HMS Rodney (29)

Le HMS Rodney (numéro de coque 29) était un cuirassé de la Royal Navy ayant servi pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a été baptisé en l'honneur de l'amiral George Brydges Rodney. C'est le second et dernier navire de la classe Nelson.

Pour les autres navires du même nom, voir HMS Rodney.

HMS Rodney
Type Cuirassé
Classe Nelson
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Amirauté britannique
Chantier naval Cammell Laird de Birkenhead
Commandé 6 février 1922
Lancement 17 décembre 1925
Statut Vendu pour la ferraille le 26 mars 1948
Équipage
Équipage 1 640 hommes en temps de guerre
Caractéristiques techniques
Longueur 216,4 m
Maître-bau 32,31 m
Tirant d'eau 8,56 m
Propulsion 8 chaudières Admiralty
Puissance 45 000 ch
Vitesse 23 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture blindée 330 à 356 mm
Armement 3 × 3 canons de 406 mm
12 canons de 152 mm en six tourelles doubles
6 canons de 120 mm en affut simple
8 canons de 40 mm en affut octuple
2 tubes lance-torpilles de 622 mm (1927)
Électronique Radar à partir de 1938
Rayon d'action 14 500 nautiques à 10 nœuds
7 000 nautiques à 16 nœuds
Aéronefs 1 hydravion Swordfish puis un hydravion Walrus

Il a participé notamment à la destruction du cuirassé allemand Bismarck[1].

La construction

À la fin de la Première Guerre mondiale, la Royal Navy envisage de construire quatre croiseurs de bataille afin de contrer le lancement des navires japonais Nagato et Mutsu. Avec l'entrée en vigueur du traité de Washington de 1922, l'amirauté décide de construire seulement deux cuirassés de la classe Nelson. Le calibre de l'artillerie principale est de 406 mm, équivalent à celui des navires japonais. Le coût du HMS Rodney était de 7 617 799 £.

Silhouette inhabituelle

En raison des limitations du traité de Washington l'artillerie principale est répartie en seulement trois tourelles, rassemblées sur l'avant et au centre du navire. Les superstructures (mâts, cheminées, bloc passerelle de commandement ) sont rejetées sur l'arrière, donnant au HMS Rodney et à son navire-jumeau, le HMS Nelson , une silhouette pour le moins bizarre, ressemblant vaguement à celle d'un pétrolier ravitailleur d'escadre. Dans la Royal Navy, les pétroliers ravitailleurs ont traditionnellement des noms terminées par le suffixe -ol .... Il n'en faudra pas plus pour que les matelots anglais affublent plaisamment les deux cuirassés, considérés comme très disgracieux, des sobriquets HMS Rodnol et HMS Nelsol[réf. nécessaire].

HMS Rodney (1942)

L'armement

L'artillerie principale

Les tourelles principales, d'un poids de 1 503 tonnes, sont construites par la société Armstrong Whitworth. Les canons de 406 mm peuvent lancer un obus de 930 kg toutes les 40 secondes à 36 km. Le HMS Rodney emporte 405 obus. Les tourelles sont nommées A, B et X. La tourelle X est placée exactement au centre du navire. La direction de tir est assurée par deux télémètres principaux plus un secondaire pour chaque tourelle.

L'artillerie secondaire : canon de 152 mm

Les canons de 152 mm sont construits par la société Vickers. Ils ont une portée de 23 km. La masse de l'obus est de 45 kg. La cadence de tir est de 5 tirs par minute. Il y a 1 800 obus dans les soutes. La direction de tir nécessite quatre télémètres.

Canon de 120 mm (en)

Un canon anti-aérien de 120 mm sur le HMS Rodney.

Ce canon est destiné à la lutte anti-aérienne. La portée de ces canons est 14 km. Le HMS Rodney emporte 1 200 obus de 23 kg.

Canon de 40 mm « PomPom »

La portée est de km. L'affut octuple peut tirer 115 coups par minute. Il y a 1 800 obus par tube dans les soutes.

Renforcement de la capacité anti-aérienne

À partir de 1932 et jusqu'en 1943, l'armement antiaérien augmente régulièrement. 11 affûts octuples de canon 40 mm « PomPom » sont rajoutés ainsi que 76 canons Oerlikon 20 mm en affût simple et 10 canons de 20 mm en affûts doubles.

Tubes lance-torpilles

Les deux tubes lance-torpilles sont placés de part et d'autre de l'étrave. La torpille de 622 mm a une longueur de 8,10 m et pèse 2,585 tonnes. Elle a une portée de 18 300 m à 30 nœuds et de 13 700 m à 35 nœuds. Elle délivre une charge de 337 kg.

