Germaine Vogel

Germaine Vogel, née Germaine Vincent le dans le 20e arrondissement de Paris et décédée le à Issy-les-Moulineaux[1], est une résistante française.

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Germaine Vogel
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Résistant ou résistante (-)

Biographie

Depuis son commerce de fourrures de la rue Saint-Martin à Soissons (Aisne) qu'elle tient avec son mari ancien caporal durant la Première Guerre mondiale[2], elle participe à des actions de résistance dès juillet 1940 avec son époux Jean Vogel. Tous tous deux rejoignent le réseau « La Vérité française » qui édite un journal clandestin du même nom, et qui est en rapport avec le Réseau du musée de l'Homme[3]. En , le jeune Belge Jacques Desoubrie, agent double se présentant comme évadé d’une prison allemande parvient à gagner la confiance des Vogel puis de l'antenne parisienne du groupe clandestin, ce qui lui vaudra en 1947 une condamnation à mort par la cour de justice de la Seine[3]. Le , 80 arrestations sont effectués simultanément à Paris et Soissons par la police allemande. Le couple est jugé du 15 avril au par le tribunal militaire allemand du Gross Paris de la rue Boissy-d'Anglas pour « aide à l’ennemi » : Germaine est condamnée à deux ans de prison tandis que son mari est condamné à mort. Il est exécuté le à 16 h au stand de tir du ministère de l’Air dans le 15e arrondissement de Paris avec ses compagnons : le commandant Coqueugniot, le comte Jehan de Launoy, Pierre Stumm, Lucien Douay, et Émile Louys[2].

Graciée, Germaine est libérée le , quelques jours avant l’exécution de son mari. Le , elle expose dans la vitrine de son magasin les photographies de son mari et de ses camarades fusillés, entourés de fleurs tricolores portant la mention « Mort pour la France »[3]. Elle est alors de nouveau arrêtée, emprisonnée plusieurs mois jusqu’à sa déportation vers Ravensbrück le . Elle est rapatriée le . Leur fille, Jeanne Vogel, également impliquée dans la Résistante est plusieurs fois incarcérée. Elle gardera de lourdes séquelles de la déportation[3]. Ainsi, après une nouvelle arrestation, Jeanne Vogel sera libérée de la prison de Soissons par les troupes américaines le , alors que son époux Émile Dutertre est déporté à Buchenwald puis au Kommando de Neu-Stassfurt et finira abattu durant les marches de la mort le [4].

En 1947, Germaine Vogel obtient son assimilation au grade de sous-lieutenant au sein des Forces Françaises Combattantes, puis le , le ministère des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre lui octroie le titre de déportée résistante[3]. Jean Voguel est lui aussi homologué comme appartenant aux FFC le en qualité de chargé de mission de 2e classe[2].

Le portrait de Germaine Vogel est réalisé par l'artiste C215 en 2018 à Soissons[5],[6],[7] puis en 2022 dans le 13e arrondissement de Paris au 229 rue Raymond-Losserand[8].

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Manuel Valls-Vicente et Juliette Rachman, « Vogel Jean », sur memoresist.org (consulté le )
  3. Manuel Valls-Vicente et Juliette Rachman, « Vogel Germaine », sur memoresist.org (consulté le )
  4. « Jean, Germaine et Jeanne Vogel », sur vallee-de-l-aisne.com (consulté le )
  5. « L’artiste C215 éparpille sa galerie de portraits dans les rues de Soissons », sur lunion.fr, (consulté le )
  6. Célia Mascre, « Soissons : avec l’artiste C215, l’ancienne capitale mérovingienne renoue avec son histoire », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  7. « Une œuvre de l’artiste de rue C215 effacée à Soissons », sur lunion.fr, (consulté le )
  8. « Découvrez le parcours Résistantes, femmes dans la résistance française par C215 », sur paris.fr, (consulté le )

Lien externe

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