Grande Terre (îles Kerguelen)
La Grande Terre des Kerguelen est l'île principale de cet archipel français de l'océan Indien.
Pour les articles homonymes, voir Grande Terre.
Grande Terre | ||
La Grande Terre constitue en surface environ 90% de l'archipel des Kerguelen. | ||
Géographie | ||
---|---|---|
Pays | France | |
Archipel | Îles Kerguelen | |
Localisation | Océan Indien | |
Coordonnées | 49° 25′ 00″ S, 69° 30′ 00″ E | |
Superficie | 6 675 km2 | |
Point culminant | Mont Ross (1 850 m) | |
Géologie | Île volcanique | |
Administration | ||
Territoire d'outre-mer | Terres australes et antarctiques françaises | |
District | de Kerguelen | |
Démographie | ||
Population | 45 hab. | |
Densité | 0,01 hab./km2 | |
Autres informations | ||
Découverte | 1772 | |
Fuseau horaire | UTC+05:00 | |
Géolocalisation sur la carte : îles Kerguelen
| ||
Îles en France | ||
Toponymie
Le nom de Grande Terre a été consacré par l'usage. Il ne figure ni dans la liste officielle des toponymes des Terres australes et antarctiques françaises arrêtée et publiée en 1973 par la Commission territoriale de toponymie[1], ni sur la carte topographique éditée également en 1973 par l'IGN[2]. Le terme était cependant utilisé auparavant, plutôt pour désigner de manière évidente la terre principale, notamment chez Aubert de la Rüe[3],[4].
Désormais, le nom propre « Grande Terre » ou « Grande-Terre » apparaît régulièrement dans les écrits mêmes de l'Administration des TAAF, comme dans le plan de gestion de la Réserve naturelle[5].
Géographie
Dimensions et forme générale
La Grande Terre mesure environ 150 km de longueur (d'ouest en est) et 120 km de largeur (du nord au sud). Sa superficie est de 6 675 km2, ce qui en fait la troisième plus grande île française après la Grande Terre de la Nouvelle-Calédonie et la Corse.
Elle représente 90 % de la superficie totale des îles Kerguelen.
La côte est profondément entaillée de fjords et de baies qui délimitent de nombreuses péninsules et presqu'îles. Les principales sont, par ordre décroissant d'importance :
- la péninsule Courbet à l'est, où est situé l'établissement permanent de Port-aux-Français, et qui est séparée du reste de la Grande Terre par l'isthme du Lac ;
- la péninsule Rallier du Baty au sud-ouest ;
- la péninsule Gallieni au sud-est, dominée par le mont Ross ;
- la péninsule Loranchet au nord-ouest, qui s'étend vers le nord jusqu'au cap d'Estaing ;
- la presqu'île Jeanne d'Arc au sud-est ;
- la presqu'île Ronarc'h, reliée au nord de la précédente ;
- la presqu'île de la Société de géographie au nord ;
- la presqu'île Joffre au nord-est ;
- la presqu'île du Prince de Galles ;
- la presqu'île du Gauss ;
- la presqu'île Bouquet de la Grye ;
- la presqu'île d'Entrecasteaux ;
- la presqu'île du Bougainville ;
- la presqu'île Hoche.
La zone centrale est constituée dans sa partie orientale par le Plateau Central tandis que la partie ouest est couverte par la calotte du glacier Cook qui culmine à 1 049 mètres d'altitude.
Paysages et relief
Par son étendue, la Grande Terre dispense la diversité des paysages des îles Kerguelen.
Les trapps, empilements parfois vertigineux de coulées basaltiques, entrecoupés de vallées encaissées parsemées de nombreux lacs, occupent la plus grande partie de la Grande Terre, principalement dans la péninsule Loranchet et le plateau Central.
Mais on trouve également d'autres formes structurelles : une grande plaine d'épandage fluvio-glaciaire à l'est de la péninsule Courbet, un strato-volcan formé par le mont Ross dans la péninsule Gallieni, les montagnes d'un massif plutonique et les sandur associés dans la péninsule Rallier du Baty, des reliefs volcaniques complexes dans plusieurs des péninsules ainsi qu'une calotte glaciaire, le Cook, à l'ouest de la partie centrale de l'île.
