HMS Intrepid (1747)

Le HMS Intrepid est un vaisseau de ligne de troisième rang de 64 canons, construit pour la Marine royale française à Toulon par l’architecte Joseph-Marie-Blaise Coulomb sous le nom de Sérieux et lancé le . Il est capturé par la Royal Navy en 1747 à la fin de la guerre de Succession d'Autriche et rebaptisé HMS Intrepid. Il participe ensuite à la guerre de Sept Ans contre la France. Il est démoli en 1765.

Pour les autres navires du même nom, voir HMS Intrepid.

HMS Intrepid

Modèle réduit d'un vaisseau de 64 canons du même type que le Sérieux
Autres noms Sérieux
Type Navire de ligne de 3e rang
Histoire
A servi dans  Marine royale française
 Royal Navy
Chantier naval Toulon
Lancement
Statut Capturé le
Démoli le
Équipage
Équipage 640 hommes réglementairement[N 1]
Caractéristiques techniques
Longueur 47,1 m
Maître-bau 13,0 m
Tirant d'eau 6,2 m
Déplacement 1 058 tonnes
Propulsion Trois-mâts carré
Caractéristiques militaires
Armement 64 canons

Caractéristiques principales

Lancé le , le Sérieux fait partie de ce petit nombre de bâtiments construit dans les vingt-cinq premières années du règne de Louis XV, période de paix marquée par de faibles crédits pour la Marine[2]. C'est un bâtiment moyennement artillé mis sur cale selon les normes définies dans les années 1730-1740 par les constructeurs français pour obtenir un bon rapport coût/manœuvrabilité/armement afin de pouvoir tenir tête à la marine anglaise qui dispose de beaucoup plus de navires[3].

Il est moins puissant que les vaisseaux de 74 canons car il emporte moins d'artillerie et de plus faible calibre. Il porte vingt-six canons de 24 livres sur sa première batterie percée à treize sabords, vingt-huit canons de 12 sur sa deuxième batterie percée à quatorze et dix canons de 6 sur ses gaillards[4].

Histoire

La bataille du cap Finisterre, en 1747, au cours de laquelle le sérieux est capturé par la Royal Navy.

Le Sérieux

Affecté à l'escadre de Méditerranée, il participe à la bataille de Toulon le [5] sous les ordres d’Alexandre de Cheylus, dans l’escadre blanche commandée par Claude-Élisée de Court de La Bruyère. En , le Sérieux prend part à la bataille du cap Finisterre, sous les ordres de La Jonquière à qui il sert de navire amiral. Il résiste pendant trois heures au Namur (74), au Devonshire (66) et au Falkland (50)[6]. Le navire est finalement capturé par le Western Squadron confié à George Anson et secondé par Peter Warren.

Le HMS Intrepid

Après sa capture, le vaisseau est envoyé en Angleterre, aux chantiers de Portsmouth pour y être réparé et mis aux normes navales britanniques[7]. À partir du , il est réduit au rôle de bâtiment de garde, d’abord à Chatham, puis à Sheerness.

Le , il vogue vers la Méditerranée[7] sous les ordres de James Young qui en a reçu le commandement en [8]. Il rejoint la Mediterranean Fleet en et fait partie de la flotte de l’amiral John Byng lors de la bataille de Minorque le [9]. L’Intrépid de Young est le dernier bateau de l’arrière-garde à joindre l’engagement contre la flotte française de La Galissonière. Alors que Young pénètre le théâtre des combats, un tir français abat son mât principal. La bataille s’achève sur une défaite stratégique controversée des Britanniques, Byng considérant que l’avarie de l’Intrépid a désorganisé l'arrière-garde de la flotte. Young étant appelé à répondre aux accusations de Byng durant le procès en cour martiale, réfute ces affirmations. Il est d’ailleurs soutenu par d’autres officiers ayant participé au combat[8].

L'Intrepid prend ensuite part à la bataille de Lagos, les 18 et , puis à celle des Cardinaux, le suivant[7] sous le commandement de Jervis Maplesden.

Il vogue vers l’Amérique du Nord à partir du et est engagé dans les opérations contre La Havanne à son arrivée sur les lieux[7]. Il retourne ensuite en Angleterre où il est finalement démoli en , à Chatham[7].

Notes et références

Notes

  1. Le ratio habituel, sur tous les types de vaisseau de guerre au XVIIIe siècle est d'en moyenne 10 hommes par canon, quelle que soit la fonction de chacun à bord. C'est ainsi qu'un 100 canons emporte 1 000 hommes d'équipage, un 80 canons 800 hommes, un 74 canons 740, un 64 canons 640, etc. L'état-major est en sus. Cet effectif réglementaire peut cependant varier considérablement en cas d'épidémie, de perte au combat ou de manque de matelots à l'embarquement[1].

Références

  1. Acerra et Zysberg 1997, p. 220. Voir aussi Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 105.
  2. Meyer et Acerra 1994, p. 80.
  3. Meyer et Acerra 1994, p. 90-91.
  4. Ronald Deschênes, « Vaisseaux de ligne français de 1682 à 1780 du troisième rang », sur le site de l'association de généalogie d’Haïti (consulté le ).
  5. « Le Sérieux », sur threedecks.org (consulté le ).
  6. Lacour-Gayet 1902, p. 170-171.
  7. « Le Sérieux », sur threedecks.org (consulté le ).
  8. (en) John Knox Laughton, « Young, James (1717–1789), naval officer » , sur Oxford Dictionary of National Biography (consulté le ).
  9. Winfield 2007, p. 86.

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Martine Acerra et André Zysberg, L'essor des marines de guerre européennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7181-9515-0, BNF 36697883)
  • (en) Julian S Corbett, England in the Seven years' war, a study in combined strategy, vol. 1, London, Longmans Green, 1907a (lire en ligne)
  • (en) Julian S Corbett, England in the Seven years' war, a study in combined strategy, vol. 2, London, Longmans Green, 1907b (lire en ligne)
  • (en) Brian Lavery, The Ship of the Line : The Development of the Battlefleet 1650-1850, vol. 1, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-252-8)
  • (en) Daniel Robert Snow, Death or Victory : the battle for Quebec and the birth of Empire, Londres, HarperPress, , 534 p. (ISBN 978-0-00-728621-8, BNF 42326806)
  • (en) David Syrett, Admiral Lord Howe : A Biography, Annapolis, Naval Institute Press, , 176 p. (ISBN 1-59114-006-4)
  • (en) Rif Winfield, British Warships in the Age of Sail 1714–1792 : Design, Construction, Careers and Fates, Seaforth, , 400 p. (ISBN 978-1-84415-700-6, lire en ligne)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
  • Michel Vergé-Franceschi, La Marine française au XVIIIe siècle : guerres, administration, exploration, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire », , 451 p. (ISBN 2-7181-9503-7)
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0, BNF 38825325). 
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, (ISBN 2-84734-008-4)
  • Jean-Claude Castex, Dictionnaire des batailles navales franco-anglaises, Laval (Canada), éditions Presses Université de Laval, (ISBN 2-7637-8061-X, lire en ligne)
  • Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Éditions, , 620 p. (ISBN 978-2-35743-077-8)
  • Georges Lacour-Gayet, La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, Honoré Champion éditeur, (lire en ligne). 

Articles connexes


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