Corneille (artiste)

Corneille, pseudonyme de Guillaume Cornelis van Beverloo, né le à Liège (Belgique), de parents néerlandais, et mort à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise) le , est un peintre, graveur, sculpteur et céramiste néerlandais. Il est inhumé selon son vœu à côté de Vincent van Gogh dans le cimetière d'Auvers-sur-Oise[1],[2].

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Guillaume Cornelis van Beverloo
Corneille en 1995.
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Formation
Mouvement
Distinction

Biographie

Après avoir suivi les cours de l’École des Beaux-Arts d’Amsterdam, Corneille commence à exposer en 1946, puis découvre le surréalisme. Cofondateur en 1948 avec Karel Appel, Eugène Brands, Constant Nieuwenhuis, Anton Rooskens et Theo Wolvecamp, du mouvement Experimentele Groep in Holland[3] qui publie la revue Reflex[4], anticipant sur la revue Cobra (revue) qui allait paraître l'année suivante au Danemark, en Belgique, puis aux Pays-Bas[5].

Il est l’un des initiateurs de Cobra avec Karel Appel, Constant Nieuwenhuis, Asger Jorn et Dotremont. À ce groupe se joignent bientôt des poètes, des peintres et des écrivains dont Jacques Doucet, Pierre Alechinsky, Henry Heerup, Reinhoud, Else Alfelt, Carl-Henning Pedersen, Egill Jacobsen, C.O. Hultén, Anders Osterlind, Max Walter Svanberg.

En 1949, Corneille entreprend son premier voyage en Afrique du Nord où il découvre le monde arabe et berbère. Il participe à une première exposition collective à Paris avec Karel Appel et Constant à la Galerie Colette Allendy et à une manifestation Cobra au Stedelijk Museum d’Amsterdam.

En 1953, il s’initie à la gravure à l'eau-forte dans l’Atelier 17 de Stanley William Hayter à Paris[réf. nécessaire].

Après avoir évolué vers l’abstraction (paysagisme abstrait) après la dislocation du groupe Cobra en 1951, Corneille revient à la figuration au début des années 1960. Impressionné par la luxuriance de la nature dans certains pays visités (Afrique, Amérique du Sud, Mexique…), il retrouve le vocabulaire expressionniste et passionné de la période Cobra. Dans ses œuvres ultérieures, empreintes de lyrisme, la femme (qui représenterait la terre dans le langage de l’artiste), l’oiseau (l’élément masculin et l’artiste lui-même), le soleil et le serpent (symboles du sexe féminin et masculin) ainsi que le chat sont omniprésents.

Ses premières céramiques datent de 1954 et ses premières sculptures en bois polychrome de 1992. La même année, il fait un séjour en Afrique pour le tournage d’un film, réalisé par Jos Wassink, qui sera diffusé à l’occasion de l’exposition conçue par Ronald A.R. Kerkhoven : Corneille, le visage Africain, au Museuon (La Haye).

A Paris, il expose en 1964 à la galerie Mathias Fels, rassemblant autour du marchand d'art des peintres de la Figuration narrative comme Hervé Télémaque.

Plusieurs albums photographiques consacrés à ses voyages en Afrique et à sa collection d’art africain sont publiés en 1977. Il établit ses premiers contacts avec le monde asiatique (Chine, Japon, Indonésie). De 1982 à 1992, il participe à de nombreuses expositions et développe son œuvre graphique entreprise dès 1948. Plusieurs monographies lui sont consacrées.

En 1999, lithographe, il découvre l'aquagravure, et travaille avec les Éditions l'Estampe et leurs ateliers. L'aquagravure est une technique récente entre la sculpture et la lithographie. Ce relief convient bien au trait marqué et aux couleurs vives de Corneille.

En 2001, l'éditeur L'Estampe consacre à Corneille une grande exposition rétrospective, Corneille, 50 ans d'estampes, traitant des années Cobra aux années 2000. Un livre du même nom est édité à cette occasion par L'Estampe.

Un hommage lui est rendu en 2008 à Auvers-sur-Oise où quatre lieux exposent ses œuvres : l'église, le château, le musée Daubigny et la galerie d'art contemporain.

Corneille est inhumé, le , au cimetière d'Auvers-sur-Oise, près de la tombe de Vincent van Gogh.

Une rétrospective est organisée à Pont-Aven en 2020 : « Corneille, un Cobra dans le sillage de Gauguin ».

Collections publiques

Le Cobra Museum voor Moderne Kunst est un musée d'art contemporain situé à Amstelveen (Pays-Bas), qui regroupe les œuvres majeures des artistes du mouvement Cobra, dont celles de Corneille.

