Hélène Rytmann

Hélène Rytmann, née à Paris le et morte le , est une révolutionnaire et sociologue française.

Hélène Rytmann
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Hélène Rytmann
Pseudonyme
Hélène Legotien
Nationalité
Activités
Conjoint
Autres informations
Parti politique
Conflit

Elle est militante communiste dans la résistance française au nazisme. Membre du Parti communiste français, elle en est expulsée après des accusations de trotskysme et pour avoir participé à des exécutions sommaires d'anciens collaborateurs nazis.

Rytmann est assassinée par strangulation en 1980 par son mari Louis Althusser. Le meurtre de Rytmann attire beaucoup d'attention de la part des médias français et Althusser est appelé à être condamné comme un criminel ordinaire, mais il est déclaré inapte à être jugé pour cause de folie (article 64 du code pénal, abrogé en 1994) et interné dans un établissement psychiatrique pendant trois ans[1].

Biographie

Jeunesse

Rytmann est née à Paris en 1910 dans une famille juive d'origine russe et lituanienne. Selon Althusser, Rytmann a subi des agressions sexuelles dans son enfance par son médecin de famille. Alors qu'elle a 13 ans, le médecin force Rytmann à administrer une dose mortelle de morphine à son père qui souffre d'un cancer en phase terminale ; l'année suivante, Rytmann est forcée à administrer une autre dose mortelle à sa mère en phase terminale. Cependant, cette histoire aurait pu être inventée par Althusser, qui a admis avoir incorporé des « souvenirs imaginaires » dans sa « traumabiographie »[2],[3].

Activités au sein de la Résistance

Pendant l'occupation allemande de la France, Rytmann refuse de porter l'étoile jaune demandée par les nazis et rejoint la résistance française à la place[4]. En tant que militante, elle est une camarade de Jean Beaufret et est affiliée à la division « Périclès » de la résistance française. Elle rejoint le Parti communiste français, mais est ensuite exclue pour « déviation trotskyste » et « crimes ». Elle est accusée d'avoir participé à des exécutions sommaires d'anciens collaborateurs nazis à Lyon. Hélène Rytmann est aussi parfois connue sous le nom d'Hélène Legotien ou Hélène Legotien-Rytmann, son nom de couverture pendant la Résistance française étant « Legotien »[5].

Meurtre

Le 16 novembre 1980, Rytmann est assassinée par son mari par strangulation dans leur appartement de l'École normale supérieure. Son mari lui écrase le larynx et la tue. Le meurtre n'a jamais fait l'objet d'une enquête approfondie. En janvier 1981, Althusser est jugé inapte au procès en vertu de l'article 64 du code pénal français, Althusser réclamant une « responsabilité diminuée » en raison d'une maladie mentale[4].

Rytmann est enterrée dans la section juive du Cimetière parisien de Bagneux à Paris[6].

Héritage

Le roman de 2002 de John Banville, Shroud, est en partie inspiré par le scandale du meurtre de Rytmann[7].

The Forward cite Rytmann comme exemple de femme juive qui a « changé la France » et qu'il est « grand temps que l'on se souvienne d'Hélène Rytmann avec dignité en tant qu'individu » pour son rôle dans la Résistance française[8].

Notes et références

  1. (en) Gilbert Adair, « Getting away with murder: It's the talk of Paris – how Louis Althusser killed his wife, how he was an intellectual fraud. It's all in his posthumous autobiographical memoir. Gilbert Adair turns the pages », sur The Independent (consulté le )
  2. (en) « The Paris Strangler », sur London Review of Books (consulté le )
  3. Dupuis-Déri, « La banalité du mâle. Louis Althusser a tué sa conjointe, Hélène Rytmann-Legotien, qui voulait le quitter= », Nouvelles Questions Féministes, vol. 34, no 1, , p. 84–101 (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « The murder of Hélène Rytman », sur Verso Books (consulté le )
  5. (en) Elisabeth Roudinesco, Philosophy in Turbulent Times: Canguilhem, Sartre, Foucault, Althusser, Deleuze, Derrida, New York City, Columbia University Press, (ISBN 0231143001), p. 116
  6. (en) « Louis Althusser (1918–1990) », sur Pegasos (consulté le )
  7. (en) « Shroud », sur The Sydney Morning Herald (consulté le )
  8. (en) « The 110 Jewish Women Who Changed France », sur The Forward (consulté le )

Voir également

Articles connexes

Bibliographie

  • Louis Althusser, Hélène Althusser, Olivier Corpet, Lettres à Hélène : 1947-1980, Grasset, Paris, 2011.
  • Francis Dupuis-Déri, « La banalité du mâle : Louis Althusser a tué sa conjointe, Hélène Rytmann-Legotien, qui voulait le quitter », Nouvelles Questions Féministes, 2015/1 (Vol. 34), p. 84-101.
  • Hélène Rytman, Tatiana Istomina, Richard Veasey, Philosophie de la rencontre, Pinsapo, Highland, 2019.

Liens externes

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