Hôtel-Dieu-le-Comte de Troyes
L'hôtel-Dieu de Troyes était un hôtel-Dieu situé en France[1], et dont la destination actuelle est l'hébergement du musée de l'Apothicairerie et de la Cité du vitrail de Troyes. Une partie des bâtiments est également dévolue au centre universitaire de Troyes, qui dépend de l'université de Reims-Champagne-Ardenne.
Destination initiale |
Hospice |
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Destination actuelle |
Université de Troyes et Musées |
Construction |
XIIe XVIIIe siècles |
Propriétaire |
département de l'Aube |
Usage | |
Patrimonialité |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune | |
Adresse |
2, rue de la Cité et quai des Comtes-de-Champagne |
Coordonnées |
48° 17′ 57″ N, 4° 04′ 43″ E |
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Le bâtiment, en forme de U, est construit entre cour et jardin. Deux adjonctions sur l'aile ouest accueillent la chapelle et l'apothicairerie. La cour est fermée par une grille monumentale en fer forgée.
Il est connu comme hôtel-Dieu-le-Comte ou maison-Dieu-Saint-Étienne.
Historique
La fondation de l'hôtel-Dieu est un acte du comte de Champagne Henri le Libéral au XIIe siècle et tenu par l'ordre des Augustins avec des biens comme un moulin en 1174[2]. Elle fait partie de la même fondation que la collégiale Saint-Étienne de Troyes et était sous le même vocable de Domus Dei B. Stephani. Il faisait partie du complexe palatial des comtes de Champagne qui comprenait le palais, la collégiale et l'hôtel-Dieu[3].
C'est le plus grand des cinq hôtels-Dieu de la ville[4] et l'un des deux dont les bâtiments subsistent avec l'hospice Saint-Nicolas de Troyes. Il a ses possessions propres comme les moulins de Trévois, la tannerie, le four et la grange de Croncels. Il relève du Roi depuis 1284 et a deux charges : accueillir les pèlerins et s'il ne recevait pas les lépreux, les aveugles, les manchots et autres mutilés, les enfants trouvés c'est qu'ils n'étaient pas guérissables ; les femmes après qu'elles eurent accouchés jusqu'à leurs relevailles. L'accueil fut élargis à toutes les populations au XVIe siècle et reste un lieu de médecine jusqu'en 1988.
Bâtiments
Ils furent agrandis en 1270 par un don de Renaud de Bar-le-Duc, il avait sa chapelle et son cimetière. La chapelle sur deux niveaux était à Sainte-Marguerite où étaient exposés les morts, en bas et à Saint-Barthélemy pour la chapelle haute. L'hôtel-Dieu fut agrandi en 1482 et 1494, puis sa façade sur la rue de la Cité fut rectifiée en 1631. Il fut reconstruit entre 1701 et 1764 pour avoir la configuration actuelle. C'est une œuvre de Pierre Delphin pour la grille et sur la volonté de l'évêque de Troyes François Bouthillier et des maires de Troyes Louis de Mauroy et Jacques Berthelin. La chapelle est située à la place de l'ancienne porte d'entrée, la Girouarde, de la ville par la via Agrippa.
L'hôtel-Dieu est classé au titre des monuments historiques en 1889 (grille) et 1964 (façades et toitures des bâtiments)[1].
Personnel
Tenu par l'ordre des Augustins, il avait des salles et des personnels séparés pour les hommes et les femmes, comme les usages de l'époque le voulait. Le maître était nommé et révoqué par le comte et le maître se faisait aider par deux ou trois chanoines du chapitre st-Étienne et de son doyen. Pour les comptes, il se faisait aider par un ou plusieurs bourgeois de la ville, par son frère procureur et l'aumônier du comte.
Au XVIe siècle, l'accueil s'était élargis à tous et il y avait en moyenne une quarantaine de personnes. Ils étaient soignés par les frères et sœurs, par des barbiers et des chirurgiens. En 1721 il y avait trente lits pour les hommes et autant pour les femmes, nombre qui passait à trente-quatre lits doubles et deux lits simples pour les femmes, quarante lits doubles et six simples pour le côté hommes en 1820.
- Galerie d'images
- Détail de la grille.
- La chapelle.
- Son cadran solaire.
- Salon.
Usages actuels
Université de Champagne-Ardenne
Une partie des bâtiments historiques hébergent depuis 1992, une partie des salles de cours et la bibliothèque universitaire du campus délocalisé de l'université de Reims Champagne-Ardenne.
