Guido Vanderhulst

Guido Vanderhulst, né à Kigali (Rwanda) le 29 septembre 1940 et mort à Anderlecht le 15 novembre 2019 est un militant de la protection du patrimoine social et industriel bruxellois. Expert en patrimoine industriel, il est l'initiateur et premier directeur de l'a.s.b.l. La Fonderie, musée bruxellois de l'industrie et du travail. Membre de la Commission royale des Monuments et des Sites (CRMS), dont il a assuré la présidence, il est aussi un fondateur du Conseil Bruxellois des Musées – a.s.b.l. Brussels Museums. Il fut à la base de la sauvegarde de la Tour à Plomb (Bruxelles), du site de Tour et Taxis, du Familistère et du site Godin (Laeken), des bâtiments subsistants de la brasserie Willemans-Ceuppens (Forest), de la meunerie Moulart (Anderlecht), de la brasserie Atlas (Anderlecht)…

Biographie

Guido Vanderhulst est issu d'une famille nombreuse catholique. Le père, employé à l'âge de 17 ans au service des postes, est ensuite affecté au Congo ex-Belge à partir de 1936, dans diverses provinces. Il terminera sa carrière comme directeur provincial de la poste à Léopoldville. La famille quitte le Congo lors de l'Indépendance en 1960. Guido a cinq frères et sœurs : Herman (1937), Godelieve (1942), Baudouin (1944), Patrick et Béatrice (1953). Il termine ses études secondaires au Collège jésuite Albert Ier, à Léopoldville (aujourd'hui Boboto, à Kinshasa). Il obtient une licence en sociologie du travail à l'Université Catholique de Louvain (UCL) et une agrégation de l'enseignement secondaire supérieur Il épouse Marie-Noëlle Doutreluigne en 1976. Ensemble, ils font l'acquisition de l'ancien Café des Sports, rue de la Colonne 30, à Molenbeek-Saint-Jean qu'ils baptisent le Café de la Rue. L'ancien café deviendra lieu de réunion, et la base militante de l'action de Guido Vanderhulst dans la défense du quartier populaire du bas Molenbeek. Plus tard des concerts y seront régulièrement organisés. L'immeuble est à présent classé[1]

Engagements

En septembre 1976, Guido réunit autour de lui un groupe d'habitants, qui étaient des enseignants, des syndicalistes et des animateurs d’associations comme la Maison de Quartier Bonnevie, la Maison Médicale Norman Bethune, le Sociaale Kultureele Raad, la Porte Verte et la Maison du Canal de la FGTB-Bruxelles. Le groupe prendra le nom de “Collectif Fonderie du Vieux Molenbeek”[2]. Sa volonté ? Créer une dynamique pour conquérir le site abandonné des Ateliers et Fonderie et de l’ancienne Compagnie des Bronzes, rue Ransfort à Molenbeek et encourager une réaffectation durable de ces lieux dans un projet mobilisateur (logement, loisirs, emplois, urbanisme, etc.) en tenant compte de l’histoire des personnes et des lieux. En 1978 est fondée l'a.s.b.l. La Rue. Dans ses statuts La Rue met l'accent sur l'action sociale, sur l'éducation populaire[3]. De 1979 jusqu’à sa dissolution en 1983, ce Collectif, structuré par La Rue, sera à l’origine d’autres actions visant à “positiver” les quartiers populaires : la diffusion de “La Gazette de Molenbeek”, autofinancée et diffusée en porte à porte à 25 000 exemplaires jusqu’en 1982, la mise en couleur blanche de trous dans les trottoirs pour dénoncer l’incurie et le danger, l’appui à une première rencontre de progressistes. Ces diverses activités donneront naissance à la première liste ECOLO-Molenbeek, à la création de l’asbl La Fonderie (mai 1983) et à l’acquisition par le Ministère de la Culture, du site de l’ancienne Compagnie des Bronzes devenu le “Centre d’Histoire Sociale et Industrielle”, et du site de l’ancien dépôt de bières de la brasserie “Belle-Vue” devenu l’Auberge de jeunesse et le parc. Toutes ces initiatives ont émané de propositions de l’association[4]. Après travaux, l'a.s.b.l La Fonderie prendra possession des locaux en 1986[5].

