Gilles Poux

Gilles Poux, né le à Capdenac-Gare (Aveyron), est un homme politique français, membre du Parti communiste français. Il est maire de La Courneuve depuis octobre 1996.

Pour les articles homonymes, voir Poux.

Gilles Poux

Gilles Poux en 2012.
Fonctions
Maire de La Courneuve
En fonction depuis le
(25 ans, 10 mois et 9 jours)
Réélection 11 mars 2001
16 mars 2008
23 mars 2014
26 mai 2020
Prédécesseur James Marson
Vice-président de Plaine Commune

(15 ans)
Président Patrick Braouezec
Biographie
Nom de naissance Gilles Poux
Date de naissance
Lieu de naissance Capdenac-Gare (Aveyron)
Nationalité Française
Parti politique PCF
Profession Technicien industriel

Biographie

Gilles Poux est élève au lycée polyvalent de Decazeville (Aveyron). Il participe au mouvement lycéen de 1975 contre la réforme Haby. À la même période, il prend part aux manifestations du Larzac, contre la décision d'y agrandir le camp militaire[1].

De 1976 à 1978, il prépare et réussit un BTS technique à Marseille. Il étudie ensuite à l’université de Toulouse II – Le Mirail en 1979, puis à Nanterre en 1980. Il devient responsable de l’Union des étudiants communistes (UEC)[1].

De 1980 à 1981, il satisfait à ses obligations militaires à Provins (Seine-et-Marne)[1].

Le , il est embauché technicien à l'usine Babcock (aujourd'hui devenue friche industrielle) à La Courneuve. Salarié, il prend des responsabilités syndicales. Parallèlement, il s'investit dans la vie politique locale en devenant de 1988 à 1995, secrétaire de la cellule du PCF de La Courneuve[1].

Conseiller municipal de La Courneuve à partir de 1989 sur une liste d'union de la gauche conduite par James Marson, il devient premier maire-adjoint le , délégué aux travaux et aux marchés publics. Le il prend la succession de James Marson et devient maire[2],[3].

En 2001, Gilles Poux conduit la liste d'union de la gauche à La Courneuve, qui est élue au premier tour avec 57,47 % des suffrages exprimés. Il est réélu maire le [4].

Il fait organiser un référendum d'initiative locale le pour permettre aux habitants de sa ville de faire le choix définitif d'adhésion à la communauté d'agglomération Plaine commune. Ouvert aux résidents étrangers de la ville, le vote est contesté par le préfet, mais le conseil municipal valide le choix des Courneuviens[5]. Il devient vice-président de Plaine commune le , date d'entrée de la ville dans l'intercommunalité créée en l'an 2000[6]. Il accélère et amplifie le renouvellement urbain commencé par son prédécesseur au milieu des années 1980. Depuis , et l'adhésion à Plaine commune, il est le vice-président chargé du Renouvellement urbain et de la Politique de la Ville[1].

En 2006, il est à l'origine d'un référendum d'initiative locale sur le droit de vote et d'éligibilité aux élections locales des résidents étrangers dans la commune le , lui aussi contesté par le préfet de Seine-Saint-Denis, à la suite d'un mouvement lancé par Saint-Denis[7],[8].

Gilles Poux a créé de nouveaux évènements dans la ville : la fête de la ville (première édition lors de la Coupe du Monde de football de 1998), « La Courneuve Plage » (à partir de 2005)[9], « Un dimanche à la campagne » (à partir de 2006)[10].

À plusieurs reprises, il manifeste aux côtés des salariés de la ville. En particulier, il refuse la fermeture annoncée de l'usine Alstom-Rateau en 2003 et soutient les salariés en grève. Avec eux, il obtient que les suppressions d'emplois soient limitées et le site de La Courneuve préservé[11],[12],[13]. Avec d’autres maires de gauche, il a pris des arrêtés anti-expulsions et anti-coupures d’électricité sur le territoire de la ville.

