Giuseppe Peranda
Giuseppe Peranda (Macerata, (baptême) – Dresde, ) est un musicien italien chanteur et compositeur, actif en Allemagne.
La forme de son nom Marco Gioseffo, qui apparaît pour la première fois chez Mattheson en 1740[1] est erronée (peut-être Marco est-il la contraction de Maestro)[2]. En 2016, Paolo Paoloni découvre son acte de baptême avec seulement Giuseppe[3].
Biographie
Giuseppe Peranda est baptisé le , le cinquième fils d'Alessandro et de Francesca Ciaramora. Après sa formation, il est chanteur (peut-être est-il castrat), de à à Loreto. Le , il prend les ordres mineurs à Macerata. Il chante à Rome plusieurs années de suite (1647, 1649 et 1650) sous la direction de Bonifazio Graziani. Ce dernier a laissé une empreinte sur l'œuvre de Peranda[4].
En , il apparaît à Dresde[4]. Peranda est l'un des plus remarquables musiciens italiens exerçant à Dresde en Allemagne, au début de l'époque baroque, aux côtés de Vincenzo Albrici, Carlo Pallavicino et Giovanni Andrea Bontempi. Ces quatre Kapellmeisters italiens étaient fort bien payés : ils avaient pour salaire annuel, 1 200 Reichstalers, alors qu'Heinrich Schütz, en semi-retraite, ne gagnait que 800 Reichstalers un an[5].
Un contemporain, Agostino Rossi, note qu'il est natif de Macerata, mais son style musical montre une éducation romaine, peut-être avec Carissimi[3]. À partir de 1651, Perenda est chante au pupitre d'alto à la chapelle de Johann Georg II de Saxe, qui combine sa propre chapelle chorale et celle de la cour de son père. En 1657 et 1658, il est en Italie, mais en 1661, Peranda est nommé vice maître de chapelle et en 1663, maître de chapelle, à la succession de Vincenzo Albrici[3].
Son opéra Dafne (composé en collaboration avec Giovanni Andrea Bontempi) est joué lors de l'inauguration de l'Opernhaus am Taschenberg de Dresde. En 1667, il se rend à Karlsbad et en , il entreprend un voyage en Italie. La présence de deux messes et d'un motet copiés en 1671–1672, conservés à Kroměříž, suggère des liens avec la cour de Kroměříž. Après la mort de Schütz, en 1672, il est promu de nouveau au poste de Hofkapellmeister, probablement lorsque Christoph Bernhard trouve une meilleure offre à Hambourg. En 1675, Peranda meurt. Contrairement à certains musiciens italiens, il ne s'était jamais converti au luthéranisme[3]. Il est enterré à Dresde, à l'Abbaye de Marienstern.
Wolfgang Caspar Printz en 1690[6], le considère comme « auteur de concerts dans lesquels il put exprimer de manière excellente les mouvements de l'âme ».
Œuvre
On estime que seulement le tiers de ses œuvres ont survécu, tous en manuscrits, conservés dans les collections Düben (Bibliothèque universitaire d'Uppsala), Grimma (Bibliothèque d'État de Saxe de Dresde), Bokemeyer (Berlin) et à Kroměříž[4].
À Weimar, vers 1709, Bach recopie les parties du Kyrie en ut majeur de Peranda en vue d'une interprétation. Entre 1714 et 1717, une messe à six voix de Peranda est également interprétée[7].
- 1668 : Markus-Passion (Historia des Leidens und Sterbens unseres Herren Jesu Christi)
- 1668 : Weihnachtshistorie (perdu)
- 1672 : Dafne, opéra () Avec Giovanni Andrea Bontempi.
- 1673 : Jupiter und Jo (), perdu - en collaboration avec Bontempi ou Constantin Christian Dedekind, seul le livret est connu.
- 1675 : Il sacrificio di Jefte (c'est-à-dire Jephté). Perdu, seul le livret, publié à Bologne est connu.
Notes et références
- (de) Johann Mattheson, Grundlage einer Ehren-Pforte, , xliv-428 (OCLC 313383854, lire en ligne), p. 19.
- (en) Mary E. Frandsen, Crossing Confessional Boundaries : The Patronage of Italian Sacred Music in Seventeenth-Century Dresden, Oxford University Press, , 528 p. (ISBN 0-19-534636-X, OCLC 191924297, lire en ligne), p. 22, note 80.
- Grove 2001.
- Frandsen 2015.
- (en) Gina Spagnoli (préf. Werner Breig), Letters and documents of Heinrich Schütz, 1656-1672 : an annotated translation, Ann Arbor, UMI Research Press, coll. « Studies in Music » (no 106), , xx-395 (ISBN 0-8357-1902-2, OCLC 751512815) : « Dans cette liste, les quatre Kapellmeisters italiens, Bontempi, Albrici, Peranda et Pallavicino, auraient touché un salaire annuel de 1 200 Reichstalers, tandis que Schütz, à ce jour en semi-retraite, en gagnerait 800. »
- (de) Wolfgang Caspar Printz, Historische Beschreibung der edelen Sing- und Kling-Kunst, Dresde, (OCLC 836790392, lire en ligne), p. 146.
- (en) « Marco Giuseppe Peranda (Composer) », sur bach-cantatas.com.
Bibliographie
- (en) Wolfram Steude et Mary E. Frandsen, « Peranda [Perandi, Perande, Giuseppe ] », dans Grove Music Online, Oxford University Press,
- (de) Mary E. Frandsen, « Peranda, Giuseppe », dans MGG Online, Bärenreiter et Metzler,
- (it) Mary E. Frandsen, « Peranda, Giuseppe », dans Enciclopedia Treccani, vol. 82 : Dizionario Biografico degli Italiani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne)
- (de) Peter Wollny, Abendmusiken in der Predigerkirche : Giuseppe Peranda, Bâle, (lire en ligne [PDF]) — nombreuses illustrations.
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Discogs
- (en) International Music Score Library Project
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- (de) Operone
- (en + de) Répertoire international des sources musicales
- (de) Chronologie Peranda sur heinrich-schuetz-haus.de
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