La Seconde Guerre mondiale[2]

Le début de la guerre

Au début de la guerre, la mission du HMS Rodney est d'empêcher la flotte de raiders de l'Allemagne de sortir en Atlantique. Alors qu'il est à la poursuite du Scharnhorst et du Gneisenau, le , le U-Boot U-56 envoie trois torpilles sur le Rodney[3]. Les trois torpilles touchent mais une seule explose au niveau des safrans du gouvernail. Le Rodney entre en réparation. Lors de l'invasion de la Norvège, le HMS Rodney est attaqué par la Luftwaffe. Il reçoit une bombe de 500 kg mais les dégâts sont superficiels. En 1941, le , il escorte un convoi quand celui-ci est attaqué par le Gneisenau. Ils sont séparés par une distance de 28 000 m mais le croiseur de bataille allemand est plus rapide et s'échappe.

Le Bismarck

Le , le HMS Rodney est envoyé aux États-Unis pour effectuer des réparations. Le , le Hood et le Prince of Wales attaquent le cuirassé allemand Bismarck. Le Hood est coulé. Le Prince of Wales est touché par quatre obus de 380 mm (dont 2 sur son pont) et quatre de 203 mm (du Prinz Eugen). Le Bismarck est touché par trois obus de 356 mm dont un qui cause une fuite de mazout. Une course poursuite s'engage et le Rodney fait demi-tour malgré sa vitesse limitée. Le , le Rodney accompagné du King George V retrouvent le Bismarck. Les canons de 406 mm du cuirassé anglais tirent les premiers car leur portée est plus grande et commencent à toucher le navire allemand. Les coups du Rodney font taire deux tourelles du Bismarck. Le Rodney s'avance alors à 10 000 m et lance ses torpilles mais aucune ne touche. Le Bismarck finit par être sabordé par son équipage. Lors de cet engagement le Rodney a tiré 375 obus de 406 mm et 716 obus de 152 mm.

C'est Frederick Dalrymple-Hamilton qui commande le cuirassé.

La Méditerranée

Début 1942, le Rodney escorte deux convois jusqu'à Freetown. En , il participe à l'opération Pedestal.

À partir de , il retourne à Scapa Flow. Il sert de cible d'entraînement à des plongeurs de combat. Il joue le rôle du Tirpitz. C'est l'opération Title.

Le , il sert d'appui-feu lors du débarquement allié en Afrique du Nord. Il tire à 16 reprises avec ses canons de 406 mm contre le fort de Santon armé de quatre pièces de 194 mm.

Le Rodney ne participe pas à l'invasion de la Sicile mais il bombarde les fortifications de la Calabre pendant l'opération Baytown. Il participe brièvement à l'opération Avalanche.

Le débarquement

Le HMS Rodney tirant sur des positions allemandes aux environs de Caen, 7 juin 1944

Début 1944, le Rodney rentre en réparations.

Le , l'équipage est mis au courant de sa participation à l'opération Neptune. Le , il tire sur les batteries côtières du Havre vers 4 h 0 puis se dirige vers la plage de Gold afin d'appuyer les troupes d'assaut. Le soir du , il se place en face de la plage de Juno afin de protéger les transports des éventuelles attaques allemandes.

En , il sert encore d'appui feu lors de l'opération Charnwood, un des obus de 406 touche même la flèche du clocher de l'église Saint-Pierre de Caen et l'abat dans la nuit du 8 au . Il quitte la zone des combats le .

Il aura tiré 519 obus de 406 mm, 454 obus de 152 mm et plus de 1 200 obus de 120 mm pendant le débarquement.

La fin de la guerre

Le Rodney escorte ensuite le convoi arctique JW 60[4]. Le navire devient ensuite le navire amiral de la Home Fleet. Pendant toute l'année 1945, il ne participe à aucune activité de guerre et reste au mouillage. Durant la guerre, il aura parcouru 156 000 nautiques soit 289 000 km.

La démolition

Fin 1946, le Rodney est rayé des listes. Il est vendu pour la ferraille à partir du au chantier de démolition d'Inverkeithing.

Notes et références

  1. Lincoln P. Paine, Ships of the World, An Historical Encyclopedia, Houghton Mifflin Company, USA, 1997, (ISBN 0-395-71556-3), page 435
  2. http://www.naval-history.net/xGM-Chrono-01BB-Rodney.htm
  3. http://uboat.net/boats/u56.htm
  4. http://www.convoyweb.org.uk/russian/convoy1.php?convoy=JW.60

Annexes

Bibliographie

  • Navires et histoire, no 64, édition La Presse
  • Iain Ballantyne, H.M.S. Rodney (Warships of the Royal Navy)

Articles connexes

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