Presqu'île de Giens
La presqu'île de Giens (en provençal lengo de Gien) est une presqu'île reliée au continent par un double tombolo[1]. Elle se situe sur la commune d'Hyères.
Pour les articles homonymes, voir Gien (homonymie).
Presqu'île de Giens | |
Image satellite de la presqu'île de Giens. | |
Localisation | |
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Pays | France |
Département | Var |
Coordonnées | 43° 02′ 02″ nord, 6° 08′ 27″ est |
Mer | Méditerranée |
Géographie
Située sur la commune d'Hyères (Var), on y accède par la route de Giens, ou par la route du sel, laquelle est fermée pendant l'hiver[2]. Sur sa partie ouest se trouve la plage de l'Almanarre, longue de 4 km et constituée de sable et de petits galets. Au sud-ouest se trouve la Madrague. À l'est se trouvent le port d'Hyères et la plage de La Capte. Cette répartition des plages en place toujours l'une à l'abri des vents et l'autre face au vent, que l'on soit en régime de vents d'ouest ou d'est, ce qui permet la pratique du funboard, du kitesurf ou de la planche à voile.
Toute la partie sud de l'île est composée de falaises et de forêts, mais abrite le petit port du Niel au sud-ouest, et celui de la Tour Fondue au sud-est, qui permet de rejoindre l'île de Porquerolles par ferry.
De part et d'autre de la presqu'île se trouvent à l'ouest le golfe de Giens et à l'est la rade d'Hyères.
Histoire naturelle
Géologie
À l'origine, l'île de Giens, rattachée au massif des Maures et appartenant à la Provence cristalline[3] était semblable à ses voisines, les îles d'Hyères. Depuis environ trois milliers d'années[réf. souhaitée], s'opère progressivement un phénomène naturel : deux cordons de sédiments (essentiellement sableux) relièrent l'île au continent, enserrant entre eux une lagune (l'étang des Pesquiers) et constituant un double-tombolo. À Giens, la proximité des deux embouchures du Gapeau et du Roubaud et la présence de courants marins favorables ont permis la formation de ces deux cordons, phénomène géomorphologique assez rare.
Biodiversité
La presqu'île de Giens et les îles d'Or ont été les derniers sanctuaires continentaux de France à abriter, jusqu'en 1940, une population relique du rarissime Phoque moine de Méditerranée[4], aujourd'hui en voie critique d'extinction.
Elle abrite aujourd'hui une réserve ornithologique (l'étang des Pesquiers constituant un site d'étape sur la route de migration de nombreuses espèces d'oiseaux) et se situe dans l'aire potentielle d'adhésion au Parc national de Port-Cros.
Protection du site
Depuis 2007, la ville d'Hyères a engagé un processus de protection de la presqu'île au travers une étude de faisabilité pour adhérer au Réseau des Grands Sites de France, puis à terme obtenir le Label Grand Site de France. Cette démarche est mise en place par la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et le Parc national de Port-Cros.
- En 2011 la ville se porte candidate auprès du Ministère de l'Environnement, en vue de ce classement.
- En 2012 avec l'aide de l'Etat, la municipalité engage une étude de définition du projet et du programme OGS (Opération Grand Site).
- Le le projet est présenté à la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites. Le projet reçoit un avis favorable de la part de toutes les parties en présence[5].
- Fin le ministère de la transition écologique et solidaire valide la démarche Opération Grand Site[6].
Histoire
Dans l'Antiquité, Giens dont les cordons littoraux comportaient encore des passes navigables, faisait partie de l'archipel des Stœchades ("alignées", en grec) avec les autres îles d'Hyères. À l'Ouest du cordon occidental, sur le littoral, s'élevait la colonie grecque d'Olbia (la « prospère » en grec), devenue ultérieurement une cité romaine sous le nom de Pomponiana, mais abandonnée au VIIe siècle sous le règne de Gontran Ier, roi des Francs, d'une part en raison de la fermeture des passes dans les cordons (imposant aux vaisseaux de contourner toute la presqu'île) et d'autre part en raison des invasions barbares (la population se réfugie sur les hauteurs, entre-autres à Arearum Castrum : Hyères).
