Guidobaldo Ier de Montefeltro

Guidobaldo de Montefeltro, né à Gubbio le et mort à Fossombrone le , est le fils de Frédéric III de Montefeltro et de Battista Sforza. Condottiere, il fut comte de Montefeltro et le troisième duc d'Urbino.

Guidobaldo Ier de Montefeltro

Guidobaldo de Montefeltro peint par Raphaël
Titre
duc d'Urbino
Prédécesseur Frédéric III de Montefeltro
Successeur François Marie Ier della Rovere
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Gubbio
Date de décès (à 36 ans)
Lieu de décès Fossombrone
Père Frédéric III de Montefeltro
Mère Battista Sforza
Conjoint Élisabeth Gonzague

Blason familial : bandé d'or et d'azur, au chef d'or chargé d'une aigle bicéphale de sable, becquée, membrée et couronnée d'or
duc d'Urbino

Biographie

À la mort de son père en septembre 1482, il devient duc d’Urbino à l'âge de dix ans et dans des conditions politiques difficiles. Son éducation est confiée aux humanistes Ludovic Odasio et Ottaviano Ubaldini, son tuteur pendant sa minorité[1]. Le il reçoit le titre de capitaine des armées de la Ligue contre le roi de Naples et le duc de Milan. Bien que ses vues sur le château de Petraja divergeassent de celles du pape, lors de la Conjuration des Barons il se range du côté de l'Église contre le royaume de Naples.

Après la mort de sa première femme, il se lie avec la famille Gonzague en épousant, en 1489, Élisabeth Gonzague (1471-1526), alors âgée de dix-huit ans, fille de Frédéric Ier marquis de Mantoue et de Marguerite de Bavière. Ils n'eurent pas d'enfants ensemble. La cour d'Urbino connait alors quelques années d'éclat[1].

Il se met à la solde d’Alexandre VI durant la campagne d'Italie de Charles VIII de France et la chute du royaume de Naples (). En mars suivant, il s’oppose à ce même roi de France en guerre contre la République de Venise. Il acquiert la réputation d'un valeureux général et est appelé à la rescousse par les Florentins lors de leur guerre contre Pise, mais il se trouve en butte au génie stratégique de Malvezzi.

Il est nommé capitaine général de l'Église — et non gonfalonier comme on l'a parfois écrit — en 1496.

Lors de la bataille de Vallerano il est fait prisonnier par Battista Tosi, qui combattait pour les Orsini[2].

Quand le duc de Valentino se lance dans l’invasion de la Romagne où il veut se tailler une principauté[1], Imola et Faenza tombent l’une après l’autre. Guidobaldo abandonne le duché en toute hâte pour sauver sa tête en 1502, se réfugiant d’abord à Ravenne, puis à Mantoue. Il rentre à Urbino après la mort en 1503 du pape Alexandre VI, père de César Borgia[1] qui perd ainsi peu à peu son influence et ses conquêtes. En ayant appelé au pape Jules II, il est à nouveau investi de la totalité de ses fiefs.

Il est, comme son père, reçu « chevalier » de l’Ordre de la Jarretière en 1506 et, comme lui, monte un cabinet de curiosités (le « studiolo de Gubbio ») d'une grande richesse.

À seulement trente-six ans, il succombe à la pellagre dont il avait longtemps souffert et meurt en avril de l’année 1508. Ses cendres furent transportées à Urbino et enterrées au monastère de San Bernardino d'Urbino, à côté de celles de Frédéric III. Le duché d’Urbino revient à sa sœur Jeanne (Giovanna) et à son fils François Marie qu’il avait adopté et désigné comme successeur, et passe ainsi dans la famille Della Rovere, celle des papes Jules II et Sixte IV.

Le Courtisan

Comme son père, Guidobaldo attire artistes et savants à sa cour. Cette ambiance cultivée est décrite par Baldassare Castiglione dans son célèbre livre Le Courtisan (Il Corteggiano), dans lequel il brosse le portrait du courtisan, homme du monde savant et courtois. Castiglione l'écrit quelques années après son séjour à Urbino, d'où il conserve la nostalgie des échanges avec le poète Pietro Bembo ou le jeune Raphäel, fils du peintre de cour Giovanni Santi, autour du couple ducal, et de la figure brillante d'Elisabeth Gonzague. Les premiers tableaux de Raphäel datent de cette époque comme les portraits d'Elisabeth Gonzague et de Pietro Bembo[1].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. Sophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les Condottières, Capitaines, princes et mécènes en Italie, XIIIe-XVIe siècle, Paris, Ellipses, , 551 p. (ISBN 978-2-7298-6345-6), Des hommes d'exception, les princes d'Urbino et de Rimini (page 205)
  2. D'après James Dennistoun, Memoirs of the Dukes of Urbino, illustrating the arms, arts, and literature of Italy, from 1440 to 1630, vol. I, Longman, Brown, Green, and Longmans, , 3 vol. (lire en ligne).
nota : les couleurs or et azur sont celles de la ville d'Urbino.
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