Groupe de chasse Alsace

Le Groupe de Chasse Alsace est une unité de combat et d'appui aérien mis en place par les forces aériennes françaises libres, en collaboration avec la Royal Air Force, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se distingue en Méditerranée et au Moyen-Orient avant de terminer la guerre sur le front de l'ouest puis d'être intégré à l'armée de l'air française.

Ne doit pas être confondu avec Escadron de chasse 1/30 Alsace.

Groupe de Chasse Alsace
Création Septembre 1941
Dissolution 1er octobre 1949
Pays France
Allégeance République française
Royal Air Force
Forces françaises libres
Branche Armée de l'air
Type Escadron
Rôle Appui aérien rapproché
Combat aérien
Effectif 21
Équipement Hawker Hurricane
Supermarine Spitfire
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Guerre du désert
Bataille de Bir Hakeim
Bataille de Normandie
Front de l'ouest
Décorations Ordre de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Commandant historique James Denis
Perpétuations Escadron de chasse 1/30 Alsace
Escadron de chasse 2/30 Normandie-Niemen

Historique

Création

Depuis , l'Escadrille Française de Chasse no 1 (EFC1) s'illustre au sein de la Royal Air Force. Arrivé à la tête des forces aériennes françaises libres en , le colonel Martial Valin procède à une réorganisation et un renforcement de celles-ci[1]. L'EFC1 est alors dissoute et ses effectifs sont affectés à une nouvelle unité plus importante qui voit le jour au début du mois de septembre 1941 dans la Plaine de la Bekaa[2]. Nommée "Groupe de Chasse Alsace", cette unité commandée par Jean Tulasne est composée de deux escadrilles : l'escadrille "Strasbourg", composée des anciens éléments de l'EFC1 et reprenant le même chef en la personne de James Denis, et l'escadrille "Mulhouse" commandée par Albert Littolff. De nombreux mécaniciens et pilotes arrivent d'Égypte et d'Angleterre pour renforcer le groupe qui s'entraîne alors sur des appareils récupéré tant bien que mal sur diverses bases françaises et britanniques (Morane-Saulnier 406, Dewoitine D.520, Potez 25, Potez 29, Curtiss P-36 Hawk).

Afrique et Méditerranée

Les pilotes effectuent alors des missions de défense au-dessus de la Palestine mandataire[2]. Au début de l'année 1942, le groupe est équipé de Hurricanes et monte en puissance. Il s'illustre lors de la bataille de Bir Hakeim puis de la défense d'Alexandrie[1]. En , il est décidé que le groupe de chasse Alsace sera envoyé en Grande-Bretagne pour servir sur le Front de l'ouest[3].

Front de l'ouest

Journal de Bord de René Mouchotte juillet 1943, marquant les victoires du squadron ainsi que la remise de la croix de la Libération à l'unité.

À la fin du mois de , sur la base de Turnhouse à Édimbourg en Écosse, le groupe Alsace (no 341 Free French Squadron pour la Royal Air Force) est reformé par le commandant René Mouchotte et suit une période d'entraînement avant d'être déplacé le à Biggin Hill[2]. Au début du mois d'avril, les missions sur la France débutent. Les pilotes sont chargés d'escorter les bombardiers alliés et se trouvent confrontés aux chasseurs allemands. Les combats sont intenses et en six mois, le groupe perd six pilotes dont son chef, le commandant René Mouchotte. L'unité est cependant créditée de 26 victoires homologuées[1]. Envoyé au repos à Perranporth en Cornouailles, le groupe de chasse Alsace forme, avec le Groupe de chasse Île-de-France et l'Escadrille des Cigognes, une escadre de chasse[2] et réalise des missions de protection de convois maritimes et de reconnaissance au-dessus de la Bretagne. En , il est déplacé sur la base de Manston. Le , le groupe Alsace est en soutien des troupes au sol lors du débarquement de Normandie puis durant toute la bataille de Normandie effectue des missions de destruction sur les positions de la Flak et sur les bases de lancement de V1[1]. Le , les pilotes atterrissent pour la première fois sur le sol français et s'installent à proximité de Bayeux avant de changer de base plusieurs fois au gré de l'avance alliée[2]. Le le commandant Jacques-Henri Schloesing, alors à la tête du groupe, est abattu en vol et remplacé par Jacques Andrieux. Les pilotes opèrent au-dessus de Dunkerque, de la Belgique et de la Hollande et des Ardennes[1]. Installé à Eindhoven il continue ses missions de combat dans le ciel allemand jusqu'à la fin de la guerre. À la fin des combats, le groupe de chasse Alsace compte 41 victoires aériennes confirmées et 27 navires ennemis coulés et a perdu 21 hommes[2]. Le , le groupe est décoré de la croix de la Libération. 23 de ses pilotes ont, durant le conflit, obtenu la même distinction à titre personnel[2].

Après-guerre

Le , l'Escadron de Chasse 2/2 Alsace est constitué à partir du groupe de chasse Alsace[2]. Il devient le Groupe de Chasse III/2 de la 2e Escadre de Chasse, puis à partir de 1951, l’escadron de chasse 3/2. Escadron de chasse 3/13 entre et , il devient ensuite l'Escadron de chasse 1/30 Alsace jusqu’à sa mise en sommeil le , date à laquelle ses traditions sont transmises à l'Escadron de chasse 2/30 Normandie-Niemen qui était déjà détenteur des traditions d'une autre unité des forces aériennes françaises libres : le Régiment de Chasse Normandie-Niémen[1].

Commandants

Décorations



Références

  1. Henry Lafont, Aviateurs de la Liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  2. « Biographie - Ordre National de la Libération ».
  3. Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Les carnets de René Mouchotte, Flammarion, 1949 (rééd. 1950, 1962, 1967) et Éditions J'ai lu Leur aventure N°A1-2
  • Jean Gisclon, La Grande aventure de la chasse française : de 1939 à 1945, Paris, Éditions France-Empire, , 639 p. (ISBN 2-7048-0309-9).
  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128, .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33, .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3, .

Liens externes

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