Plongeur niveau 4
Le brevet de plongeur niveau 4 (N4) est le quatrième niveau de plongée français.
Plongeur niveau 4 | ||
Carte de plongeur niveau 4 | ||
Prérogatives | ||
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Profondeur maximale et encadrement |
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Formation | ||
Enseignement par | Moniteur E2 jusque 20 m, moniteur E3 jusque 40 m | |
Délivrance par | Jury de moniteurs E4 (examen fédéral) | |
Organismes | ||
Fédérations | FFESSM (principalement), FSGT, ANMP, SNMP | |
Zone | France | |
Equivalences internationales | CMAS*** | |
Brevets précédents et suivants | ||
Brevets précédents | Plongeur niveau 3 | |
Brevets suivants | Moniteur E3 (enseignement) | |
Un plongeur niveau 4 peut assurer la fonction de guide de palanquée (GP), c'est-à-dire encadrer en exploration des plongeurs de tous niveaux jusqu'à une profondeur maximale de 40 mètres.
Le niveau 4 ne constitue pas une prérogative de profondeur supplémentaire (la profondeur maximale de 60 mètres étant accessible au niveau 3), mais un niveau d'encadrement de plongeurs de niveaux inférieurs.
Prérogatives
Le plongeur niveau 4 peut guider en exploration une palanquée de 4 plongeurs (sauf exceptions avec des plongeurs enfants), de tous les autres niveaux inférieurs dans la limite de la profondeur fixée par les prérogatives du plongeur de niveau minimal :
- 0 à 6 mètres pour les plongeurs enfants titulaires du Plongeur de Bronze ou Argent,
- 0 à 12 mètres pour les plongeurs PE-12 (et les enfants Plongeurs d'Or de moins de 12 ans),
- 0 à 20 mètres pour les plongeurs niveau 1 (et les enfants Plongeurs d'Or de plus de 12 ans),
- 0 à 40 mètres pour les plongeurs niveau 2 (ou PE-40).
Il peut aussi réaliser des baptêmes en milieu artificiel (piscine ou fosse) de moins de 6 mètres avec l'accord d'un directeur de plongée.
En outre, il conserve ses prérogatives d'évolution en autonomie acquises au niveau 3 :
- pratiquer la plongée en scaphandre autonome en exploration dans la zone de 0 à 40 mètres, au sein d'une palanquée de 2 ou 3 plongeurs de niveau 3 ou supérieur (en l'absence de directeur de plongée),
- pratiquer la plongée en scaphandre autonome en exploration dans la zone de 0 à 60 mètres, au sein d'une palanquée de 2 ou 3 plongeurs de niveau 3 ou supérieur (sur autorisation d'un directeur de plongée présent sur le site).
Enfin :
- S'il est déjà titulaire du premier niveau d'enseignement (initiateur ou "E1", accessible à partir du niveau 2), il passe automatiquement au deuxième niveau d'enseignement E2.
- S'il n'est pas déjà titulaire du premier niveau d'initiateur et passe ce diplôme après l'obtention du niveau 4, il devient alors E2.
- Il peut entrer en formation pour devenir moniteur fédéral 1er degré.
Conditions de candidature
Le candidat à l'examen du brevet de plongeur niveau 4 doit :
- être âgé de 18 ans
- être titulaire de la licence FFESSM en cours de validité
- être titulaire du brevet de plongeur niveau 3
- être titulaire de la qualification RIFAP
- fournir les attestations A1, A2, A3, et A4 signées depuis moins de 9 mois par un moniteur E3 (MF1, BEES1, DEJEPS) licencié à la FFESSM
- fournir un certificat d'absence de contre-indication à la pratique de la plongée sous-marine de moins d'un an.
Épreuves
Le passage du brevet de plongeur niveau 4 demande une grande préparation physique, pratique et théorique. En général, celui-ci intervient plusieurs années après le passage du niveau précédent, à l'issue d'une préparation d'une ou plusieurs années. L'examen a lieu à la fin d'un stage d'une ou deux semaines.
L'examen du brevet de plongeur niveau 4 est constitué de trois groupes d'épreuves[1] :
Groupe 1 : épreuves de condition physique
- Mannequin (coefficient 2) : Sans scaphandre, équipé de palmes, masque, et tuba : nager sur 100 mètres, puis descendre immédiatement en apnée à 5 mètres de profondeur pendant 20 secondes en restant en déplacement, remonter et récupérer pendant un maximum de 10 secondes, puis redescendre à 5 mètres, récupérer le mannequin et le remonter en surface, effectuer le signal de détresse en direction du bateau, puis remorquer le mannequin sur 100 mètres en lui gardant les voies aériennes hors de l'eau. La note de l'épreuve dépend du temps de parcours. Un temps supérieur à 8 minutes est éliminatoire.