Carrière

1978-2008, président de l'a.s.b.l La Rue 1983-2006, initiateur, conservateur et directeur de La Fonderie, musée bruxellois des industries et du travail. 1989-2011, membre de la CRMS (Commission royale des Monuments et des Sites) juin 2008 - janvier 2011, président de la CRMS 1995-2012, fondateur et président du Conseil Bruxellois des Musées 2007-2019, vice-président Bruxelles de l'a.s.b.l Patrimoine industriel Wallonie-Bruxelles 2008, fondateur et président de l'a.s.b.l BruxellesFabriques / Brusselfabriek v.z.w. Membre du Conseil d'Administration du TICCIH (The International Committee for the Conservation of the Industrial Heritage), fondateur et past president de sa section belge. Administrateur à la SLRB (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale)

Distinctions

  • Grand Prix de la recherche 2013, EU Prize for Cultural Heritage / Europa Nostra Award pour son étude de faisabilité de la restauration des machines de la brasserie Willemans-Ceuppens (Forest, Bruxelles)[6],[7].
  • Le Conseil communal de Molenbeek-Saint-Jean a décidé de donner le nom de Guido Vanderhulst à la passerelle mobile cyclo-piétonne sur le canal de Charleroi, reliant la rue de la Princesse à la rue de Gosselies[8].

Publications

  • VANDERHULST, G., VIAENE, P., Industrial Archeology in Belgium, TICCIH, 1984.
  • VANDERHULST, G., et.al., Bruxelles : un canal, des usines et des hommes, Les Cahiers de la Fonderie no 1, Bruxelles, 1986.
  • VANDERHULST, G., "La Fonderie veut sauver la brasserie", Bières, brasseries, patrimoine industriel, Les Cahiers de la Fonderie no 8, Bruxelles, 1990, p. 2-11
  • VANDERHULST, G., Pignons sur rues : monuments de l'industrie bruxelloise, La Fonderie, Bruxelles, 1990.
  • VANDERHULST, G., ss la dir de., Industry, man and landscape - Industrie, homme et paysage, TICCIH-Belgium, Bruxelles, 1992, 244 p.
  • VANDERHULST, G., Bruxelles, une ville industrielle méconnue, Les dossiers de la Fonderie, Vol 1, La Fonderie, Bruxelles, 1994
  • VALENTE SOARES, P., VANDERHULST, G., "Le patrimoine industriel en Région Bruxelloise", Maisons d'Hier et d'Aujourd'hui, no 112, 1996, p. 36-45.
  • VANDERHULST, G., "La face cachée de la région. Industries et vie sociale, un patrimoine en témoignage", L'archéologie, du néolithique à la révolution industrielle, Mardaga, Liège, 2002, pp.105-120.
  • VANDERHULST, G., Tour et Taxis, hier et aujourd’hui, in Les Cahiers de l’Urbanisme, no 68, Bruxelles, juin 2008, p. 60-66.
  • VANDERHULST, G., Tour et Taxis, un quartier en mouvements, La Fonderie / Project T&T, Bruxelles, s.d.
  • VANDERHULST, G., Les portiques et grues du canal, in Bruxelles Patrimoines no 15-16, 2015, p. 34-39

Notes et références

  1. « Café de La Rue – Inventaire du patrimoine architectural », sur monument.heritage.brussels (consulté le )
  2. « La Rue, 30 ans d'actions. a.s.b.l La Rue, octobre 2007, Molenbeek-Saint-Jean, p.7 » (consulté le )
  3. Moniteur Belge. Statuts de l'asbl La Rue, n° d'entreprise 0418 831 548, AG du 17 juin 2004 http://www.ejustice.just.fgov.be/tsv/tsvf.htm
  4. « La Rue, 30 ans d'actions, a.s.b.l La Rue, octobre 2007, Molenbeek-Saint-Jean, p.7. »
  5. Pierre-Olivier de Broux, Aude Hendrick et Françoise Muller, « Bio-bibliographie d’un homme hors norme », dans Hommes et normes : Enjeux et débats du métier d'un historien, Presses de l’Université Saint-Louis, coll. « Collection générale », (ISBN 978-2-8028-0490-1, lire en ligne), p. 15–41
  6. (en-GB) « Brussels: Restoration of Wielemans-Ceuppens Brewery's machines started », sur Europa Nostra, (consulté le )
  7. « Prix européen pour un projet de restauration des machines de la brasserie Wielemans », sur RTBF (consulté le )
  8. « Compte-rendu de la séance du conseil communal de Molenbeek-Saint-Jean, 20 novembre 2019 »
  • Portail de Bruxelles
  • Portail de la production industrielle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.