Gilbert Diendéré
Gilbert Diendéré (prononcé en français : [ʒil.bɛʁ djɛn.de.ʁe]), né en 1960 ou 1961[1], est un général de l'armée du Burkina Faso et homme d'État, ancien chef d’état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré[2].
Pour les articles homonymes, voir Diendéré.
Gilbert Diendéré | |
![]() Gilbert Diendéré en 2010. | |
Fonctions | |
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Président du Conseil national pour la démocratie du Burkina Faso (chef de l'État, de facto) | |
– [N 1] (6 jours) |
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Prédécesseur | Michel Kafando (président, transition) |
Successeur | Michel Kafando (président, transition) |
Biographie | |
Date de naissance | 1960 (61-62 ans) ou 1961 (60-61 ans) |
Lieu de naissance | Ouagadougou (Haute-Volta) |
Nationalité | burkinabè |
Fratrie | Hypolite Diendéré |
Profession | Militaire |
Religion | Catholicisme |
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![]() |
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Chefs d'État du Burkina Faso | |
Le , il effectue une tentative de coup d’État dans le but de renverser le régime de transition en place, dirigé par Michel Kafando. À la suite des manifestations de la population et des condamnations de la communauté internationale, ce coup d’État se solde par un échec et les autorités de transition sont ré-installées dans leurs fonctions le . Il déclare regretter son acte et dit être prêt à en assumer les conséquences devant la justice[3]. Le 2 septembre 2019, il est condamné à 20 ans de prison.
Biographie
Bras droit de Blaise Compaoré pendant plus de trente ans, il est avec ce dernier suspecté de l'assassinat du capitaine Thomas Sankara, « le père de la révolution burkinabé » lors du coup d'État d'octobre 1987[1].
Chef de la garde présidentielle sous le régime de Blaise Compaoré, il participe à la livraison d'armes à des rebelles au Sierra Leone pendant la guerre civile en dépit de l’embargo sur les armes instauré par l'ONU[4].
À la suite de la tentative de coup d'État de 2015 qui tente de renverser le président Michel Kafando et le Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida contre l'avis du peuple, il est nommé président d'un Conseil national de la démocratie par un conseil de transition. Ce coup d'État échoue et le président Kafando est rétabli six jours plus tard dans ses fonctions.
Patron historique du régiment de sécurité présidentielle (RSP), Gilbert Diendéré est connu pour avoir des contacts avec les militaires français ; il a, en outre, participé à l'exercice militaire américain Flintlok, dont l’objectif est d’entraîner les armées africaines à la lutte contre le terrorisme transfrontalier. Gilbert Diendéré a été fait chevalier de la Légion d'honneur française en mai 2008 lors d'un séjour à Paris.
Pendant plusieurs décennies, il a joué un rôle-clé lorsque le Burkina s’est impliqué clandestinement dans les guerres civiles du Liberia, de Sierra Leone, puis dans la rébellion en Côte d’Ivoire[5].
Le 6 octobre, il est mis en examen avec l'ancien ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé pour « attentat à la sûreté de l'État »[6].
Le , il est inculpé pour « attentat, assassinat et recel de cadavre » dans l'affaire de l'assassinat du président du Burkina Faso Thomas Sankara, le [7],[8].
Son procès débute le , en compagnie de 83 coaccusés, dont l'ancien ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé[9]. Le procès est néanmoins immédiatement ajourné de deux jours, après le placement par Diendéré des généraux susceptibles d'être tirés au sort comme assesseurs, dans sa liste de témoins[10]. Le , il est condamné à 20 ans de prison[11].
Le 17 août 2021, le procureur militaire annonce l'ouverture du procès des assassins présumés de l'ancien président Thomas Sankara et de ses compagnons, tués en octobre 1987. Gilbert Diendéré est accusé d'avoir participé à ces meurtres[12]. Le , le parquet militaire requiert 30 ans de prison à l'encontre du président Compaoré pour « atteinte à la sûreté de l'État » et « complicité d'assassinat » et 20 ans contre Gilbert Diendéré[13]. Le 6 avril 2022, il est condamné à la prison à la perpétuité[14].
Notes et références
Notes
- En concurrence avec Moumina Chériff Sy.
Références
- Qui est Gilbert Diendéré ?, lemonde.fr, récupéré le 18 septembre 2015
- Exclusif – Général Gilbert Diendéré : « Nous sommes passés à l’acte pour empêcher la déstabilisation du Burkina, jeuneafrique.com, récupéré 18 septembre 2015
- « Burkina : Kafando et Zida de retour, Diendéré « regrette » le coup d'État - JeuneAfrique.com » (consulté le )
- Thomas Borrel, Yanis Thomas, L'Empire qui ne veut pas mourir: Une histoire de la Françafrique, Seuil, , p. 691
- L’ombre de Blaise Compaoré derrière les putschistes, lemonde.fr, récupéré le
- « Burkina : l'ex-chef des putschistes inculpé pour “attentat à la sûreté de l'État” », lesechos.fr, 6 octobre 2015.
- « Assassinat de Thomas Sankara: Gilbert Diendéré inculpé pour complicité », sur RFI Afrique (consulté le )
- « Les chefs d'inculpation du général Diendéré précisés », sur Agence de Presse Régionale (consulté le )
- « Burkina Faso : les auteurs du putsch manqué de 2015 devant la justice », sur Le Point Afrique (consulté le )
- « Burkina Faso : à peine ouvert, le procès du putsch manqué de 2015 est reporté », sur Le Monde, (consulté le )
- Le Point, magazine, « Burkina: 20 ans de prison pour Diendéré, 10 ans pour Bassolé au procès du putsch », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- Jeune Afrique, « Assassinat de Thomas Sankara : un procès sans Blaise Compaoré ? », sur Jeune Afrique, Jeune Afrique, (consulté le ).
- Yaya Boudani, « Procès Sankara: 30 ans de prison requis contre l’ancien président Blaise Compaoré », RFI,
- « Burkina Faso : l’ancien président Blaise Compaoré condamné par contumace à la prison à perpétuité pour l’assassinat de Thomas Sankara », sur lemonde.fr, (consulté le ).
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