Ginette Kolinka
Ginette Kolinka, née Cherkasky, le à Paris, est une survivante du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau et passeuse de mémoire de la Shoah[1].
Pour les articles homonymes, voir Kolinka.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Ginette Cherkasky |
Nationalité | |
Activités | |
Enfant | |
Parentèle |
Roman Kolinka (petit-fils en lignée masculine) |
Distinctions |
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Biographie
Juive athée[2] avec des origines ukrainienne et roumaine[3], Ginette Kolinka passe son enfance à Aubervilliers avec ses parents, ses cinq sœurs et son frère[4],[5].
La Seconde Guerre mondiale bouleverse sa famille quand son oncle et son beau-frère sont arrêtés en 1941.
En , la famille de Ginette Kolinka fuit son domicile en raison de son arrestation imminente. Ils rejoignent alors la zone libre, non occupée par les Allemands, et trouvent refuge à Avignon (Vaucluse).
Le , à 19 ans, Ginette Kolinka est arrêtée avec son père, Léon Cherkasky[6], son petit frère de 12 ans[2], Gilbert Cherkasky, et son neveu, par la Gestapo à la suite d'une dénonciation[7]. D'abord incarcérée à la prison d'Avignon puis à celle des Baumettes, la famille est ensuite internée au camp de Drancy. Un mois plus tard, la famille est déportée par le convoi no 71[8] en direction du camp d'Auschwitz-Birkenau. C'est le même convoi que Simone Veil. Dès l'arrivée du train, son père ainsi que son frère sont gazés. Ginette Kolinka, quant à elle, est sélectionnée pour le travail et rejoint le camp des femmes.
D' à , Ginette Kolinka connaît un parcours marqué par son passage dans les camps de Bergen-Belsen et de Theresienstadt[9]. Au camp de Bergen-Belsen, elle travaille dans une usine de pièces d'aviation. Elle contracte le typhus durant cette période. En , elle change de camp mais, à son arrivée, le camp est libéré, et elle est donc accueillie par les Alliés et rapatriée à Lyon avant de rejoindre Paris le pour retrouver les membres de sa famille qui ont survécu[10] : sa mère et quatre de ses cinq sœurs[5].
Pendant quarante ans, elle tient un étal de bonneterie sur un marché d’Aubervilliers avec son mari. Longtemps, elle ne souhaite pas transmettre son histoire et l'horreur de la Shoah en disant qu'elle ne veut pas « ennuyer les gens ». Mais peu à peu l'envie de parler lui vient. Au début des années 2000, veuve, elle pousse la porte d’une association d’anciens déportés[11]. Ginette Kolinka devient une ambassadrice de la mémoire qui sillonne la France pour raconter son vécu aux jeunes générations[9]. Elle va d’établissement en établissement scolaire pour parler de la Shoah et sensibiliser les jeunes à cela.
Elle est la mère de Richard Kolinka[12], batteur du groupe de musique Téléphone — dont les premières répétitions du 2 au 11 novembre 1976 se dérouleront dans sa cave[13] — et la grand-mère de l'acteur Roman Kolinka.
Le , Christophe Hondelatte l'invite à raconter son histoire dans l'émission Hondelatte raconte.
Distinctions
Le , Ginette Kolinka est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « ancienne commerçante, membre du conseil d'administration d'une association ; 63 ans d'activités professionnelles et associatives »[14] puis promue au grade d'officier du même ordre le au titre de « ancienne déportée œuvrant au devoir de mémoire »[15].
Ginette Kolinka est élevée au grade de commandeur dans l'ordre des Palmes académiques par la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Najat Vallaud-Belkacem le [8].
Publication
- Ginette Kolinka et Marion Ruggieri, Retour à Birkenau, Paris, Grasset, , 112 p. (ISBN 978-2-246-82070-3)[16]
Pour approfondir
Bibliographie
- Philippe Dana, Ginette Kolinka : une famille française dans l'histoire, Paris, Kero, , 217 p. (ISBN 978-2-36658-146-1, BNF 45127195)
Liens externes
- Notices d'autorité :
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- Bibliothèque nationale de Catalogne
- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- WorldCat
- Christophe Lehousse, « Le dégoût de ceux qui ont dénoncé, pas de la France », sur liberation.fr du (consulté le ).
- « L'horreur de la déportation raconté par Ginette Kolinka », sur lepetitjournal.net (consulté le ).
- Témoignage vidéo, 2015 (à voir sur YouTube) : partie 1 et partie 2.
Notes et références
- « Mende : rencontre émouvante avec Ginette Kolinka, rescapée d'Auschwitz », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Ginette Kolinka : Je me faisais la plus petite possible, tellement j'avais peur », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Une soirée avec Ginette Kolinka », sur ladepeche.fr, .
- « Ginette Kolinka, née Cherkasky », sur cercleshoah.org, (consulté le ).
- « Les Kolinka, trois générations face à la Shoah », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Voir, Klarsfeld, 2012.
- « Ginette Kolinka a raconté ses années dans les camps de concentration », sur Le Télégramme, (consulté le ).
- « Décoration de Ginette Kolinka, une femme exceptionnelle – Discours de Najat Vallaud-Belkacem », sur najat-vallaud-belkacem.com, (consulté le ).
- « Rescapée d'Auschwitz. Grande leçon d'histoire », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
- « Ginette Kolinka Présentation », sur rescapesdelashoah.org (consulté le ).
- Philippe Ridet, « Un apéro avec Ginette Kolinka : Pour me voir avec la larme aux yeux, il faut beaucoup », Le Monde, (lire en ligne).
- « “Ginette Kolinka, une famille française dans l'Histoire” : journal d'une rescapée », sur culturebox.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- Daniel Ichbiah, Jean-Louis Aubert de Téléphone à aujourd'hui, City Edition, , 304 p. (ISBN 978-2-8246-4952-8, lire en ligne).
- Décret du 2 avril 2010 portant promotion et nomination.
- Décret du 31 décembre 2018 portant promotion et nomination.
- Célia Héron, « Ginette Kolinka: «Il ne faut pas retourner à Birkenau au printemps» », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne).
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