Guérin (chancelier de France)
Guérin, ou Garin ((la) : Guarinus, Garinus), appelé Frère Guérin, né à Pont-Sainte-Maxence[5] vers 1157, et mort en 1227, est un chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, garde des sceaux en 1201, élu évêque de Senlis en 1213, il participe à la stratégie de la victoire dans la bataille de Bouvines. Il est nommé chancelier de France en 1223. On peut le considérer comme le fondateur des Archives Nationales.
Guérin | |
Crosse en bronze attribuée à l'évêque Guérin, 2e quart du XIIe siècle[3]. Musée de Senlis[4] | |
Biographie | |
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Naissance | vers 1157 Pont-Sainte-Maxence |
Décès | 1227 |
Ordre religieux | Ordre de Saint-Jean de Jérusalem |
Chevalier de l'Ordre | |
Autres fonctions | |
Fonction religieuse | |
Évêque de Senlis en 1213 | |
Fonction laïque | |
Garde des sceaux en 1201 Chancelier de France en 1223 |
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Biographie
Hospitalier en Terre Sainte
En , frère Guérin participe à la bataille de Tibériade sous le commandement de Garnier de Naplouse[6].
Il est chevalier de l'Hospital de Saint-Jean de Jérusalem[7],[8].
Le conseiller et ami de Philippe-Auguste
En 1201, frère Guérin est garde des sceaux, il signe des actes pendant la vacance de la chancellerie[9].
En 1210, il participe à la condamnation des disciples d'Amaury de Chartres.
Il est élu évêque de Senlis, et, en tant que maréchal de bataille, fait une harangue à la tête de l'armée du roi avant la bataille de Bouvines, en 1214, qui contribue à la victoire[10]. Philippe Auguste lui offre son domaine de chasse royal, la seigneurie de Mons, Montleroy puis aujourd'hui Mont-l'Évêque, où il fait bâtir une maison de campagne qui devient un château[11], la résidence d'été des évêques de Senlis jusqu'à la Révolution[12]. Il est consacré évêque avant [13].
Il consacre l'abbaye royale de Chaalis, avec Gautier, évêque de Chartres et Foulque, évêque de Toulouse, en 1219[14].
En 1220[15], frère Guérin se voit confier la mission de rassembler toutes les archives royales depuis le . En effet à cette date le roi revenant de Dieppe et d'Évreux, que son armée avait pillé et mis à feu et à sang, et chargé d'argent et de trésors volés, tombait dans une embuscade entre Fréteval et Blois, dans la bataille dite de Fréteval. Richard Cœur de Lion s'emparait des chevaux et de tous les biens, et dans le lot, Philippe-Auguste perd son sceau royal, les livres de comptes du fisc et les chartes[16]. Guérin, en se basant sur le travail du Grand chambellan de France Gauthier de Nemours[15], et avec l'assistance d'Étienne de Gallardon[17], débute la création du Trésor des Chartes.
Guérin donne une partie de son domaine de Mont-l'Évêque pour la fondation de l'abbaye de la Victoire, que le roi avait promis de créer s'il était vainqueur à Bouvines[18]. Elle fut achevée le [19]
À Saint-Germain-en-Laye, en , il rédige le (second) testament, dicté par le roi alité. Il fait partie des exécuteurs testamentaires avec Barthélemy de Roye, et Frère Aymard, trésorier du Temple[20].
- L'évêque Guérin montrant l'arrivée des ennemis, avant la bataille, le . (Vitrail 2 de l'église Saint-Pierre)
- Gaucher de Châtillon et Guérin (Vitrail 5 de l'église Saint-Pierre)
- Testament de Philippe Auguste rédigé par Guérin, en 1222
Le chancelier de Louis VIII
En 1223[21], il est chancelier de France, et ordonne que celui-ci fera désormais séance parmi les Pairs du Royaume. Le roi nomme le chancelier : premier officier du Royaume. Il exerce la fonction pendant la régence de Blanche de Castille, et au début du règne de Saint Louis, où en , il exerçait toujours.
En 1225, il mène l'enquête sur le faux comte Baudouin.
Décès
Il fut inhumé en l'abbaye de Chaalis, où se voyait un tombeau avec sa statue couchée ; sa tête reposant sur un coussin tenu par deux anges ; ses pieds étaient calés sur un lion ; ses mains étaient gantées, le dessus agrémenté d'ornements, sa main droite levée comme pour bénir, et l'autre tenant la crosse épiscopale[22].