En 2004, Le Canard enchaîné le met en cause en affirmant qu'il a bénéficié d'une attribution de logement social en à l'OPHLM de La Courneuve (Office public municipal) alors que ses revenus ne le rendaient pas éligible à ce type de logement[14]. Gilles Poux fait remarquer qu'à l'instar des élus communistes il reverse ses indemnités d’élu à son parti et ne garde que l’équivalent de son salaire de technicien et que de ce fait il remplit les conditions pour habiter dans un logement social[1].

Gilles Poux doit accueillir en 2005 (à la suite du décès par balle du petit Sid Ahmed le ), le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, qui annonce qu'il veut « nettoyer la cité au Kärcher ». Après s'être d'abord félicité des avancées dues aux efforts conjoints de la préfecture et des services municipaux[15], il dénonce par la suite des engagements non tenus de la part de l’État[16].

Le PCF l'investit fin pour être candidat à la succession de Muguette Jacquaint pour l'élection législative sur la 3e circonscription de la Seine-Saint-Denis[17],[18]. Arrivé en troisième position avec 17,99 % des voix, derrière Daniel Goldberg et le candidat de droite, il ne peut se maintenir au second tour[19]. Ce vieux bastion communiste, circonscription de Waldeck Rochet puis de Jack Ralite, passe alors aux mains du PS.

En , il est réélu maire au second tour devant la liste socialiste menée par Stéphane Troussel et la liste de droite menée par Kamel Hamza[20]. Il est renouvelé dans ses fonctions de vice-président de Plaine commune, dont il est un des huit délégués au comité du SEDIF. Il est élu, le , vice-président du SEDIF[21]. En contradiction avec un appel lancé par Patrick Braouezec et qu'il cosigne[22] demandant un retour de la distribution de l'eau en régie directe par le SEDIF, il préconise le de reconduire une gestion déléguée à un opérateur privé[23],[24].

Le , il annonce que sa ville porte plainte auprès de la HALDE pour « discrimination territoriale »[25].

Aux élections cantonales de mars 2011, le PCF fait du canton de La Courneuve le symbole de sa volonté de reconquête[26] du Conseil général. Opposé au socialiste Stéphane Troussel, il obtient 32 % des voix au premier tour contre 47 % des voix au sortant, en faveur duquel il se désiste au second tour[27].

Lors des élections législatives de juin 2012, il est le suppléant de Marie-George Buffet. Bien que devancée dans trois villes sur quatre, dont La Courneuve, elle arrive en tête du premier tour et bénéficie ensuite du désistement de la candidate socialiste[28].

En 2013, Gilles Poux demande l'expulsion d'un campement de Roms, laquelle est effectuée en à la suite d'une ordonnance d'évacuation prise par le tribunal saisi : « Une commune comme la nôtre, qui compte 53 % de logements sociaux, ne peut plus gérer les bidonvilles », déclare le maire de La Courneuve, ajoutant qu'« Il faut trouver une réponse globale, politique, au niveau national, voire international »[29],[30].

En 2014, il doit faire face au décès accidentel de sa fille unique, à l'âge de 31 ans[31].

Il parraine la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle de 2017[32].

Candidat à un nouveau mandat aux municipales de 2020, il conserve sa fonction, la liste qu'il mène remportant l'élection dès le premier tour avec 64,42 % des voix[33].