Au VIIIe siècle, les Sarrasins s'installent dans la région et y élèvent au moins des repères, si l'on en juge par le toponyme de l'Almanarre (arabe Al-Manar : le « phare », l'« amer ») qui désigne depuis le Moyen Âge le site d'Olbia. Le , est fondée sur ce site (en réutilisant les pierres antiques) l'abbaye Saint-Pierre de l'Almanarre, tandis que l'étang des Pesquiers commence à être exploité par des sauniers, des éleveurs de poissons et des cultivateurs de cannes. La partie rocheuse de la presqu'île est alors boisée et comporte une vigie à son sommet. Plus tard, au XVIIe siècle, au bas de cette vigie, surplombant la mer, est élevée la batterie du Paradeau dite « Tour Fondue » (déformation de Foundoudo : « fendue, en ruine » en provençal)[7]. Progressivement un village, nommé Giens, se développe au sommet de la partie rocheuse, autour de la vigie et de son église Saint-Pierre et Notre-Dame-de-l'Assomption. Les habitants de la presqu'île sont appelés les Arbanais.
De 1848 à 1996, l'étang des Pesquiers a été en partie exploité comme marais salant, produisant jusqu'à 30 000 tonnes de sel par an.
La presqu'île a également été l'un des lieux de tournage du film Les Vacances de Ducobu[8].
Personnalités liées à la presqu'île
Personnalités varoises liées à la presqu'île
Léon-Emile Vidal[9] : Une plaque d'information patrimoniale est posée en sur la façade de la villa édifiée par le Dr Vidal au 39, Avenue Alphonse Denis à Hyères, Place Clemenceau, en 1869 ; dont extraits : « ...En 1879, il se distingue par les soins empressés qu'il prodigue à plusieurs naufragés de l'Arrogante..... » ; En effet, le , la batterie Classe Arrogante est jetée à la côte par un coup de vent, et s'échoue sur la plage de la Badine (presqu'île de Giens), provoquant la mort de 50 marins[10].
Galerie
- Vue de la pointe ouest.
- La Tour fondue (déformation de fendue).
- La Tour fondue.
- La Tour fondue.
- Tombolo (double)
- Bord de côte
- Entrée du cimetière marin
- Mémorial du Naufrage de l'Arrogante
- Naufrage de l'Arrogante (détails du mémorial)
Notes et références
- « Le double-tombolo de Giens » sur Site scientifique sur la géologie et l'environnement
- S'abonner, « Fermeture saisonnière de la route du sel », sur Ville d'Hyères les Palmiers, (consulté le )
- « Géologie de la Presqu'île de Giens » sur Site scientifique sur la géologie et l'environnement et « Géologie de la Provence cristalline : les massifs des Maures et de l'Esterel » sur le site de l'académie de Nice, ac-nice.fr
- Voir Les Iles d'Hyères, Emile Jahandiez, éd. Rébufa et Rouard, Toulon, 1929, p. 367 et 368. Voir aussi Inventaire de la faune menacée en France, éd. MNHN et WWF, Nathan, 1994.
- « Opération Grand Site », sur Villes d'Hyères
- « Le ministère de la transition écologique et solidaire valide l’opération Grand Site de Hyères », sur Var Matin,
- « Document PDF Sentiers du littoral, les plus belles balades du bord de mer », sur Document PDF tiré de site officiel de la communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée (consulté le ).
- TPM Mag
- Dr Léon Émile Vidal, « Les Hôpitaux marins et le sanatorium René Sabran », Revue médicale,
- « Correspondance du capitaine du Souverain au Dr Léon Emile Vidal », Hyères,
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- La presqu'île de Giens en images
- Fiche de présentation de la Presqu'île de Giens sur le site du Réseau des Grands Sites de France
- Ressource relative à la géographie :
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