Lamarck attribuait la transformation des animaux à leur « volonté » et à leur « désir ».

Sur son lit de mort, Cuvier prit soin de désigner Pierre Flourens comme successeur au poste de secrétaire perpétuel à l'Académie des sciences. Jusqu'à sa démission en 1864, ce dernier y fut le défenseur le plus acharné de la doctrine de Cuvier dans le domaine des sciences zoologiques[26].

Le racisme

Sarah Saartjie Baartman.

Cuvier représentait la pensée scientifique dominante en France, en accord avec les théories et les préjugés racistes de l'époque, et son influence était grande[13].

Dans ce contexte, il a fait des recherches sur les Noirs africains qu'il tenait pour « la plus dégradée des races humaines, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier »[27]. Peu après la mort de Saartjie Baartman, il entreprit de la disséquer[note 5] au nom du progrès des connaissances humaines. Il réalisa d'abord un moulage complet du corps (dont il fit une statue) et ensuite préleva le squelette ainsi que le cerveau et les organes génitaux qui eux furent placés dans des bocaux de formol. Le squelette, la statue et les bocaux furent exposés à la galerie d'Anatomie comparée de cette époque[28] pour finir au XXe siècle au musée de l'Homme[29],[note 6]. En 1817, Cuvier exposa le résultat de son travail devant l'Académie de médecine. La publication de ses Observations sur le cadavre d'une femme connue à Paris et à Londres sous le nom de Vénus hottentote[30] témoigne des théories racistes des scientifiques de l'époque. Il fait notamment allusion à la classification des races humaines par le « squelette de la tête », et à une « loi cruelle qui semble avoir condamné à une éternelle infériorité les races à crâne déprimé et comprimé ». Saartjie Baartman est plus décrite par des traits simiesques que par son appartenance à la « race noire » : « Notre Boschimane a le museau plus saillant encore que le nègre, la face plus élargie que le calmouque, et les os du nez plus plats que l'un et que l'autre. À ce dernier égard, surtout, je n'ai jamais vu de tête humaine plus semblable aux singes que la sienne »[31]. Cuvier décrit cependant Mme Baartman comme une femme au caractère gai, bonne musicienne, dotée d'une bonne mémoire, parlant « tolérablement » le hollandais, un peu d'anglais et quelques mots de français[32].

Taxonomie

Espèces nommées par Cuvier

  • Isopisthus parvipinnis (Cuvier, 1830) (Acoupa aile-courte)[33] ;

Éponymie

Plusieurs espèces ont été nommées en hommage à Cuvier :

Cuvier et ses contemporains

Geoffroy Saint-Hilaire

[34]

Alexander von Humboldt

Stendhal

Stendhal fréquente le salon des Cuvier lors de sa relation avec Sophie Duvaucel, belle-fille de Cuvier, qu'il surnomme Mlle Mamouth[35],[36]. Il fait d'ailleurs brièvement référence à « monsieur Cuvier » dans son roman Lucien Leuwen (chapitre XII).

Honoré de Balzac

Balzac, qui tout d'abord admirait Cuvier, le rendant plus poète que Lord Byron dans La Peau de chagrin, s'est pourtant moqué de lui en le surnommant « baron cerceau » dans le conte satirique Guide-âne à l'usage des animaux qui veulent parvenir aux honneurs et en le traitant « d'habile faiseur de nomenclatures[37] ». Puis dans la querelle qui opposa Cuvier à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire à partir de 1830 sur le sujet de l’unité de composition organique, il prit parti pour Saint-Hilaire. « Ce serait une erreur de croire que la grande querelle qui, dans ces derniers temps, s'est émue entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, reposait sur une innovation scientifique […] La proclamation et le soutien de ce système, en harmonie d'ailleurs avec les idées que nous nous faisons de la puissance divine, sera l'éternel honneur de Geoffroy Saint-Hilaire, le vainqueur de Cuvier sur ce point de la haute science, et dont le triomphe a été salué par le dernier article qu'écrivit le grand Goethe[38],[39]. »

Malgré cela, en 1844, Balzac placera Cuvier au rang des hommes qui ont eu « une vie immense », au même titre que Napoléon et lui-même[40].

