Girard-Perregaux

Girard-Perregaux est une manufacture de haute horlogerie suisse, dont les origines remontent à 1791. Elle est située à La Chaux-de-Fonds et compte parmi les filiales du groupe de luxe Kering depuis 2011.

Girard-Perregaux

Création 1791
Fondateurs Jean-François Bautte, Constant Girard
Personnages clés Jean-François Bautte, Constant Girard, Luigi Macaluso, Antonio Calce
Forme juridique Société anonyme
Siège social La Chaux-de-Fonds Suisse
Direction Patrick Pruniaux
Actionnaires Kering
Activité Horlogerie
Produits Montres
Société mère Kering
Site web www.girard-perregaux.com

Girard-Perregaux définit, crée, développe et produit les composants externes de la montre ainsi que son cœur, c’est-à-dire le mouvement. La Manufacture est à l'origine de près de 80 brevets[1] déposés dans le domaine horloger et de plusieurs concepts innovants, dont l'Échappement Constant dont les premiers prototypes ont été dévoilés au public en 2008, puis commercialisé en 2013[2].

Histoire

Portrait du fondateur à l'origine de Girard-Perregaux, Jean-François Bautte, né le 22 mars 1772 à Genève, décédé le 30 novembre 1837 à Genève.

Né à Genève le , Jean-François Bautte apprend tout d’abord le métier de monteur de boîtes puis devient successivement guillocheur, horloger et orfèvre. Il signe ses premières montres en 1791, à l'âge de 19 ans. Horloger de talent, Jean-François Bautte se fait connaître pour ses modèles de montres extra-plates. De manière innovante pour l’époque, il fonde une société manufacturière abritant tous les métiers de l'horlogerie[3]. Jean-François Bautte accueille ainsi de prestigieux visiteurs et notamment la future reine Victoria mais également Honoré de Balzac et Alexandre Dumas[4]. Industriel astucieux et homme d’affaires averti, il commerce avec les Cours européennes qui lui permettent, année après année, d’asseoir sa réputation. 

En 1837, Jacques Bautte et Jean-Samuel Rossel prennent la succession de Jean-François Bautte qui leur lègue en héritage son patrimoine industriel[5]. Quelques années plus tard, Jean-Samuel Rossel poursuit l’aventure secondé par son fils. Leurs travaux dans le domaine de la chronométrie sont alors régulièrement récompensés lors d’expositions internationales.

En 1852, l’horloger Constant Girard[6] fonde à La Chaux-de-Fonds la maison Girard & Cie. Il épouse ensuite, deux ans plus tard, Marie Perregaux (1831-1912)[7] et la Manufacture Girard-Perregaux naît de l'union de leurs deux noms en 1856. Les trois frères de Marie Perregaux, Henri (1828-1893), François (1834-1877) et Jules (1838-1903), s'investissent également dans l'entreprise : Henri et Jules en la représentant dans les deux Amériques, et François en Asie[8].

En 1906, Constant Girard-Gallet[9], qui a succédé à son père aux commandes de la Manufacture, reprend la Maison Bautte et la fusionne avec Girard-Perregaux & Cie[10],[11].

Depuis, la Marque a poursuivi ses activités, en renforçant dès les années 1980 son positionnement dans le domaine des montres mécaniques de prestige, sous la direction de la famille Macaluso[12]. La Manufacture développe alors sa logique manufacturière et introduit en 1994 une nouvelle famille de calibres ultraplats respectivement nommés GP3000 et GP3100.

En 2011, Girard-Perregaux est racheté par le groupe PPR, devenu Kering en 2013[13].

Brevets

Constant Girard (1825-1903), horloger, La Chaux-de-Fonds.

