Girolamo Pompei
Girolamo Pompei (né le à Vérone – mort le ) est un philologue et littérateur italien.
Biographie
Girolamo Pompei naquit à Vérone en 1731. Après avoir fait ses études au collège des jésuites de cette ville, il désira se perfectionner dans la connaissance de la langue grecque. Le P. Mariotti, disciple de Panagiotti, lui fit faire en assez peu de temps des progrès rapides. Ces études produisirent enfin un ouvrage, composé moitié de pièces originales, intitulées Canzoni pastorali, moitié d’idylles prises dans Théocrite et dans Moschus, traduites en vers italiens. Quoique loin d’être irréprochable, ce début poétique fit concevoir d’heureuses espérances. Cédant aux instances de quelques personnes du plus haut rang, il osa entreprendre des tragédies ; deux seulement, Hypermnestre et Callirrhoé furent représentées et obtinrent un succès passager ; une troisième, Tamira, resta dans son portefeuille, et il consentait même assez rarement à la laisser voir à ses amis. Il paraît que la mort d’une des dames de Vérone, Marianna Malaspina, pour qui il s’était engagé dans la carrière dramatique et qui jouait dans ses pièces, l’avait dégoûté du théâtre ; c’est du moins ce que donne à entendre le P. Francesco Fontana dans ses Mémoires sur la vie de Jérôme Pompei[1]. Quoi qu’il en soit, tout le monde fut étonné de le voir renoncer à l’espérance de se créer un nom sur la scène et en revenir aux jeux primitifs de son admiration. Théocrite, Moschus, Callimaque, Musée, l’Anthologie exercèrent encore sa plume facile et légère. Au milieu de ces pièces empruntées à des peuples, à des siècles étrangers, il en mêla quelques-unes d’originales, et celles-ci n’étaient ni les moins élégantes ni les moins spirituelles. La littérature latine obtint aussi de lui en passant un hommage qu’il serait injuste au reste de lui refuser totalement. Non content de relire sans cesse Ovide, il osa, malgré les brillantes versions de Remigio Nannini, de Camillo Camilli et de Giulio Buffi, traduire d’un bout à l’autre les Héroïdes. Mais ce qui mit le sceau à sa réputation, ce fut sa traduction des Vies parallèles de Plutarque. Peu d’ouvrages de ce genre de littérature ont produit autant de sensation, et dès lors Pompei, dont la réputation n’avait été jusque-là que celle d’un versificateur estimable, fut regardé comme le premier traducteur de l’Italie. Il vécut encore longtemps, cultivant en paix les lettres et les arts et comblé d’honneurs que les hommes illustres, se voient rarement accorder pendant leur vie. Les académies des Arcadiens de Rome, des Philarmoniques de Bologne et des Alétophiles de la même ville s’étaient empressées de l’admettre dans leur sein. Les poètes les plus illustres, Maffei, Vallardi, Spolverini, Pindemonte, vivaient avec lui dans une étroite amitié, et Joseph II lui avait offert une chaire à son choix dans l’Université de Pavie. Déjà âgé, accoutumé d’ailleurs depuis longtemps au séjour de Vérone, Pompéi refusa.; mais les bienfaits et l’estime du prince l’atteignirent dans sa retraite. Il mourut le 4 février 1780, âgé de, 57 ans, et universellement regretté pour l’amabilité de son caractère, non moins que pour la flexibilité de ses talents littéraires, qui, bien que trop loués peut-être par ses contemporains, n’en furent pas moins réels[style à revoir].
Œuvres
- Canzoni pastorali con alcuni idilli di Teocrito e di Mosco, Vérone, 1766. Les canzoni, qui appartiennent tout entières à, Pompei, quoiqu’un peu dénuées de couleur et de force, retracent assez la couleur antique, et la partie, de l’ouvrage qui n’est que traduction est d’une fidélité admirable ; Des notes savantes et judicieuses accompagnent le texte
- Nuove canzoni pastorali, Inni, Sonnetti e traduzioni, Vérone, 1779. On trouve dans cette collection les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans la première : cependant le style a quelque chose de plus ferment de plus brillant.
- Raccolta greca, etc., Vérone, 1781. Ce recueil, dans lequel figurent le poème de Héro et Léandre, par Musée, l’hymne de Callimaque sur les bains de Pallas , l’invocation de Cléanthe au Dieu suprême et cent épigrammes de l’anthologie grecque, est dédié à l’illustre auteur des Analecta græca, Brunck, et l’on aime à voir un exemple de cette union peu commune entre la philologie et la littérature.
- Eroïdi d’Ovidio Nasone, etc. Cette traduction, outre la fidélité élégante, caractère constant de tous ses essais en ce genre, a cela de remarquable qu’elle est entièrement en terza rima, rythme que l’auteur assure être seul capable de rendre le mètre élégiaque des anciens.
- Ipemestra, Vérone, 1769 ; Callirhoé, 1769 ; Tamira, 1789, tragédies ordinaires, bien conduites, mais monotones et ennuyeuses ; bien écrites, mais faibles et froides.
- Le Vite degli uomini illustri, Vérone, 1772 ; Naples, 1784 ; Rome, 1791 et 1798. Cet ouvrage, le seul en prose qu’ait laissé Pompei, est digne de sa réputation. Plutarque peut-être y est trop élégant, et sans doute Jacques Amyot rend plus fidèlement la naïveté du biographe de Chéronée : néanmoins c’est encore Plutarque, et il est juste d’observer que cette traduction est vraiment remarquable sous le rapport de l’exactitude philologique, de sorte qu’on peut la caractériser en deux mots en disant qu’elle est égale pour le style, supérieure pour la critique à celle d’Amyot. Outre les éditions particulières de chacun des ouvrages que nous venons d’indiquer, on a donné à Vérone, 1790, une réimpression complète des œuvres de Pompei, 6 vol. in-4°. L’Ero e Leandro et l’Inno di Cleante ont été insérés par Renouard dans les Poemetti, etc., qu’il a publiés en 1801, in-12. Outre la Vie de Pompei, écrite en latin par le P. Fr. Fontana (Vérone, 1790) et insérée dans le tome 15 du Vitæ Italorum de Fabroni, on a son éloge en italien, par Ippolito Pindemonte, dans le journal de Pise, t. 70, p. 271.
Notes
- Chap. 10, pag. 18.
Bibliographie
- « Girolamo Pompei », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
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