Œuvres et publications

Buste de Georges Cuvier au musée Cuvier de Montbéliard.
Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animau, 1797
  • Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux (1797-1798), Texte en ligne.
  • Leçons d'anatomie comparée (5 volumes, 1800-1805), ouvrage capital qui obtint en 1810 un des prix décennaux. Textes en ligne.
  • Essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris, avec une carte géognostique et des coupes de terrain, avec Alexandre Brongniart (1811) [lire en ligne].
  • Le Règne animal distribué d'après son organisation, pour servir de base à l'histoire naturelle des animaux et d'introduction à l'anatomie comparée (4 volumes, 1817). Textes en ligne.
  • Recherches sur les ossements fossiles de quadrupèdes, où l'on rétablit les caractères de plusieurs espèces d'animaux que les révolutions du globe paraissent avoir détruites (4 volumes, 1812). Textes en ligne : volume 1, volume 2 lire en ligne sur Gallica, volume 3 lire en ligne sur Gallica, volume 4 lire en ligne sur Gallica.
  • Mémoires pour servir à l'histoire et à l'anatomie des mollusques (1817) Texte en ligne.
  • Éloges historiques des membres de l'Académie royale des sciences, lus dans les séances de l'Institut royal de France par M. Cuvier (3 volumes, 1819-1827). Textes en ligne : Vol. 1, Vol. 2 et Vol. 3.
  • Théorie de la terre (1821).
  • Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changements qu'elles ont produits dans le règne animal. G. Dufour et éd. d'Ocagne (Paris), 1825 [troisième édition française (disponible sur Google Livres)] ; l'édition de 1840 est lire en ligne sur Gallica ; réédition : Christian Bourgois (Paris), 1985. Texte en ligne.
  • Histoire des progrès des sciences naturelles depuis 1789 jusqu'à ce jour (5 volumes, 1826-1836). Textes en ligne.
  • Histoire naturelle des poissons (11 volumes, 1828-1848), continuée par Achille Valenciennes. Textes en ligne.
  • Histoire des sciences naturelles depuis leur origine jusqu'à nos jours, chez tous les peuples connus, professée au Collège de France (5 volumes, 1841-1845), rédigée, annotée et publiée par Magdeleine de Saint-Agy. Textes en ligne : Vol. 1, Vol. 2, Vol. 3, Vol. 4, et Vol. 5.
  • Discours sur les révolutions du globe avec des notes et un appendice d'après les travaux récents de MM. de Humboldt, Flourens, Lyell, Lindley, etc. rédigés par le Dr Hoefer, Firmin-Didot et Cie (Paris), 1858. Texte en ligne disponible sur IRIS. Édition de 1879 disponible sur IRIS aussi.
  • L'histoire des sciences naturelles de Cuvier : vingt-quatre leçons de l'Antiquité à la Renaissance [nouvelle édition de Theodore W. Pietsch, préface de Philippe Taquet], Paris: Publications scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle, 2012, 734 p. (coll. Archives; 16) (ISBN 978-2-85653-684-1).

Georges Cuvier a également collaboré au Dictionnaire des sciences naturelles (61 volumes, 1816-1845) et à la Biographie universelle (45 volumes, 1811-18??).

Distinctions et hommages

Une succession d’honneurs le conduisent de l’Académie française en 1818, à la pairie de France en 1831, en passant par le Conseil d'État et la chancellerie de l’Instruction publique, sans parler des distinctions académiques venant du monde entier.

De nombreuses espèces ou sous-espèces d'animaux ont reçu l'épithète spécifique ou le nom subspécifique cuvieri ou cuvierii en l'honneur de Georges Cuvier.

