Hôtel Véron

L'hôtel de Véron, aussi appelé château d'Auteuil, hôtel Puscher ou de Pérignon, est un hôtel particulier situé 16, rue d'Auteuil (16e arrondissement de Paris).

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Hôtel Véron
Présentation
Type
Destination initiale
Style
Construction
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Commune
Adresse
Coordonnées
48° 50′ 51″ N, 2° 16′ 03″ E
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte de Paris
Localisation sur la carte du 16e arrondissement de Paris

Histoire

Ancien Régime

Vers 1600 se trouve à ce niveau du village d'Auteuil le « clos du Buc », propriété aussi appelée « maison à l'image de saint Christophe ». Elle appartient d'abord à M. Broë de la Guette, puis au porte-manteau du roi Louis XIII Groult de Beaufort, ensuite, à partir de 1690, à Joseph de Puscher, ou de Bruchères, et enfin, à partir de 1714, à Marie Véron[2],[3].

La propriété où s'élève l'actuel hôtel, alors vaste de 3800 m2, est en effet vendue à cette veuve d’un riche commerçant, laquelle la lègue ensuite à son fils, Louis-Henri Véron, un bourgeois parisien devenu par la suite secrétaire du roi. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle  vers 1756, selon Jacques Hillairet ; en 1770, selon Andrée Jacob , il remplace la demeure d'origine par un hôtel particulier de style néo-classique[2],[3].

Antoine Chardon, riche fermier général, achète la propriété en 1777. Ses initiales entrelacées sont toujours visibles sur l'attique de la façade, côté jardin, qu'il a probablement fait reconstruire[2],[4].

Révolution et XIXe siècle

La bâtisse ne subit aucun dommage pendant la Révolution française. En 1800, elle est louée à Pierre Pérignon[2], qui y tient salon. Deux gravures de Berthault (dessin de Bourgeois) représentent une fête qui y fut donnée la . Des toiles d'Hubert Robert qui décoraient le grand salon de paysages antiquisants sont aujourd'hui conservées au musée des Arts décoratifs. La société hétéroclite du nouveau régime fréquentait cet hôtel.

À l'époque de Pérignon y réside Caroline Dufaÿs, une orpheline. En 1819, âgée de 26 ans, elle épouse Joseph-François Baudelaire, de 34 ans son aîné ; ils sont les parents du célèbre poète[2].

Façade côté jardin vue de la rue des Perchamps.

En 1852, l'hôtel est acquis par Pierre Chardon, descendant du fermier général précédemment cité, marié à Pauline Lagache, lesquels fondent en 1857 une maison de retraite à Auteuil, au no 17 de l'actuelle rue Chardon-Lagache[5]. Entre 1867 et 1871, le comédien Samson y est locataire. À l'origine, le domaine allait jusqu'aux actuelles avenue Théophile-Gautier et rue George-Sand et comprenait « potagers, serres, pièce d'eau, cascade et saule pleureur » note l'historien de Paris Jacques Hillairet. On y stocka aussi un temps les débris de l'ancienne église d'Auteuil. Après la mort de Chardon-Lagache en 1879 puis de son fils en 1893, l'hôtel est vendu au marquis de Casa-Riera, qui coupe le parc par deux voies nouvelles, la rue Leconte-de-Lisle et la rue Mignet[2]. L'hôtel lui-même devint le pensionnat de jeunes filles des Demoiselles Bourret.

XXe siècle

La famille de Casa-Riera conserve l'hôtel jusqu'en 1957. Elle le laisse ensuite à l'association paroissiale des Foyers d'Auteuil[6]. Ce bâtiment accueille depuis l'école Saint-Jean-de-Passy (petites sections) et le centre paroissial Notre-Dame-d'Auteuil. 

Au début des années 1960, le parc arboré est encore amputé afin de permettre la construction d'un immeuble bordant la rue des Perchamps voisine, tandis que la pelouse subsistant est goudronnée. Une décennie plus tard, un projet prévoit la démolition de l'avant-corps de l'hôtel particulier donnant rue d'Auteuil pour laisser place à un immeuble[3]. Il ne se fait finalement pas.

L'hôtel est inscrit partiellement au titre des monuments historiques en 1980[1]. La façade est ornée de « quatre hauts pilastres cannelés d'ordre colossal, des guirlandes au-dessous des balcons, un attique à fronton triangulaire ». Côté rue d'Auteuil, le portail d'entrée est « encadré par deux pavillons reliés par une terrasse et fermant la cour ; la façade Louis XV, qui est plaquée contre le mur de gauche, a été rapportée pierre par pierre de la région de Nancy » décrit Jacques Hillairet. Une photographie de l'hôtel côté jardin vers 1900 est reproduite dans son Dictionnaire historique des rues de Paris[2].

Références

  1. « Hôtel Véron », notice no PA00086676, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 A-K »), « Rue d'Auteuil », p. 123-127.
  3. Andrée Jacob, « Du côté d’Auteuil : les mésaventures de l’hôtel Puscher », Le Monde, 3 avril 1972.
  4. Panneau Histoire de Paris devant l'hôtel Véron.
  5. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 A-K »), « Rue Chardon-Lagache », p. 310-313.
  6. Jean Colson (dir.), Vie et histoire du XVIe arrondissement, éditions Hervas, 1991.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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