Green Arrow: The Longbow Hunters
Green Arrow: The Longbow Hunters est une mini-série en trois numéros d'un comics américain éditée au format Prestige[note 1] par DC Comics en 1987. Écrite et dessinée par Mike Grell, elle met en vedette le personnage de Green Arrow[1]. La série est éditée pour la première fois en langue française en 2020, accompagnée du sous-titre « Les Prédateurs »[2].
Green Arrow: The Longbow Hunters Les Prédateurs | |
Logo de la série. | |
Éditeur | DC Comics |
---|---|
Fréquence | mensuel |
Format | mini-série |
Date(s) de publication | Date de sortie : mai - juillet 1987 Date de couverture : août - octobre 1987 |
Numéros | 3 |
Personnages principaux | Oliver Queen (Green Arrow) Dinah Lance (Black Canary) |
Scénariste(s) | Mike Grell |
Dessinateur(s) | Mike Grell |
Coloriste(s) | Julia Lacquement |
Lettreur(s) | Ken Bruzenak |
Encrage | Mike Grell |
Histoire éditoriale
En 1986, Mike Grell est approché par l’éditeur Mike Gold (en) alors qu’il travaille chez First Comics. Celui-ci lui propose de venir travailler chez DC Comics sur le personnage de Green Arrow[3]. En choisissant ce personnage, Gold lui dira : « Pense à ceci : Green Arrow en tant que chasseur urbain. »[note 2]. Cette phrase servira de base à The Longbow Hunters[4].
A cette époque, Frank Miller sort Batman: The Dark Knight Returns suivi de Batman : Année Un en 1987. Les deux œuvres redéfinissent le personnage de Batman, offrant des récits plus noirs et plus matures. Grell lui emboîte le pas et modernise l’archer vert : il déplace le héros de Star City, une ville fictive à Seattle, une ville bien réelle ; ses armes sont plus traditionnelles (il abandonne les flèches gadgets) ; son costume est modifié ; et tous les éléments de science fiction disparaissent (Dinah Lance n’a plus son pouvoir)[5]. Le personnage est vieilli et fait face à la crise de la quarantaine[6]. Son récit se retrouve du coup en dehors de la continuité de l’époque[4].
Synopsis
À l'âge de quarante-trois ans, Oliver Queen déménage de Star City à Seattle, dans l'État de Washington, chez sa petite amie Dinah Lance. Il change de costume et abandonne l'usage de ses flèches piégées pour du matériel de tir à l'arc plus traditionnel. Alors que Green Arrow tente de retrouver un tueur en série, le Seattle Slasher qui tue des prostituées dans la région, Black Canary tente d'infiltrer un trafic de drogue qui pourrait avoir des liens avec Kyle Magnor, un riche magnat du transport maritime.
Oliver traque le tueur jusqu'à une section abandonnée du métro de Seattle, découvrant qu'il est un rat des tunnels perturbé à la suite de la guerre du Viêt Nam. Le Slasher saute sur Oliver et s'enfuit, mais une mystérieuse archère avec un tatouage de dragon sur le bras tire sur le Slasher (ainsi que sur un automobiliste qui passe) avant de disparaître.
Il s’avère que l’archère est Shado, la fille d’un Yakuza incarcéré au cours de la Seconde Guerre mondiale. Des soldats américains, dont Magnor, l’ont forcé à révéler une importante cache d’or de yakuzas. Déshonoré, le yakuza s'est suicidé par l'expiation. Quand Shado atteint sa majorité, elle décide de tuer ceux qui ont déshonoré son père et les yakuzas. L’automobiliste de passage qu’elle a tué est l’un de ces soldats qui ont utilisé l’or volé pour bâtir un empire financier. Ollie traque Shado mais échoue à la stopper.
De retour chez lui, Ollie apprend que le fournisseur de drogue sur lequel Dinah enquêtait, a été retrouvé mort et mutilé plus tôt dans la journée. Paniqué, Oliver se rend à l'entrepôt du quai que Dinah soupçonnait d'être à l'origine de la distribution de la drogue. Là, il découvre Dinah ligotée, torturée et au seuil de la mort. Sans hésiter, Ollie tue son tortionnaire, l'une des victimes visées par Shado, ainsi que les autres dans le labo de drogue. Après avoir appris ce qui s’est passé sur les quais, Magnor avertit son contact de la CIA, Osborne, qu’il souhaite une meilleure protection pour leur prochain contrat. Osborne assigne Eddie Fyers, maître d'armes, pour éliminer Shado.
Après avoir tué une autre cible, Shado laisse un message à Ollie pour le rencontrer sur le Mont Rainier où elle a l'intention de tuer Magnor. Bien qu'Oliver tente au départ de l'arrêter, il remarque Fyers qui pointe un fusil de sniper sur Shado et cherche à le stopper, laissant du coup à Magnor la possibilité de s'échapper. Ollie confronte également Osborne sur l'utilisation d'un accord sur les armes iraniennes pour financer des Contras nicaraguayens, à l'instar des événements de l'affaire Iran-Contra qui avait éclaté quelques mois plus tôt. Oliver affronte Magnor dans son bureau. Il a l'intention de le piéger pour le meurtre du fournisseur de drogue, mais Shado abat sa cible.
Continuité
La continuité des récits de Green Arrow est fortement impactée. Ainsi, dans des récits postérieurs, Oliver raconte que prendre une vie de cette manière a marqué un tournant dans sa vie, le rendant incapable de trouver la paix, n'importe où ou avec qui que ce soit[7]. À la suite de sa mort dans Green Arrow n°101 (), il est initialement ressuscité sans aucun souvenir des événements de ce scénario ou de ce qui s'est passé ensuite[7].