La Manufacture est à l’origine de près de 80 brevets déposés dans le domaine horloger et de plusieurs concepts innovants. En 1880, Constant Girard développe un concept de montres-bracelets destinées aux officiers de la marine allemande et commandées par l'empereur Guillaume Ier d'Allemagne. Deux mille montres sont produites, ce qui représente la première commercialisation importante de montres-bracelets[10]. Il faudra cependant attendre le siècle suivant pour que la montre-bracelet détrône la montre de poche.

En 1884, Constant Girard dépose sur le territoire américain, auprès de l’United States Patent Office, un brevet sur le design du mouvement Tourbillon sous trois Ponts d’or. Le mouvement n’est plus seulement un élément technique mais fait partie intégrante du design. En 1889, Constant Girard présente « La Esmeralda »[14], le Tourbillon sous trois Ponts d'or primé lors de l'Exposition universelle de Paris de 1889. Cette montre de poche a été offerte au président du Mexique Porfirio Díaz à la fin du XIXe siècle.

En 1966, Girard-Perregaux conçoit le premier mouvement mécanique à haute fréquence, dont le balancier bat à 36000 alternances/heure : le Gyromatic HF[15]. En 1967, 70 % des certificats de chronomètres délivrés par l’Observatoire de Neuchâtel sont attribués aux Chronomètres Haute Fréquence Girard-Perregaux. En 1970, Girard-Perregaux présente la première montre au monde à être équipée d’un mouvement dont le quartz vibre à 32 768 hertz, fréquence aujourd’hui universellement reprise par les fabricants.

En 2008, la Marque présente au SIHH (Salon International de la Haute Horlogerie) un échappement à force constante totalement différent des échappements connus jusque-là, l'Échappement Constant, dont le composant principal est une lame flambée en silicium plus fine qu'un cheveu. Cette lame est utilisée comme micro-accumulateur d'énergie pour entretenir de manière constante les oscillations du balancier-spiral malgré l'énergie variable délivrée par le barillet. En 2016, à l'occasion de son 225e anniversaire, Girard-Perregaux ré-interprète certains modèles iconiques telle que l'Esmeralda[16] et la Laureato, en éditions limitées à 225 exemplaires chacun.

Manufacture

Bâtiment historique du cœur de La Chaux-de-Fonds abritant la Manufacture Girard-Perregaux.

Girard-Perregaux s’appuie sur une Manufacture de mouvements et de montres ainsi que sur une Manufacture de boîtiers et de bracelets. Chacune regroupe des compétences différentes mais complémentaires : horloger, ingénieur, décorateur de mouvements, polisseur, etc.[10] Cette approche globale permet à la fois de créer et de réaliser les montres et les mouvements.

La Manufacture Girard-Perregaux conçoit et développe ses propres mouvements :

  • une large collection de mouvements Haute Horlogerie, dont le Tourbillon sous Trois Ponts d’or est la pièce emblématique ;
  • une gamme complète de mouvements mécaniques à remontage automatique (GP2700, GP3200, GP3300 et GP1800), qui peuvent équiper tous les types de montres, tout en servant de base pour des constructions modulaires de mécanismes à complications.

Les collections les plus célèbres de la Manufacture sont : Vintage 1945, qui offre une déclinaison de boîtiers rectangulaires[17], 1966[18] et Laureato[19], inspirées des innovations marquées par le département de Recherche & Développement de Girard-Perregaux, Cat's Eye[20], une ligne féminine et Competizione, née en 2016 et proposant des designs tirés du monde automobile[21],[22]. La collection de Haute horlogerie reprend quant à elle les grandes complications et les pièces particulières de la Manufacture, tels que le Tourbillon sous Trois Ponts d'or, l'Echappement Constant et la Haute Joaillerie.

Lorsqu’il s’est avéré à la fin des années 1990 que le bâtiment place Girardet à La Chaux-de-Fonds ne pouvait plus abriter les ateliers et les bureaux administratifs, par manque d’espace, il a été décidé de scinder la Manufacture : les ateliers ont pris place dans un bâtiment historique rénové par Girard-Perregaux rue Numa Droz. Cette décision s’est inscrite dans la lignée de l’entrée de la Cité des Horlogers (accompagnée de la ville du Locle) au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009[23].

