Hôtel des postes de Caen
L’hôtel des Postes de Caen ou bureau de poste Gambetta est un bureau de poste situé à Caen. Il est réalisé par l'architecte Pierre Chirol. Il est inauguré le par le président Albert Lebrun[2]. La toiture et les façades sont inscrites aux monuments historiques depuis [1].
Bureau de poste Gambetta
Type | |
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Style | |
Architecte | |
Construction |
1932 |
Patrimonialité |
Pays | |
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Département | |
Commune | |
Adresse |
2, rue Georges-Lebret |
Coordonnées |
49° 10′ 49″ N, 0° 21′ 51″ O |
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Histoire
Le bureau des postes, installé depuis le dans l'hôtel de ville du côté de la rue Jean-Eudes[N 1], est peu commode et trop exigu[3]. Dès le début du XXe siècle, les autorités envisagent de le reconstruire[4],[5]. Le , une commission est nommée afin d'étudier la possibilité d'agrandir le bâtiment en direction de la rue Saint-Laurent. Le rapport qui en découle est rejeté en 1909 et la construction d'un nouvel hôtel est acté[3]. Trois emplacements sont proposés :
- à l'angle de la rue Auber et du boulevard du théâtre, dit immeuble Fauvel ;
- à l'angle de la rue Saint-Pierre et de la rue de la Fontaine, dit immeuble Lesueur ;
- emplacement du pensionnat de la rue de l'Hôtel-de-Ville (actuelle rue Jean-Eudes) de Mlle Guillaume.
La commission privilégie le dernier emplacement, malgré le fait que ce projet nécessite la couverture du Petit-Odon et entraîne la disparition de l’école municipale de filles de la place dela République[5].
En 1910, l'État fait savoir d'emblée qu'il prend en charge la construction du bâtiment et que la ville a juste à fournir le terrain[5],[3]. La première proposition est rejetée le par le ministre du commerce[3].
Un nouveau projet échoue en 1924 car la mairie n'était pas satisfaite de l'emplacement (au 214, rue Saint-Jean[5]), acquis en 1921 par l'administration des Postes[6]. L'administration fait une nouvelle proposition en se basant sur les emplacements de 1909 et c'est celui compris entre la rue Auber, le boulevard du théâtre et la place Gambetta qui est retenu. Le conseil municipal accepte ce terrain le [3].
En 1925, la ville signe une convention avec la Poste[7] et approuve la construction du bâtiment le [3]. La municipalité choisit un site au cœur du quartier administratif sur la place Gambetta entre l'hôtel de la préfecture[5], l'hôtel de ville à la place d'immeubles d'habitation. Constitué de trois ailes en U organisées autour d'une cour s'ouvrant sur une nouvelle rue percée entre la place de la République et le boulevard du Théâtre (rue Lebret), le nouveau bâtiment occupe tout l'îlot[7]. Le projet définitif est adopté par le conseil municipal le [3].
Les premiers travaux débutent en [8]. L'adjudication des travaux annexes du bâtiment (couverture, plomberie, menuiserie, serrurerie) est réalisée le [9].
Les travaux entraînent la mort d'au moins un ouvrier, un peintre au mois de [10]. D'autres incidents ont lieu durant la construction[11].
Le bâtiment est inauguré lors du passage du président Albert Lebrun dans la région de Caen le dimanche à en 16h[2]. L'inauguration avait été prévue avec Paul Doumer mais son décès au mois de fait que c'est son successeur qui inaugure[12]. Après avoir séjourné à l'hôtel de la préfecture, le président Lebrun traverse la place Gambetta pour se rendre à la nouvelle poste. Il y coupe un ruban tricolore puis visite la salle du public où le personnel des PTT est rassemblé.
Pendant l'Occupation, le bâtiment qui abritait à l'étage le central téléphonique, qui était un équipement stratégique, fut recouvert d'une peinture de camouflage[5]. Pendant la bataille de Caen, deux bombes tombent toutefois dans la cour, ébranlant le bâtiment ; l'aile droite sur le boulevard des Alliés est fortement endommagée. L'angle entre les rues Lebret et Auber est également détruit par une bombe. Le réseau de la résistance PTT refait fonctionner le central téléphonique de l'hôtel en [13]. Le bâtiment est restauré et agrandi par l'ajout d'une quatrième aile qui vient fermer la cour sur la rue Lebret. Les travaux sont menés sous la direction de Pierre Chirol en respectant le décor original[7].
