Giuseppe Insalaco
Giuseppe Insalaco, né à San Giuseppe Jato le et mort à Palerme le , est un homme politique italien.
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Maire de Palerme | |
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(à 46 ans) Palerme |
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Membre de la Démocratie chrétienne, il est maire de Palerme du au et est assassiné par la mafia .
Biographie
Fils d'un sous-officier des Carabiniers, il est proche de Franco Restivo puis intègre le courant fanfanien à la mort de celui-ci[1].
Il est élu au conseil municipal de Palerme en 1970 et est nommé adjoint à deux reprises. Conseiller pour l'hygiène, il fait fermer plusieurs commerces, dont les cuisines du club privé Lauria, le jour où le maire, Nello Martellucci, doit y assister à dîner de gala, et communique dans la presse sur ces actions pour un renouvellement des pratiques politiques locales[2].
Elda Pucci, élue à la tête de Palerme comme symbole de renouveau, démissionne après un an. Salvo Lima, afin de faciliter son élection au Parlement européen, presse à la désignation d'un nouveau maire[1].
Partisan du dialogue avec le PCI, initié quelques années plus tôt par Lima, Reina, les morotei et la gauche de la DC, Giuseppe Insalaco est élu le , maire de Palerme, à l'unanimité des conseilles DC, Psi, Pri, Psdi et Pli[1].
À la tête de la mairie de Palerme durant une centaine de jours, il multiplie des actes symboliques contre la mafia : hommage à Carlo Alberto dalla Chiesa sur le lieu de son assassinat, via Giacinto Carini, puis au commissariat de Brancaccio victime d'un attentat à la bombe, campagne d'affichage valorisant la Résistance pour la commémoration du 25 avril, participation de la municipalité à la manifestation nationale anti-mafia nationale organisée à Rome par la coordination des étudiants, participation personnelle à l'hommage aux communistes Pio La Torre et Rosario Di Salvo et diffusion d'affiches célébrant leur sacrifice et l'engagement de la municipalité contre les mafia. Il mute les agents inquiétés par la justice, change les responsables administratifs, renouvelle la convention avec Italter, remplace les administrateurs des entreprises municipales[1].
Il refuse de payer les contrats d'entretien des routes et des égouts détenue par la société Lesca d'Arturo Cassina, et ceux de l'Icem de Roberto Parisi pour l'éclairage public[3]. Il ne peut les annuler mais ouvre la voie aux enquêtes judiciaires en livrant de nombreux documents au procureur de la République, et en dénonçant les pratiques de ses prédécesseurs au commissaire antimafia De Francesco et au ministre de l'Intérieur Oscar Luigi Scalfaro[4]. Le conseiller pour l'entretien Midolo, proche de Ciancimino, attaque vivement son maire et démissionne en annonçant le retrait du soutien de son courant. La justice s'intéresse à son rôle de commissaire de l'institut des sourds-muets puis les socialistes se retirent de la majorité. Il démissionne le [1] mais se voit imposer par le commissaire Onofrio Zaccone, nommé par le conseiller régional pour les collectivités locales dans l'attente de l'élection d'un nouveau maire, l'approbation des cahiers des charges pour l'éclairage public et la mise en débat du budget 1984 repoussée depuis plusieurs mois[5].
Il témoigne en devant la commission anti-mafia[6] avec Nello Martellucci et Elda Pucci, ses prédécesseurs. Il dénonce l'infiltration mafieuse dans le pouvoir politique et économique local, et notamment les pressions exercées par l'ancien maire Vito Ciancimino, proche du clan des Corleonesi[6]. Le , sa voiture est incendiée[4].
Le 27 novembre, à la suite du suicide de l'ancien secrétaire régional Rosario Nicoletti, il entre à l'Assemblée régionale sicilienne et demeure député régional jusqu'à la fin de la législature en mai 1986[7].
Le parquet délivre contre lui, le , pour corruption et tentative d'escroquerie, l'accusant d'avoir reçu un pot-de-vin de 66 millions de lires versé par les frères Saccone pour la vente d'un terrain de l'Institut des sourds-muets. Il se cache un mois et demi puis se rend et est incarcéré deux mois. Libre mais isolé politiquement, il ouvre un magasin d'antiquités via Papireto sans plus d'activités publiques[1].
Dans la soirée du , il est tué dans sa voiture de cinq balles de 357 magnum dans la tête, tirées par deux tueurs de la mafia, via Giovanni Cesareo. Il est inhumé au cimetière de Santa Maria di Gesù[1]. Son procès non encore fixé, il a pu collaborer avec la justice[8]. Quelques semaines plus tard, il devait témoigner contre Ciancimino[3]. Pour avoir écrit dans un rapport, qu'Insalaca « constituait un danger sérieux pour le système de pouvoir politico-mafieux », Saverio Montalbano, chef du bureau des enquêtes à Palerme, est muté[9].
En 2001, la Cour suprême condamne Domenico Ganci et Domenico Guglielmini pour ce meurtre à la prison à perpétuité[6], mais les commanditaires restent inconnus. Dans son journal, dont des extraits sont publiés de manière posthume dans la presse, il accuse Ciancimino et Lima d'être les artisans de ces collusions qui « asphyxient la DC sicilienne » et empêchent son « renouvellement »[10].
Le , une plaque commémorative est dévoilée par le maire Orlando sur le lieu du meurtre[1].
Notes et références
- (it) « Insalaco, il sindaco dei cento giorni che diede il primo scossone antimafia - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it (consulté le )
- (it) Bianca Stancanelli, La città marcia: Racconto siciliano di potere e di mafia, Marsilio, (ISBN 978-88-317-4030-2, lire en ligne), p. 105
- (it) « Un documentario per raccontare Giuseppe Insalaco, il sindaco dei cento giorni ucciso dalla mafia », sur la Repubblica, (consulté le )
- (it) Antonino Blando, « L’antimafia come risorsa politica », Laboratoire italien. Politique et société, no 22, (ISSN 1627-9204, DOI 10.4000/laboratoireitalien.2893, lire en ligne, consulté le )
- (it) « PALERMO STASERA FORSE AVRA' IL SINDACO », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
- (it) « Insalaco, il "sindaco dei cento giorni" assassinato dalla mafia ricordato a Palermo », sur la Repubblica, (consulté le )
- (it) « Insalaco Giuseppe | ARS », sur www.ars.sicilia.it (consulté le )
- « ITALIE Meurtre d'un ancien maire de Palerme », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « ITALIE : la polémique sur la lutte anti-Mafia Le juge Falcone désavoué par le Conseil supérieur de la magistrature », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Louis Briquet, « 2. Les soupçons et l’esquive. Question mafieuse et pouvoir démocrate-chrétien », dans Mafia, justice et politique en Italie. L'affaire Andreotti dans la crise de la République (1992-2004), Karthala, coll. « Recherches internationales », (lire en ligne), p. 85-118
Article connexe
Liens externes
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