Les relations entre Oliver et Dinah sont fortement impactées par cette histoire dans les comics futurs. Après avoir été torturée, Dinah ne supporte plus d’être touchée et sa relation avec Oliver s’en ressentira[8].
Réception
Accueil
Green Arrow: The Longbow Hunters a été nominée en 1988 pour le Prix Eisner de la « Meilleure Série courte »[9],[10]. Le site CBR classe le récit à la première place de sa liste des « 10 meilleures histoires de Green Arrow »[11].
La mini-série « aux graphismes violents a été controversée à son époque »[12]. Le personnage d’Oliver n’hésite pas à tuer l’agresseur de Dinah Lance d’une flèche en plein cœur[8]. La scène de torture de Dinah est très graphique et bien que rien ne soit montré, les critiques ont accusé Grell d’être le responsable du « viol » de Black Canary[13]. Ce que l’auteur a toujours nié[8].
Conséquence
La série s’est révélée suffisamment populaire pour que DC Comics ait commandé la toute première série longue Green Arrow, également écrite par Grell (scénariste des numéros 1 à 80 de 1988 à 1993)[14]. La série durera 11 ans. Grell écrira une nouvelle origine de Green Arrow et sa première affaire dans Secret Origins (vol. 2) no 38 (). Grell a également écrit et illustré l’origine officielle de Green Arrow, après Crisis on Infinite Earths, dans la mini-série Green Arrow: The Wonder Year en 1993.
Autre conséquence de The Longbow Hunters est la création du personnage de Shado (en) par Grell. L'archère, d'origine japonaise, réapparaîtra régulièrement dans les récits de Green Arrow en tant que personnage antagoniste[15].
Influence
Le producteur Marc Guggenheim a indiqué que The Longbow Hunters fait partie des comics ayant servi de base et ayant influencé la série télévisée Arrow[16]. On y retrouve le côté sombre et violent du récit[17].
Publications
Green Arrow: The Longbow Hunters est publié pour la première fois en édition reliée en 1989 par DC. L'album est accompagné d'une introduction de 5 pages par l'éditeur Mike Gold[18].
Annoncée pour , la version française paraît finalement en aux éditions Urban Comics. L'album sort dans la collection « DC Confidential ». Il contient, en plus de la mini-série, Detective Comics no 549-550 et Adventure Comics no 418-419 (ISBN 979-1-0268-1910-3) [19].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Green Arrow: The Longbow Hunters » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Le format Prestige a un nombre de pages plus élevé que les comics habituels : 52 au lieu de 36.
- En anglais : Think about this : Green Arrow as an urban hunter.
Références
- (en) Matthew K. Manning et Hannah, ed. Dolan, DC Comics Year By Year A Visual Chronicle, New York, Dorling Kindersley, , 352 p. (ISBN 978-0-7566-6742-9), « 1980s », p. 229
« Writer/artist Mike Grell introduced a Green Arrow for the modern comic book reader in the three-issue prestige format Green Arrow: The Longbow Hunters. »
- « Green Arrow : Les Prédateurs », sur bedetheque.com, BD Gest', (consulté le )
- Cassell 2018, p. 97
- Cassell 2018, p. 98
- Cassell 2018
- (en) Mike Gold, Green Arrow : The Longbow Hunters, DC Comics, , 160 p. (ISBN 978-1-4012-3862-9), « Introduction by Mike Gold »
- Kevin Smith (trad. de l'anglais), Green Arrow : Carquois 1, Paris, Semic, coll. « Semic Books », , 110 p. (ISBN 2-914082-68-1)
- Cassell 2018, p. 100
- http://www.comicbookdb.com/title.php?ID=1484 [Comic Book DB]
- (en) « 1988 Will Eisner Comic Industry Award Nominees », sur hahnlibrary.net (consulté le )
- (en) Anthony Avina, « 10 Best Green Arrow Storylines In DC Comics », sur cbr.com, (consulté le )
- Cassell 2018, p. 99
- (en) Keith Dallas, Jason Sacks et Jim Beard, American Comic Book Chronicles : The 1980s, TwoMorrows Publishing, , 288 p. (ISBN 978-1-60549-046-5, lire en ligne), p. 201
- Mike Grell, Green Arrow: The Longbow Hunters
- (en) « Shado », sur comicvine.gamespot.com, (consulté le )
- (en) James F. Iaccino, Cory Barker et Myc Wiatrowski, Arrow and Superhero Television : Essays on Themes and Characters of the Series, McFarland & Company, , 243 p. (ISBN 978-0-7864-9787-4, lire en ligne), p. 153
- (en) Andrew R. Bahlmann, The Mythology of the Superhero, McFarland & Company, , 216 p. (ISBN 978-1-4766-6248-0, lire en ligne), p. 96
- (en) « Green Arrow: The Longbow Hunters #1 TPB », sur comicvine.gamespot.com (consulté le )
- « Green Arrow – The Longbow Hunters », sur urban-comics.com, Urban Comics, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- [Cassell 2018] (en) Dewey Cassell, Mike Grell : Life Is Drawing Without An Eraser, TwoMorrows Publishing, , 160 p. (ISBN 978-1-60549-088-5, lire en ligne), « Chapter Eleven: The Longbow Hunters », p. 97-103
Liens externes
- Ressources relatives à la bande dessinée :
- BD Gest'
- (en) Comic Vine
- (en) Grand Comics Database
- (fr) "Green Arrow : The Longbow Hunters" : un récit iconique : Présentation de la mini-série sur le site Actua BD
- (fr) Green Arrow : The Longbow Hunters : Présentation de la mini-série sur le site Comic Stories
- Portail DC Comics
- Portail de la science-fiction