Grand Hôtel (Chamalières)

Celui que l'on appelle Grand Hôtel de Royat (1865-1868), Grand Hôtel Servant (1869-1911), puis Grand Hôtel & Majestic Palace (1912-1950) est un bâtiment de style néo-Louis XIII, né sous le Second Empire et agrandi par tranches successives durant la Belle Epoque (1876, 1881, 1887, 1908, 1912). Situé au 1, boulevard Bazin à Chamalières, dans le département du Puy-de-Dôme, il a toutefois construit sa renommée et sa fortune en misant tout sur la proximité de la station thermale de Royat-les-Bains.

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Grand Hôtel
Majestic Palace
Présentation
Type
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Commune
Adresse
1 boulevard Bazin 63400 Chamalières
Coordonnées
45° 46′ 02″ N, 3° 03′ 34″ E
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte du Puy-de-Dôme

Au faîte de sa réussite, le Grand Hôtel fut à la tête d'un vaste complexe hôtelier composé de quatre bâtiments distincts, le tout assis sur un parc privé de 4 hectares, à savoir : la Villa Majestic (vouée au logement du directeur de l'hôtel), la Villa Beauséjour (où loge le personnel) et le "Pavillon Majestic" (dit Hôtel Majestic), principale annexe du palace qui - avec sa façade Art Nouveau - offre l'un des plus beaux exemples de l'architecture thermale d'Auvergne.

Le corps de bâtiment principal du complexe hôtelier a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques à la demande de l'historien Johan Picot et par arrêté préfectoral le 7 mai 2021[1]. Quant à au Pavillon Majestic, il est protégé au titre des Monuments historiques depuis 1975.

Historique

Construit entre 1862 et 1864 à proximité de l’établissement balnéaire de Royat, mais dans le finage de la commune de Chamalières (terroir de « Lusseau »), le Grand Hôtel de Royat a ouvert ses portes le 1er juin 1865 sous la direction de Mme Clara Neuville (locataire de la famille Soalhat, propriétaire de la demeure) ; il comptait alors 28 chambres, 22 cabinets de toilette et 10 chambres de bonne[2],[3],[4].

Repris en main par la famille Servant (entre 1869 et 1873) qui ne cesse de l’agrandir jusqu’en 1911-1912, date de sa mue en « palace », l’établissement prend l’apparence d’un véritable paquebot (300 chambres, 50 appartements, plusieurs villas, une centaine d’employés) et offre aux baigneurs le luxe et le confort le plus moderne.

La construction de ce bâtiment de style néo-Louis XIII a fait appel à des architectes de renom comme l'architecte clermontois Nicolas Mourton (pour la première tranche de travaux), mais aussi et surtout aux architectes parisiens William Klein, Albert Duclos et Ernest Mizard (pour les chantiers suivants)[5].

Outre, son architecture remarquable et les noms prestigieux ayant œuvré à son édification comme à son ornementation (« Arnaud, Bauër & Cie » et « Maison Camus », tapissiers et ébénistes – M. Bonnière, horloger et bronzier – Henri David, miroitier-doreur – Jules Carot, Benoît Deleja, Hector Leroux et M. Perelli ou Peyrelli, peintres et décorateurs – « Maison Laurent Bouillet » et « Maison J.L. Mott », plombiers – Théophile Pradeaud et Henri Gourgouillon, sculpteurs), c’est l’histoire toute entière de l’édifice qui retient l’attention. De 1865, date de son ouverture au public, à 1950, date de sa fermeture officielle et de sa transformation en copropriété, l’établissement hôtelier a participé à la renommée de la station thermale auvergnate et s’est inscrit dans la grande « Histoire »[6].

"Grand Hôtel et Majestic Palace" (façade nord)

À partir de la première guerre mondiale, l’hôtel connait plusieurs réquisitions : il est d'abord un hôpital militaire entre 1915 à 1917 puis devient en 1918-1919 un hôpital américain face à la pandémie de grippe espagnole. En juin 1940, il est réquisitionné par l'État français qui lui privilégie finalement Vichy. Plusieurs ministères s'installent ici de 1940 à 1942 qui resteront à Royat. En 1943, l’hôtel est réquisitionné un temps par les Allemands puis par la France à la fin de la guerre, comme le Lutétia à Paris, au moment de rapatrier les déportés des camps de concentration.

"Grand Hôtel et Majestic Palace" (hall)

L'hôtel - qui n'hébergeait plus de clients depuis sa réquisition en juin 1940 - ferme définitivement ses portes au public après la Seconde Guerre Mondiale. Des publicités annoncent pourtant sa réouverture en 1946, 1947, 1948 et encore en 1949, mais en vain... L'édifice est en piteux état : les années de guerre l'on meurtri ; il n'a pas été entretenu et n'est plus au goût du jour pour une réouverture ! Il faudrait investir des sommes considérables pour relancer ce palace de plus de 11000 m2 (bâtiment principal) et pour remodeler son parc de 4 hectares laissé à l'abandon depuis près d'une décennie et devenu forêt vierge... Faute de moyens, ses propriétaires (André et Eugène Servant, fils de Léon) décident, en 1949, la fermeture définitive du complexe hôtelier et sa transformation en appartements. Après de lourds travaux conduits par la société Victor Saglia (originaire de Nice et spécialiste de la transformation des palaces de la French Riviera depuis les années 1920), l'édifice renaît sous la forme d'une copropriété en 1950.

L'ancien restaurant Louis XVI (1912) comme l'ancienne salle à manger (1887) sont, quant à eux, conservés un certain temps en l'état. On n'ose transformer ces lieux si singuliers qui ont fait le prestige et la renommée du palace et on espère les louer tels quels... Cependant, devant l'absence de candidats à la location, il est finalement décidé en 1954 de transformer ces deux beaux volumes en appartements. Le restaurant Louis XVI est découpé en 6 appartements ouverts sur le jardin ; quant à l'ancienne salle à manger (qui fut aussi salle de spectacle et cinéma) elle occupait une surface de 168 m2 avec une hauteur sous plafond de 7,60 m et fut scindée en trois parties distinctes créant de confortables duplex ouverts sur le jardin et la terrasse sud de l'ancien Grand Hôtel...

Notes et références

  1. « Grand hôtel et Majestic Palace », notice no PA63000137, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Un nouveau Monument historique : le Grand Hôtel & Majestic Palace
  3. Puy-de-Dôme : ces fous d’histoire qui font revivre les palaces de Royat sur les réseaux sociaux
  4. Johan PICOT, « « Le Grand Hôtel et Majestic Palace (1865-2020). Un témoin privilégié de l’histoire thermale de Royat-les-Bains » », Bulletin Historique et Scientifique de l’Auvergne, tome CXVIII/1, n° 812-813, , p. 67-84 (lire en ligne [PDF])
  5. Inventaire du patrimoine thermal
  6. Johan PICOT, « « Ils sont descendus au Grand Hôtel et Majestic Palace de Royat-les-Bains. Hôtes et villégiateurs de renom (première partie, 1869-1900) » », Bulletin Historique et Scientifique de l’Auvergne, tome CXIX/2, n° 818-819, , p. 139-177 (lire en ligne [PDF])

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