- Nage PMT sur 800 mètres (coefficient 2) : La note de l'épreuve dépend du temps de parcours. Un temps supérieur à 18 minutes pour les hommes et 19 minutes pour les femmes est éliminatoire. La moyenne est fixée à 15'30 pour les hommes, 16'30 pour les femmes. La note maximale est fixée à 10'20 pour les hommes et 11'20 pour les femmes.
- Apnée à 10 mètres (coefficient 1) : Au signal du jury, descendre en apnée à 10 mètres, se présenter stable face à l'examinateur et répondre au signe "OK", puis remonter en surface à vitesse contrôlée en effectuant un tour d'horizon avant d'émerger. La note dépend de l'aisance démontrée par le candidat dans l'exercice.
Sous-groupe A : Conduite de palanquée et technique à 40 mètres
- Conduite de palanquée (briefing et débriefing, coefficient 2)
- Conduite de palanquée (pratique, coefficient 3)
- Intervention sur un plongeur en difficulté à 40 mètres (coefficient 3) : Cette épreuve est réalisée à l'issue de l'épreuve de vidage de masque à 40 mètres. Sur un signe de l'examinateur, le candidat doit lui porter assistance et le remonter jusqu'à une profondeur de 5 mètres, en le surveillant tout au long de la remontée et en adaptant sa technique à une situation évolutive (perte de conscience, lâcher de détendeur, panne d'air de l'examinateur, etc.), puis effectuer un arrêt franc à 5 mètres avec tour d'horizon. Sont éliminatoires : tout comportement impactant la sécurité, un manque de réactivité à 40 mètres (narcose par exemple), une redescente de plus de 2 mètres à tout moment pendant les phases d'intervention, de remontée, et de palier, ou encore percer la surface à l'arrivée. La note dépend : de la maîtrise de la vitesse de remontée, du profil de la remontée, de la qualité de la prise en charge de l'accidenté, ainsi que de la qualité de l'arrêt au palier et du tour d'horizon.
Sous-groupe B : Maîtrise et démonstrations pratiques et techniques
- Matelotage (coefficient 2) :
- Maîtriser les principes de sécurité à bord : aide du pilote du bateau au cours des manœuvres, connaissance des procédures de mise à l'eau et de récupération des plongeurs, connaissance des nœuds marins, installation d'un pendeur, d'un bloc de secours, d'une ligne de vie, connaissance des moyens de rappel des plongeurs en immersion.
- Connaître les règles de sécurité et de navigation en mer (météo, zones interdites, réserves, notions élémentaires de repérage d’un site de plongée, amers, enseignures, lecture des cartes marines, principe de repérage à partir d’un GPS et d’un sonar).
- Descente, stabilisation et vidage de masque à 40 mètres
- a) Descente dans le bleu (coefficient 1) : Sur signe du jury, à une profondeur de 3 mètres, le candidat se met en position verticale, tête en bas et effectue la descente à une vitesse constante. Sont évaluées : la verticalité de la position et l'absence de vrille, la maîtrise de la vitesse de descente (constante, entre 20 et 30 mètres par minute), l'absence de retournement avant 35 mètres.
- b) Stabilisation et vidage de masque à 40 mètres (coefficient 1) : En pleine eau (absence de paroi rocheuse, de bout ou de visibilité du fond), le candidat se stabilise (sans se repérer à l'examinateur qui le suivra), puis sur signe de l'examinateur, retirer son masque, effectuer trois cycles respiratoires complets avant de le remettre et de le vider, puis effectuer un signe OK au jury. Sont évalués : la qualité de la stabilisation, la rapidité du retrait du masque sur signe de l’évaluateur, la précision du maintien de la profondeur de stabilisation pendant le vidage de masque, la régularité de la ventilation et le respect des 3 cycles respiratoires imposés, et le vidage du masque totalement réalisé en une seule fois. Est éliminatoire : une variation de plus ou moins 2 mètres autour de la profondeur plancher
- Démonstration technique de maîtrise de la remontée gilet (DTMR) de 25 mètres (coefficient 2) : A 25 mètres de profondeur, sur signe de panne d'air de l'examinateur, le candidat présente son détendeur de secours et engage une remontée à vitesse contrôlée, jusqu'à 6 mètres, avec arrêt franc et tour d'horizon. L'examinateur reprend alors son détendeur, le candidat sort son parachute et le gonfle, puis prend en charge la décompression de la palanquée. Sont évalués : le maintien de la profondeur à l'intervention, le délai de décollage, la maîtrise de la vitesse de remontée, l'absence de regonflage du gilet pendant la remontée, l'absence d'utilisation des palmes comme moteur de la remontée, l'absence de focalisation sur un moyen de contrôle de la vitesse ou un autre, la qualité de l'arrêt, la stabilisation à 6 mètres, la durée de mise en place du parachute et la qualité de son gonflage, puis la stabilisation à 3 mètres au palier. Sont éliminatoires : remonter ou redescendre de plus de 2 mètres pendant la stabilisation, redescendre de plus de 2 mètres pendant la remontée, regonfler le gilet plus de 2 fois, remonter à moins d'un mètre de la surface, et tout comportement impactant la sécurité.