Publications

Articles connexes

Notes et références

  1. Gilles Poux. Maire de La Courneuve, vice-Président de Plaine Commune, sur gilles-poux.fr.
  2. Regards sur La Courneuve, no 109, novembre 1996 (Archives municipales de La Courneuve).
  3. Claude Lecomte, « La Courneuve. James Marson passe le relais à Gilles Poux », sur L'Humanité, .
  4. Regards sur La Courneuve no 158, avril 2001 (Archives municipales de La Courneuve).
  5. Regards sur La Courneuve, no 185, octobre 2003 (Archives municipales de La Courneuve).
  6. D.C., « La Courneuve intègre Plaine Commune », ville-stains.fr (consulté le ).
  7. Regards sur La Courneuve, no 224, du jeudi 12 au mercredi 25 octobre 2006 (Archives municipales de La Courneuve).
  8. D.C., « Ile-de-France. Un « Oui » à 53,87% lors du référendum sur le vote des étrangers à La Courneuve », lagazettedescommunes.com, (consulté le )
  9. Clémence Mortier, A La Courneuve, au milieu des cités, la plage, lemonde.fr, 15 juillet 2017.
  10. Fête de fin d'année organisée au mois de juin dans le parc de la colonie de vacances de la municipalité à Trilbardou en Seine-et-Marne, cf. Aline Leclerc, La Courneuve fête la ville à la campagne, La Courneuve. Urbains sensibles, blogue sous Le Monde, 25 août 2019.
  11. « L'avenir menacé d'Alstom », humanite.fr, (consulté le ).
  12. Julien Constant, « Dixième jour de lutte chez les Alstom Rateau », leparisien.fr, (consulté le ).
  13. Regards sur La Courneuve, no 218, du 15 au .
  14. Lauriane Gaud, La maison maire était d'accord, Le Canard Enchaîné, 15 septembre 2004.
  15. Après le meurtre de Sid-Ahmed > coup d’accélérateur aux dossiers locaux, Regards, no 206, septembre 2005.
  16. Regards sur La Courneuve, collection de juin 2005 à juin 2006 (Archives municipales de La Courneuve).
  17. « Région parisienne : la ceinture rouge se relâche... », latribune.fr, (consulté le ).
  18. Le Parisien, édition de Seine-Saint-Denis, 2 avril 2007.
  19. « Résultat des élections », ministère de l'Intérieur de l'Outre-mer et des Collectivités Territoriales, (consulté le ).
  20. « Nouveau conseil municipal », ministère de l'Intérieur, (consulté le ).
  21. « Séance du Comité du 15 mai 2008 », SEDIF, (consulté le ).
  22. « Appel pour une gestion publique de l'eau en Île-de-France », Association pour le Contrat mondial de l'eau (consulté le ).
  23. « Bureau du Comité du 10 octobre 2008 », SEDIF, (consulté le ).
  24. « Veolia jusqu'à plus soif », Politis, (consulté le ).
  25. « La Courneuve porte plainte pour discriminations devant la Halde », Le Figaro, (consulté le ).
  26. « Cantonales dans le 9-3 : affiches magiques et coups tordus », Rue 89, (consulté le ).
  27. « Canton de La Courneuve », Ministère de l'Intérieur, (consulté le ).
  28. « 100 % des voix, 67 % d’abstention, 23 % de blancs et nuls », Le Monde, (consulté le ) : « Mme Buffet, députée depuis 1997, n'a dépassé que d'une courte tête au premier tour (33,64 % contre 30,49 %) sur la circonscription. Battue à Stains, Dugny et à La Courneuve – où le maire, Gilles Poux, était pourtant son suppléant –, Mme Buffet ne doit sa place qu'au bon score obtenu dans sa ville du Blanc-Mesnil, important contingent d'électeurs. »
  29. Kumaran Ira, Le maire stalinien de La Courneuve fait démanteler un campement de Roms, World Socialist Web Site, 10 septembre 2015.
  30. Elsa Sabado, « Gilles Poux : « On ne peut se contenter de pousser les Roms toujours plus loin» », humanite.fr, (consulté le ).
  31. G.L., « Un deuil cruel pour la famille communiste de Villefranche-de-Rouergue », ladepeche.fr, (consulté le ).
  32. Sébastien Thomas, « Seine-Saint-Denis : quel candidat à la présidentielle votre élu a-t-il parrainé ? », leparisien.fr, (consulté le ).
  33. Seine-Saint-Denis (93) - La Courneuve, sur elections.interieur.gouv.fr

Liens externes

  • Portail de la Seine-Saint-Denis
  • Portail de la politique française
  • Portail du communisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.