Groupe d'armées germano-bulgare

Le groupe d'armées germano-bulgare est un groupe d'armées des Empires centraux pendant la Première Guerre mondiale, appelé aussi, d'après ses commandants successifs, Heeresgruppe Below et Heeresgruppe Scholtz. Il regroupe des unités de l'Empire allemand et du royaume de Bulgarie avec un apport de l'Autriche-Hongrie et de l'Empire ottoman. Il est engagé en Macédoine face aux forces de l'Entente entre 1916 et 1918.

Front d'Albanie et de Macédoine en 1916
Ballon dirigeable allemand Zeppelin abattu à Salonique, 1915-1916
Batterie de DCA bulgare en Macédoine, 1916
Convoi de troupes sur le front de Macédoine, archives bulgares, 1914-1918
Ligne de front, archives bulgares, 1914-1918
Soldats bulgares coiffés du casque M 16, v.1917

Historique

Le groupe d'armées von Mackensen, constitué par les Empires centraux pendant la campagne de Serbie (1915), est dissous avec le départ de son chef, le Feld-maréchal allemand August von Mackensen, envoyé préparer les opérations sur le front roumain le . Les forces allemandes et bulgares restent déployées sous commandement bulgare sur la frontière du royaume de Grèce, officiellement neutre mais où un corps expéditionnaire de l'Entente occupe depuis le camp de Salonique.

Après l'offensive du Strymon (18-), menée par les Germano-Bulgares en Macédoine grecque, et la contre-attaque de l'Entente lors de la bataille de Monastir (), le général allemand Otto von Below est nommé à la tête d'un nouveau groupe d'armées conjoint. En , il reçoit le renfort d'un corps ottoman commandé par Abdülkerim Pacha.

Les Bulgares, qui, initialement, ne prévoyaient qu'une guerre contre la seule Serbie, sont désagréablement surpris de se trouver face aux Franco-Britanniques. Les soldats bulgares sont déconcertés par la puissance de feu des troupes françaises. Les Alliés, cependant, reconnaissent que le soldat bulgare est un adversaire courageux, discipliné et endurant. Chaque camp apporte avec lui ses propres antagonismes nationaux : entre Serbes et Bulgares, les combats sont féroces, les prisonniers de guerre sont brutalisés et parfois abattus, et il en est de même entre Français et Allemands. Au contraire, les Français capturés par les Bulgares, ou l'inverse, sont généralement bien traités, et il y a des cas isolés de fraternisation. Les soldats bulgares, pour la plupart d'origine paysanne, s'accommodent de conditions de vie sommaires, dorment par terre et se nourrissent de yaourt quand ils n'ont pas la chance de capturer des cantines françaises mieux pourvues. Au début de la guerre, ils ne portent pas de casque : ce n'est qu'à l'été 1917 que les Allemands leur envoient 170 000 casques d'acier M 16, et certains hommes s'en servent comme marmite ou brasero[1].

Au printemps 1917, le groupe d'armées germano-bulgare dispute la seconde bataille de Monastir sans résultat décisif. Le , Friedrich von Scholtz remplace Otto von Below, muté sur le front français. En mai, le corps ottoman est transféré sur le front de Palestine.

Pendant l'offensive finale de l'Entente en 1918, le front germano-bulgare est rompu lors de la bataille de Dobro Polje (14-) et l'avance rapide des forces franco-serbes lors de la manœuvre d'Uskub (Skopje), du 24 au , coupe le groupe germano-bulgare de Macédoine du reste des forces bulgares. Les soldats bulgares, fatigués de la guerre, commencent à se mutiner, mais la 217e division allemande aide les forces royales à réprimer l'Insurrection de Radomir (bg) (). Finalement, la Bulgarie capitule en signant avec les seuls Français l'armistice de Thessalonique (). Le groupe d'armées est dissous et les forces allemandes et austro-hongroises encore présentes se replient vers la Hongrie.

Organisation

Commandant en chef

Unités

Le corps austro-hongrois en Albanie (Armeegruppe Albanien), commandé à partir du par Karl von Pflanzer-Baltin, ne dépend pas du groupe d'armées germano-bulgare[2].

Sources et bibliographie

Notes et références

  1. Gueorgui Peev, « La Bulgarie face aux Français sur le front de Macédoine » in Jean-Yves Le Naour (dir.), Front d'Orient 1914-1919 : Les soldats oubliés, Gaudissen, 2016.
  2. Bernhard Bachinger, « Stratégies allemandes pendant l'établissement du Front d'Orient à l'hiver 1915-1916 » in Jean-Yves Le Naour (dir.), Front d'Orient 1914-1919 : Les soldats oubliés, Gaudissen, 2016.
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