En mars 2021, les deux tiers environ de la poste sont vendus à la société Normand’Invest afin d'y aménager une trentaine d’appartements haut de gamme. La commercialisation du deuxième étage est programmée en septembre pour des premières livraisons début 2022[14].
Utilisation
En 1991, lors de la partition des PTT, le bâtiment est devenu la propriété de France Télécom. La Poste est désormais locataire du rez-de-chaussée où se trouve un service de Poste ainsi qu'une agence de la Banque postale[5].
L'hôtel est aussi le siège d'un central téléphonique[15].
Architecture
Le bureau de Caen est construit sur le modèle de bureaux de poste créé par Julien Guadet lors de la construction de la poste centrale du Louvre : organisation autour d'une cour centrale, séparation des fonctions dans chaque aile du bâtiment, structure bâtie selon des techniques constructives industrielles (béton armé), mais façades de style en pierre de taille (pierre de Caen)[5].
En 1993, le bâtiment a été profondément rénové et les espaces intérieurs ont été totalement reconstruits[7]. Par conséquent, seules les façades et toitures du bâtiment sont concernées par l'arrêté d'inscription du [1].
Bibliographie
- Vincent Maroteaux (dir.), Pierre Chirol, architecte et érudit normand (1881-1953), catalogue de l'exposition des archives départementales, septembre-, Rouen, Éditions Point de vues, 2009, 179 p.
- Patrice Gourbin, « L'hôtel des postes de Caen. Histoire et architecture », La Dépêche. Bulletin de l’association des amis du musée de la poste et des techniques de communication de Basse-Normandie, no 23, , p. 7-19 [lire en ligne]
Notes et références
Notes
- L'hôtel de ville est installé en 1792 dans l'ancien séminaire des Eudistes construit entre 1691 et 1731. Il a disparu lors de la bataille de Caen en 1944.
Références
- « Bureau de poste Gambetta », notice no PA14000085, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Le président de la République en Normandie : Le chef de l'Etat a présidé hier les fêtes du Ve Centenaire de l'université de Caen et inauguré la nouvelle poste de cette ville et le sanatorium Saint-Sever », L'Ouest-Éclair - édition de Caen,
- Pierre Gouhier, Caen, Caennais, qu'en reste-t-il ?, Éditions Horvath,
- Philippe Lenglart, Le nouveau siècle à Caen, 1870-1914, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1989, pp. 206–208
- Patrice Gourbin, « L'hôtel des postes de Caen. Histoire et architecture », La Dépêche, bulletin de l'association des amis du musée de la poste et des techniques de télécommunication de Basse-Normandie, no 23, novembre 1998, p. 7-19
- « Le nouvel central téléphonique », L'Ouest-Éclair - édition de Caen, (lire en ligne)
- Direction régionale des affaires culturelles de Basse-Normandie, Les monuments historiques du XXe siècle en Basse-Normandie, Cormelles-le-Royal, Éditions In quarto-EMS, 2010, p. 68–69
- « La construction du futur hôtel des postes », L'Ouest-Éclair - édition de Caen, (lire en ligne)
- « Construction d'un hôtel des postes », L'Ouest-Éclair - édition de Caen, (lire en ligne)
- « Un peintre fait une chute », L'Ouest-Éclair - édition de Caen, (lire en ligne)
- « Un maçon fait une chute de 10 mètres », L'Ouest-Éclair - édition de Caen, (lire en ligne)
- « Pour une visite présidentielle dans le Calvados », L'Ouest-Éclair - édition de Caen, (lire en ligne)
- « Le personnel des PTT dans la Résistance »
- « Caen : La Poste Gambetta vendue pour des appartements haut de gamme », Ouest-France - édition de Caen, (lire en ligne)
- « Central de Caen Gambetta (14118GAM - GAM14) »
Articles connexes
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