Guillaume-Peyrouse

Guillaume-Peyrouse est une ancienne commune française, située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Guillaume-Peyrouse

Le haut vallon de Guillaume-Peyrouse
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Gap
Commune La Chapelle-en-Valgaudémar
Statut Ancienne commune
Code commune 05064
Démographie
Population 115 hab. (1962)
Densité 1,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 49′ 01″ nord, 6° 11′ 39″ est
Superficie 76,78 km2
Élections
Départementales Saint-Firmin
Historique
Date de fusion
Commune(s) d'intégration La Chapelle-en-Valgaudémar
Localisation
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Guillaume-Peyrouse
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Guillaume-Peyrouse
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Guillaume-Peyrouse
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Guillaume-Peyrouse

    Elle a fusionné le avec la commune voisine de Clémence-d'Ambel pour former l'actuelle commune de La Chapelle-en-Valgaudémar.

    Géographie

    La commune de Guillaume-Peyrouse partageait avec Clémence-d'Ambel la haute vallée du Valgaudemar. Scindée en deux, elle comprenait un premier territoire, contigu à la commune de Villar-Loubière, autour des Andrieux, incluant les hauteurs de Pétarel, et d'autre part la totalité de la haute vallée en amont du Casset, y compris les vallons du Gioberney, de Vallonpierre et de Chabournéou. Mais le principal village du lieu, nommé la Chapelle, appartenait à Clémence-d'Ambel, ainsi que la plaine environnante et le vallon affluent de Navette.

    L'habitat de Guillaume-Peyrouse était réparti en plusieurs hameaux dont aucun ne portait le nom de la commune : côté aval, les Andrieux, hauts et bas ; côté amont le Casset, le Bourg, le Rif-du-Sap et le Clot, ce dernier abandonné au début du XXe siècle. De plus, quelques maisons s'étaient rapprochées de la Chapelle, et formaient, sur la rive gauche du torrent de Navette, une sorte de faubourg, nommé le (ou les) Chaussedents[1]. Plusieurs de ces hameaux (les Andrieux, le Bourg - comme d'ailleurs la Chapelle) sont situés à l'ubac, sur le versant sud de la vallée, et se trouvent ainsi souvent privés de soleil. Le choix de ces emplacements a été motivé par le souci de se protéger des inondations et des avalanches, par la présence de terres cultivables, et par la nature inhospitalière des versants opposés[2].

    Le chef-lieu de la commune était installée au hameau de le Chaussendent. La commune avait une superficie de 76,78 km2[3]

    Histoire

    À sa mort en 1445, Raymond III d'Ambel lègue ses terres en Valgaudemar à ses filles Clémence, Lantelme et Catherine, qui se les partagent. Les terres dévolues à Clémence resteront connues comme « Clémence-d'Ambel ». Celles de Catherine passent à se fille Marguerite, dont le mari Guillaume Pérouse achète les parts de Lantelme, constituant un vaste territoire dès lors dénommé « Guillaume-Pérouse »[4],[5],[6].

    Durant l'Ancien Régime, les deux domaines, qui ne disposaient que d'un seul lieu de culte (la Chapelle), formaient une unique paroisse, nommée « la Chapelle en Valgaudemar », relevant du vibaillage de Grenoble[7]. La Révolution en fit cependant deux communes, selon le partage historique des terres. Après avoir été brièvement nommée "Mont-Sira" (ou Cyra), la commune reprit en 1793 le nom de son ancien propriétaire, d'abord orthographié Guillaume Perouse[8], puis Guillaume-Pérouse [9], et enfin Guillaume-Peyrouse[10], son nom définitif.

    Le hameau du Bourg, installé à l'ubac sur la rive gauche de la Séveraisse.

    Les deux domaines étaient imbriqués de manière complexe autour de l'unique chapelle de la haute vallée, et les jalousies étaient vives. Les habitants de Guillaume-Pérouse étaient convaincus que les bonnes terres et les hameaux gardant le soleil en hiver avaient été données « à la fille », tandis que les mauvaises terres et les hameaux perdant le soleil en hiver auraient été données « au garçon »[11], ce qui est sans fondement historique, le partage ayant eu lieu entre filles. D'ailleurs si les Andrieux, par exemple, sont effectivement privés de soleil pendant plusieurs mois l'hiver, l'ensoleillement annuel total y est supérieur à celui des autres hameaux de la vallée [2]. Cet état de fait a néanmoins laissé libre cours à des légendes, dont celle de l'omelette des Andrieux, dont le préfet Ladoucette s'était fait le rapporteur : lors du retour du soleil sur le village au printemps, les habitants des Andrieux auraient eu pour coutume de confectionner une omelette géante et de venir la consommer sur le pont de la Séveraisse[12],[13],[2],[14].

    Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la commune abritait environ 500 habitants. À la fin du siècle, ce chiffre était tombé à moins de 400[8]. Ces paysans étaient pauvres, et les inondations faisaient des ravages. À partir de 1900, les services forestiers de l'État avaient mis en place un vaste programme de restauration des terrains en montagne, pour lequel ils acquéraient des terres auprès des agriculteurs. De nombreux habitants se résignèrent alors à vendre leurs terres, ce qui constitua l'amorce de ce qui est devenu le parc national des Écrins[15].

    Cependant, l'intrication des deux communes autour de la Chapelle et l'existence d'une seule mairie rendaient la cohabitation conflictuelle. En 1962, Auguste Guibert, maire de Guillaume-Peyrouse, prit l'initiative de demander la fusion des communes. L'accord s'étant fait, par arrêté préfectoral du , modifié le , Guillaume-Peyrouse absorba Clémence-d'Ambel le , et prit le même jour le nom de La Chapelle-en-Valgaudémar[8],[16]. La population de la commune passa de ce fait de 115 en 1962 à 208 en 1968, mais continua à décroître jusqu'en 1999.

    Administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
             

    Démographie

    Évolution démographique
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    517435505525502510501500443
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    460459437435391407405406415
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    364355355329304247204171133
    1962 - - - - - - - -
    115--------
    À partir de 1962 : Population sans doubles comptes.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini[8])

    Histogramme
    (élaboration graphique par Wikipédia)

    Économie

    Départ de sentiers au Rif-du-Sap.

    Du fait de son extension importante en altitude, la commune était principalement vouée à l'élevage, essentiellement ovin. Des troupeaux montaient en estive depuis la Provence[17]. Mais dès la seconde moitié du XIXe siècle d'autres activités se sont développées. Dans le massif de Chauvetane, au-dessus du hameau du Clot, un filon de cuivre argentifère a été exploité par une société franco-anglaise de 1862 à 1870. Le local d'exploitation, abandonné, est devenu le refuge Xavier-Blanc[2]. À partir des années 1840, des alpinistes, dont le savant astronome Victor Puiseux, le capitaine Durant, et plus tard William Auguste Coolidge, ont entrepris de conquérir les sommets entourant le haut de la vallée : le Sirac, les Bans, etc[2]. L'alpinisme, puis la randonnée en montagne, sont devenus des activités essentielles à la vie et à l'économie de la commune. Plusieurs refuges ont été construits en haute montagne : Chalance, Pigeonnier, Chabournéou, Vallonpierre[18]. La création du Parc national des Écrins, dont la plus grande partie de la commune appartient à la zone centrale, a confirmé la vocation touristique de la commune.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Notes et références

    1. Almanach du Vieux Dauphinois 1995, éd. M.J.Rosset, BP 235 Annecy-le-Vieux, sans ISBN, p.48
    2. Almanach du Vieux Dauphinois 1995, p. 53
    3. Ministère de l'Intérieur, « La situation financière des communes de France et d'Algérie en 1923 », (consulté le ), p. 35.
    4. Jean Gueydan, Les Seigneurs du Beaumont, éd. du Cosmogone, 2003, (ISBN 2-914238-40-1), pp.208-209 ; noter l'orthographe de Pérouse.
    5. Joseph Roman, Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes, Imprimerie nationale, Paris, 1884, rééd. J.Lacour, Nîmes, 2000, (ISBN 2-84406-757-3), pp. 41 & 78.
    6. Joseph Roman, Département des Hautes-Alpes, Répertoire archéologique, 1888, rééd. Res Universis, Paris, 1991, (ISBN 2-87760-716-X), p.144.
    7. Joseph Roman, Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes, pp.XLVI-XLVIII ; la carte de Cassini écrit « la Chapelle en Valgodemard ».
    8. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Guillaume-Peyrouse », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    9. Joseph Roman, Dictionnaire..., pp. LI-LIII .
    10. Dictionnaire des communes de département des Hautes-Alpes par Adolphe Joanne, 1882, repris in Les Hautes-Alpes, éditions du Bastion, 1992, sans ISBN, p. 93.
    11. Almanach du Vieux Dauphinois 1995, p.48 ; ici on écrit Peyrouse.
    12. "Coutume" rapportée par Le Courrier des Alpes du 17 janvier 1907, cité par Alman'Alp 2007, Païta publications, diffusion CG05, Gap, page 8
    13. Joseph Roman, Département des Hautes-Alpes, p. 147.
    14. Faure de Prégentil rapporte une pratique analogue à Saint-Jean-Saint-Nicolas dans son Encyclopédie du Champsaur, imp. LouisJean, Gap, 2005, (ISBN 2-909956-49-0), page 165.
    15. Almanach du Vieux Dauphinois 1995, pp.50-51.
    16. Almanach du Vieux Dauphinois 1995, p.48 ; désormais on met un accent aigu sur le -e-.
    17. Almanach du Vieux Dauphinois 1995, p.55
    18. Les refuges sur le site valgaudemar.info
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