Galerie

Notes et références

Notes

  1. Les enfants de Louis Philippe Alexandre Duvaucel et d'Anne Marie Sophie Loquet de Trazay furent :
    • Martial Duvaucel (né en 1786 - mort en ?)
    • Thélème Duvaucel (née en 1788 - morte en ?)
    • Sophie Duvaucel, femme de lettres (1789 - 1867)
    • Alfred Duvaucel, marquis de Castelnau, naturaliste (1793 - 1824)
  2. Vendu aux enchères, on en retrouve des parts au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, au Musée de Rouen et dans des collections privées.
  3. En 1898, ce qui est bien après la mort de Cuvier, l'héritier de la chaire d'Anatomie comparée, Georges Pouchet, inaugure avec ses collègues Albert Gaudry (paléontologue) et Ernest Hamy (anthropologue) l'actuelle galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée. L'ancienne galerie d'Anatomie comparée fondée par Cuvier, désaffectée à partir de 1898, avait déjà acquis un nouveau surnom qu'elle conserve encore actuellement, le « bâtiment de la baleine », cela dû à une baleine naturalisée qui autrefois se trouvait dans la cour intérieure.
  4. Dans le Doubs, il a étudié de manière approfondie les ossements d'ours des cavernes découverts dans la grotte d'Osselle.
  5. Pratique fréquente à l'époque pour les personnages importants, lui-même sera disséqué par 11 personnes à sa mort dont ses propres préparateurs.
  6. La statue et le squelette de Saartjie Baartman furent d'abord exposés de 1817 à 1878 au Jardin des plantes dans la galerie d'Anatomie comparée que Cuvier avait ouverte au public en 1806 (surnommé de nos jours le « bâtiment de la baleine »). En 1878, la statue et le squelette furent transférés au tout récent musée d'ethnographie du Trocadéro, inauguré l'année même, où ils restèrent jusqu'à ce que le musée de l'Homme fut créé à son tour en 1937. La statue et le squelette de la « Vénus » furent placés en cette dite année de 1937 dans la galerie d'anthropologie physique du musée de l'Homme. Ce n'est qu'en 1974 qu'ils sont retirés et relégués finalement dans les réserves du musée (la statue étant encore restée exposée durant deux ans dans la salle de Préhistoire). Après différents échanges diplomatiques, la France rendit les restes au gouvernement d'Afrique du Sud qui incinéra et inhuma le squelette en août 2002.

