Gyroporus cyanescens
Bolet indigotier, Bolet bleuissant
Règne | Fungi |
---|---|
Sous-règne | Dikarya |
Division | Basidiomycota |
Sous-division | Agaricomycotina |
Classe | Agaricomycetes |
Sous-classe | Agaricomycetidae |
Ordre | Boletales |
Famille | Gyroporaceae |
Genre | Gyroporus |
Le Bolet indigotier[1] ou Bolet bleuissant[2] (Gyroporus cyanescens) est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Gyroporaceae. Il doit son nom à la particularité qu'a sa chair de virer à l'indigo au moindre contact. Bien qu'il ne soit pas le seul bolet à présenter ce phénomène, le contraste qu'il offre avec les couleurs pâles et ternes du champignon intact permet de le distinguer aisément. C'est une espèce peu commune mais assez largement répandue, qui n'a pas d'habitat très spécifique. Sa comestibilité ne fait pas consensus, certains le disant excellent alors que d'autres mettent en garde contre ses propriétés laxatives.
Taxinomie
L'espèce est décrite pour la première fois en 1788 par le botaniste français Pierre Bulliard sous le nom de Boletus cyanescens. Au cours du XIXe siècle, les mycologues la transfèrent dans les genres Leccinum, puis Suillus. C'est finalement Lucien Quélet qui crée en 1886 le genre Gyroporus, avec Gyroporus cyanescens comme espèce type[3].
Description
Le chapeau est convexe et mesure de 4 à 12 cm de diamètre[2]. Sa surface est sèche et feutrée, voire méchuleuse, de teinte crème à jaune paille[4]. Les tubes sont blanchâtre et jaunissent à maturité, leurs pores sont concolores, petits et ronds[5]. Le stipe est renflé au milieu ou vers la base, cassant et sec, d'abord farci puis creux à maturité. Il est finement fibrilleux à glabrescent, de même couleur que le chapeau ou légèrement plus pâle[2]. La chair est blanche et cassante, à la saveur douce et l'odeur faible[4]. La sporée est jaune pâle[5].
Le champignon se reconnait immédiatement à sa teinte terne contrastant avec le fort bleuissement qui se produit lorsque l'on touche n'importe laquelle de ses parties. Ce phénomène est particulièrement intense sur la face poroïde, qui est naturellement maculée de bleu par contact avec des feuilles mortes, des petites branches ou des insectes. De même la chair blanchâtre tourne immédiatement à l'indigo une fois exposée à l'air[5].
Bien qu'il existe d'autres bolets qui bleuissent au toucher, cette espèce n'a pas de sosies avec ses teintes pâles et son pied creux. Le Bolet indigotier a cependant plusieurs formes et variétés[4] :
- Gyroporus cyanescens f. immutabilis, dont la chair ne bleuit pas du tout ;
- Gyroporus cyanescens var. vinosovirescens, dont toutes les parties virent au brun vineux ;
- Gyroporus cyanescens var. lacteus, toute blanchâtre et très pâle.
Écologie et distribution
C'est une espèce ectomycorhizienne qui n'a pas d'hôte spécifique[6]. Elle apparait sous les conifères et sous les feuillus[4], souvent dans les hêtraies ou les forêts mêlées de bouleaux et de peupliers[5]. Elle n'aime pas les sols calcaires[4] et pousse de préférence dans les endroits bien drainés et sablonneux, comme les bords de sentiers[5]. Le champignon est plutôt occasionnel voire rare. Il fructifie entre août et septembre en Amérique du Nord[2], de septembre à novembre en Europe[4].
Comestibilité
Pour de nombreux auteurs, le Bolet indigotier est un champignon comestible, jugé bon[7] à excellent[2]. Certains recommandent cependant de le rejeter, car il aurait occasionné des intoxications sans gravité en raison de son caractère laxatif[4]. La chair résiste bien à la cuisson, devient jaunâtre, et les taches bleues disparaissent presque complètement. Elle prend une saveur à la fois douce et salée, et un parfum qui rappelle celui des cèpes. Le champignon serait excellent sauté en accompagnement des viandes rouges grillées[5].
Notes et références
- Société mycologique de France, « Les noms français des champignons », sur Mycofrance.fr (consulté le ).
- Roland Labbé, « Gyroporus cyanescens / Bolet bleuissant », sur Mycoquébec.org, (consulté le ).
- V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 5 avril 2020
- Guillaume Eyssartier et Pierre Roux, L'indispensable guide du cueilleur de champignons, Belin, , 355 p., p. 324-325.
- Yves Lamoureux et Matthieu Sicard, Connaître, cueillir et cuisiner les champignons sauvages du Québec, Fides, , 365 p. (ISBN 2-7621-2617-7 et 978-2-7621-2617-4, OCLC 58053351, lire en ligne), p. 115-116.
- (en) Sally E. Smith et David J. Read, Mycorrhizal symbiosis, Academic Press, , 3e éd., 800 p. (ISBN 978-0-12-370526-6, 0-12-370526-6 et 978-0-08-055934-6, OCLC 272388575, lire en ligne), p. 198.
- Jean-Louis Lamaison et Jean-Marie Polèse, Encyclopédie visuelle des champignons, Artémis, , 383 p. (ISBN 2-84416-399-8 et 978-2-84416-399-8, OCLC 420280993, lire en ligne), p. 48.
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Gyroporus cyanescens (Bull.) Quél. (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Gyroporus cyanescens (Bull.) Quél. (consulté le )
- (en) Référence Index Fungorum : Gyroporus cyanescens (Bull.) Quél. 1886 (+ MycoBank) (consulté le )
- (en) Référence MycoBank : Gyroporus cyanescens (Bull.) Quél. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Gyroporus cyanescens (Bull.) Quel., 1886 (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence uBio : Gyroporus cyanescens (Bull.) Quél. 1886 (consulté le )
- Portail de la mycologie