Hàm Nghi
L'empereur d'Annam Hàm Nghi (咸宜帝 en caractères anciens), né le 3 août 1871 et mort le 14 janvier 1944, est le 8e souverain de la dynastie des Nguyễn.
Hàm Nghi | |
Titre | |
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Empereur d'Annam | |
– | |
Prédécesseur | Kiến Phúc |
Successeur | Đồng Khánh |
Biographie | |
Nom de naissance | Ung-Lich d'Annam |
Surnom | Mé-Dar |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Hué |
Date de décès | |
Lieu de décès | El Biar (Département d'Alger) |
Biographie
Né Nguyễn Phúc Ưng Lịch, il accède au trône alors que la réalité du pouvoir est, depuis la mort de l'empereur Tự Đức, détenue par les régents Nguyễn Văn Tường et Tôn Thất Thuyết, qui ont détrôné ou tué trois souverains successifs.
Il règne moins d'un an, d' à , alors que les Français envahissent le Tonkin et mettent l'ensemble du Annam sous protectorat. Lorsque les troupes françaises prennent Hué, la capitale, Tôn Thất Thuyết s'enfuit avec le jeune empereur, ce qui marque le début du mouvement d'insurrection baptisé Cần Vương (« aider le roi »)[1].
L'exil algérien
Capturé en , Hàm Nghi est exilé le de la même année en Algérie française. L'insurrection continue cependant en son nom au Viêt Nam. Le souverain déchu passe le reste de sa vie en exil et épouse le une Française, Marcelle Laloë, dont il a trois enfants[2].
Surveillé sans relâche par le gouvernement français, qui le considère comme un dangereux ennemi, le prince parvient à communiquer avec ses proches restés en Indochine, grâce à un réseau d’amis qui circule entre l’Algérie, l’Extrême-Orient et la métropole.
Le capitaine Vialard, qui veille sur lui à Alger, lui fait rencontrer le peintre Marius Reynaud qui lui donne des cours et permet à Hàm Nghi de développer son goût pour les Beaux-Arts. Ainsi, il apprend les techniques de la peinture et de la sculpture et il commence à produire des créations personnelles. Hàm Nghi consacre alors de plus en plus de temps à l’art, passant des journées entières à contempler et à peindre la nature environnante. La majeure partie de ses œuvres appartient à des collections privées[3].
Il meurt le à El Biar, dans la banlieue d'Alger, où il est enterré. Pendant son exil, il avait acheté le château de Losse à Thonac en Dordogne.
En 1965, de Gaulle a proposé à sa fille, la comtesse de la Besse, de transférer le corps au petit cimetière du village, où se trouve toujours sa simple tombe. En 2002, le gouvernement vietnamien a proposé de transférer son corps à Huê l'ancienne ville impériale, mais la famille a toujours refusé.
L'ami des artistes
Il se lie d’amitié avec Auguste Rodin et Judith Gautier, côtoie les milieux artistiques et intellectuels de son époque.[4]
La vie de Hàm Nghi fait l'objet d'une grande partie du roman d'Isabelle Bergoend, Le Dagobert optique, éd. Thierry Marchaisse, 2015.
Hàm Nghi est le personnage principal du roman de Virginie Jouany, Petit cœur d'opium, éd. Cairn, 2018.
Références
- Charles Fourniau, Trinh Van Thao, Le contact franco-vietnamien: Le premier demi-siècle (1858-1911), Presses universitaires de Provence, 2013, (ISBN 9782821827516), 289 pages, p. 77-85 lire en ligne
- Acte de naissance, Archives nationales.
- Hàm Nghi, artiste-peintre et sculpteur, Les descendants de Mathieu Ving
- Amandine Dabat, Empereur en exil, artiste à Alger (ISBN 979-10-231-0651-0, lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Georges Nguyên Cao Duc, Un empereur aimé : Hàm Nghi (1871-1944) (biographie), 5 pages, 2007.
- Isabelle Bergoend, Le Dagobert optique, éd. Thierry Marchaisse, 2015.
- Amandine Dabat, Hàm Nghi. Empereur en exil, artiste à Alger, Sorbonne Université Presses, 2019.
Liens externes
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