Les plus hautes montagnes, celles s'élevant à plus de mille mètres d'altitude, se trouvent :
dans le massif du mont Ross, avec son double sommet :
- le Grand Ross, point culminant de l'archipel, à 1 850 mètres ;
- le Petit Ross à 1 721 mètres ;
et
- le dôme du Père Gaspard à 1 063 mètres ;
dans la chaîne occidentale de la péninsule Rallier du Baty, du nord au sud :
- Le Bicorne à 1 202 mètres ;
- le mont Henri Rallier du Baty à 1 262 mètres ;
- le mont Raymond Rallier du Baty à 1 166 mètres ;
- le pic Saint-Allouarn à 1 189 mètres ;
à proximité du glacier Cook, qui lui-même culmine à 1 049 mètres :
- le pic Guynemer au nord, à 1 088 mètres ;
- le mont de Lans à l'est, à 1 022 mètres ;
- le pic Joliot-Curie au sud, à 1 005 mètres ;
dans la presqu'île de la société de géographie :
- le mont Richards à 1 081 mètres.
En revanche, les massifs de la partie orientale de l'île sont moins élevés :
- au nord, les montagnes de la péninsule Courbet culminent au mont Crozier, à 979 mètres ;
- au sud, le mont Wyville Thomson domine la région formée par les presqu'îles Ronarc'h et Jeanne d'Arc, à 937 mètres d'altitude.
Écologie
La Grande Terre accueille les plus importantes colonies de reproduction d'éléphants de mer, d'otaries, de manchots et de gorfous, de grands albatros, etc. présentes dans l'archipel[5].
Mais la continuité terrestre a également favorisé la propagation d'espèces introduites comme les lapins, les chats, les rennes et les souris qui ont profondément dégradé les écosystèmes originels[5].
Occupation humaine
La Grande Terre, pas plus que le reste de l'archipel ou de l'ensemble des Terres australes et antarctiques françaises, n'héberge d'habitant permanent.
En revanche, à l'exception de quelques petites cabanes isolées, toutes les installations de vie communautaire aux îles Kerguelen, historiques ou présentes, ont été implantées sur la Grande Terre.
Actuellement, la base de Port-aux-Français, sur la côte méridionale de la péninsule Courbet, accueille sans discontinuer depuis 1950 des personnes qui se relaient régulièrement pour conduire des missions diversifiées (souveraineté, recherche scientifique, protection de la nature, suivi satellitaire, météorologie, contrôle des pêches, fonctionnement logistique, santé, etc.). Pendant l'hivernage (entre avril et novembre), l'effectif peut se limiter à 45 tandis que les campagnes d'été (de décembre à mars) peuvent compter simultanément jusqu'à 120 participants.
Les sites historiques comprennent notamment Port-Jeanne-d'Arc (ancienne usine baleinière), Port-Couvreux (ancienne ferme d'élevage de moutons), Armor (ancienne pisciculture expérimentale d'élevage de saumons) ainsi que les établissements temporaires d'anciennes missions scientifiques britanniques, américaines ou allemandes[6].
Notes et références
- Commission territoriale de toponymie et Gracie Delépine (préf. Pierre Charles Rolland), Toponymie des Terres australes et antarctiques françaises, Paris, Territoire des terres australes et antarctiques françaises, , 433 p. (lire en ligne)
- Institut géographique national, Îles Kerguelen, Carte de reconnaissance au 1:200 000, Paris, 1973
- Edgar Aubert de la Rüe, « Etude géologique et géographique de l'archipel de Kerguelen », Revue de géographie physique et de géologie dynamique. Bulletin du laboratoire de géographie physique de la faculté des sciences de l'université de Paris, Paris, Société de géographie physique, vol. V, nos 1 et 2, , p. 34 (lire en ligne)
- Edgar Aubert de la Rüe, Les terres australes, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 2e éd., 126 p., p. 40, 48, etc.
- Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises (sous la direction de Cédric Marteau), Plan de gestion de la réserve naturelle nationale des Terres australes et antarctiques françaises 2018-2027 : volet A : Diagnostic et enjeux, Saint-Pierre, Terres australes et antarctiques françaises, , 434 p. (lire en ligne)
- Terres australes et antarctiques françaises, « À la découverte des sites historiques », sur https://taaf.fr/ (consulté le )
- Portail du monde insulaire
- Portail des Terres australes et antarctiques françaises