Gymnase Japy

Le gymnase Japy est un hall omnisports du 11e arrondissement de Paris, en France.

Pour les articles homonymes, voir Japy (homonymie).

Gymnase Japy
Gymnase Japy en 2017.
Généralités
Adresse
Construction et ouverture
Architecte
Localisation
Coordonnées
48° 51′ 21″ N, 2° 22′ 56″ E
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte d’Île-de-France
Localisation sur la carte de Paris et la petite couronne
Localisation sur la carte de Paris
Localisation sur la carte du 11e arrondissement de Paris

Situation et accès

Le gymnase est situé dans un quadrilatère délimité par les rues Japy, François-de-Neufchâteau, Gobert et Richard-Lenoir, il a une capacité de 1 500 places.

Origine du nom

Le gymnase, comme la rue, porte ce nom en hommage à l'industriel Frédéric Japy, fondateur de manufactures et usines de mécanique, dont certaines étaient situées dans ce quartier[1].

Historique

À l'origine, il s’agissait d'un marché couvert, le « marché Japy », construit en 1870.

Transformé en gymnase en 1884 par Charles Laisné, il accueille un grand nombre de réunions politiques, dont, du 6 au , le premier congrès des organisations socialistes françaises, auquel participent Jean Jaurès et Paul Laffargue, puis par la suite des congrès de la CGT.

Durant l'occupation, le gymnase sert de centre de rassemblement et d'internement de Juifs au cours des grandes rafles du et du (rafle du Vel d'Hiv). Le , plusieurs milliers de Juifs étrangers du 11e arrondissement avaient reçu une convocation sous forme d'un billet vert pour un « examen de situation ». Parqués dans le gymnase, ils sont ensuite internés au camp de Pithiviers ou à celui de Beaune-la Rolande puis déportés vers des camps d'extermination[2].

Le , des militants communistes tentèrent d'empêcher Louis Vallon et André Malraux d'y prendre la parole[3]. Des boulons sont lancés sur les orateurs, des accompagnateurs sont blessés avant que la salle ne prenne d'assaut la tribune.

Le , en pleine guerre d'Algérie, le gymnase sert à nouveau de lieu de détention dans le cadre des rafles organisées par le préfet de police Maurice Papon à Paris et dans sa banlieue. Ce sont au total 4 000 Algériens qui seront internés au Vélodrome d'Hiver, à l'hôpital Beaujon ainsi qu'au gymnase Japy[4]. Ce dernier fut le lieu d'une grève de la faim pour contester des arrestations et détentions arbitraires[5]. En avril 1961, des sympathisants parisiens du putsch des généraux à Alger sont arrêtés et internés au gymnase Japy.

Le , dans l'affaire des sans-papiers, le gymnase est investi par des familles d'origine africaine. Il est encerclé par les forces de police puis est évacué le par la police sur réquisition de la mairie de Paris.

Divers

Notes et références

  1. Promenades dans toutes les rues de Paris par arrondissements, archive.org.
  2. Benoît Hopquin, « Des photos inédites lèvent le voile sur la « rafle du billet vert », en 1941, dans Paris occupé », sur Le Monde, (consulté le ).
  3. François Audigier, Histoire du SAC, éd. Stock, 2003 (ISBN 978-2-234-06864-3)
  4. Linda Amiri, La bataille de France : la guerre d'Algérie en métropole, Robert Laffont, , 235 p. (ISBN 2-221-10049-2), p.77
  5. Léopold Lambert, Etats d'urgence, une histoire spatiale du continuum colonial français, Premiers matins de novembre, , 334 p. (ISBN 978-2-9559174-6-6), p. 106

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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