Héloïse de Pithiviers

Héloïse (ou Helvide ou Helvise) de Pithiviers (ou de Blois), dame de Pithiviers, est née entre 965 et 970 et est morte avant 1025.

Héloïse de Pithiviers
Biographie
Naissance
Entre et
Décès
Avant
Père
Fratrie
Conjoint
Renard de Broyes (d)
Enfant

Biographie

Elle est la sœur de Roger de Blois, évêque de Beauvais en 999-1022 et probablement du comte palatin Hugues de Beauvais. Les historiens[1],[2] ont démontré plusieurs fois qu'elle ne peut pas être la fille du comte Eudes Ier de Blois et de Berthe de Bourgogne[3]. Sa filiation agnatique s'explique plus facilement en la rattachant à Hugues de Blois[4],[5]. Cette origine est actuellement proposée pour la filiation cognatique de Roger, Hugues et Héloïse (cf. les articles sur les Hugonides, comtes de Laon et de Bassigny et sur Roger Ier de Blois).

Elle épouse Renart de Broyes et lui donne de façon certaine deux enfants[6],[7]. Si Renart et ses enfants sont les premiers à être qualifiés de seigneurs de Pithiviers, le qualificatif de dame[8] de Pithiviers et d'autres éléments démontrent que cette châtellenie formait la dot d'Héloïse[9].

Après le décès de son mari lors d'un pèlerinage à Rome[10], elle est chargée de la seigneurie châtelaine de Pithiviers. Elle y fait bâtir un donjon ou une tour maîtresse. Renforcée et surélevée jusqu'à 33 mètres à la fin du XIe siècle, elle dominera la ville pendant près de 840 ans avant sa démolition en 1837[11]. Son architecte est Lanfroi ou Lanfroy, le même qui travailla sur le chantier du château d'Ivry.

Elle finance également la reconstruction de l'église castrale qui devient la Collégiale Saint-Georges. Elle dote le chapitre de 12 chanoines et d'un dignitaire. Elle y fut inhumée avant 1025. Gênée par la nouvelle tour maîtresse, cette église n'aura pas la nef initialement prévue. Mais elle bénéficiera d'un chevet avec déambulatoire et 4 absidioles rayonnantes favorisant l'exposition de reliques.

Vers 998, Héloïse de Pithiviers accueille l’ermite arménien saint Grégoire de Nicopolis et l'installe dans la chapelle des moines de Vertou à Baudrevilliers (Bondaroy). Lorsqu’il meurt, vers 1006, elle fait ramener sa dépouille à Pithiviers dans l'église collégiale Saint-Georges[12].

La vie relativement exceptionnelle d'Héloïse et ses réalisations (donjon, église collégiale) ont marqué ses contemporains. En dehors des récits hagiographiques, elle est un personnage notable dans une Chanson de Geste, Garin le Loherain (Cycle Lorrain). Elle a indirectement influencé d'autres conteurs ou chroniqueurs[9], comme le moine anglo-normand Orderic Vital.

Famille et descendance

De son union avec Renart de Broyes :

Rappelons que Renart avait eu d'un premier mariage[14] :

  • Isembart (ou Erambert) (vers 965/70 - vers 1028) : héritier de Broyes et des biens champenois de son père ; du côté d'Héloïse, ses oncles par alliance Hugues de Beauvais et Roger Ier de Blois, lui laissent (1008) la seigneurie de Nogent-le-Roi qui portera alors le nom de Nogent-l'Erambert.

Pour approfondir

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jacques CHARLES (Supplément au Bulletin Trimestriel de la Société archéologique et historique de l'Orléanais), Pithiviers à travers les siècles, Courrier du Loiret, , 107 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Notes et références

  1. Olivier Guyotjeannin, Episcopus et comes, affirmation et déclin de la seigneurie épiscopale au nord du royaume de France
  2. J-F Lemarignier, Paix et réforme monastique, pp. 449-455
  3. « Heloïse de BLOIS », sur fabpedigree.com (consulté le )
  4. Raphaël Bijard, « Hugues de Beauvais - le Compte Palatin de l'An Mil », sur Academia,
  5. A. de Dion, Le comte palatin Hugues de Beauvais, p. 3
  6. (en) « PARIS REGION, NOBILITY »
  7. Vie de Saint-Grégoire de Nicopolis, Paris, Traduction de Ch. De la Saussaye,
  8. « Garin le Loherain. Chanson de geste, composée au XIIe siècle par Jean de Flagy. Mise en nouveau langage par A. Paulin Paris, 1862 », numérisé par l'Université de Toronto
  9. Raphaël Bijard, « Héloïse de Pithiviers - Un cas exceptionnel de gestion seigneuriale et de maîtrise d’ouvrage d’une aristocrate neustrienne autour de l’an Mil », sur Academia,
  10. Anne-Marie ROYER-PANTIN, Pithiviers par quatre chemins, p. 29
  11. « Inventaire général du patrimoine culturel », sur culture.gouv.fr
  12. Annales de la Société Historique et Archéologique du Gâtinais
  13. Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. L'Aquitaine et les Lyonnaises / par L. Duchesne,... (lire en ligne)
  14. Michel Bur, La formation du comté de Champagne ; v.950-v.1150
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