Références

  1. Acte naissance Dossier légion d'honneur
  2. Il porte aussi les prénoms de Dagobert et de Chrétien selon les sources. Nommé Georges-Léopold-Chrétien-Frédéric-Dagobert Cuvier, sa mère choisit de faire porter à son second fils le nom de Georges, qui était le nom de son premier enfant défunt.
    Mémoires du Baron Georges Cuvier, publiés en anglais par Sarah Lee et en français par Théodore Lacordaire, R. Fournier libraire, Paris, 1833, p. 9.
    "Georges Cuvier", in Louis-François Jéhan, Dictionnaire historique des Sciences physiques et naturelles, J.-P. Migne éditeur, Paris, 1857, p. 401-402.
    "Cuvier (Georges-Léopold-Chrétien-Frédéric-Dagobert, baron)" in Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Tome Cinquième, Paris, 1869, p. 693-694.
  3. Mémoires du Baron Georges Cuvier, publiés en anglais par Sarah Lee et en français par Théodore Lacordaire, R. Fournier libraire, Paris, 1833, p. 13-14.
    Georges Cuvier, « Mémoires pour servir à qui fera mon éloge », écrits en 1822-1823, in L.-F. Jéhan, Dictionnaire historique des Sciences physiques et naturelles, J.-P. Migne éditeur, Paris, 1857, p. 401-402.
  4. Robert Patry, Une ville de province : Caen pendant la Révolution de 1789, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1983, p. 37
  5. Philippe Taquet, Georges Cuvier : Naissance d'un génie, Odile Jacob, (lire en ligne)
  6. Philippe Taquet, « Georges Cuvier, le naturaliste mal-aimé... père de la paléontologie », émission sur Canal Académie, 27 mai 2012
  7. « Histoire », sur lyc-henri4.scola.ac-paris.fr (consulté le )
  8. Thierry Malvésy, « Georges Cuvier : Montbéliard 1769 - Paris 1832 », Bulletin des Amis du Muséum national d'histoire naturelle. No 242, juin 2010, ISSN 1161-9104 ; p. 18
  9. Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux, 1797-1798 (numérisation de Gallica)
  10. Georges Cuvier, Académie française, note biographique
  11. Pierre Flourens, Histoire des travaux de Georges Cuvier, 3e édition, Paris, Garnier Frères Libraires-Éditeurs, 1858.
  12. Luc Vives et Cécile Colin-Fromont, Les Galeries d'Anatomie comparée et de Paléontologie, éditions du Muséum national d'histoire naturelle / éditions Artlys, Paris, septembre 2012 (réimpression de janvier 2015), photographies de Bernard Faye, (ISBN 978-2-85495-468-5), p. 8-9
  13.  : Georges Cuvier : portrait d’un savant controversé émission la Marche des sciences sur France Culture le 18 novembre 2010
  14. Gustave Chaix d'Est-Ange (1863-1923), Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Tome Treizième, Imprimerie Charles Hérissey, Evreux, 1914, p. 31.
  15. « Burtin, François-Xavier de (1743-1818) — Bestor », sur www.bestor.be (consulté le )
  16. Nathalie Richard, Inventer la préhistoire. Les Débuts de l'archéologie en France, Vuibert, 2008
  17. Georges Cuvier, Discours sur les révolutions de la surface du globe, H. Cousin, (lire en ligne)
  18. Faria, Felipe - Georges Cuvier et le premier paradigme de la paléontologie. disponible http://www.ville-ge.ch/mhng/paleo/paleo-pdf/32-2/pal_32_2_02.pdf |isbn=ISSN 0253-6730
  19. (en) Patrick De Wever, François Baudin, Dolores Pereira et Annie Cornée, « The Importance of Geosites and Heritage Stones in Cities—a Review », Geoheritage, vol. 9, no 4, , p. 561–575 (ISSN 1867-2477 et 1867-2485, DOI 10.1007/s12371-016-0210-3, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Chris McClellan, « The legacy of Georges Cuvier in Auguste Comte's natural philosophy », Studies in History and Philosophy of Science, vol. 1, no 32, , p. 1–29 (ISSN 0039-3681, lire en ligne, consulté le )
  21. Corsi, 2001, p. 201-205.
  22. Corsi, 2001, p. 304.
  23. François-Vincent Raspail, Nouveau système de physiologie végétale et botanique, 1837, p. 306.
  24. Jean Chaline, Didier Marchand, Les merveilles de l'évolution, Editions Universitaires de Dijon, , p. 232.
  25. Éloge de M. de Lamarck, par le Baron Georges Cuvier.
  26. Corsi, 2001, p. 322.
  27. George Cuvier, Recherches sur les ossements fossiles, Vol. 1, Deterville, Paris, 1812, p. 105.
  28. Célia Vautier (Licence Médiation socioculturelle des sciences et techniques, CNAM Paris, 2015), « La Vénus Hottentote : au nom de la science », La Lucarne : Atelier collaboratif de médiation culturelle des sciences et techniques en société, article sur un cliché de 1880 conservé au Muséum national d'histoire naturelle.
  29. François Clarac, Jean-Pierre Ternaux (dir.), Encyclopédie historique des neurosciences : du neurone à l'émergence de la pensée, De Boeck Université, 2008, p. 531.
  30. Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, Volume 3, Belin, Paris, 1817, p. 259-274.
  31. Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, Volume 3, Belin, Paris, 1817, p. 271.
  32. Extraits d'observations faite sur le cadavre d'une femme connue à Paris et à Londres sous le nom de Vénus Hottentotte, M G Cuvier, Mémoires du Muséum d'histoire naturelle ; t. 3, 1817, p. 263
  33. « Isopisthus parvipinnis (Cuvier, 1830) », sur https://inpn.mnhn.fr (consulté le ).
  34. Jean Piveteau: « Le débat entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire sur l'unité de plan et de composition », In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1950, Tome 3 no 4. p. 343-363. doi : 10.3406/rhs.1950.2860 Texte intégral
  35. Xavier Darcos: « Mérimée et Stendhal », p. 8, Texte intégral en ligne
  36. G. Petit et J. Theodorides: « Trois aspects peu connus de l'œuvre et des relations de Georges Cuvier », inBiologie Médicale, mars 1961.
  37. Rose Fortassier, Peines de cœur d'une chatte anglaise, Introduction à Guide-âne à l'usage des animaux, Flammarion GF 1985, p. 65
  38. Avant-propos de La Comédie humaine [1842], Paris, Gallimard, La Pléiade, 1976, p. 7-9 (ISBN 2070108511)
  39. Le livre Principes de philosophie zoologique de Geoffroy Saint-Hilaire, a été commenté élogieusement par Goethe en septembre 1830 dans : Œuvres d’histoire naturelle, traduction en français par Charles François Martins, Paris, A.B. Cherbuliez et Cie, 1837.
  40. Balzac, Lettres à l'étrangère, t.2, 6 février 1844, p. 301-302
  41. « Cote LH/643/10 », base Léonore, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

