Hôtel de Goulaine de Harrouys

L'Hôtel Paulus du Fonteny  dit « Hôtel de Goulaine de Harouys » est situé au n°14 rue du château dans le centre-ville de Nantes en France. C'est un ensemble architectural remarquable, tant par sa taille que par son état de conservation. C'est aujourd'hui l'hôtel particulier érigé à la fin du XVIIe siècle le plus grand, le plus complet et le mieux conservé de Nantes.

Cour intérieure de l'immeuble
Hôtel de Goulaine de Harrouys
Hôtel Paulus du Fonteny dit " Hôtel de Goulaine de Harouys"
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
Résidence privée
Construction
Fin XVIIe siècle
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Région historique
Commune
Adresse
Coordonnées
47° 12′ 59″ N, 1° 33′ 09″ O
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte de Nantes
Portail central de l'immeuble
Porche intérieur de l'immeuble

Développant sa façade sur une grande partie de la rue du Château, l'édifice et son portail imposant sont caractéristiques de cette période.

L'immeuble est inscrit titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Historique

Contexte

La rue du château, autrefois rue Basse du Château, est une voie très ancienne de la ville close de Nantes qui mène du Château des Ducs de Bretagne à la Place du Pilori. Elle accueillait des représentants de l'administration des Etats de Bretagne, du Parlement ou de la Chambre des Comptes.

La population nantaise qui s'élevait à 40.000 habitants à la fin du XVIIe a doublé un siècle plus tard. Le quartier du Bouffay est à cette époque encore enserré entre des murailles épaisses, le terrain est rare à cause des nombreuses implantations religieuses ; il est cher, extrêmement morcelé et présente un parcellaire en lanières.

La rue du Château semble toutefois faire exception avec des emprises de grandes dimensions.

Dénominations

L’appellation de l'édifice pose question puisqu'il a été désigné sous divers vocables : « Hôtel Harouys » dans son arrêté d'inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (1991), « Hôtel Paulus (1726) » (voire Pollux) dans certains actes notariés anciens et « Hôtel de Goulaine » dans la plupart des documents usuels actuels. Mais c'est bien la dénomination d'« Hôtel PAULUS » qui est utilisée jusqu'aux années 1900 dans la plupart des documents administratifs consultés.

Commanditaire et construction

La signature de Nicolas Paulus sieur du Fonteny, travaillant au sein de l’administration du duché de Bretagne, est mentionnée sur l'un des actes d'acquisition des constructions mitoyennes, nous renseignant ainsi sur le nom du premier propriétaire de l’immeuble.

À partir des années 1670, Nicolas Paulus, qui habite déjà rue du Château, s'engage donc dans un projet de construction ambitieux. Des emprises foncières nécessaires à la construction de l'immeuble ont d’abord été acquises avec l'achat de plusieurs maisons préexistantes. Un indice nous renseigne sur la date de construction : sur la façade principale on distingue, gravée dans l'enduit de la lucarne centrale, la date de « 1684 ».

Les principaux intervenants de la construction du 14 rue du Château sont bien établis avec un maître d'ouvrage, Nicolas Paulus et la présence de deux maitres d'oeuvre, Etienne Bedoy (... - 1719) et Mathurin Grolleau (1639 - 1707).

Description architecturale

Le n°14 rue du château est un immeuble avec une composition soignée et très ordonnancée en granit et en tuffeau.

Il est composé d'un corps de logis principal sur rue qui se développe avec deux ailes en retour sur cour où sont localisés deux beaux escaliers d'accès aux étages. Cette cour assurait l’accès aux logements ainsi qu'aux diverses dépendances (écuries, remises à voitures, caves voutées) et dispose d'un puits.

La façade sur rue en granit et tuffeau est constituée de huit travées.  

Elle accueille un portail central encadré par des pilastres de type dorique entièrement traités en bossages rustiques. Le porche est vouté d'arêtes et est surmonté d'un mascaron sculpté en forme de tête de personnage grimaçant. Son entablement comprend une frise à l'antique ornée de motifs dorique divers : bucranes, fleurons, têtes de lion. Les deux chapiteaux le soutenant sont ornés de fleurons.

La porte cochère en bois à deux vantaux est d'origine, tout comme le heurtoir à tête de lion qui orne le portillon[2].

Transformations successives

Des modifications importantes ont été apportées à l'immeuble au cours du XVIIIe siècle : agrandissement des baies, suppression de certaines allèges, modifications des croisées, pose de nouvelles ferronneries, modifications de l'aménagement intérieur des appartements.

La partie sur cour a fait l'objet d'interventions importantes sur le bâtiment situé en fond de parcelle et accueillant jusque là uniquement les écuries en rez de chaussée. La toiture a été déposée et rehaussée de deux niveaux plus combles avec création de deux niveaux de coursives pour desservir les nouveaux logements à partir de la cage d'escalier Est. Une petite tourelle est construite en adossement sur cette nouvelle façade jusqu'au niveau des combles et est équipée de latrines communes à tous les occupants d'un même étage.

Aux XIXe et XXe siècles, les modifications effectuées se concentrent essentiellement sur l'aménagement intérieur des logements avec une division en entités plus petites. Des interventions sont aussi effectuées dans la cour et sur la façade principale.

Malgré tout cela, l'état d'origine peut encore être lu aisément, principalement sur les façades. Les menuiseries des portes d'entrée, du portail principal ainsi que des portes d'accès aux escaliers de la cour, sont conservées.

Un hôtel particulier annonciateur de l'immeuble de rapport ?

Le 14 rue du château a initié, à la différence des autres hôtels particuliers alors présents dans le quartier (Hôtel Rosmadec, de Briord, Hôtel de Villeneuve...), un programme comprenant deux logements de grande qualité, desservis chacun par un escalier dans les ailes sur cour. Cela deviendra ensuite la règle dans tous les projets d'envergure à l'architecture classique qui vont lotir plus tard les quartiers Feydeau et Graslin.

Une restauration à mener à son terme

Après une première tranche réalisée en 2002, une seconde phase travaux de restauration s’est achevée en 2019 (réseaux, façades sur cour, porche d'entrée et cour intérieure). La tranche suivante est en préparation et concerne l'achèvement de la remise à neuf des toitures et du ravalement des façades de la cour intérieure. Restera ensuite le morceau de choix de la réhabilitation de l'ensemble de la façade sur rue.

Références

  1. « Inscription de l'« ancien hôtel de Harrouys » », notice no PA00108846, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 8 mars 2012.
  2. Jean-Luc Flohic (dir.), Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, t. 2, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1383 p. (ISBN 2-84234-040-X), p. 693.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Luc Flohic (dir.), Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, t. 2, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1383 p. (ISBN 2-84234-040-X).
  • La lettre n° 101, éditée par Nantes Renaissance, avril 2019

Articles connexes

Liens externes

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