Son épitaphe est réécrite en 1675, avec toutes les autres, et rappelle brièvement les actes de son épiscopat : « Hic quiescit cujus vita perpetuus labor, Guarinus quem ad Silvanectensem episcopatum, sua in Deum Religio, ad cancellariatum, sua in Philippum Augustum fides evexit. Templum hoc anno 1219 dedicavit ; abbatiœ de Victoria prima jecit fundamenta. An. episcopatus 13, Christi vero 1227 ad Deum abiit »[22].
Famille
Il est probable qu'il soit apparenté à Guérin, qui fut chanoine à Saint-Quentin, abbé de Sainte-Geneviève à Paris en 1172 (Garin), abbé de Saint-Victor, et maître de la chapelle sous Louis VII. Philippe-Auguste le désigna comme exécuteur testamentaire en 1190, avant son départ pour la croisade. Il meurt à Saint-Victor le [23].
Guérin est souvent considéré comme membre de la famille du Tournel[24], l'une des huit baronnies du Gévaudan, où l'on retrouve souvent le prénom Garin ou Guérin dans ces baronnies pour les familles d'Apchier, du Tournel et de Châteauneuf-Randon.
Notes et références
- Notice no M0809006166, base Joconde, ministère français de la Culture
- 24 heures dans l'Oise Article du dans le Parisien
- Notice no M0809006166, base Joconde, ministère français de la Culture
- 24 heures dans l'Oise Article du dans le Parisien
- Archives historiques et ecclésiastiques de la Picardie et de l'Artois Par Paul Roger, vol. 1, 1842 – p. 69
- Nouvelle encyclopédie théologique, ou nouvelle série de dictionnaires sur toutes les parties religieuses Par Jacques-Paul Migne, vol. 32, Dictionnaire de numismatique, 1832 - p. 345-347, no 51
- Fr. Guérin (évêque de Senlis) Séraphine - Base iconographique de la Ville de Senlis et ses environs
- Salles des Croisades
- L'écriture des actes de Louis VI, Louis VII et Philippe Auguste Par Françoise Gasparri, 1973 - p. 15
- Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bébéficiale Par Joseph Nicolas Guyot, vol. 3, 1784 - p. 99
- Site officiel de Mont-l'Évêque - Votre mairie : commune
- Notice no PA00114977, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Catalogue des actes de Philippe-Auguste Par Léopold Delisle, 1856 - p. 338
- La France pontificale Par Honoré Fisquet - p. 115
- Histoire littéraire de la France Par Antoine Rivet de la Grange, François Clément, Charles Clémencet, Pierre Claude François, vol. 17, suite du XIIIe siècle jusqu'à 1226, 1832 - p. 219
- [PDF] Notice sur Beaufou, recherches sur le lieu où fut livrée la Bataille dite de Fréteval en 1194 par M. Neilz - Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, p. 58[104] à 64[116]
- Étienne de Gallardon, clerc de la chancellerie de Philippe-Auguste, chanoine de Bourges Par Léopold Delisle, Bibliothèque de l'école des chartes, 1899, vol. 60, no 60, p. 5-44
- Abrégé chronologique de l'histoire de France : depuis Clovis jusqu'à la mort de Louis XIV Par Charles-Jean-François Hénault, Joseph Fr. Michaud, 3e éd., 1842 - p. 82
- Comptes rendus et mémoires Par Société d'histoire et d'archéologie de Senlis, 2esérie, vol. 7, (année non lisible) - p. 282
- Histoire de Philippe-Auguste Par Jean-Baptiste Capefigue, vol. 4 1214-1223, 1829 - p. 172-174
- Voir les chanceliers sous Louis VIII
- Comptes Rendus et Mémoires Par Comité archéologique de Senlis, année 1864, 1865 - p. 38 à 40
- Guérin de Saint-Victor Onzième et douzième siècles, sur le site Guerin
- Gabalum Christianum ou, Recherches historico-critiques sur l'église de Mende (ancien Gévaudan aujourd'hui département de la Lozère (1853) Jean Baptiste Étienne Pascal, 1853 - p. 356-357
- Armoiries du chancelier Guérin Résumé - Site de Gaston Guérin
Annexes
Bibliographie
- Gaston Guérin, Guérin, chancelier de Philippe-Auguste, autoédition, 1967 et 1990, 211p.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la religion :
- (en) Catholic Hierarchy
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