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  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Georges Cuvier » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
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  • Éric Buffetaut : Cuvier. Pour la Science, Paris, 2005 (ISBN 2842450485).
  • Claude Cardot : Georges Cuvier, la révélation des mondes perdus, édition Sekoya (Besançon), 2009.
  • Pietro Corsi : Lamarck. Genèse et enjeux du transformisme. 1770-1830, CNRS Éditions (Paris), 2001, 434 p. (ISBN 2-271-05701-9).
  • Pierre Flourens : Éloge historique de G. Cuvier, lu le , dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1836, tome 14, p. I-LXVIII (lire en ligne).
  • Pierre Flourens : Histoire des travaux de Georges Cuvier (1841 ; 1845).
  • Pierre Flourens : Éloge historique de F. Cuvier, lu à la séance publique du ,[Paris]. s.n., 1840 (circa), Texte intégral.
  • Goulven Laurent : Paléontologie et évolution en France de 1800 à 1860 : une histoire des idées de Cuvier à Darwin, Éditions du CTHS (Paris), 1987.
  • Cédric Grimoult : Évolutionnisme et fixisme en France. Histoire d’un combat (1800-1882), CNRS Éditions (Paris), 1998.
  • Dominique Guillo, Les Figures de l'organisation. Sciences de la vie et sciences sociales au XIXe siècle, PUF (Paris), 2003.
  • Jaussaud Ph (2017) Cuvier et l’anatomie des Mollusques | Consultable sur Interfaces. Livres anciens de l’Université de Lyon | <halshs-01579567>|PDF, 4 p
  • Thierry Malvesy & Jean-Claude Vadam: L'herbier de Georges Cuvier, édition Ville de Montbéliard, 2007.
  • Thierry Malvesy : Muséum Georges Cuvier. Guide de la galerie d'Histoire Naturelle, édition Ville de Montbéliard, 2009.
  • Étienne-Denis Pasquier(1767-1862) : Éloge de M. le baron Georges Cuvier, [s.n.] (Paris), 1832, lire en ligne sur Gallica.
  • Philippe Taquet, Georges Cuvier : Naissance d’un génie, Paris, Odile Jacob, , 539 p. (ISBN 2-7381-0969-1, SUDOC 101520778, lire en ligne).
  • Philippe Taquet, Georges Cuvier : Anatomie d'un naturaliste, Paris, Odile Jacob, , 779 p. (ISBN 978-2-7381-4352-5, SUDOC 238390993).
  • Gabriel Richet : « La médecine dans le “Rapport Historique sur les progrès des sciences naturelles” de Georges Cuvier (1810) », in : Histoires des sciences médicales, 2000, 34 (1), p. 71-96, Texte intégral.
  • Jean-Marc Drouin : « Un espace "aussi vaste que fertile" : les sciences naturelles dans le rapport de Cuvier », in: Annales historiques de la Révolution française, 320 | 2000, 21-31, Texte intégral.
  • Francis Courtes : « Georges Cuvier ou l'origine de la négation. », In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1970, Tome 23 no 1. p. 9-34. doi : 10.3406/rhs.1970.3110 Texte intégral.
  • Tobias Cheung : « Cuvier et la perfection du parfait », In : Revue d'histoire des sciences. 2001, Tome 54 no 4. p. 543-554. doi : 10.3406/rhs.2001.2138 Texte intégral.
  • (en) Valerie Racine : « Georges Cuvier (1769-1832) » [article en ligne], in : The embryo project encyclopedia, Texte intégral.
  • Louis Roule, Biographie de Cuvier (1769-1832) A l'occasion du centenaire de sa mort, dans la Terre et la Vie revue d'histoire naturelle, 2ème année N° 7 juillet 1932. pages 378-394 sur archives HAL
  • La vie et l'œuvre de Georges Cuvier par Nicolas Théobald 1969 institut des Sciences Naturelles en 6 pages.

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