- Nage avec scaphandre sur 500 mètres. Est éliminatoire : réaliser un temps supérieur à 16 minutes.
Groupe 3 : épreuves théoriques
- Épreuves écrites :
- Décompression (coefficient 3)
- Anatomie, physiologie et physiopathologie du plongeur (coefficient 4)
- Aspects théoriques de l’activité (coefficient 2)
- Épreuve orale ou écrite :
- Cadre réglementaire de l’activité (coefficient 2)
- Épreuve orale :
- Matériel de plongée (coefficient 2)
Pour être reçu à l’examen, le candidat doit :
- Obtenir un total général pour l’ensemble de toutes les épreuves d’au moins 320 points correspondant à une moyenne générale de 10/20.
- Ne pas avoir de note inférieure à 5/20.
- Obtenir la moyenne de 10/20 dans chacun des trois groupes d’épreuves 1, 2 et 3.
- Obtenir la moyenne de 10/20 dans chaque sous-groupe du groupe 2.
- Avoir réalisé toutes les épreuves. Toute épreuve non faite est éliminatoire.
NB : L'épreuve de DTMR a été introduite fin 2017 en remplacement de l'épreuve de remontée sur expiration (RSE), supprimée à la demande de la Commission Médicale de la FFESSM à la suite de plusieurs accidents (surpression pulmonaire)[2]. Cette épreuve de RSE ne fait plus partie du programme de l'examen du niveau 4 et ne doit pas être travaillée.
Formation et évaluation
La formation du plongeur niveau 4 s'effectue par un moniteur E2 minimum pour les parties théoriques et les parties pratiques entre 0 et 20 mètres (guidage de palanquée, par exemple). La formation s'effectue par un moniteur E3 (MF1) minimum pour les parties pratiques entre 0 et 40 mètres.
L'examen du niveau 4 est organisé à l'échelon fédéral par une Commission Technique Régionale de la FFESSM, contrairement aux niveaux de plongée précédents (N1, N2, N3).
Le jury est composé comme suit[1] :
- Au moins deux E4 (MF2 et/ou BEES2 ou DEJEPS ou DESJEPS), licenciés à la FFESSM, dont l’un est délégué par la CTR responsable de l’examen.
- L’un de ces E4 ne doit pas faire partie de la structure organisatrice.
- Un ou plusieurs E3 (MF1 ou BEES1 ou DEJEPS), licencié à la FFESSM, peuvent participer au jury, à condition qu’ils ne représentent pas plus de la moitié de celui-ci.
- Le délégué de la CTR responsable de l’examen est chargé de vérifier les dossiers des candidats et la conformité du déroulement de cet examen. Il participe aux épreuves de l'examen et à l'évaluation des candidats.
- L'un des membres du jury, au moins E4 (MF2 ou BEES2 ou DEJEPS ou DESJEPS) licencié à la FFESSM, est nommé par le président de la CTR pour assurer la présidence du jury de la session. Il peut, à ce titre, éditer le bordereau Excel à transmettre au président de la CTR pour l'établissement des cartes et signer les attestations de conservation des groupes pratique ou théorique.
- Le jury de chaque atelier doit comporter au moins un E4 (MF2 ou BEES2 ou DEJEPS ou DESJEPS) licencié à la FFESSM sauf pour les épreuves du groupe 1 (condition physique).
Équivalences et niveaux similaires
En France, la pratique de la plongée sous-marine est régie par le Code du sport. Cinq organismes sont habilités à délivrer des niveaux de plongée, le principal étant la Fédération française d'études et de sports sous-marins (FFESSM) qui est la fédération délégataire. Dès lors :
- La FFESSM étant membre fondateur de la Confédération mondiale des activités subaquatiques, le plongeur niveau 4 acquiert automatiquement le niveau de plongeur CMAS 3 étoiles (inchangé depuis le niveau 3)[3].
- La carte de niveau qui lui est remise est une carte double-face FFESSM (en français) - CMAS (en anglais) et permet d'indiquer le niveau du plongeur à tout organisme membre de la CMAS à l'international.
Le brevet de plongeur niveau 4 peut être également être délivré par les quatre autres organismes existants : l'ANMP, la FSGT, le SNMP et l'UCPA, qui délivrent leurs propres cartes ou proposent une licence FFESSM. La FSGT quant à elle délivre des cartes double face FSGT/CMAS qui lui sont fournies par la FFESSM. [réf. souhaitée]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- [PDF] Manuel de formation technique de la FFESSM, chapitre N4
- Arrêté du 18 juin 2010, réglementant la plongée à l'air en France (Code du Sport)
Notes et références
- « Manuel de formation technique, chapitre N4 », sur FFESSM.fr
- « Circulaire FFESSM à propos de la neutralisation de l'épreuve de RSE au niveau 4 », sur FFESSM Commission Technique Régionale Auvergne-Rhône-Alpes
- « Three Star Diver Training Programme », sur Site officiel de la CMAS
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