Prix

Notes et références

  1. Annonce de sa mort et de sa tombe, sur auvers-sur-oise.eu.
  2. Image de la tombe de Corneille, sur landrucimetieres.fr.
  3. Christian Dotremont dans Collectif Jean-Michel Place 1980, p. 3.
  4. Jean-Clarence Lambert 1983, p. 85.
  5. Collectif Jean-Michel Place 1980, p. 1C1.
  6. Bulletin Trimestriel de l'Institut Archéologique du Luxembourg 2021 N° 3-4, Arlon, p 142

Annexes

Monographies

  • P. Donkersloot-Van den Berghe, Corneille L’œuvre gravée 1948-1975, Amsterdam : Meulenhoff, 1992.
  • (en) Karen Kurczynski, The Art and Politics of Asger Jorn : The Avant-Garde Won't Give Up, Paris, Routledge, , 292 p. (ISBN 978-1-4094-3197-8, lire en ligne).
  • Pierre Restany, Corneille, Editions Cercle d’Art, 2003.
  • Corneille, 50 ans d’Estampes, Edition l’Estampe, 2002.
  • Collectif Cobra : singulier pluriel, Cobra : singulier pluriel, les œuvres collectives 1948 - 1995, Paris, La Renaissance du Livre, coll. « References », , 83 p. (ISBN 978-2-8046-0255-0, lire en ligne).Introduction de Pierre Descargues.
  • Willemijn Leonore Stokvis, Cobra : mouvement artistique international de la seconde après-guerre mondiale, Paris, Éditions Albin Michel, coll. « Les grands maîtres de l'art contemporain », , 128 p. (ISBN 978-2-221-05412-3).
  • Jean-Clarence Lambert, Cobra, un art libre, Paris, Chêne/Hachette, , 262 p. (ISBN 978-2-85108-306-7).
  • Collectif Jean-Michel Place, Cobra 1948-1951, Paris, Jean-Michel Place, coll. « réimpressions des revues d'avant-garde », , 335 p. (ISBN 978-2-85893-043-2).
  • Jean-Clarence Lambert, Idylles dessins de Corneille, Edition Galilée, 1985.
  • Journal de la Tour, Corneille, Edition Galilée, 1981.
  • André Laude, Corneille Le roi-image, Editions S.M.I Paris, 1973.

Catalogues d'exposition

  • Corneille, 30 variations sur des lieux imaginaires, Elysées Arts Gallery, 2010.
  • (en) Corneille : Some of these days, Cobra Museum voor Moderne Kunst Amstelveen, 2007.
  • (en) Corneille : Land in litho’s, Editions Uniepers, 2004.
  • (en) Corneille Drawings-Prints in progress-Prints, The Museum of Israeli Art, 2003.
  • (nl) Corneille’s weergaloze werkelijkheid, Uitgeverij Uniepers, 2002.
  • (nl) Corneille - Het Hongaarse Avontuur 1947, Galerie Elisabeth den Bieman de Haas, 2002.
  • Corneille, Polychrome Ides et Calalendes, 2002.
  • (es) Corneille en la Ceramica - Treigny (1998-2000), Diputacion de Zaragoza, 2001.
  • (es) Corneille - Retrospectiva 1948-2001, Diputacion de Zaragoza, 2001.
  • (en) Corneille and his collection of African Art – Beaties, Beasts and Birds, Ed. Uniepers Abcoude en collaboration avec Jasky Art Gallery, 1998.
  • Corneille un oiseau précoce - ses œuvres inconnues 1943-1948, Galerie Elisabeth den Bieman de Haas, 1997.
  • (nl) Corneille’s weergaloze werkelijkheid, Cobra Museum voor Moderne Kunst Amstelveen, 1997.
  • (it) Giovanni Di Summa, Corneille, 1996.
  • (it) Corneille, Galleria San carlo S.r.l, 1995.
  • (nl) Het afrikaanse gezicht van Corneille, Uitgeverij Uniepers, 1992.
  • (nl) Jean-Clarence Lambert, Corneille : Het oog van de zomer, Jaski Art Gallery, 1992.
  • Michel Ragon, Corneille toujours en route, Editions GKM Siwert Bergström, Malmö, 1991.
  • Jean-Clarence Lambert, Corneille L’œil de l’été, Edition Galilée, 1989.
  • Marcel Paquet, Corneille peintures gouaches, L’autre musée/la différence, 1989.
  • Marcel Paquet, Corneille, Francis Delille Editeurs, 1988.
  • Femmes et oiseaux, Editions GKM Siwert Bergström Malmö, 1980.
  • (it) Corneille/New York room 422, Cegna Editori, 1977.

Autres

  • Berceuses, éd. Albin Michel CIRM/Paris Musées collection livre/laser illustrations de Corneille et berceuses de différents compositeurs contemporain, 1991, (ISBN 222605470-7).

Liens externes

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