Cité du vitrail
Depuis le , les communs restaurés de cet hôtel-Dieu hébergeaient un conservatoire du vitrail appelé la « Cité du vitrail ». Le département de l'Aube revendique en effet le titre de « capitale européenne du vitrail » avec un important patrimoine de vitraux classés, soit près de 9 000 m2 de verrières du XIIe siècle au XXIe siècle[5], réparties dans près de 400 églises et monuments[6]. Cet espace a fermé ses portes en pour laisser se développer les travaux sur l'ensemble du site, qui doit accueillir fin 2022 la « grande » Cité du vitrail. Les futurs espaces, situés dans l'aile Ouest de l'hôtel-Dieu-le-Comte et sa chapelle, offriront sur 3 000 m2 des espaces d'exposition, un centre de ressources, un pôle d'études, une librairie-boutique et une salle de conférences.
- Arbre de Jessé Laines-aux-Bois.
- Rondel.
- entrée d'Henri IV à Paris provenant de l'hôtel de l'Arquebuse.
- Hérode et ses conseillers.
Musée de l'Apothicairerie
Dans le cadre de l'ancienne apothicairerie du XVIIIe siècle, la collection du musée présente des objets issus de l'hôtel-Dieu, dont les plus anciens remontent au XVIe siècle.
- Boite, bouteille pour ingrédients.
- Salle de l'apothicairerie.
- Fontaine à thériaque.
- Mortier.
Il est organisé en trois salles :
- l'apothicairerie, lieu de stockage des ingrédients destinés à la fabrication des remèdes. Disposés sur des étagères, sont conservés 319 boîtes peintes (silènes), présentant des décors du XVIIIe siècle ainsi que de nombreux contenant en faïence et en verre. Parmi eux, se trouvent des albarelles, des pilons, flacons en verre...
- La salle voûtée, servant autrefois de laboratoire. Des vitrines sont consacrées à l'histoire de la médecine et de la pharmacopée.
- Une troisième salle qui contient la collection des objets de l'hôtel-Dieu, plusieurs châsses et une crosse.
Le musée a été fondé en 1976 et se trouvait près de la cathédrale. Il abrite également la collection de Jean-Marie Denis[7].
Depuis le lundi , et pour une durée minimale de deux ans, l’apothicairerie de l’hôtel Dieu-le-Comte est fermée. Cette fermeture est liée au chantier de rénovation de l’aile ouest de l’édifice, qui accueillera la future Cité du vitrail (projet porté par le département de l’Aube).
- Buste de Jules Hervey.
- Buffet.
- Châsse de 1520 saint Barthélemy.
- De Palerme, XVIIIe siècle.
Expositions temporaires
Au sein de l'hôtel-Dieu ont été aménagées trois salles d'expositions temporaires organisées par le conseil départemental de l'Aube.
- À partir de fin 2018, elles accueillent l'exposition temporaire ArkéAube [8] qui présentait en particulier les objets du complexe funéraire du Moutot à Lavau. Cette exposition a fermé ses portes le .
- Cuirasses de Marmesse.
- Bracelet du prince de Lavau.
- Jambières et
- bague en or de Barbuise.
- Ébauche de haches Villemaure.
- L'exposition de 2020, intitulée "Troyes 1420. Un roi pour deux couronnes", porte sur le traité de Troyes, ratifié le 21 mai 1420 à Troyes.
Références
- « hôtel-Dieu », notice no PA00078266, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Archives départementales de l'Aube, Hôtel Dieu-le-Comte, Lay. A, no 4.
- Domus Dei que mea propria.
- Julie Gesret.
- Pour le seul XVIe siècle, 1 042 vitraux de l'Aube sont classés au titre des monuments historiques.
- « La "Cité du vitrail" de Troyes met en lumière le patrimoine vitré », sur Le Point,
- .
- site officiel.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Philippe Guignard, Les Anciens Statuts de l'hôtel-Dieu le Comte de Troyes, 1853.
- Albert Barbeau, « La Construction de l'hôtel-Dieu le Comte de Troyes au XVIe siècle », in Mémoires de la Société ... académique de l'Aube, 1873-1874, p. 435-464.
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- le site URCA de Troyes
- sur le site de l'office du tourisme, le musée du vitrail
- sur l'apothicairerie
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