Gouvernement Pohiva (2)

Le second gouvernement Pohiva est le gouvernement des Tonga formé le et dirigé par le Premier ministre ʻAkilisi Pohiva jusqu'à sa mort le . Le vice-Premier ministre Semisi Sika assure ensuite brièvement la direction par intérim de ce gouvernement, jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement -issu de l'opposition- le .

Gouvernement Pohiva (2)
Le Premier ministre ʻAkilisi Pohiva
en mai 2016.
Roi Tupou VI
Premier ministre ʻAkilisi Pohiva
Semisi Sika a.i.
Élection 16 novembre 2017
Législature 43e
Formation
Fin
Durée 1 an, 8 mois et 9 jours
Composition initiale
Coalition Démocrates
Représentation
Assemblée législative
15  /  27

Les élections de 2017

À l'issue des élections de 2014, ʻAkilisi Pohiva, figure historique du mouvement pour la démocratie, avait été élu Premier ministre par l'Assemblée législative, formant un gouvernement de coalition comprenant son propre Parti démocrate et plusieurs députés sans étiquette. Il s'attire l'hostilité de la noblesse et des traditionalistes. Le , il est subitement limogé par le roi Tupou VI qui, sur recommandation du président de l'Assemblée Lord Tuʻivakano, dissout l'Assemblée législative et ordonne la tenue d'élections anticipées pour la mi-novembre[1].

Le Parti démocrate progresse lors de ce scrutin, remportant quatorze sièges, soit la majorité absolue pour la première fois de son histoire. ʻAkilisi Pohiva et l'ensemble de ses ministres remportent leurs circonscriptions respectives, conservant leurs sièges de députés[2]. Le , l'Assemblée procède à l'élection du Premier ministre. ʻAkilisi Pohiva est reconduit à cette fonction par quatorze voix contre douze pour son concurrent sans étiquette Siaosi Sovaleni, roturier soutenu par la noblesse[3]. Il est formellement nommé Premier ministre par le roi Tupou VI le , pour un nouveau mandat de quatre ans[4].

Formation du gouvernement

ʻAkilisi Pohiva forme un gouvernement uniquement constitué de roturiers issus de son propre parti, à une exception près. En vertu de la loi stipulant que le ministère des Terres et celui des Forces armées doivent être attribués à un représentant de la noblesse, Lord Maʻafu est maintenu à ces fonctions. Par ailleurs, Pohiva fait usage de sa prérogative de nommer au gouvernement des personnalités externes à l'Assemblée, et fait de Tevita Tu‘i Uata (président de la Tonga Broadcasting Commission, et l'un de ses proches de longue date au sein du mouvement démocrate) le ministre du Commerce et du Travail. Tevita Tu‘i Uata siège dès lors ex officio à l'Assemblée, et y accroît la majorité des démocrates. ‘Akosita Lavulavu, seule femme députée, est nommée ministre de l'Intérieur. Le nouveau gouvernement entre en fonction le , après avoir été formellement approuvé par le roi. Il est constitué des membres suivants[5],[6] :

Nom Fonctions Parti Circonscription
ʻAkilisi Pohiva Premier ministre,
Ministre des Affaires étrangères
Démocrate Tongatapu 1
Semisi Sika Vice-Premier ministre,
Ministre des Infrastructures et des Travaux publics
Démocrate Tongatapu 2
Pohiva Tuʻiʻonetoa Ministre des Finances Démocrate Tongatapu 10
‘Akosita Lavulavu Ministre de l'Intérieur,
Ministre des Sports
Démocrate Vavaʻu 16
Lord Maʻafu Ministre des Terres et des Ressources naturelles,
Ministre des Forces armées de Sa Majesté
sans étiquette Tongatapu
(noblesse)
Penisimani Fifita Ministre de l’Education et de la Formation Démocrate Tongatapu 9
Dr Saia Piukala Ministre de la Santé,
Ministre des Entreprises publiques
Démocrate Vavaʻu 14
Semisi Fakahua Ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation, des Forêts et des Pêcheries Démocrate Tongatapu 8
Vuna Faʻotusia Ministre de la Justice et des Prisons Démocrate Tongatapu 7
Poasi Tei Ministre de l'Environnement, de la Météorologie, du Changement climatique et de la Gestion des désastres naturels,
Ministre de l'Énergie,
Ministre des Communications et de l'Information
Démocrate Tongatapu 6
Mateni Tapueluelu Ministre des Revenus et des Douanes,
Ministre de la Police et des Services d'urgence
Démocrate Tongatapu 4
Tevita Tu‘i Uata Ministre du Commerce, de l'Innovation et du Travail Démocrate non-élu
(siège ex officio)

Le , la ministre de l'Intérieur, ‘Akosita Lavulavu, est arrêtée et mise en examen, soupçonnée de six instances de fraude[7]. Le Premier ministre Pohiva la somme de démissionner et, lorsqu'elle refuse, il la limoge le [8]. Le , Losaline Ma‘asi (députée démocrate de Tongatapu 5) est nommée à sa succession[9].

Le , ʻAkilisi Pohiva réorganise en partie son gouvernement. Il cède par intérim le ministère des Affaires étrangères à son vice-Premier ministre Semisi Sika, et s'attribue par intérim celui des Entreprises publiques. Saia Piukala, le ministre de la Santé, devient par intérim également ministre de l'Intérieur. Losalini Ma'asi perd donc le ministère de l'Intérieur, et devient ministre des Pêcheries, fonction désormais dissociée du ministère de l'Agriculture, que conserve Semisi Fakahau[10].

Après deux semaines d'hospitalisation, le Premier ministre meurt d'une pneumonie le . Parmi les personnalités qui lui rendent hommage, Dame Meg Taylor, secrétaire générale du Forum des Îles du Pacifique, souligne sa « transition d'activiste passionné en homme d'État respecté » et toujours fidèle à ses principes[11],[12]. Son gouvernement ne prendra toutefois formellement fin qu'à l'élection par le Parlement d'un nouveau Premier ministre le [13].

En amont de l'élection du nouveau dirigeant, quatre députés démocrates dont deux ministres (le ministre des Finances Pohiva Tuʻiʻonetoa, le ministre de la Justice Vuna Faʻotusia, et les députés Akosita Lavulavu et Vavatau Hui) rejoignent les bancs de l'opposition, conférant ainsi au bloc des nobles et des députés roturiers conservateurs et indépendants une majorité des sièges[14]. Pohiva Tuʻiʻonetoa annonce la formation d'un nouveau parti politique, le Parti populaire. Le , il est élu Premier ministre par quinze voix contre huit pour Semisi Sika, qui assurait par intérim la direction du gouvernement sortant. Pohiva Tuʻiʻonetoa forme son gouvernement le jour-même, y incluant des membres des trois groupes de la nouvelle majorité parlementaire (les nobles, les roturiers conservateurs sans étiquette, et les membres du Parti démocrate ayant fait défection)[15].

Références


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