Le Musée Girard-Perregaux

Villa Marguerite, qui abritait autrefois le Musée Girard-Perregaux.

En 1999, la Villa Marguerite, bâtie au début du XXe siècle par l’entrepreneur chaux-de-fonnier Charles Nuding, abrite les collections du Musée Girard-Perregaux,. Fortes de près de 400 pièces, les collections racontent l’histoire de la marque depuis ses lointaines origines genevoises de 1791 jusqu’à nos jours. Actuellement en cours de réaménagement, le Musée Girard-Perregaux rouvrira ses portes au sein de la Villa Jean-Richard, bâtiment historique qui jouxte la Manufacture.

Notes et références

  1. « Girard-Perregaux de retour au SIHH » La Revue des montres », sur www.larevuedesmontres.com (consulté le )
  2. The Watch Observer, « Girard-Perregaux Echappement Constant : une montre révolutionnaire - The Watch Observer », sur The Watch Observer – Le guide d’achat des montres (consulté le )
  3. Site internet de la Fondation de la Haute Horlogerie, rubrique sur les horlogers célèbres du XVIIIe siècle.
  4. « Histoire montres Girard-perregaux - Rotekson » (consulté le )
  5. Fabrice Guéroux, « Montres Girard-Perregaux - Historique de la marque » (consulté le )
  6. « Constant Girard - Fondation de la Haute Horlogerie », sur www.hautehorlogerie.org (consulté le )
  7. « Marie Perregaux 1831 - 1912, Suisse », sur Le point.fr, (consulté le )
  8. « François Perregaux, Pionnier de l'Horlogerie au Japon », sur www.girard-perregaux.com (consulté le )
  9. Le Point Montres, « Constant Girard », (consulté le )
  10. François Chaille, Girard-Perregaux, p. 96, 105, 142 à 164.
  11. « BAUTTE | hancocks », sur www.hancocks-london.com (consulté le )
  12. « Macaluso » (consulté le )
  13. « PPR s'offre l'horloger Girard-Perregaux », L'Express, (lire en ligne)
  14. « Girard-Perregaux - 125ème anniversaire de La Esmeralda | WorldTempus » (consulté le )
  15. ArmbandUhren, Special Girard-Perregaux, « Watch Technology », p. 78, « Manufacturing », p. 84 à 96, et “Ateliers Bautte”, p. 104 à 107.
  16. (en) « Introducing The Girard-Perregaux Esmeralda Tourbillon », sur hodinkee.com, (consulté le )
  17. Jean-philippe Tarot, « Girard-Perregaux Vintage 1945 Le Corbusier : une montre béton ! » (consulté le )
  18. Jean-philippe Tarot, « Girard-Perregaux 1966 Squelette » (consulté le )
  19. Le Point Montres, « Girard-Perregaux ressuscite la Laureato », (consulté le )
  20. « Girard-Perregaux - Cat’s Eye Majestic | WorldTempus » (consulté le )
  21. Jean-philippe Tarot, « Girard-Perregaux Competizione : chrono classe » (consulté le )
  22. Michel Pham Van, « Collection Competizione », sur www.passion-horlogere.com (consulté le )
  23. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « La Chaux-de-Fonds / Le Locle, urbanisme horloger - UNESCO World Heritage Centre », sur whc.unesco.org (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • François Chaille, Girard-Perregaux, Paris, Flammarion, , 218 p. (ISBN 978-2-08-011069-5, BNF 40088857)
  • (en) Peter Braun, Gp girard-perregaux : watches for the few since 1791, Place of publication not identified, Heel-Verlag Gmbh, (ISBN 978-3-89880-808-8, OCLC 811963617)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail des entreprises
  • Portail de l’horlogerie
  • Portail du canton de Neuchâtel
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.